Oyé Oyé chers amis,
Oui je sais comme d’hab je suis plus qu’à la bourre pour donner des news (je suis en train de me flageller là) (bis: non en fait je suis en train de manger un yaourt perle de lait noix de coco et des chouquettes à porter de mains 😀 iiiiiaaaaaa), mais ces 5 derniers mois (EDIT : ça fait 6 mois maintenant vu que ça fait 1 mois que j’ai commencé l’article...) n’ont pas été de tout repos puisque nous avons fait 3 installations. Et oui rien que ça ! Nous, on aime bouger et mon homme adoooore conduire des grooos camions pour déménager (et accessoirement payer des frais d’agences et frais de dossier d’ouverture et des nouveaux meubles parce que ça rentre plus aussi…).
Ces 5 derniers mois sont passés à une vitesse, que j’ai pas eu le temps de dire ouf, pas eu le temps de t’écrire à toi mon petit lecteur mais je ne t’oublie pas. Avec internet fraichement installé depuis hier, je me suis dis que je ne pouvais plus attendre. Tu me manques troooop (c’est un peu too much là tu penses ?)
Bref tout ça pour te dire que notre retour se passe plutôt bien avec un début chez belle maman car SDF temporaires, vu que l’affectation du Mâle a été confirmée que 2 semaines avant notre retour (no comment) et que belle maman a bien voulu nous accueillir le temps de trouver un appart puisqu’elle résidait à 100 km du boulot de mon mâle préféré (merci à belle maman de nous avoir supportés et vice versa 🙂 enfin j’me comprends ) 2 mois quand même, le temps de chercher, visiter, trouver et attendre qu’il se libère, cet appart !
2e installation en cours, et là je nage en plein bonheur : besoin d’acheter TOUS nos meubles. et donc ça veut dire quoiiiiiii ? ça veut dire SHOPPIIIIIIIIIIIIIIING !!! 😀 4 ans de frustrations, autant vous dire que c’est comme laisser Kardachiant avec la carte Gold Platinimum Super Premium du pti Kanye (sauf que c’est moi avec mes coupons réduc à Conforama…) on y est presque… MAIS QUE C’EST BON (comprendre par les majuscules : Jouissance absolue, j’ai fais péter les étages du 7e ciel!), oui que c’est bon de faire du lèche vitrine et de pouvoir acheter une grosse bouse inutile super mignonne et tendance à 5 € qui va rester sur un coin du buffet, que tu ne vas plus regarder dans 10 jours et que tu vas mettre sur le boncoin quand tu auras acheter une autre bouse inutile et super mignonne et tendance à 4 € sur ton buffet.
C’est fou comme à Tahiti, tout te parait inutile, on ne calcule même plus les magasins, le lèche vitrine ne fait plus partie de tes loisirs et encore moins de ton vocabulaire, tu n’en as même plus envie. Tu es sevré. ENFIN ! Enfin c’est ce que tu crois. Car en fait C’EST UN LEURRE !!!! aussitôt avoir mis les pieds dans la société de consommation que tu connais si bien, elle t’appelle, elle te rattrape, elle t’absorbe car finalement entre elle et toi c’est si intime. c’est si bon. c’est si facile car au fond, tu restes faible 🙂
C’est fou comme à Tahiti, tout te parait inutile, tu peux te contenter de peu, d’ailleurs tu le fais, car le nécessaire est cher, le superflus l’est encore plus. Tu paies le prix fort sans vraiment te poser des questions. De toutes façons t’as pas vraiment le choix. Et parfois tu commandes pour avoir 3 mois après ton colis, quand il arrive… (car des fois le vendeur t’as juste oublié…), mais c’est pas grave, c’est comme ça, c’est ça les îles même si des fois t’as envie de l’emplâtrer pour avoir ta commande, mais comme il fait 120 kg tu fermes ta bouche et tu souris hein ^^. De toute façon tu es sevré. ENFIN ! Enfin c’est ce que tu crois. Car une fois de retour, tu fais la chasse au prix. Tu vas épier le moindre coupon réduc, la meilleure promo, le produit le moins cher et Facebook et consorts n’oublient pas de te le rappeler : que la promo s’arrête dans 2 jours, que tu peux avoir -10% sur tel produit, que ta livraison et gratuite, que igraal te permet du cashback et que même si tu résistes, on t’envoies un mail avec un autre code réduc pour terminer ton panier. Comment résister… tu es piégé !
