Le Sultanat d’Oman est une destination qui gagne en popularité depuis quelques années. Si de plus en plus de voyageurs découvrent Musandam et Mascate, encore peu d’entre-eux s’aventurent jusqu’à Salalah. Cette ville portuaire est située dans la région du Dhofar, tout près de la frontière du Yémen, entre la mer d’Arabie et le désert du Rub al-Khali. En plus de bénéficier d’un climat de mousson en été et d’une végétation luxuriante, qui la différencient des autres villes omanaises, Salalah donne une impression de « bout du monde ». Avec ses plages sublimes, ses nombreux wadis, ses villages de pêcheurs, ses paysages variés et ses sites classés à l’UNESCO, Salalah est définitivement un lieu à explorer. Voici deux itinéraires, inspirés du « Oman off-road », que nous avons eu la chance de découvrir lors de notre road-trip dans ce coin de pays!
Itinéraire 1 : « Dhofar Super Road Route »
Nous avons d’abord emprunté la « Dhofar Super Road Route », qui couvre toute la région, depuis Jabal Samhan à l’est, jusqu’à Rakhyut à l’ouest, près de la frontière avec le Yémen. En chemin, nous avons fait de nombreux arrêts pour découvrir des plages magnifiques, des grottes, des villages pittoresques, ainsi que des paysages à couper le souffle. Voici les faits saillants de ce parcours unique!
→ Al Mughsayl Beach
À l’est de Salalah, nous avons tout d’abord fait un arrêt pour nous baigner dans la mer, à Al Mughsayl Beach. Totalement déserte, la plage était ponctuée de magnifiques palmiers. Nous y avons fait une pause agréable, en profitant de l’eau chaude et limpide. La plage est aussi célèbre pour ses sources d’eau (blowholes). À force d’éroder les cavernes souterraines, les vagues sont de plus en plus canalisées à travers de petites ouvertures et jaillissent à nos pieds… La prudence est de mise! Tout près, des espaces pour pique-niquer ont été installés afin que les visiteurs puissent regarder tranquillement ce spectacle de la nature. C’est définitivement un site où s’attarder, et ce, même en hiver, alors que la mer est beaucoup plus calme que pendant la saison de la mousson.
→ Furious Road et Wadi Aful
Non loin de la plage, nous avons emprunté une route menant vers les montagnes, qui nous a permis d’admirer le Wadi Aful. Pour ce faire, nous avons suivi un chemin abrupte, parcourant environ mille mètres en seulement huit virages (d’où le surnom de « Furious Road »). Nous avons, bien sûr, fait quelques arrêts pour admirer les points de vue sur l’océan et les montagnes environnantes. Nous nous sommes ensuite aventurés au cœur du wadi, en nous enfonçant entre ses parois rocheuses. Avant d’aller explorer le nord de Salalah, nous avons fait une pause près de la mer pour nous imprégner de la beauté des lieux.
→ Wadi Dawkah
Situé à environ 40 kilomètres au nord de Salalah, le Wadi Dawkah compte approximativement 5000 arbres. Parmi eux, les arbres à encens (Boswellias) sont particulièrement impressionnants à découvrir en hiver, alors qu’ils se dressent sur un sol asséché. Historiquement, ce sont eux qui ont permis à la région de s’enrichir grâce à leur résine, à partir de laquelle l’encens est fabriqué. Nous avons visité ce lieu classé à l’UNESCO avec un guide fort sympathique, qui nous a beaucoup appris sur les arbres à encens et leur histoire. Il faut dire que nous étions les seuls visiteurs sur le site, ce qui nous a permis d’échanger longtemps avec lui tout en étant initiés tranquillement à la culture de l’encens. Cette visite a d’ailleurs fait l’objet d’un billet spécifique sur le blogue.
→ Wadi Uyun
En route vers le Wadi Uyun, sur une piste d’environ trois kilomètres, nous avons traversé des paysages desséchés qui nous ont menés vers un panorama inattendu. Même en hiver, nous avons pu admirer les piscines naturelles de ce wadi, qui semblent incongrues dans un environnement aussi aride. Malgré la chaleur, nous avons résisté à l’envie de sauter dans l’eau… Peut-être une prochaine fois!
→ Mirbat et ses environs
Tout juste avant de rejoindre le village de pêcheurs de Mirbat, nous avons suivi Bin Ali Road. Cette route nous a menés vers la tombe du prophète Mohammed Bin Ali. Une mosquée à l’architecture typique, avec deux dômes en forme d’oignon, est construite sur le tombeau et un vaste cimetière l’entoure. Nous y avons fait une brève promenade, intrigués par les pierres tombales avec des inscriptions en arabe que nous étions malheureusement incapables de lire. Nous avons ensuite fait un arrêt dans le village côtier de Mirbat, avant de reprendre la route vers notre hôtel. En chemin, nous avons été éblouis par les paysages, où le désert et la mer semblaient se rejoindre.
