On continue à s’enfoncer. Dans le fascisme…je vous préviens de suite, si vous ne supportez pas les points godwin, pas la peine de continuer à lire. Ce n’est pas ma faute, mais celle de Zaza et de ses brexiteurs, ils aiment les collectionner visiblement. Voilà que maintenant le projet de loi de Zaza concernant les sales migrants européens et la manière de s’en débarrasser a fuité dans la presse. Vous savez, les sales migrants européens, ces êtres ignobles et forcément criminels puisque nés ailleurs et qui font tourner le système de santé, les écoles et les universités, les exploitations agricoles, les banques, tout ça…qui contribuent plus avec leurs impôts au budget de l’état qu’ils ne lui coûtent en aides et allocations. À l’inverse des locaux. On pourrait presque dire que ce sont ces sales migrants européens qui paient pour les allocs des brexiters…il est donc urgent et pas du tout suicidaire économiquement et diplomatiquement de nous foutre dehors. Zaza y travaille. Avec acharnement.
La proposition de loi de Zaza est peut être ignoble, abjecte, et clairement discriminatoire mais elle a le mérite d’être très claire. C’est déjà ça, on ne peut pas tout avoir. Elle peut se résumer en deux mots, adressés directement aux sale migrants européens et uniquement à eux (si c’est pas raciste gentil, de faire une loi juste pour nous…): get out! Voilà comme ça, c’est réglé. Bon évidemment, Zaza ne peut rien faire d’ici mars 2019, à part nous suggérer avec insistance qu’on ferait mieux de dégager de suite par nos propres moyens. Et sa loi ne propose qu’un système provisoire, une transition vers de nouvelles règles pour se débarrasser encore plus efficacement de nous mais qu’on ne connaît pas encore…vu ce qu’il y a dans le projet de transition, à part nous fusiller directement et couler les touristes qui tenteraient de traverser la Manche, je ne vois pas ce que Zaza veut faire de plus. Donc à partir de mars 2019, c’est fini, les européens ne pourront plus venir ici comme ça. Les suicidaires qui voudraient s’installer, ils auront droit, si ils plaisent à Zaza, à un permis de travail de 2 ou 5 ans, c’est tout. Ils pourront payer des impôts et des cotisations sociales mais n’auront pas accès à tous les bénéfices qui vont avec, faut pas rigoler non plus. Les brexiters seront déjà bien sympas de tolérer la présence de tous ces sales européens, juste pour soutenir l’économie britannique déjà très chancelante, il ne faudrait pas qu’ils se sentent bienvenus quand même. D’ailleurs Zaza l’a encore redit devant le parlement hier, avec un système d’apartheid généreux comme ça, vous allez voir tous ces médecins, ces chercheurs, ces créateurs d’entreprises européens qui vont se précipiter pour venir ici torpiller leur carrière en bossant comme des malades pour des clopinettes sans aucun droit sauf celui de se faire foutre dehors au bout de deux ans. Ça vaut la peine de perdre deux ans de cotisations retraite et sa couverture de santé dans son pays d’origine aussi (puisqu’on n’y cotise plus) et de ne plus voir son conjoint et ses gosses qu’on n’aura pas le droit de faire venir ici, tout ça pour le plaisir de se faire insulter quotidiennement par le premier britannique raciste venu. Zaza en est sûre, ça va le faire.
Il reste le problème des européens qui sont déjà là, les fourbes. La loi de Zaza a tout prévu, on n’est pas des monstres, évidemment que ceux installés légalement peuvent rester, ahah… On va juste ficher tous les européens, collecter leurs empreintes, les obliger à avoir sur eux en permanence une carte de settlement juste pour eux (pas les autres immigrés), restreindre leur accès aux soins, aux locations….oh, et être marié à un britannique ne donne aucun avantage. Mais noooon, on ne va pas séparer les familles mixtes!…Enfin, pas toutes. Et puis bon, les européens parents au foyer, get out! Ceux dont le conjoint n’est pas millionnaire? get out! Le salarié ici depuis moins de 5 ans? Get out! Les travailleurs indépendants qui bossent 12 heures par jour pour un salaire de misère? get out! La femme qui s’arrête de bosser pour s’occuper de ses beaux parents britanniques abandonnés par un système de santé à l’agonie? Get out! Le type qui a quitté son job pour le boulot de ses rêves mais qui est parti en vacances à l’étranger entre les deux? Get out! Malades, chômeurs ou ex chômeurs, retraités qui ont cotisé toute leur vie ici? Get out! Européens? Just get out!
Ce merveilleux projet de loi a été évoqué timidement hier au parlement par quelques députés inquiets, non pas de notre sort, mais des dégâts que cela fera à l’économie. Alors là, pas d’hésitation, Zaza les a remis à leur place de suite. Ce sont, je cite : des traîtres à la patrie et des ennemis du peuple. Rien que ça. Et le goulag, c’est pour quand? Les camps de rééducation, les internements ‘thérapeutiques’? On parle d’une déclaration d’un chef de gouvernement aujourd’hui pas d’une citation de Staline dans un livre d’histoire! En brexit Britain, en 2017, oser remettre en cause d’un iota la propagande du gouvernement, c’est être traiter publiquement par la plus haute autorité de l’état d’ennemi du peuple. Un instant, j’ai des nausées…se demander pourquoi la loi entérinant la sortie de l’Union européenne donne aussi les pouvoirs à Zaza de gouverner comme bon lui semble, sans passer par le parlement et permet au gouvernement de ne plus rendre de compte à personne, bref se demander si c’est une bonne idée d’instaurer une dictature, c’est être un traitre? Et personne ne dit rien, personne ne proteste? Hé les brexiters, ouvrez un dictionnaire, regardez la définition de fascisme, vous verrez c’est rigolo aussi. Je vais vomir.
Mais sérieusement brexiters, je voulais vous dire merci. Pas merci pour les nuits blanches d’angoisse, la peur qui me noue le ventre, les crises de panique en allant faire mes courses, le stress pour l’avenir de mes enfants qui me ronge en permanence, les pleurs quotidiens, le dégoût, la colère, le sentiment d’être rejettée et d’avoir été trahi par ce pays que j’aimais tant…non, évidemment je ne vous remercie pas pour ça. Mais il y a quelques années je voulais devenir britannique. Je n’attache pas la même importance que vous aux nationalités, loin de là, je m’en fiche un peu mais je me sentais chez moi, ça me paraissait logique. Depuis, la loi a changé, je ne peux plus. Et bien, chaque fois que vous me rappelez que non, je ne suis pas chez moi, je suis aussi soulagée. Je ne sais pas ce que vous voulez faire de notre avenir, mais au moins je ne suis pas britannique. Parce qu’aujourd’hui, j’en aurais honte. Welcome to brexit Britain.