Habituellement, je déteste ces listes d'incontournables, des meilleures choses ou à faire ab-so-lu-ment. Mais cette fois-ci, je ne sais pas par quel bout retranscrire ce séjour à Riga. J'ai eu très peu de temps pour étudier à fond ce qu'il y avait à faire et ce qui était susceptible de m'intéresser : difficile de faire un city-guide un minimum exhaustif et utile ; j'ai organisé mes journées heure par heure uniquement en fonction de la météo : compliqué de vous faire un détail jour par jour, ce ne serait pas très parlant, car j'ai beaucoup tourné en rond, revenant souvent à des endroits déjà explorés. Alors le plus simple c'est ceci : vous parler de ces onze choses que j'ai préférées durant mon séjour. Et si vous me connaissez, vous savez que la liste va être plutôt détaillée.
Le Monument de la liberté, symbole de l'indépendance du pays, situé à la limite entre la vieille ville et le centre-ville.J'ai commencé par explorer le centre historique par le nord, plutôt tranquille par rapport aux autres parties. Juste à côté de la tour poudrière, une imposante tour en briques et l'un des rares vestiges des anciens remparts, qui abrite désormais le musée de la guerre, on arrive aux Jacob's barracks, d'anciennes casernes construites au XVIIIesiècle. Désormais les bâtiments jaune vif abritent de nombreux bars et restaurants servant de la nourriture typique (beaucoup de plats à base de poissons). Par contre j'y ai trouvé les prix un peu plus élevés qu'ailleurs.La Swedish Gate, donnant sur Jacob's barracks : c'est la dernière des huit portes que comportaient les remparts. Il y a dans les ruelles alentour pas mal d'adresses qui avaient l'air très sympa. Pour ma part j'ai déjeuné chez Ezītis miglā (Jauniela 35), qui avait l'avantage de proposer une carte à des prix défiants toute concurrence (de mémoire le combo burger + thé m'a coûté 5,50 €...). Nourriture correcte mais sans plus mais pour ce prix on ne peut pas trop en demander.Autre curiosité architecturale, les Trois Frères, trois maisons aux styles très différents parmi les plus anciennes de Riga : celle de gauche date du XVe siècle, celle du milieu du XVIe et celle de droite du XVIIIe siècle.Une place adorable à deux pas du château.Le château, vu côté fleuve : vieux de 700 ans, il est désormais la résidence du président letton et abrite également un musée.On arrive ensuite sur l'une des places principales, et la plus grande de la vieille ville, la place de la cathédrale. On trouve notamment là un beau palais d'inspiration vénitienne (en rouge) qui abrite le musée d'art La Bourse. La place doit sa taille à la destruction d'anciennes habitations datant du Moyen Âge durant les années 1930.
Une cour cachée (impossible de me souvenir où exactement mais pas très loin de la place de la cathédrale je crois).Vue sur le clocher de la cathédrale depuis Krāmu iela, au croisement d'avec Rozena iela, l'une des plus étroites de la ville.À l'intérieur de la cathédrale (entrée payante)... ... et dans le cloître.Autre place emblématique de la vieille ville, qui abritait un marché au Moyen Âge, la place de l'hôtel de ville, avec l'un des plus beaux bâtiments du centre historique, la Maison des Têtes Noires, qui abritait autrefois la confrérie des Têtes Noires, des marchands allemands. Elle a été reconstruite plusieurs fois au fil des siècles, la dernière en date datant de la fin des années 1990, après que le bâtiment ait été détruit durant la Seconde Guerre mondiale. On y trouve l'un des bureaux de l'office de tourisme.L'hôtel de ville.Derrière l'église Saint-Pierre.Les jolies façades colorées de Tirgoņu iela.Livu Square, où on trouve notamment la maison au chat noir : c'est l'un des coins les plus animés de la vieille ville.
J'ai également visité le musée de l'histoire de Riga et de la navigation (Palasta iela 4), situé dans le complexe de la cathédrale (certaines salles donnent sur son cloître), un très vieux musée datant de 1773. Malheureusement ce jour-là le Column Hall, une superbe salle construite dans le style néo-classicisme, était fermé pour un événement privé... Mais le reste du musée est très intéressant et vraiment très dense. J'y suis restée une heure et j'ai tout fait au pas de course. Toute l'histoire de Riga y est retracée, de la préhistoire aux temps modernes, avec à chaque fois des tonnes d'explications, y compris sur les objets exposés... autant dire qu'il est possible d'y passer la journée. L'ensemble est vraiment très éclectique, peut-être parfois un peu trop, le lien entre les salles dès que l'on sort de l'ordre chronologique n'est pas toujours évident. Et le prix d'entrée ? 4,27 €. Ceci n'est pas une blague : je n'ai jamais vu ailleurs qu'à Riga des prix d'entrée aussi bizarres !
