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Salut, bienvenue à la maison. Tu boiras bien une petite Duvel...
Ah non, tu n'es pas venu pour ça, c'est vrai, c'est pour savoir qui je suis que tu es là.
Comment me présenter, raconter la complexité et les contradictions d'une vie en moins de 1000 mots ?
En fait, ce n'est pas possible, alors prends quand même une bière, accroche-toi et on y va ! !
Je m'appelle Antoine. Je suis né en aout 1984 et je suis Belge. J'ai grandi à une trentaine de kilomètres au sud de Bruxelles. Mon père vendait des graines de betteraves et ma mère était femme au foyer.
Ça, c'est ce que j'aurais répondu à Jacques Martin s'il m'avait invité à l'école des fans...
Pour me présenter, j'avais essayé d'écrire l'histoire de ma vie. Mais en fait, c'était un peu long et surtout chiant...
Alors j'ai décidé de choisir 3 mots, 3 thèmes qui me représentent et que je retrouvais tout le long de mon histoire.
Ces mots, ce sont les émotions, les combats et les voyages.
Je pourrais, aussi, ajouter photographie, apprentissage, musique, idée, solitude, nourriture, découverte, et bien d'autres... mais tout cela se retrouve d'une façon ou d'un autre dans mes 3 mots.
Émotions
Le premier mot. C'est une évidence, aujourd'hui, mais j'ai mis du temps à les identifier...
Même si en me rencontrant, tu ne le remarquerais peut-être pas, je suis quelqu'un de particulièrement sensible. Mes ressentis et mes émotions prennent beaucoup de place dans ma vie, que je le veuille ou non.
Il m'a fallu longtemps pour arriver à vivre avec, les exprimer et les canaliser. Mais, avec le temps, j'ai fini par en faire une force.
Apparition douloureuse
Quand j'étais petit, je vivais tout intensément. J'étais parfois très joyeux, parfois très triste, mais j'étais un enfant. Les choses sont faciles quand on est enfant...
Avec l'adolescence, ces fameuses émotions ont commencé à prendre plus d'importance et à me faire souffrir. La moindre remarque un peu moqueuse me blessait.
On m'avait appris à être poli et on me répétait, sans cesse, de ne pas faire attention à ce que pensaient les autres, mais je n'y arrivais pas. Je me sentais toujours aussi humilié.
La colère grandissait à l'intérieur de moi, puis quand il y en avait trop, elle explosait.
Avec moi, la goutte ne faisait pas déborder le vase, elle le faisait éclater !
Les explosions étaient disproportionnées, personne ne les comprenait et c'était un sujet de moquerie supplémentaire...
Pour enfermer toute cette colère, je me suis construit une carapace qui se renforçait un peu plus à chaque fois que j'explosais.
Malgré moi, à cause de cela, je suis devenu solitaire.
Apprendre à s'accepter
J'ai trouvé un refuge lorsque j'avais 15 ans, quand j'ai commencé à monter à cheval. Au haras, j'ai rencontré quelqu'un qui a été curieux de voir au-delà du jeune con colérique que j'étais.
Le plus drôle, c'est que la première fois, qu'on s'est vue, il a tout fait pour me mettre en colère et on s'est battu. Lorsqu'on s'est revu, je ne sais pas pourquoi, c'était différent...
C'est un des premiers qui m'a montré que je pouvais sortir de ma carapace.
L'école était un véritable enfer, mais à côté, j'avais un endroit où je pouvais souffler un peu et où la vie était plus agréable.
Il m'a fallu du temps et beaucoup d'excès, mais, petit à petit, j'ai appris mes limites, j'ai appris à me respecter et, même, à me faire confiance.
J'ai découvert la richesse de mes émotions et tout ce qu'une grande sensibilité peut m'apprendre sur moi et sur les autres.
L'orientation d'une vie
Au départ, j'aurais voulu devenir informaticien, mais, sans vraiment savoir pourquoi, je me suis dirigé les sciences humaines.
En passant par la psychologie, je suis, finalement, devenu assistant social. Tu comprendras pourquoi dans quelques lignes.
