Souvenirs d'une arrivée au Portugal

C’était il y a tout juste trois ans. Wow, trois ans. Je ne sais pas si je dois dire trois ans déjà, ou trois ans seulement en fait. J’ai cette impression que le temps est passé super vite, et en même temps, quand je regarde tout ce que j’ai accompli dans ce laps de temps, je me demande comment c’est possible d’avoir casé tout ça en seulement trois ans…

Il y a tout juste trois ans, nous arrivions au Portugal pour nous y installer. Ce 1er juillet 2013, nous avions chargé à bloc notre Twingo (et on en met des choses dans une Twingo !), et avions quitté Toulouse très tôt le matin, ville où nous venions de vivre deux mois très sympathiques. Nous avions simplement roulé toute la journée, traversé les impressionnantes Pyrénées, parcouru les interminables autoroutes espagnoles avant d’arriver sur les routes portugaises nous menant à ce qui allait être notre chez nous pendant un bon moment (oui, 18 mois, c,est un bon moment pour nous ;-) ). Nous sommes arrivés en fin d’après-midi là-bas, dans cette charmante ville de Torres Vedras, et avons célébré nos premiers pas là-bas en tête-à-tête.

Avant de partir, je me souviens que j’étais impatiente, comme si j’allais enfin retrouver un bout de moi-même laissé trop longtemps ailleurs. Pourquoi ? Certainement parce qu’après mon Erasmus au Portugal en 2007, ce stage qui a tout changé dans ma vie, je suis revenue en France avec ce sentiment de ne plus être complète. Il paraît que cette déprime post-retour est systématique, surtout lors de ces expériences au cours de la vie étudiante. Mais j’ai vraiment eu l’impression que ça m’a trainé jusqu’à ce que je retourne vivre à l’étranger en 2011, malgré les récurrents voyages au Portugal et Espagne pendant ce laps de temps. Ça fait long, n’est-ce pas ! Aussi, lorsqu’on a dû revenir précipitamment du Brésil vers l’Europe début 2013, une chose a rapidement été claire : il ne nous était pas envisageable de rester en France… Nous sommes donc partis quelques semaines en Australie, pour « prendre du recul », et lorsque nous en sommes revenus, c’est là qu’a surgi l’opportunité au Portugal. Quelle joie de repartir de France (même si j’aime vraiment mon pays), quelle joie de repartir à l’aventure, quelle joie de pouvoir pratiquer de nouveau au quotidien une langue que nous avions adoré apprendre au Brésil !

Ce 1er juillet 2013, après près de 12h de route, nous débarquions là-bas. En ouvrant les portières de la voiture, une odeur d’eucalyptus s’est engouffrée dans celle-ci. Sensible aux parfums, ça a forcément ravivé bon nombre de souvenirs en moi, notamment ces chaudes journées que mon acolyte et moi allions passer à la plage ; dès que les températures se rafraîchissaient, les eucalyptus exhalaient leur parfum unique (pour info, et à mon grand étonnement, bien que l’Australie compte un sacré paquet d’eucalyptus, je n’ai jamais encore eu cette odeur ici).

Dans le premier bar/resto dans lequel nous sommes allés, des plats à base de morue étaient servis. Sacrée morue… Je l’avais presque oubliée, elle qui avait pourtant été à ma table du restaurant universitaire quasiment tous les midis en 2007, au point que je ne pouvais plus en manger après ce stage. Là, j’étais pourtant plus que ravie de la retrouver… Il faut parfois savoir se séparer de la morue pour mieux la retrouver ;-) Je pense que j’ai dû adresser un sourire au plat de bacalhau com natas qui s’apprêtait à être servi à la table d’à côté… (ouais, on fait des choses bizarres quand un tourbillon de souvenirs s’empare de soi ! )

Quand nous avons déposé nos affaires à l’hôtel et que nous avons pour la première fois réentendu le portugais prononcé par des portugais, on a vite compris qu’en fait, notre niveau de portugais du Brésil, aussi bon celui-ci était-il à ce moment-là, il n’allait pas nous rendre service tant que ça… Le portugais d’ici sonnait à nos oreilles comme une toute autre langue qu’il allait nous falloir apprendre ! Mais ça ne me faisait plus peur… Après tout, les trois premiers mois que j’avais passés à Coimbra en 2007, je les avais vécus sans ne jamais savoir parler portugais et je m’en étais très bien sortie avec mon petit nègre ! Là, en 2013, j’avais quand-même des bases solides dans cette langue, ça allait tout changer…

Pour finir la journée, nous nous sommes promenés dans la ville. Quel plaisir de revoir ces vieilles bâtisses riches d’histoire, ces azulejos typiques du pays, ces ruelles escarpées pavées d’un blanc qui réfléchit encore fortement les rayons du soleil en cette fin de journée, ce mélange d’authenticité et de tranquillité qui font partie des nombreux charmes du Portugal.

En fait, ce 1er juillet 2013, j’ai eu l’impression de rentrer à la maison, en retrouvant de plein fouet tout ce qui m’avait manqué aussi bien que les quelques aspects qui m’avaient moins plu à l’époque… J’ai eu l’impression de retourner à la maison, avec tout ce que ça implique : pouvoir me sentir moi-même, à l’aise et confortable. Ce 1er juillet 2013, j’ignorais encore que 21 jours plus tard, une attachante boule de poils allait faire irruption dans ma vie et chambouler celle-ci. C’était justement ce qui manquait pour faire de cette maison un foyer ;-)

(Pour ceux qui se posent la question et/ou qui ne me suivent pas sur mon autre blog, Toupie vit toujours avec nous malgré tous nos déménagements depuis ! Quand je te dis qu’elle fait partie intégrante de la famille, je pèse mes mots ;-) ).