Le troisième et dernier que j'ai visité est le musée de l'occupation, pour le moment délocalisé Raiņa bulvāris 7, tout proche du monument de la liberté (le bâtiment habituel près de la Maison des Têtes Noires est actuellement en travaux). L'entrée est gratuite (donation libre) et retrace les différentes étapes de l'occupation de la Lettonie : Union soviétique, nazis, puis de nouveau URSS. Indispensable pour comprendre la société lettone actuelle. Des visites guidées sont également organisées.
Transition parfaite pour mon prochain incontournable, et certainement la visite la plus éprouvante qu'il m'ait été donné de faire de toute ma vie. Celle de la prison de Dublin m'avait déjà pas mal secouée mais là on entre dans un autre niveau d'horreur et d'insoutenable. Derrière une élégante façade et le nom en apparence banal de The Corner House (Brīvības iela 61) se cache en fait un cauchemar absolu : l'ancien quartier du KGB. Après avoir abrité les bureaux de la police lors du départ définitif du KGB, puis avoir été laissé à l'abandon, l'immeuble accueille désormais un musée dont l'entrée est gratuite. Il retrace l'histoire du bâtiment, met en lumière la résistance du peuple letton à cette époque et nous permet de découvrir quelques-unes des personnes ayant transité par la prison... Certains, mais si peu, rescapés des camps où ils étaient ensuite envoyés. Mais tout l'intérêt se trouve dans la visite guidée (mieux vaut penser à réserver) qui permet de découvrir l'envers du décor : la salle où étaient "accueillies" les personnes arrêtées, celle d'interrogatoire, les cellules... Le tout ponctué d'anecdotes à faire froid dans le dos : les plus éprouvantes n'étant pas forcément sur l'injustice totale des arrestations, les conditions absolument épouvantables de détention pour faire craquer les prisonniers ou le sort funeste qui attendaient ceux arrêtés durant la pire période de la Cheka, soit dans les années 1940 (et notamment les exécutions massives et les charniers qui en résultèrent alors que les nazis se rapprochaient et que les agents durent fuir précipitamment) , mais plutôt sur les témoignages de notre guide sur d'anciens prisonniers et même d'anciens agents ayant travaillé ici que auraient participé aux visites guidées et se seraient manifestés, corroborant tel ou tel détail, apportant des éléments nouveaux parfois... Un électrochoc qui rappelle que tout ceci ne se passait pas il y a un ou plusieurs siècles mais bien il y a quelques années et qu'il reste encore des témoins. Parfois tout semblait si absurde, si inconcevable que mon cerveau avait envie de crier au sensationnalisme. Mais vraiment, quel intérêt ?
Par contre encore une fois j'ai été complètement dégoûtée du comportement de certains visiteurs, qui n'hésitaient pas à se faire prendre en photos derrière les barreaux ou dans les cellules, en faisant des grimaces : c'est sûr, c'est tellement amusant... Mais à part ça, notre guide était vraiment passionnant et la visite tout autant... autant que l'on puisse dire d'un lieu pareil. C'est le genre de visite où l'on ressort avec le moral complètement plombé mais on ne peut pas faire l'impasse sur certains épisodes sombres de notre histoire.
Brīvības bulvāris 23
La silhouette futuriste de la bibliothèque nationale de Lettonie.
Si je n'ai pas été séduite par la gastronomie, j'ai par contre été très agréablement surprise de découvrir que Riga abrite de nombreux cafés pile comme je les affectionne, servant des petits déjeuners copieux, des gâteaux délicieux parfaits pour le goûter et souvent dans des cadres très cosy.Le MiiT Coffee (Lāčplēša iela 10) est situé dans la partie "centre-ville" de Riga, non loin de l'église Sainte-Gertrude. Même si leur spécialité est le café ils servent une large variété de boissons et proposent de la nourriture du petit déjeuner au déjeuner, en passant par le goûter. Bonus ? Ils ne servent que des plats végétariens, et parfois vegan. Leurs gaufres étaient très bonnes.