C’est fou comme à Tahiti, le smartphone et autres ne te parait (pas très) utile. Finalement, tu ne fais que téléphoner avec. L’abonnement 3G/4G est cher, et puis à part facebook, à quoi ça sert ? aucune appli n’est développé sur l’ile. ça ne sert à rien, le GPS ne sert à rien. Oui car les noms de rue n’existent pas vraiment. Ton adresse, c’est 3è à droite après le magasin TOA, 2e à gauche après le 4è dos d’ane et la maison est entre le 3e dos d’âne et le 4e palmier… Pour le coup ton tel te sert à appeler 10 fois pour te retrouver 🙂 mais à part ça ? un tel reste un tel. De toute façon, tu es sevré. ENFIN ! Enfin c’est ce que tu crois. Car une fois de retour, tu ne pourrais survivre ici sans smartphone. Maintenant tu vis dans l’instantané, tu n’as plus besoin de réfléchir, tu n’as plus besoin de t’organiser… tu dégaines ton mobile, tu fais une recherche sur google, il trouve instantanément ton point de chute, il te propose l’itinéraire, il suffit juste de cliquer. Mais comment on avait pu s’en passer ?
C’est fou comme à Tahiti, la vie est plus simple, plus tranquille, complètement déconnectée ou presque et qu’une fois de retour, on se remet dans le rythme si facilement, comme si c’était ancré dans notre ADN : le commerce, la technologie, l’hyperconnexion. ça fait même presque peur. Mais j’avoue, ça m’avait un peu manqué. Besoin de retrouver une dynamique après cette longue pause déconnectée nécessaire.
Vous l’aurez compris, je me suis remoulée tellement facilement, trop facilement surement…
Et puis beaucoup d’autres choses m’avaient manquées et ça fait tellement du bien de les retrouver. La famille, les amis, l’ambiance des rues, l’ambiance terrasse, l’ambiance centre ville, les weekend où on peut partir plus facilement, plus loin et moins cher, les petites épiceries locales où on va trouver des supers bons trucs que la balance, elle, va pas vraiment kiffer, faire du lèche vitrine de pâtisserie (ça non plus elle aime pas), se faire des balades, les ptis restos où on peut manger indien, japonais, espagnol… Bref des tonnes de trucs qui n’ont pas un intérêt particulier avant de partir et qui prennent tout leur sens quand on revient. Parce que ce sont nos repères, parce que ça fait partie de nous, parce que c’est tout simplement chez nous.
A ce jour, Tahiti ne me manque pas vraiment. En même temps j’ai pas eu le temps de m’ennuyer. Puisqu’on a fait une 3è installation 2 mois après avoir trouvé un appart… et j’ai trouvé du travail dans la foulée, intéressant qui plus est. Une équipe sympa et dynamique. Un nouveau challenge. Mon pti monstre est chez l’assistante maternelle. Un toit sympa pour vivre et le soleil est au rendez vous. On peut dire que tout s’est bien goupillé pour nous.
En plus, ayant quitté le sourire et la gentillesse des polynésiens, je m’attendais à être entourée de gros râleurs, rabat-joie… français quoi et à ma très grande surprise, j’ai trouvé les gens plutôt sympas, plutôt souriants, plutôt agréables et qui s’arrêtent au passage piéton !!!! Incrédibeuuul ! Un de mes premiers contacts avec les autochtones français a été castorama. Le vendeur était souriant, dynamique, sympa et surtout pro en répondant aux questions sans un “iaaaaa je saiiis pas”. ça ça m’a marqué 🙂
Alors oui, je suis passée à autre chose. Pas de regret, pour moi, le lagon est déjà loin. D’autres projets se dessinent et je vais de l’avant. Tahiti était une parenthèse, une belle parenthèse qui s’est fermée et je suis contente d’être retournée en France. Ceci dit, l’hiver n’est pas encore là… On en reparle donc dans 6 mois 😉 En revanche, si vous interrogez mon Mâle, Tahiti lui manque. Le cadre de vie lui manque, le poisson cru lui manque. Beaucoup de choses en fait. Comme quoi. On a beau vivre ensemble, chacun sa vision, chacun son ressenti et chacun son expérience.
ça n’enlève en rien les magnifiques camaïeux de bleu, les baleines majestueuses, les sublimes raies manta, le gout indescriptible des fruits exotiques, les plongées magiques, les requins imposants, le poisson cru qui fond dans la bouche, la bonne odeur des tipaniers, les couchers de soleil inoubliables, les montagnes verdoyantes, les sourires, la douceur de vivre, la gentillesse des polynésiens et les amis du bout du monde. Mais qui sait ce que la vie nous réserve, une autre parenthèse peut s’ouvrir…
Et vous qui êtes rentrés de Tahiti : regret ou pas regret d’être retourné en Métropole ?