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Le Grampians National park est énorme et regorge de sites aborigènes. A partir d'une légende du temps des rêves, on s'aventure à travers les 168.000 ha du parc, hors des sentiers battus, dans les bosses des pistes australiennes, à la recherche des peintures aborigènes.
Hier, nous avons visité les points touristiques du parc national des Grampians, c'était joli mais très balise. Aujourd'hui, on a décidé de partir à l'aventure !
Au commencement, une légende aborigènes
En fouillant un peu internet, avant de prendre la route, j'ai trouvé la légende de la création de Gariwerd. Gariwerd, c'est le nom que donnaient les Jardwadjali et les Djab Wurrung, les aborigènes des Grampians à la chaine de montagne. Le parc national s'est d'ailleurs appelé " Grampians (Gariwerd) national park " en 1991, mais en 1992, le nouveau gouvernement lui a redonné son nom anglais.
Tu trouveras la vidéo et traduction de la légende de la création de Gariwerd, dans cet article.
Mais comme je sais que peu d'entre vous vont cliquer sur le lien, voilà un court résumer.
Bungil l'Aigle, avec ses aidants dingos, a créé la montagne, les plantes, les animaux, la forêt, les rivières, etc. Puis, il est remonte dans les étoiles et a demandé aux deux frère Bram-Bram-Bult, les fils de Druk la grenouille, de terminer le travail, de mettre un peu d'ordre, de leur donner des noms...
Un jour, Waa le corbeau qui avait faim, s'arrête pour manger l'œuf de Tchingal, le méchant émeu. Quand Tchingal reviens près de son œuf, il n'apprécie pas que l'oiseau tente de manger sa progéniture. Il se fâche et pourchasse l'oiseau à travers la plaine et la montagne. Deux fois, Waa essaye de se cacher dans la montagne mais Tchingal, à coup de pied, casse la roche, poussant Waa à continuer à s'enfuir. Le volatile trouve finalement refuge dans le marais sacré de Moora Moora où Tchingal ne pouvait pas aller.
La légende raconte aussi ce qui est arrivé à Tchingal après, pourquoi les frères Bram-Bram-Bult ont créé l'opossum, pourquoi le passereau (Wattlebird) a le corps jaune et plein d'autres choses, mais tu en sais assez pour continuer notre promenade. L'histoire est beaucoup plus détaillée, bien sûr... si tu veux en savoir plus, le lien n'a pas disparu. 😉
Les sites aborigènes des Grampians
Dans le parc, il y a donc 5 sites d'art aborigènes a visiter : Bunjil Shelter, à l'est, Billimina shelter et Manja Shelter, à l'ouest, et Gulgun Manja Shelter et Ngamadjidj Shelter, au nord.
Pour prévoir notre itinéraire, on a remis ces sites sur la carte, en plus des deux trous que Tchnigal a créé dans la légende.
Ce que Google ne dis pas, c'est que 4 de ces 5 abris ne sont accessibles que par des routes non-bitumées (unsealed road). Cette différence apparait sur la carte de l'office du tourisme ( LIEN).
La carte fait aussi une différence entre les " unsealed road " et les " 4wd track ", mais ces pistes sont-elles vraiment praticable avec notre van aménagé ?
Le matin même, on n'était donc toujours pas certains d'aller visiter ces lieux et, si oui, lesquels des sites au nord, ou a l'ouest était les plus conseillés.
Le bureau d'information de Halls Gap nous a confirmé que les " unsealed road " sont praticables pour une voiture ordinaire, alors que les " 4wd track " sont réservées au 4×4.
Logique, mais il valait mieux être sur !
A l'office du tourisme, on nous a aussi informe que le Gulgun Maja Shelter n'est pas accessible pour l'instant (mars 2015). Heureusement qu'on y est passé !
Les évènements ont donc choisi pour nous, on traversera les montagnes pour aller voir les Billimina shelter et Manja Shelter.
Mais d'abord, allons voir le Bunjil Shelter !
Première arrêt au pays des aborigènes Jardwadjali : Le Bunjil shelter.
Si tu veux plus d'informations sur l'être ancestral Bunjil, va jeter un œil à notre article d'introduction à la culture des aborigènes d'Australie.
Le Bunjil Shelter, c'est une peinture aborigène dans une petite caverne.
Elle est située à une petite vingtaine de minutes de marche du parking, sans se presser.
L'œuvre, très bien conservée et protégée par un grillage, montre Bunjil et deux " Wirringan " (les dingos de la légende) qui l'ont aidé à construire la région.
On a été se promené un peu plus loin autour sur les rochers et la vue sur les Grampians et sur la plaine autour est vraiment magnifique.
On comprend qu'il se soit posté ici pour observer ce qui se passait !
Malheureusement, pas plus d'explications sur place. Si on ne c'était pas renseigné, on aurait pas vraiment su qui était qui et ce qu'il faisait là.
Traverser les Grampians hors des sentiers battus.
Pour atteindre notre visite suivante, le Billimina Shelter, on a deux possibilités :
- soit faire 120km de route goudronnée,
- soit faire 60 km de pistes et traverser les montagnes par l'intérieur.