Une autre adresse non loin que j'aurais aimé découvrir avant : Mr Fox (Dzirnavu iela 34A) avec un intérieur beaucoup plus coloré.
C'est l'un des premiers cafés sur lesquels je suis tombée en faisant mes recherches et j'ai tout de suite été séduite par le concept : un côté salon de thé, un côté boutique. Pienene (Svaru iela 7) est situé juste derrière la place de l'hôtel de ville, du côté de l'église Saint-Pierre. Le côté salon de thé est très cosy, avec des canapés où il fait bon attendre que l'averse se termine, une délicieuse part de Valriekstu kūka devant soi (ça sent le vécu, non ?). Par contre je ne vous recommande pas le chocolat chaud, le concept est étrange, comme une sucette en chocolat donc qui fond petit à petit dans le liquide, pas pratique et des plus goûtus. Mais leur gâteau, avec du caramel et des noix, une tuerie.
Le café Mon Amour (Jāņa iela 14) est situé de l'autre côté de l'église Saint-Pierre, dans une petite rue peu fréquentée. Tout en long, avec plusieurs petites salles en enfilade, il n'a pas une capacité d'accueil très importante mais si vous cherchez un endroit au charme un peu vieillot, où déguster un bon gâteau (2,50 € la part, qui dit mieux ?) en écoutant du Édith Piaf, vous l'avez trouvé. WiFi gratuit.
Décidément on reste un peu dans la même zone géographique avec le café Kuuka (Grēcinieku iela 5) : les banquettes le long des vitres ont tout de suite attiré mon œil. Essayez d'ailleurs d'obtenir une place près de l'entrée car il y fait assez sombre. Là encore la salle n'est pas très grande. Gâteaux, sandwiches et nombreux choix de boissons au programme. Leur cake banane/rhum était délicieux.
En bonus :
À Riga, j'ai sauté le pas d'une expérience que je n'avais jamais réalisée : participer à un food tour, pour découvrir la gastronomie locale. Il faut dire que j'ai des goûts très particuliers (un euphémisme pour dire que je n'aime pas grand-chose) et que je ne suis pas une aventurière au restaurant. Je me suis donc dit que c'était le compromis idéal pour avoir le droit à un cours express sans jouer les Indiana Jones culinaire. C'est la compagnie EAT que j'ai choisie : leur circuit Food Testing (en anglais) comprend la visite du marché central et une dégustation, ce qui me semblait un programme intéressant.Le tour commence par la visite du marché central de Riga, à deux pas de la vieille ville et de la gare. Le lieu vaut le détour à lui seul, même si vous n'avez pas besoin de faire des emplettes, ne serait-ce que pour son histoire : les immenses halls (chacun propose un type de produit – viande, poisson, fruits et légumes, etc.) sont d'anciens hangars à zeppelin. Complètement fou ! Le marché de Riga est l'un des plus grands d'Europe. Outre les cinq immenses halls couverts, il s'étend aussi à l'extérieur, où l'on retrouve de tout, entre des fleurs, des vêtements, un marché aux puces... Les producteurs peuvent louer une petite table à la journée et il n'est donc pas surprenant de trouver de grandes zones complètement vides.
Après la découverte du marché, nous nous sommes rendu chez Desa and Co (Maskavas iela 4) dans le quartier de Spikeri, où nous avons eu le droit à notre dégustation : du fromage, plusieurs variétés de saucissons, quelques douceurs... Pas de plat confectionné de A à Z mais plutôt une espèce d'apéro histoire de picorer quelques saveurs.
Quelques mots d'ailleurs sur ce quartier de Spikeri, qui a été une petite déception : nous sommes à l'entrée du Moscow District, dans une ancienne zone industrielle. Ces entrepôts en brique rouge ont été construits dans la seconde partie du XIXe siècle et abritent désormais des restaurants et divers lieux culturels, dont des salles de concert. Il y a même un musée qui retrace l'histoire du quartier. Mais je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus vivant, les deux fois où j'y suis passée (en fin de journée et donc ce midi-là) les lieux semblaient complètement désertés et n'invitaient pas trop à s'y attarder. Cela doit sûrement être plus animé lors d'événements ; mais c'est vraiment dommage car l'endroit a bien été réhabilité.
