Lors du dernier Mon joli mois de, j'ai annoncé qu'il y aurait un bilan d'expatriation pour l'anniversaire de ma première année en Autriche, fin août. Au moment où paraîtra cet article, cela fera quasiment un an jour pour jour que je faisais route pour Vienne et une nouvelle vie (?). Mais alors que j'écris ces lignes, samedi soir, avant-dernière soirée en France avant mon retour, je me dis que j'aurais dû retourner sept fois mes doigts sur le clavier avant de faire cette promesse. J'ai passé le dernier mois à réfléchir à ce que je pourrais écrire dans cet article et alors que la date fatidique approche, je ne sais toujours pas par quel bout le prendre. Ce qui, en soi, vaut bien n'importe quel bilan.
Un nouveau départ ?
Contrairement à certains expatriés, mon choix de partir était volontaire. Pire, il était même carrément attendu comme le Messie. J'en ai déjà parlé longuement ici, sur les raisons de mon départ, ou là, sur mes premiers jours à Vienne (j'en ai profité pour relire cet article, avec beaucoup d'émotion, et oui, un an plus tard, les paillettes sont toujours là, plus étincelantes que jamais) : ce déménagement était un soulagement, l'aboutissement d'un an de préparation et d'attente. Une évidence. Mais surtout, je me suis toujours sentie comme chez moi à Vienne, et ce depuis le tout début (je le disais même dans mon premier article sur la ville). C'est un sentiment indescriptible : je n'ai jamais eu de sensation de décalage, je n'ai jamais eu à faire d'effort majeur d'adaptation, tout me semblait parfaitement familier et naturel. Je ne dis pas que tout a été facile : il y a toujours un petit moment de flottement consécutif à un déménagement, dans son pays natal comme à l'étranger. Mais depuis le premier jour, je n'ai jamais eu l'impression d'avoir déménagé à l'étranger. Juste d'avoir déménagé.
Challenge au fil des mois
Il y a bien deux points qui m'ont très vite posé problème, et l'un d'eux est enfin en train de se résoudre doucement. Le premier ? La langue. Même si durant mon année de transition j'ai pris des cours d'allemand, je suis arrivée avec un niveau très faible. Ayant gardé mon travail français, n'ayant au quotidien que des interlocuteurs français, et n'étant pas la nana la plus sociable de la terre, les progrès sont restés longtemps aux abonnés absents. J'ai tergiversé durant plusieurs avant de prendre des cours, à cause du rythme intensif peu compatible avec mon boulot. J'ai finalement sauté le pas, il le fallait, mais j'ai vécu trois mois d'enfer. Pourtant, ça a payé : cet été, j'ai poursuivi avec une prof particulier, pour ne pas perdre tout ce que j'avais durement acquis, et ouf, je reviens en Autriche soulagée. Mon niveau de compréhension a grimpé en flèche et je n'ai plus peur désormais de parler même en faisant des fautes.
Le second est relatif à mon emploi, et notamment parce que je travaille à domicile. Un rythme, je m'en suis vite aperçu, qui n'est pas du tout fait pour moi. Ajouté à cela d'autres problèmes, qui font que le matin me lever pour passer la journée derrière mon ordinateur toute seule est la dernière des choses que j'ai envie de faire, j'ai vraiment vécu des périodes très difficiles. J'avais enclenché le plan "espace coworking", qui malheureusement n'a guère tenu sur la durée car à peu près au même moment j'ai commencé les cours d'allemand et je n'arrivais plus à tout gérer dans la même journée : je vais le reprendre d'arrache-pied à mon retour. Comme je passe beaucoup de temps à "lire" dans mon travail, j'ai aussi décidé qu'une fois par semaine ce sera direction un café, histoire de sortir de mon canapé. Je ne sais pas si ces mesures amélioreront la situation, ou même si je m'y tiendrai. Il reste de toute façon une dernière solution, qui est depuis le début liée à l'amélioration de mon niveau de langue. Bientôt, donc.
Expatriation au beau fixe
Mais ces deux ombres ne ternissent en rien le tableau. Je suis impatiente comme jamais d'entamer cette nouvelle année à Vienne. Je fourmille d'idées, de projets, d'endroits à découvrir, à Vienne et en Autriche. L'écriture du guide me booste, c'est pour le moment le prétexte rêvé pour continuer mes explorations, mais je sais qu'ensuite je n'aurai pas à chercher bien loin pour trouver d'autres excuses. J'apprécie toujours autant mon quotidien, je prends plaisir à me créer de nouvelles habitudes et retourner dans des endroits qui m'ont plu, ma soif de découverte s'est un peu tarie mais n'a pas disparu pour autant.
