Robin Hood again


J’ai une vie sociale débridée. C’est à dire que j’étais avec des copines françaises toute la journée (coucou les copines) et que je n’ai pas du tout pensé à préparer un billet avant pour le poster maintenant. C’est  là que je vois que je ne serais jamais une blogueuse pro. Ça existe. C’est juste que je ne sais pas exactement ce que ça fait, une blogueuse pro. C’est dire à quel je n’ai aucune chance d’y arriver….enfin bref, tout ça pour justifier le retour de la vie de Robin Hood, ou Robin des bois pour les français et les horticulteurs parce que je n’ai rien d’autre à poster et surtout, je voulais le recaser pare que ça m’amuse. C’est bien connu, je m’amuse d’un rien. Ce qui ne fait pas très pro, c’est bien ce que je disais de puis le début.Je me demande si je n’ai pas abusé du café… on est là, onpapote, on se ressert machinalement plusieurs fois et paf, ça monte au cerveau… enfin bref, Robin Hood, hop. 

Robin Hood again
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Je ne vois pas pourquoi je me gênerais pour massacrer la vie de Robin qui est régulièrement ridiculisée par des acteurs qui meurent d’envie de s’exhiber en collants en prenant des accents bizarres. C’est vrai, il est grand temps de revenir à la vérité historique, ou quelque chose comme ça. Alors donc, le petit Robin des bois n’était pas un artiste paysager, contrairement à ce que pourrait faire croire son nom. D’ailleurs en VO, c’est Robin Hood. Avec l’accent du sud ouest, ça se prononce robinoude, ce qui m’a toujours fait penser à un problème de tuyauterie. Mais Robinou n’était pas non plus plombier ni athlète olympique: il est prouvé avec certitude qu’il n’a jamais représenté la Grande-Bretagne aux JO en tir à l’arc.

En fait, personne ne sait vraiment si il a bien existé. C’est embêtant. Apparement un certain Robert Hod ou Hobbehood faisait bien son malin à l’époque (entre 1190 et 1240, on ne va pas chipoter) aux alentours de York, et il a bien été condamné par la justice royale, faut pas rigoler non plus. On a ce pauvre prince puis roi Jean (John pour les locaux) qui se décarcasse à faire tourner la boutique pendant que son grand frère Richard part faire le touriste aux croisades, et il faudrait laisser le premier plouc venu mettre la pagaille au prétexte fallacieux qu’il deviendra une légende deux ou trois siècles après. Un peu de sérieux quand même! Robert Hod fait une première apparation au tribunal local de York simplement parce qu’il n’a pas payé son loyer. Franchement, c’est décevant. Il faut dire aussi que la situation prête à confusion: d’après la légende, Robin viendrait de, je côté: Loxley dans le Nottinghamshire. Ce bled existe bien, mais il est dans le yorkshire. Où voulez-vous que Robin paie aussi? Et pour en rajouter une couche, le shérif du yorkshire était vraiment connu sous le nom de sherif de Nottingham pour la simple raison que c’était son poste précédent. C’est très clair tout ça, après on se demande pourquoi des romanciers de tous poils (c’est une image, Robin des bois n’était pas non plus un renard) ont pris sur eux de réécrire l’histoire!

Non seulement Robinou n’a jamais volé les riches pour donner aux pauvres (sauf à lui même) mais il se contrefichait du prince Jean et du roi Richard. Si ça se trouve, il ne savait même pas qui c’était. Il faut comprendre, les moyens de communications n’étaient pas très développés, il n’y avait même pas la télé! Pas facile en 1190 de suivre l’actualité des célébrités et autres têtes couronnées quand on vivait en province. On s’éloigne de plus en plus de la légende pour se retrouver avec un bouseux ayant des fins de mois difficiles, c’est lamentable…Par contre un certain Fulk Fitzwarrin de Whittington était vraiment pote avec John jusqu’à ce qu’ils se disputent comme des chiffonniers en jouant aux échecs. John boude et quand le père de Fulk meurt, il donne son fief à quelqu’un d’autre dont le nom m’échappe mais ce n’est pas important. Fulk est vexé, et hop, lui se révolte bien contre John avec une bande de groupies quelconques et se cache dans les bois. C’était un vrai poète, qui s’amusait régulièrement à décapiter ses ennemis, pour les taquiner. Heureusement, John et Fulk se réconcilient en 1203 et il récupère ses terres. Mais bon, Fulk des Bois, ça sonne mal.

Il y aura ensuite toute une tripotée de repris de justice répondant plus ou moins au nom de Robin Hood (Robin étant le diminutif de Robert, un des prénoms les plus populaires de l’époque, et Hood, Hod ou Hodde étant aussi un patronyme très courant, c’est statistique, il y en a forcement un ou deux pour mal tourner). A partir du 14 eme siecle, la legende de Robin des bois prend forme et devient vite populaire. Aucune trace des merrymen dans les premiers versions, et encore moins de Maid Marianne…d’après les historiens anglais, ce sont même les écrivains français qui l’auraient rajouté tout comme Guenievre et ses petites aventures extra conjugales dans le cycle des chevaliers de la table ronde…dès qu’il s’agit de coucheries, tout de suite, on dit que c’est la faute des Français! Je sens que le mythe du beau héros généreux en a pris un coup…
Sources: Walt Disney, Dr Mike Ibeji, Kevin Costner , Dr A.W.Wright, Russel Crowe, et le site robinhoodlegend.com