Parmi les autres adresses alléchantes, un salon de thé, Kanēļa konditoreja, et le restaurant Buržuja brokastis. Cadets de Gascogne y a un de ses comptoirs.
En fait, rejoindre "Jurmala" n'est pas possible : il existe en effet plusieurs gares sur la commune, à vous de choisir celle qui vous convient. Pour ma part je suis allée jusqu'à Majori, c'est là où l'on trouve la plus haute densité de restaurants et de boutiques, notamment sur Jomas iela. La mer n'est pas très loin, à une quinzaine de minutes à pied. Le ticket aller coûte 1,40 € (une paille) et mieux vaut ne pas frauder, car les contrôleurs font des allers/retours et contrôlent les voyageurs après chaque arrêt. Il y a quelques points d'intérêt à voir dans les différents quartiers (surtout des bâtiments) et le Ķemeri National Park est juste à côté, si vous préférez vous promener au milieu des arbres. C'est la destination idéale pour un shot de nature facilement accessible.D'anciens bains donnant sur la plage.
1/ L'art nouveau
C'est LA raison pour laquelle je voulais venir à Riga et je n'ai pas été déçue une seule seconde. 40 % des bâtiments de la ville sont de style art nouveau : ce qui fait que l'on en croise littéralement à tous les coins de rue. Et pas que dans le "quartier art nouveau", classé à l'UNESCO. Dans le centre historique également, et j'en ai aussi vu sur le chemin depuis l'aéroport. Bref, l'art nouveau est PARTOUT à Riga. Si vous voulez juste vous promener et profiter des belles façades qui croiseront votre chemin de manière inopinée, libre à vous. Sinon, je vous renvoie à mon article Riga, capitale de l'art nouveau où j'y liste les activités et les différents lieux liés à l'art nouveau.2/ La vieille ville
C'est un peu le quartier incontournable à Riga, celui où sont concentrées les principales attractions touristiques. Le centre historique est bien préservé et plutôt animé, tout au long de la journée, même le soir, grâce à de nombreux restaurants et bars. Il est bordé à l'est par une ceinture de parcs avec notamment la célèbre colline artificielle Bastion Hill, au sommet de laquelle on a une belle vue sur le début de la vieille ville, le centre de l'autre côté et bien sûr le parc et le canal qui le traverse. C'est aussi là qu'ont lieu les départs pour les croisières qui permettent d'admirer la ville depuis la Daugana.Le Monument de la liberté, symbole de l'indépendance du pays, situé à la limite entre la vieille ville et le centre-ville.J'ai commencé par explorer le centre historique par le nord, plutôt tranquille par rapport aux autres parties. Juste à côté de la tour poudrière, une imposante tour en briques et l'un des rares vestiges des anciens remparts, qui abrite désormais le musée de la guerre, on arrive aux Jacob's barracks, d'anciennes casernes construites au XVIIIesiècle. Désormais les bâtiments jaune vif abritent de nombreux bars et restaurants servant de la nourriture typique (beaucoup de plats à base de poissons). Par contre j'y ai trouvé les prix un peu plus élevés qu'ailleurs.La Swedish Gate, donnant sur Jacob's barracks : c'est la dernière des huit portes que comportaient les remparts. Il y a dans les ruelles alentour pas mal d'adresses qui avaient l'air très sympa. Pour ma part j'ai déjeuné chez Ezītis miglā (Jauniela 35), qui avait l'avantage de proposer une carte à des prix défiants toute concurrence (de mémoire le combo burger + thé m'a coûté 5,50 €...). Nourriture correcte mais sans plus mais pour ce prix on ne peut pas trop en demander.Autre curiosité architecturale, les Trois Frères, trois maisons aux styles très différents parmi les plus anciennes de Riga : celle de gauche date du XVe siècle, celle du milieu du XVIe et celle de droite du XVIIIe siècle.Une place adorable à deux pas du château.Le château, vu côté fleuve : vieux de 700 ans, il est désormais la résidence du président letton et abrite également un musée.On arrive ensuite sur l'une des places principales, et la plus grande de la vieille ville, la place de la cathédrale. On trouve notamment là un beau palais d'inspiration vénitienne (en rouge) qui abrite le musée d'art La Bourse. La place doit sa taille à la destruction d'anciennes habitations datant du Moyen Âge durant les années 1930.