Je pense que chaque histoire d'expatriation est différente, et la mienne ne fait pas exception. Mais j'ai toujours un peu de mal à me sentir vraiment expatriée. J'ai plutôt l'impression d'avoir deux maisons, dans deux pays différents. Quand je suis en Autriche, la France ne me manque pas et je profite pleinement de mon quotidien ; mais quand je reviens, je suis contente de revenir et de retrouver mes habitudes françaises. Forcément je fais beaucoup de comparaison avec Vienne (notamment le prix de la restauration que je trouve affolante désormais) mais quand ce n'est pas un déplacement pro à Paris, je profite vraiment de la France, sans que l'Autriche me manque. Avoir l'opportunité de faire ces va-et-vient plutôt fréquemment permet un équilibre dans lequel je m'épanouis pleinement.
Il y a encore quelques mois, je pensais impossible mon retour à plein temps en France ; maintenant j'ai compris que le problème ne sera pas de revenir en France mais de revenir quelque part où je me sente bien en France. Mais il n'est pour le moment pas au programme car je sens bien que mon histoire avec Vienne est loin d'être finie. Et quand ce sera le cas (si ça l'est un jour, l'avenir n'est pas écrit), l'idée de continuer cette aventure d'expatriation dans un autre pays me titille. Car je pense que la clé est là : je vois cette expatriation comme un formidable terrain de jeu, je prends les choses comme elles viennent et ne me prends pas la tête. Tant que je m'amuse, pourquoi m'arrêter ?
En avant pour une deuxième année !
Bref, j'ai l'impression que tout ceci n'est pas bien palpitant à raconter, d'où ma difficulté à écrire cet article. Pas de tracas administratifs à déplorer, pas de grands moments de solitude qui ne soient pas oubliés en deux minutes, pas de blues de la France, pas de sentiment d'être à côté de ses pompes, pas de regrets. C'est l'un des déménagements les plus faciles que j'ai jamais réalisés. Et l'année à venir ne s'annonce pas des plus différentes j'ai l'impression. J'ai un seul objectif en tête, et un gros, que je repousse d'année en année. Serait-ce la bonne cette fois ? Pour le reste, je vais continuer de profiter de Vienne, vous la faire découvrir sur ce blog et multiplier les projets annexes pour en parler ailleurs, si les opportunités se présentent.
Un nouveau départ ?
Contrairement à certains expatriés, mon choix de partir était volontaire. Pire, il était même carrément attendu comme le Messie. J'en ai déjà parlé longuement ici, sur les raisons de mon départ, ou là, sur mes premiers jours à Vienne (j'en ai profité pour relire cet article, avec beaucoup d'émotion, et oui, un an plus tard, les paillettes sont toujours là, plus étincelantes que jamais) : ce déménagement était un soulagement, l'aboutissement d'un an de préparation et d'attente. Une évidence. Mais surtout, je me suis toujours sentie comme chez moi à Vienne, et ce depuis le tout début (je le disais même dans mon premier article sur la ville). C'est un sentiment indescriptible : je n'ai jamais eu de sensation de décalage, je n'ai jamais eu à faire d'effort majeur d'adaptation, tout me semblait parfaitement familier et naturel. Je ne dis pas que tout a été facile : il y a toujours un petit moment de flottement consécutif à un déménagement, dans son pays natal comme à l'étranger. Mais depuis le premier jour, je n'ai jamais eu l'impression d'avoir déménagé à l'étranger. Juste d'avoir déménagé.
Challenge au fil des mois
Il y a bien deux points qui m'ont très vite posé problème, et l'un d'eux est enfin en train de se résoudre doucement. Le premier ? La langue. Même si durant mon année de transition j'ai pris des cours d'allemand, je suis arrivée avec un niveau très faible. Ayant gardé mon travail français, n'ayant au quotidien que des interlocuteurs français, et n'étant pas la nana la plus sociable de la terre, les progrès sont restés longtemps aux abonnés absents. J'ai tergiversé durant plusieurs avant de prendre des cours, à cause du rythme intensif peu compatible avec mon boulot. J'ai finalement sauté le pas, il le fallait, mais j'ai vécu trois mois d'enfer. Pourtant, ça a payé : cet été, j'ai poursuivi avec une prof particulier, pour ne pas perdre tout ce que j'avais durement acquis, et ouf, je reviens en Autriche soulagée. Mon niveau de compréhension a grimpé en flèche et je n'ai plus peur désormais de parler même en faisant des fautes.