Finalement, aujourd'hui, je ne saurais plus me passer de la richesse de ce travail. Rencontrer des situations difficiles, aider les gens à les traverser en essayant de comprendre ce qu'ils souhaitent vraiment... me permet, tous les jours, d'approfondir un peu plus la connaissance de moi-même (et de mes émotions).
Il faut admettre que, parfois, ces ressentis me pourrissent, encore, la vie, mais apprendre à se connaitre, c'est le travail d'une vie !
Combat
Au départ, il y avait un lien clair entre mes émotions et le combat.
Le gamin sensible qui exprimait ses émotions dans la colère se battait pour être compris. Je luttais contre le monde entier pour me faire entendre. Avec le temps, j'ai appris à m'exprimer et le combat n'était plus vraiment nécessaire, mais j'étais déjà un combattant. Ça a parfois des inconvénients, mais, en général, aller au front pour toutes les choses injustes (où qui ne me plaisent simplement pas) est plus une sorte de petits piments dans ma vie !
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle mon métier d'assistant social me convient si bien !
L'apprentissage du Padawan
En plus de mes études, Into the Wild a été comme une révélation pour moi. J'ai regardé le film, puis j'ai acheté le livre et finalement, j'ai exploré les influences de Christopher McCandless.
J'ai découvert Tolstoï, Proudhon et surtout Thoreau, la désobéissance civile et puis Walden. Avec ce dernier, j'avais trouvé mon maitre de pensée. Simplicité, Justice et Résistance !
" Ne peut-il exister de gouvernement où ce ne seraient pas les majorités qui trancheraient du bien ou du mal, mais la conscience ? [...] Le citoyen ne doit-il jamais un instant abdiquer sa conscience au législateur ? À quoi bon la conscience individuelle alors ? "
Henri David Thoreau, Désobéissance civile, 1849.
Après mes études, ma sensibilité, mon besoin de justice et ma créativité ont continué à cheminer. J'adore faire parler mes idées lorsque quelque chose ne convient pas. Chercher de nouvelles possibilités, puis les mettre en place... Tout faire pour améliorer ce qui peut l'être et surtout ne pas plier à une règle injuste ou inutile.
" On nique pas le système en voulant le détruire, on nique le système en construisant sans lui
Alors, construisons, reprenons nos vies en mains, car les leurs sont pleines de sang... "
K. Arkana, Réveillez-vous, Désobéissance, 2008.
La vie et mon travail m'ont fait rencontrer des gens qui m'ont appris comment aller à la guerre et surtout comment mettre le plus de chances de mon côté pour la gagner... J'ai pris quelques claques, mais j'ai appris !
J'ai, aussi, appris qu'il y a des choses contre lesquelles on ne peut rien faire. Je cite souvent cette phrase de Marc Aurèle (on l'attribue également au fondateur des alcooliques anonymes, mais un empereur romain ça fait plus sérieux...) :
" Avoir le courage de changer ce qui peut l'être, accepter avec sérénité ce qui ne le peut pas et posséder le discernement nécessaire pour faire la différence entre les deux. "Je pense qu'aujourd'hui, ces 3 citations représentent assez bien ce que je suis et ce vers quoi j'essaye d'aller...
Il y en a aussi une dernière, moins sérieuse, celles-là : " Il y a rire et rire, mais pisser dans mon dos et dire que je transpire ça c'est pas rire ! "
Voyage
Souvenirs d'enfance
Le voyage, ce sont les premiers souvenirs de ma vie. J'avais 3 ans et je suis parti avec mon père visiter la partie de la famille qui vit au Canada. J'étais très jeune, mais je me rappelle de beaucoup de petits détails : le patin à glace (sans patin) sur le fleuve Saint-Laurent, me faire gronder parce qu'avec ma cousine, on était trempé d'avoir glissé sur le toboggan plein de neige au moment de partir, ou encore cette fois où elle a marché sur une aiguille. L'hémoglobine avait giclé comme dans un film de Tarantino, mais elle a survécu. En fait, j'étais petit et on m'a raconté plus tard que ce n'était pas si sanglant que ça...
Bien sûr, c'est une belle accroche pour un blog voyage... Mais par la suite, c'est devenu beaucoup plus profond que ça.