Une cour cachée (impossible de me souvenir où exactement mais pas très loin de la place de la cathédrale je crois).Vue sur le clocher de la cathédrale depuis Krāmu iela, au croisement d'avec Rozena iela, l'une des plus étroites de la ville.À l'intérieur de la cathédrale (entrée payante)... ... et dans le cloître.Autre place emblématique de la vieille ville, qui abritait un marché au Moyen Âge, la place de l'hôtel de ville, avec l'un des plus beaux bâtiments du centre historique, la Maison des Têtes Noires, qui abritait autrefois la confrérie des Têtes Noires, des marchands allemands. Elle a été reconstruite plusieurs fois au fil des siècles, la dernière en date datant de la fin des années 1990, après que le bâtiment ait été détruit durant la Seconde Guerre mondiale. On y trouve l'un des bureaux de l'office de tourisme.L'hôtel de ville.Derrière l'église Saint-Pierre.Les jolies façades colorées de Tirgoņu iela.Livu Square, où on trouve notamment la maison au chat noir : c'est l'un des coins les plus animés de la vieille ville.
3/ Les musées
Le centre historique abrite la majorité des musées et, bon plan, les prix sont vraiment riquiqui. La plupart ont une entrée aux alentours de 5 € voire moins et il y a parfois des tickets combinés pour en visiter plusieurs. Seul bémol, il faut souvent payer l'équivalent d'une deuxième entrée pour avoir la possibilité de prendre des photos.Durant mon séjour j'en ai visité trois : le premier est la maison Mentzendorff (Grēcinieku iela 18), qui est une ancienne habitation marchande du XVIIe siècle. On a ainsi l'opportunité de découvrir un intérieur bourgeois baroque superbement restauré, avec notamment de belles fresques murales et des plafonds peints. Prix d'entrée : 2,85 € (+ 2,85 € pour les photos).J'ai également visité le musée de l'histoire de Riga et de la navigation (Palasta iela 4), situé dans le complexe de la cathédrale (certaines salles donnent sur son cloître), un très vieux musée datant de 1773. Malheureusement ce jour-là le Column Hall, une superbe salle construite dans le style néo-classicisme, était fermé pour un événement privé... Mais le reste du musée est très intéressant et vraiment très dense. J'y suis restée une heure et j'ai tout fait au pas de course. Toute l'histoire de Riga y est retracée, de la préhistoire aux temps modernes, avec à chaque fois des tonnes d'explications, y compris sur les objets exposés... autant dire qu'il est possible d'y passer la journée. L'ensemble est vraiment très éclectique, peut-être parfois un peu trop, le lien entre les salles dès que l'on sort de l'ordre chronologique n'est pas toujours évident. Et le prix d'entrée ? 4,27 €. Ceci n'est pas une blague : je n'ai jamais vu ailleurs qu'à Riga des prix d'entrée aussi bizarres !
Le troisième et dernier que j'ai visité est le musée de l'occupation, pour le moment délocalisé Raiņa bulvāris 7, tout proche du monument de la liberté (le bâtiment habituel près de la Maison des Têtes Noires est actuellement en travaux). L'entrée est gratuite (donation libre) et retrace les différentes étapes de l'occupation de la Lettonie : Union soviétique, nazis, puis de nouveau URSS. Indispensable pour comprendre la société lettone actuelle. Des visites guidées sont également organisées.
