POHÉNÉGAMOOK… Ce nom, que ma fille de deux ans a passé la semaine à essayer de le dire de façon audible, nous le devons aux Premières Nations. À l’origine, les Malécites avaient désigné le lieu ainsi, signifiant « endroit du campement » ou « lieu de repos », car il était épargné par les intempéries des plaines du Saint-Laurent. Fidèles à cette tradition sans pourtant la connaître, c’est dans cette ville que nous sommes venus nous reposer avant de reprendre le boulot.
L’objectif des vacances reposantes constituait un défi de taille pour nous, considérant que nous étions accompagnés de six enfants… pour quatre adultes! Pour survivre à ce désavantage numérique, nous avons organisé ce séjour pour qu’il plaise aux jeunes qui nous accompagnaient, dont l’âge variait de deux à 12 ans. De retour à la maison depuis peu, alors que les enfants se préparent pour la rentrée scolaire et que nous avons repris le boulot, nous pouvons dire que ce fut mission accomplie… Malgré quelques galères que je vous raconterai dans un prochain billet!
Un séjour axé sur le plein air
Situé dans la région du Bas-Saint-Laurent, tout près de la frontière du Maine et de la province du Nouveau-Brunswick, le centre de villégiature « Pohénégamook Santé Plein Air 2.0 » est l’endroit parfait pour un séjour familial axé sur le plein air. Bordé par le magnifique lac Pohénégamook et adossé aux montagnes, le site propose de nombreux services et activités. Étant donné que nous ressentions le besoin de souffler un peu, nous avons choisi de dormir sur les lieux en y louant un chalet en bois rond pour la semaine. On peut toutefois s’y rendre pour une journée en famille ou privilégier un autre type d’hébergement, allant du camping à la maison champêtre.
D’une part, nous avons profité des installations pour faire de nombreuses activités nautiques. Les enfants ont adoré l’activité vedette du site, soit le Wipe Challenge, un circuit sur l’eau où les participants sont mis au défi de ne pas se mouiller. Après des cours d’initiation à la voile et à la planche à voile, nous avons aussi profité des embarcations pour naviguer sur le lac en Tanzer, en catamaran, en kayak et en planche à voile. Nous avons également expérimenté la descente en rivière, qui fut très agréable… malgré la pluie qui nous a surpris au milieu du parcours!
D’autre part, nous avons été heureux de découvrir différentes activités en dehors de la zone nautique. Il faut dire que nous n’avons pas le pied marin dans la famille (les lecteurs assidus se rappellent sans doute nos galères pour rejoindre l’île Bonaventure l’été dernier!). Les plus petits ont donc été ravis de jouer au parc, pendant que les plus vieux ont tenté l’escalade, l’hébertisme et le tir à l’arc. Nous avons aussi fait deux randonnées pédestres pour découvrir les montagnes environnantes, en empruntant d’abord le sentier écologique (3,2 km, niveau débutant), pour ensuite nous aventurer dans le sentier des sommets (4,8 km, niveau intermédiaire). Ce dernier offrait une très belle vue sur les environs, en plus de nous permettre de cueillir de nombreux bleuets et champignons.
Un lieu propice aux légendes…
Le lac Pohénégamook n’est toutefois pas uniquement célèbre pour ses activités en plein air, c’est aussi un lieu qui alimente de nombreuses légendes. La plus célèbre est sans aucun doute celle de Ponik, le monstre du lac. Dès le XIXe siècle, au début de la colonisation, les premières apparitions de ce monstre marin ont été signalées sur le lac. Qualifié de « dragon des eaux », de « vache marine » ou de « serpent de mer », ce dernier se manifesterait au moins une fois par année, lors du dégel printanier. Alors que certains clament haut et fort avoir aperçu la bête, plusieurs lui attribuent plutôt des événements insolites : le déplacement d’un quai solide sur plusieurs mètres, des tempêtes inexpliquées ou un débordement du lac hors de son lit en l’absence de vent. Tous ces événements contribuent à alimenter la légende de Ponik, qui demeure bien vivante dans l’esprit des résidents de Pohénégamook.
Plusieurs hypothèses ont été soulevées afin d’expliquer l’apparition du monstre marin. Certains chercheurs considèrent qu’il s’agit d’un gisement de gaz ou du jaillissement d’une source d’eau au fond du lac, alors que d’autres prétendent plutôt que des arbres morts et dépouillés de leur écorce seraient à l’origine du mystère. Une histoire circule aussi dans la population à l’effet que le monstre marin serait en fait un esturgeon qui se serait échappé d’un bassin d’élevage et qui n’aurait cessé de grossir depuis. Peu importe la thèse défendue, la légende demeure très présente dans la ville de Pohénégamook, dont la devise est d’ailleurs « Plus qu’une légende ». On y retrouve diverses images de Ponik et des panneaux humoristiques nous prévenant de sa présence dans le lac.
Au centre de villégiature « Pohénégamook Santé Plein Air 2.0 », la légende de Ponik est également à l’honneur lors de nombreuses activités. Tous les soirs (exception faite du dimanche), une balade en rabaska est organisée au coucher du soleil, pendant laquelle l’histoire de Ponik est racontée. Trois fois par semaine, le centre organise aussi une soirée « contes et légendes » autour d’un feu de camp.
Notre verdict?
Nous avons beaucoup apprécié notre séjour à Pohénégamook. À défaut d’être reposantes physiquement, ces vacances l’ont certainement été sur le plan psychologique, en nous permettant de faire une coupure avec le quotidien. Nous avons apprécié le fait de bénéficier de plusieurs jours sur place afin de pouvoir expérimenter différentes activités. Pendant notre séjour, le personnel était très amical et toujours disponible pour nous venir en aide au besoin. Le site est bien organisé et très sécuritaire, tant pour les enfants de différents âges que pour les adultes. Il dispose d’un large éventail de services et d’activités, dont un sauna nordique et un centre de massothérapie.
Si vous avez l’intention de séjourner à Pohénégamook, nous vous conseillons de bien organiser votre séjour et de prévoir à l’avance vos activités, car certaines nécessitent des réservations. Il est également recommandé de débuter le séjour par les activités d’initiation (voile, planche à voile, tir à l’arc) afin de pouvoir profiter pleinement des embarcations et des installations de façon autonome par la suite. Si vous souhaitez profiter d’une journée à jouer dans le sable, nous vous conseillons de vous rendre à la plage municipale de Pohénégamook, celle du centre de villégiature étant principalement composée de galets. Finalement, il faut savoir que plusieurs chalets sont confiés en gestion locative sur le site, mieux vaut donc prendre quelques informations avant le départ pour avoir la certitude de bénéficier de tous les services offerts. Pour notre part, nous n’avons jamais été en mesure d’avoir la connexion wifi, alors que la description du chalet mentionnait qu’elle était disponible (pas l’idéal pour une blogueuse voyage!).
Vous voulez voir plus d’images sur notre séjour à Pohénégamook? Voici une petite vidéo qui résume nos vacances familiales en ce lieu riche en légendes et en activités de plein air!