Itinéraire 2 : « Wadi Darbat Road »
En empruntant la « Wadi Darbat Road », d’autres splendeurs nous attendaient et allaient nous en mettre plein la vue. De la route côtière jusqu’aux montagnes, en passant par de nombreuses curiosités géologiques et une forêt de baobabs, voici nos coups de cœur sur ce parcours!
→ Tavertine Curtain
Notre premier arrêt sur cette route fut destiné à la découverte de Tavertine Curtain, un mur naturel d’environ 150 mètres de hauteur. Une brève marche (environ 10 minutes) nous a permis de nous retrouver devant cette curiosité géologique. Pendant la période de la mousson, une chute d’eau spectaculaire prend place en ce lieu, qui laisse échapper l’eau contenue dans le Wadi Darbat. En revanche, l’endroit est plutôt sec en hiver, mais tout de même impressionnant, alors que la falaise prend des formes étranges qui ressemblent à d’énormes stalactites.
→ Wadi Darbat
Pendant la saison hivernale, le Wadi Darbat est une oasis verdoyante, où dromadaires, ânes et vaches se promènent tranquillement. En route vers le wadi, de nombreux animaux marchaient d’ailleurs devant nous, sans se soucier de notre présence. Une fois sur place, certains dromadaires se sont approchés de nous, curieux de nous voir débarquer en ce lieu calme et paisible, alors que d’autres mangeaient tranquillement ou se roulaient dans le sable afin de se protéger des moustiques. Après quelques années au Moyen-Orient, nous étions surpris de voir des arbres verts et de nombreuses fleurs au sol. Nous avons fait une balade au bord de l’eau, en évitant toutefois d’y mettre les pieds, car ne nombreux panneaux indiquaient les dangers y étant associés.
→ Tawi Atayr Sinkhole
Nous avons ensuite rejoint Tawi Atayr Sinkhole, l’un des plus grands puits connus dans le monde. En effet, ce dernier mesure 150 mètres de diamètre et 211 mètres de profondeur. L’endroit est aussi surnommé le « puits des oiseaux », car de nombreux oiseaux viennent s’y réfugier. On entend d’ailleurs leur chant, qui vient briser le silence de ce lieu particulièrement paisible. Nous avons emprunté un sentier, qui nous a menés vers un point d’observation permettant d’admirer plus facilement ce gigantesque trou.
→ Forêt de baobabs
Vous croyez que les baobabs se retrouvent uniquement en Afrique ou en Australie? Détrompez-vous, ces arbres immenses sont aussi présents sur le territoire du Sultanat d’Oman. Ayant entendu parler de cette forêt présente dans la région du Dhofar, je tenais absolument à m’y rendre. Après nous être égarés à quelques reprises en cherchant en vain cette forêt, notre patience fut enfin récompensée. Nous avons fait une agréable promenade entre ces arbres massifs, dont certains avaient plus de 10 mètres de diamètre… Impressionnant! À proximité, nous avons fait quelques découvertes : serpents et crânes d’animaux. Plutôt dépaysant!
→ Port de Sumhuram
Mieux connu sous le nom de Khor Rori, le port de Sumhuram est un site archéologique, dont l’histoire remonterait à 3000 ans avant J.-C. Bien que le port ait joué un rôle primordial afin de lier le Dhofar au reste du monde, il n’en reste que peu de choses aujourd’hui. L’illustre cité maritime se résume désormais à un ensemble de vieilles pierres situées sur un promontoire, où les fouilles archéologiques ont permis de distinguer une zone d’habitation, des entrepôts ainsi qu’un temple dédié au dieu de la Lune. Selon la légende, ce lieu jadis célèbre aurait aussi abrité l’un des palais de la Reine de Saba. Nous l’avons découvert seuls, en nous baladant tranquillement tout en profitant de paysages à couper le souffle. En plus de quelques boutres entreposés près de l’eau, nous avons pu y admirer des hérons et des dromadaires, qui déambulaient tranquillement. Un véritable petit paradis, où plusieurs espèces cohabitent paisiblement!
Difficile de choisir ce que nous avons préféré lors de ce séjour à Salalah. En plus de nos nombreuses découvertes en pleine nature, nous avons apprécié nous retrouver au Hilton Salalah Resort en fin de journée, pour savourer un cocktail et un délicieux repas au bord de la mer. C’était l’occasion de voir les dromadaires défiler sur la plage avant le coucher du soleil, tout en profitant de la piscine et du confort de l’hôtel. Et chaque matin, nous avions la chance de déguster un petit-déjeuner entourés d’oiseaux multicolores.