4/ The Corner House
Transition parfaite pour mon prochain incontournable, et certainement la visite la plus éprouvante qu'il m'ait été donné de faire de toute ma vie. Celle de la prison de Dublin m'avait déjà pas mal secouée mais là on entre dans un autre niveau d'horreur et d'insoutenable. Derrière une élégante façade et le nom en apparence banal de The Corner House (Brīvības iela 61) se cache en fait un cauchemar absolu : l'ancien quartier du KGB. Après avoir abrité les bureaux de la police lors du départ définitif du KGB, puis avoir été laissé à l'abandon, l'immeuble accueille désormais un musée dont l'entrée est gratuite. Il retrace l'histoire du bâtiment, met en lumière la résistance du peuple letton à cette époque et nous permet de découvrir quelques-unes des personnes ayant transité par la prison... Certains, mais si peu, rescapés des camps où ils étaient ensuite envoyés. Mais tout l'intérêt se trouve dans la visite guidée (mieux vaut penser à réserver) qui permet de découvrir l'envers du décor : la salle où étaient "accueillies" les personnes arrêtées, celle d'interrogatoire, les cellules... Le tout ponctué d'anecdotes à faire froid dans le dos : les plus éprouvantes n'étant pas forcément sur l'injustice totale des arrestations, les conditions absolument épouvantables de détention pour faire craquer les prisonniers ou le sort funeste qui attendaient ceux arrêtés durant la pire période de la Cheka, soit dans les années 1940 (et notamment les exécutions massives et les charniers qui en résultèrent alors que les nazis se rapprochaient et que les agents durent fuir précipitamment) , mais plutôt sur les témoignages de notre guide sur d'anciens prisonniers et même d'anciens agents ayant travaillé ici que auraient participé aux visites guidées et se seraient manifestés, corroborant tel ou tel détail, apportant des éléments nouveaux parfois... Un électrochoc qui rappelle que tout ceci ne se passait pas il y a un ou plusieurs siècles mais bien il y a quelques années et qu'il reste encore des témoins. Parfois tout semblait si absurde, si inconcevable que mon cerveau avait envie de crier au sensationnalisme. Mais vraiment, quel intérêt ?
Par contre encore une fois j'ai été complètement dégoûtée du comportement de certains visiteurs, qui n'hésitaient pas à se faire prendre en photos derrière les barreaux ou dans les cellules, en faisant des grimaces : c'est sûr, c'est tellement amusant... Mais à part ça, notre guide était vraiment passionnant et la visite tout autant... autant que l'on puisse dire d'un lieu pareil. C'est le genre de visite où l'on ressort avec le moral complètement plombé mais on ne peut pas faire l'impasse sur certains épisodes sombres de notre histoire.
5/ La cathédrale de la Nativité
Après avoir bien plombé l'ambiance, passons à un sujet plus léger si vous le voulez. Riga abrite son lot d'églises mais comme je vous le disais dans mon article Première fois à Riga, beaucoup sont payantes. Ce n'est heureusement pas le cas de la sublime église orthodoxe (rien que l'extérieur est magnifique, avec sa coupole en or qui se repère de loin) qui se situe au bord de la grande esplanade qui abrite également le musée national et l'université des Arts, non loin du Monument de la liberté. Construite au XIXe siècle, il est difficilement imaginable que, durant la période soviétique, elle ait été reconvertie... en planétarium. L'intérieur a été superbement restauré et les icônes resplendissantes de couleurs et d'or. Les photos sont malheureusement interdites à l'intérieur.Brīvības bulvāris 23
6/ Balade le long de la Daugana
La Daugana, c'est le fleuve qui coupe Riga. Difficile d'en faire abstraction, d'autant que le centre historique se termine sur ses rives. C'est également une alternative très facile pour embrasser le visage plus moderne de Riga, en admirant les constructions de l'autre côté du fleuve, sans effectuer la traversée. Toute une promenade a d'ailleurs été aménagée le long du côté centre historique, notamment plus au sud un fois que l'on a passé le pont ferroviaire : ce jour-là le temps s'était dégagé en fin de journée et de nombreuses personnes venaient profiter des rayons de soleil. Grâce à sa construction en contrebas, ces quais nous font oublier le boulevard juste à côté et il est très agréable de marcher le long de l'eau. Par contre, c'est malheureusement un peu galère pour retourner ensuite vers la ville quand on s'éloigne, les passages aménagés souterrains ne sont pas très nombreux et les passages piéton encore plus rares. Raison de plus pour flâner un moment.La silhouette futuriste de la bibliothèque nationale de Lettonie.
7/ Les cafés
Si je n'ai pas été séduite par la gastronomie, j'ai par contre été très agréablement surprise de découvrir que Riga abrite de nombreux cafés pile comme je les affectionne, servant des petits déjeuners copieux, des gâteaux délicieux parfaits pour le goûter et souvent dans des cadres très cosy.Le MiiT Coffee (Lāčplēša iela 10) est situé dans la partie "centre-ville" de Riga, non loin de l'église Sainte-Gertrude. Même si leur spécialité est le café ils servent une large variété de boissons et proposent de la nourriture du petit déjeuner au déjeuner, en passant par le goûter. Bonus ? Ils ne servent que des plats végétariens, et parfois vegan. Leurs gaufres étaient très bonnes.