Le second est relatif à mon emploi, et notamment parce que je travaille à domicile. Un rythme, je m'en suis vite aperçu, qui n'est pas du tout fait pour moi. Ajouté à cela d'autres problèmes, qui font que le matin me lever pour passer la journée derrière mon ordinateur toute seule est la dernière des choses que j'ai envie de faire, j'ai vraiment vécu des périodes très difficiles. J'avais enclenché le plan "espace coworking", qui malheureusement n'a guère tenu sur la durée car à peu près au même moment j'ai commencé les cours d'allemand et je n'arrivais plus à tout gérer dans la même journée : je vais le reprendre d'arrache-pied à mon retour. Comme je passe beaucoup de temps à "lire" dans mon travail, j'ai aussi décidé qu'une fois par semaine ce sera direction un café, histoire de sortir de mon canapé. Je ne sais pas si ces mesures amélioreront la situation, ou même si je m'y tiendrai. Il reste de toute façon une dernière solution, qui est depuis le début liée à l'amélioration de mon niveau de langue. Bientôt, donc.
Expatriation au beau fixe
Mais ces deux ombres ne ternissent en rien le tableau. Je suis impatiente comme jamais d'entamer cette nouvelle année à Vienne. Je fourmille d'idées, de projets, d'endroits à découvrir, à Vienne et en Autriche. L'écriture du guide me booste, c'est pour le moment le prétexte rêvé pour continuer mes explorations, mais je sais qu'ensuite je n'aurai pas à chercher bien loin pour trouver d'autres excuses. J'apprécie toujours autant mon quotidien, je prends plaisir à me créer de nouvelles habitudes et retourner dans des endroits qui m'ont plu, ma soif de découverte s'est un peu tarie mais n'a pas disparu pour autant.
Je pense que chaque histoire d'expatriation est différente, et la mienne ne fait pas exception. Mais j'ai toujours un peu de mal à me sentir vraiment expatriée. J'ai plutôt l'impression d'avoir deux maisons, dans deux pays différents. Quand je suis en Autriche, la France ne me manque pas et je profite pleinement de mon quotidien ; mais quand je reviens, je suis contente de revenir et de retrouver mes habitudes françaises. Forcément je fais beaucoup de comparaison avec Vienne (notamment le prix de la restauration que je trouve affolante désormais) mais quand ce n'est pas un déplacement pro à Paris, je profite vraiment de la France, sans que l'Autriche me manque. Avoir l'opportunité de faire ces va-et-vient plutôt fréquemment permet un équilibre dans lequel je m'épanouis pleinement.
Il y a encore quelques mois, je pensais impossible mon retour à plein temps en France ; maintenant j'ai compris que le problème ne sera pas de revenir en France mais de revenir quelque part où je me sente bien en France. Mais il n'est pour le moment pas au programme car je sens bien que mon histoire avec Vienne est loin d'être finie. Et quand ce sera le cas (si ça l'est un jour, l'avenir n'est pas écrit), l'idée de continuer cette aventure d'expatriation dans un autre pays me titille. Car je pense que la clé est là : je vois cette expatriation comme un formidable terrain de jeu, je prends les choses comme elles viennent et ne me prends pas la tête. Tant que je m'amuse, pourquoi m'arrêter ?
En avant pour une deuxième année !
Bref, j'ai l'impression que tout ceci n'est pas bien palpitant à raconter, d'où ma difficulté à écrire cet article. Pas de tracas administratifs à déplorer, pas de grands moments de solitude qui ne soient pas oubliés en deux minutes, pas de blues de la France, pas de sentiment d'être à côté de ses pompes, pas de regrets. C'est l'un des déménagements les plus faciles que j'ai jamais réalisés. Et l'année à venir ne s'annonce pas des plus différentes j'ai l'impression. J'ai un seul objectif en tête, et un gros, que je repousse d'année en année. Serait-ce la bonne cette fois ? Pour le reste, je vais continuer de profiter de Vienne, vous la faire découvrir sur ce blog et multiplier les projets annexes pour en parler ailleurs, si les opportunités se présentent.