Le voyage, une échappatoire puis une passion
Lorsque j'ai commencé à arrêter de mettre toutes mes émotions dérangeantes sous ma carapace, prendre la route est vite devenu ma façon de me vider la tête. Certains voient des amis, font du jardinage ou jouent aux jeux vidéo... Moi, mon kif, c'était de prendre ma golf 3 et de partir, vagabonder à la découverte du monde. Et il n'y a pas besoin d'aller particulièrement loin pour découvrir de nouvelles choses !
Après mes études, j'ai continué. La semaine, je parcourais les routes pour le travail, et le week-end, pour le plaisir.
Depuis la côte des Pays-Bas jusqu'en Allemagne et dans la grande France, j'ai fait des road trip et du camping sauvage partout.
Pendant mes vacances, je voyageais plus loin. J'ai visité Montréal, ses alentours, New York, le Qatar, le Sultanat d'Oman, mais ce n'était pas pareil ! C'était beau, mais c'est tellement plus fun de dormir en pleine nature !
Par la suite, j'ai expérimenté d'autres types de vagabondage comme le trek en autonomie sur une partie du GR20, en Corse, ou le tour de France en stop (avec 42 voitures et un camion).
Un grand voyage !
Lorsque j'ai quitté mon travail, en 2012, j'ai échangé ma golf 3 contre un compagnon de road trip un peu plus spacieux. Je l'ai aménagé et j'ai pris la route.
En 100 jours, mon van et moi avons traversé la Scandinavie par l'ouest jusqu'au Cap Nord, avant de revenir visiter l'Europe par l'est.
Après ce voyage, les graines de tour du monde que j'avais dans la tête depuis longtemps ont vraiment commencé à germer. Mais, entre-temps, j'avais rencontré Émilie et elle n'était pas prête à partir loin de sa famille.
Ce premier grand voyage marque, aussi, mes débuts de blogueur. Un premier blog voyage qui était très rudimentaire (qui n'est plus en ligne), mais qui m'a fait découvrir le plaisir de partager histoires et photos sur la route.
Une première expatriation
4 mois après mon retour, je m'expatriais, avec Émilie, en Normandie. Tu te dis peut-être qu'un Belge qui va habiter en France ne s'expatrie pas vraiment, mais les frites ne sont pas aussi croustillantes et la bière a moins de gout.
Et puis, surtout, il y a le pain en baguette, les hypermarchés avec les 50 marques du même produit (mais pas de filet américain), les distances gigantesques pour arriver à la première grosse ville (ça change des 30 km entre toutes les grosses agglomérations belges) et pleins de petits détails qui changent la vie...
Ah oui, et bien sûr, il y a septante (70) et nonante (90)...
Bref, 1 an et demi de calvados, de saucées et de maquereaux plus tard, on se lançait dans le projet de partir 1 an à l'étranger et on prenait notre PVT pour l'Australie.
Un PVT en Australie et puis...
La suite de nos aventures se trouve ici sur le blog...
Tout ça, c'est moi.
Un Belge de caractère, sociable, mais qui aime la solitude et qui quand il a une idée dans la tête, ne la lâche pas facilement.
J'aime énormément débattre, confronter mes idées à celle des autres et découvrir de nouvelles choses autour d'une bière ou d'un bon repas.
Je pourrais aussi te parler de mon gout pour la musique (je joue une peu de guitare et d'harmonica), le jardinage en tout genre (on voyage avec des eucalyptus dans notre van), la photographie (tu le remarquera au fil des articles), le bricolage, le système D, la philosophie, l'histoire ou encore de la foule d'idées qui me traverse en permanence l'esprit, mais pour ça, je t'invite à boire une bière, en vrai, quelque part autour du monde ! 😉
Mais, maintenant à ton tour ! Aide-moi à combler ma plus grande frustration actuelle de blogueur, celle de ne pas connaitre ceux qui me lisent... Qui es-tu ? Est-ce qu'en me lisant tu m'imaginais comme cela ? Que cherches-tu sur notre blog ?
Raconte-moi qui tu es, en privé, par le formulaire de la page " à propos " ou directement ici, en commentaire !
Et puis surtout, n'oublie pas de profiter de la vie !