Une autre adresse non loin que j'aurais aimé découvrir avant : Mr Fox (Dzirnavu iela 34A) avec un intérieur beaucoup plus coloré.
C'est l'un des premiers cafés sur lesquels je suis tombée en faisant mes recherches et j'ai tout de suite été séduite par le concept : un côté salon de thé, un côté boutique. Pienene (Svaru iela 7) est situé juste derrière la place de l'hôtel de ville, du côté de l'église Saint-Pierre. Le côté salon de thé est très cosy, avec des canapés où il fait bon attendre que l'averse se termine, une délicieuse part de Valriekstu kūka devant soi (ça sent le vécu, non ?). Par contre je ne vous recommande pas le chocolat chaud, le concept est étrange, comme une sucette en chocolat donc qui fond petit à petit dans le liquide, pas pratique et des plus goûtus. Mais leur gâteau, avec du caramel et des noix, une tuerie.
Le café Mon Amour (Jāņa iela 14) est situé de l'autre côté de l'église Saint-Pierre, dans une petite rue peu fréquentée. Tout en long, avec plusieurs petites salles en enfilade, il n'a pas une capacité d'accueil très importante mais si vous cherchez un endroit au charme un peu vieillot, où déguster un bon gâteau (2,50 € la part, qui dit mieux ?) en écoutant du Édith Piaf, vous l'avez trouvé. WiFi gratuit.
Décidément on reste un peu dans la même zone géographique avec le café Kuuka (Grēcinieku iela 5) : les banquettes le long des vitres ont tout de suite attiré mon œil. Essayez d'ailleurs d'obtenir une place près de l'entrée car il y fait assez sombre. Là encore la salle n'est pas très grande. Gâteaux, sandwiches et nombreux choix de boissons au programme. Leur cake banane/rhum était délicieux.
En bonus :
- si vous aimez les éclairs, arrêtez-vous donc chez FAT CAT eklērnīca (Mazā Jauniela), derrière l'hôtel de ville. Je n'ai pas eu le temps d'y faire un tour (chaque journée ne compte qu'un seul goûter malheureusement) mais ce n'est pas faute d'y être passée plusieurs fois devant !
- si vous recherchez une adresse qui ouvre tôt en semaine ET en week-end, vous pouvez vous tourner vers Cadets de Gascogne, qui comme son nom l'indique est une boulangerie française (il y a plusieurs adresses dans la ville) : parfait si vous avez une soudaine envie de croissant ou d'une baguette bien de chez nous.
8/ Central Market et Food Tour
À Riga, j'ai sauté le pas d'une expérience que je n'avais jamais réalisée : participer à un food tour, pour découvrir la gastronomie locale. Il faut dire que j'ai des goûts très particuliers (un euphémisme pour dire que je n'aime pas grand-chose) et que je ne suis pas une aventurière au restaurant. Je me suis donc dit que c'était le compromis idéal pour avoir le droit à un cours express sans jouer les Indiana Jones culinaire. C'est la compagnie EAT que j'ai choisie : leur circuit Food Testing (en anglais) comprend la visite du marché central et une dégustation, ce qui me semblait un programme intéressant.Le tour commence par la visite du marché central de Riga, à deux pas de la vieille ville et de la gare. Le lieu vaut le détour à lui seul, même si vous n'avez pas besoin de faire des emplettes, ne serait-ce que pour son histoire : les immenses halls (chacun propose un type de produit – viande, poisson, fruits et légumes, etc.) sont d'anciens hangars à zeppelin. Complètement fou ! Le marché de Riga est l'un des plus grands d'Europe. Outre les cinq immenses halls couverts, il s'étend aussi à l'extérieur, où l'on retrouve de tout, entre des fleurs, des vêtements, un marché aux puces... Les producteurs peuvent louer une petite table à la journée et il n'est donc pas surprenant de trouver de grandes zones complètement vides.
Après la découverte du marché, nous nous sommes rendu chez Desa and Co (Maskavas iela 4) dans le quartier de Spikeri, où nous avons eu le droit à notre dégustation : du fromage, plusieurs variétés de saucissons, quelques douceurs... Pas de plat confectionné de A à Z mais plutôt une espèce d'apéro histoire de picorer quelques saveurs.