On a choisi la seconde solution. Après tout, l'office du tourisme nous a confirmé que ces pistes étaient praticables avec notre van et on préfère nettement 60km de parc naturel à 120km de champs toujours pareils.
On allait vite découvrir que la notion européenne et australienne de route praticable est très différente!
On the road again...
On a rapidement retraversé Halls Gaps, avant de remonter la montagne et de rentrer dans la forêt. Le climat est sec, donc, même si la pente des routes est parfois importante, qu'il y a quelques trous ou qu'on roule juste à côté de grosse falaise, pour l'instant, les routes non goudronnée sont praticables. C'est poussiéreux, mais ça va !
Après la montagne, ça devient moins drôle. C'est là qu'on a fait connaissance avec les corrugations.
Ça se traduit " ondulations " en français mais je n'avais jamais imaginé utiliser cet adjectif pour une route...
En l'espace de quelques mètres, le van s'est transformé en une machine à laver en plein essorage...
Et, à partir du moment où ça a commencé, ça ne s'est plus arrêté.
La route n'était qu'une suite de milliers de bosses entre 5 et 30 centimètres de haut qui s'enchainent...
Les amortisseurs jouent mieux leurs rôles à cette vitesse et on sent moins les bosses. Ce n'est probablement pas la meilleure chose pour la voiture, mais elle ne s'en est pas trop plainte... Je te parle de la route, mais est-ce que je t'ai déjà dit que les paysages étaient à couper le souffle ?
On se croirait presque dans les paysages de la légende...
Ce road trip était un vrai festival de découvertes pour les globe-trotters européens que nous sommes !
Et le gros avantage de nos nouvelles amies les corrugations, c'est qu'on est obligé de prendre le temps pour regarder tout ça. 🙂
J'ai, tout de même, encore, eu des petites frayeurs. On a traversé plusieurs lits de rivières asséchées remplis de sable assez profond et nous étions heureux que le van ait assez d'élan pour arriver de l'autre côté. Du coup, à chaque panneau qui indiquait route inondable (" flood way "), je prenais de l'élan et je me tenais prêt...
Après plus de 4 heures de routes (et de bosses), de tours, de détours et d'arrêts photos, nous sommes finalement arrives a l'aire de camping Buandik, d'où démarre la promenade vers le Billimina Shelter.
Bilima Shelter : un lieu de rencontre
Après une courte promenade dans les bois, un rocher avec une forme très particulière apparait et en dessous, on peut voir les fameuses peintures aborigènes.
Ce n'est pas du tout comparable à ce que nous avons vu ce matin. Il y a des personnages sommairement dessinés et surtout des traits verticaux.
La pancarte dit que nous sommes sur un lieu de rencontre entre clans Jarwadjali et que ces marques étaient laissées pour signaler la présence des gens à des cérémonies.
Malheureusement, on n'en apprendra pas plus sur les cérémonies. Ce n'est pas encore ici qu'on percera les secrets de la culture aborigènes.
Un peu plus loin, il y a aussi les chutes d'eau Buandik. Mais, en automne, le tas de rocher est plus gros que le filet d'eau... Par contre, sur le chemin, on a vu de jolis perroquets et pas que...
Malheureusement pour nous, le soleil s'approche dangereusement de l'horizon et même si la promenade vers le Manja Shelter démarre aussi de l'aire de camping Buandic, nous ne la ferons pas. On nous a dit que le Manja Shelter représente des mains (Manja signifie mains en langage aborigène). Ça peut être intéressant, mais on ne veut pas prendre le risque de rouler la nuit (d'autant plus que les kangourous commencent déjà à sortir). En plus, on en a déjà vu beaucoup de choses aujourd'hui et on est épuisé !
On reprend donc la route vers Geelong et notre week-end dans le parc national des Grampians se finit ici.
Bilan de notre visite des Grampians
On a beaucoup apprécié la visite du Grampians National Park.
- La situation des points de vue est vraiment idéale et offre des panoramas magnifiques, même s'ils sont très touristiques.
- On regrette un peu le manque d'informations sur les aborigènes, mais ça a l'air souvent comme ça en Australie, pour l'instant. On dirait qu'on va devoir s'y habituer.
- Lorsqu'on sort des sentiers battus, les paysages une fois de plus sont magnifiques. C'est rempli d'animaux sauvages, c'est typique, authentique. Tout ce qu'on imaginait avant d'arriver !
Et puis, surtout, lorsqu'on prend le temps de le regarder, il semble que quelque chose se dégage de ce gros bloc de pierre au milieu des plaines. Sa présence au milieu du plat semble presque surnaturelle.
Apres tout, peut être que cette énorme excroissance a vraiment été construite par Bunjil et ses comparses. 😀
En tout cas, en reprenant la route, nous étions heureux. Après 5 mois en Australie, on commence enfin à voir le côté sauvage de l'Australie, ses incroyables animaux et ses paysages gigantesques !
Mais et toi ? Qu'as-tu pensé des Grampians ? En as-tu découvert plus que nous sur la culture des aborigènes de la région ?
Raconte le nous en commentaire !!
ENJOY ! !