Quelques mots d'ailleurs sur ce quartier de Spikeri, qui a été une petite déception : nous sommes à l'entrée du Moscow District, dans une ancienne zone industrielle. Ces entrepôts en brique rouge ont été construits dans la seconde partie du XIXe siècle et abritent désormais des restaurants et divers lieux culturels, dont des salles de concert. Il y a même un musée qui retrace l'histoire du quartier. Mais je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus vivant, les deux fois où j'y suis passée (en fin de journée et donc ce midi-là) les lieux semblaient complètement désertés et n'invitaient pas trop à s'y attarder. Cela doit sûrement être plus animé lors d'événements ; mais c'est vraiment dommage car l'endroit a bien été réhabilité.
9/ Berg's Bazaar
Autre zone qui sort de l'ordinaire, Berg's Bazaar (l'une des entrées se trouve Elizabetes iela) : construit au tournant du XXe siècle, cette enclave a tout l'air du petit village et abrite de nombreux magasins et restaurants. Malheureusement je n'ai pas eu l'occasion d'y passer en journée pour voir si les enseignes valaient le détour mais rien que le choix de restaurants est intéressant. J'ai notamment dîné chez Andalūzijas Suns (Elizabetes iela 83) d'un risotto délicieux, avec une portion très généreuse (j'ai rarement du mal à finir mon assiette mais là j'ai pris sur moi pour terminer) et au prix très abordable (8,50 €).Parmi les autres adresses alléchantes, un salon de thé, Kanēļa konditoreja, et le restaurant Buržuja brokastis. Cadets de Gascogne y a un de ses comptoirs.
10/ Kalnciema Market
Considérablement plus petit que le marché central, le marché de Kalnciema n'en vaut pas moins le détour. Et détour il y aura car vous aurez peu de raison de venir de ce côté-ci de la Daugana (heureusement facilement accessible en transport en commun, tram ou bus). Mais ce quartier pittoresque, constitué de maisons de bois datant du XIXe siècle, et le marché qu'il abrite tous les samedis offre un autre visage de la ville. Ici tout est local, que ce soit nourriture ou artisanat, il est possible de se restaurer sur place et des événements (manifestations culturelles ou même ateliers culinaires) sont organisés régulièrement. Si vous voulez faire le plein de produits lettons, c'est ici qu'il vaut venir s'approvisionner. Et même quand il le pleut, le marché se tient vaille que vaille !11/ Jurmala
Je termine avec le meilleur pour la fin ? En tout cas l'un de mes meilleurs souvenirs. Jeudi, fin d'après-midi, le temps se dégage enfin après une averse qui m'a bien faire croire que ma première journée allait se terminer abruptement à 17 h. Alors que je flâne le long de la Daugana, une lubie subite me prend : et si je filais à Jurmala ? Jurmala, c'est la station balnéaire de Riga, accessible en une moins d'une heure de train, au bord de la mer Baltique donc. J'avais noté l'idée mais la météo ne semblant pas de mon côté, je n'avais pas creusé plus que ça. Je suis la promenade au bord du fleuve, j'hésite, je tergiverse (est-ce que ce n'est pas trop tard ?), me décide enfin et galère pour trouver un accès qui me ramènera vers la gare. Je traverse le marché central vide (j'ai un moment de flottement au milieu des équipes en train de nettoyer la zone, est-ce que j'ai le droit d'être ici ?), erre dans la gare vide en cette fin de journée, me perds parmi les panneaux d'affichage où ma destination reste invisible, trouve enfin un guichet d'ouvert et... ouf, le prochain train part dans moins de dix minutes. Une heure plus tard je suis au bord de la mer pour assister au coucher du soleil. Magique.En fait, rejoindre "Jurmala" n'est pas possible : il existe en effet plusieurs gares sur la commune, à vous de choisir celle qui vous convient. Pour ma part je suis allée jusqu'à Majori, c'est là où l'on trouve la plus haute densité de restaurants et de boutiques, notamment sur Jomas iela. La mer n'est pas très loin, à une quinzaine de minutes à pied. Le ticket aller coûte 1,40 € (une paille) et mieux vaut ne pas frauder, car les contrôleurs font des allers/retours et contrôlent les voyageurs après chaque arrêt. Il y a quelques points d'intérêt à voir dans les différents quartiers (surtout des bâtiments) et le Ķemeri National Park est juste à côté, si vous préférez vous promener au milieu des arbres. C'est la destination idéale pour un shot de nature facilement accessible.D'anciens bains donnant sur la plage.