J'avais envie de débuter ma série d'articles sur mon séjour à Trieste par une excursion au vert. Je pars du principe qu'il n'y a souvent pas besoin d'aller très loin pour profiter de paysages merveilleux. On n'a pas toujours le temps, ni même les capacités, de randonner pendant des heures et des heures, dans des territoires difficiles d'accès, escarpés, ou que sais-je. Ni l'envie, forcément. Quand je pars pour une escapade citadine, j'aime bien pouvoir combiner avec un petit circuit de randonnée ou juste une balade à la campagne, histoire de voir autre chose. Plus qu'une question de durée, de dénivelé ou d'effort, la clé réside simplement dans le cadre choisi. Et en cela, le Val Rosandra, à 30 minutes en transport de Trieste, a su satisfaire toutes mes espérances. Et même au-delà.
Avant de passer au vif du sujet avec le circuit, commençons par quelques informations d'ordre pratique :- le Val Rosandra est une réserve naturelle située à seulement quelques kilomètres à l'est de Trieste, à la frontière slovène ;- plusieurs circuits y sont balisés, de difficultés et longueurs diverses ; celui que j'ai choisi était le numéro 2, appelé Griža et débute sur la commune de Bagnoli ; il dure deux heures ; vous pouvez vous procurer une carte à l'office de tourisme de Trieste (il y a un bureau Piazza Unità d'Italia) car le site de la réserve est plutôt parcellaire et uniquement proposé en italien ou en slovène ;- on y accède facilement en transports en commun (pour ce circuit en tout cas) via les lignes 40 et 41 (horaires) : attention aux fréquences, il n'y a pas forcément des départs toutes les heures. Les arrêts de bus italiens étaient un peu chaotiques (#euphémisme), il faut s'arrêter à la commune de Bagnoli, sur une petite place de village (vous ne pouvez pas manquer l'arrêt, il n'y a pas de constructions avant pendant un long moment) ;- le centre consacré à la réserve se situe un arrêt avant, si vous souhaitez vous y arrêter ;
- prévoyez une bonne paire de chaussures, car il y a quelques tronçons plutôt pentus, avec des caillasses, et surtout de l'eau en quantité suffisante, car les zones d'ombres sont rares et avec la rocaille apparente, sans vent, ça cogne dur par jour de grand soleil.
Maintenant, que la randonnée commence !
Le début de la randonnée a pour point de départ la place du village, où se situe l'arrêt de bus. Il faut la traverser et suivre la route goudronnée où apparaît d'abord le symbole "rond blanc dans rond bleu" : le reste du circuit sera ensuite balisé par un drapeau blanc et rouge au centre duquel le numéro du chemin apparaît parfois, notamment aux croisements. Il n'y a pas de plan grandeur nature au départ de la randonnée, pas d'indications particulières à part des panneaux où les directions indiquées ne correspondent pas souvent à la feuille de route. Mieux vaut donc suivre le plan que les indications qui les accompagnent.
Après quelques centaines de mètres, on arrive à un autre hameau : le circuit conseille alors de bifurquer sur le chemin 15, après le premier pont, et commencer par monter aux ruines du château de Moccò. La voie à prendre est ici mal indiquée (j'ai hésité dix minutes à l'embranchement, ne me rendant pas compte que c'était bien l'endroit désigné par les explications sommaires du circuit) : il faut bifurquer à gauche sur la route qui mène à un parking et une espèce de buvette. J'ai pour ma part continué tout droit, jusqu'à un autre parking et le début à proprement parlé de la réserve. Ce n'est pas la première fois que je réalise un circuit à l'inverse des préconisations mais je ne l'ai pas regretté, j'ai trouvé la vue sur les paysages et certains détails bien plus intéressants dans ce sens-là. C'est le début des choses sérieuses.
Sous le couvert des arbres, on longe les vestiges d'un ancien aqueduc romain ainsi qu'une rivière, un point d'eau apprécié des habitants du coin qui en profitent pour s'y baigner : cela peut être une conclusion agréable à une balade qui aura de nombreuses occasions de vous faire suer. Car très vite on arrive à découvert, sur un sentier rocailleux, à l'assaut du massif à nu : la végétation se fait plus clairsemée même si très verte, les passages en plein soleil sont longs et nombreux et, même si ce jour-là il était à peine dix heures, il fait déjà très chaud : pas un souffle d'air ne vient rafraîchir l'atmosphère. Les rayons du soleil se réverbèrent sur la roche presque blanchie : à peine les premiers mètres de dénivelé avalés que des paysages impressionnants se révèlent à la vue.
Cette première partie du circuit est celle qui m'a le plus impressionnée. On évolue vraiment dans un décor incroyable, avec ces parois vertigineuses, ces couches rocheuses, et cette végétation qui survit on ne sait pas comment (la rivière n'est alors plus qu'un filet d'eau presque à sec qui s'aperçoit parfois en contrebas).
De temps à autre, des sentiers s'éloignent du chemin principal, pour accéder à des points d'intérêts divers, comme par exemple l'église Santa Maria (que je n'ai aperçue que depuis l'autre côté de la gorge) ou bien cette cascade, que l'on entend bien avant d'apercevoir : cela fait partie de ces détails dont, si le circuit est réalisé dans le sens préconisé, on risque de passer à côté. Pour mieux l'apercevoir, il faut s'éloigner du chemin pour accéder à une petite avancée rocheuse en contrebas. Mais ici comme pour les sentiers annexes, la prudence est de mise car l'accès est très rocailleux, plutôt raide et bien sûr sans garde-fou.
Après un nouveau passage à l'ombre, le chemin caillouteux rejoint un embranchement en asphalte : on arrive à la piste cyclable, ancienne voie de chemin de fer réaménagée. Il est d'ailleurs possible de la suivre en vélo (ou à pied) depuis le cœur de Trieste. Il faut prendre à gauche, direction Hrvati. Après une nouvelle côte, on arrive à une portion encore plus en hauteur que le précédent chemin sur l'autre versant, permettant une vue imprenable sur le massif, jusqu'à la mer au loin. Cette portion est beaucoup plus praticable (j'y ai surtout croisé des cyclistes et même des coureurs...), la route est large, plane, et permet ainsi de profiter du paysage en toute quiétude.
La route traverse deux petits tunnels, témoignages de son passé de voie de chemin de fer.La fameuse église Santa Maria : on devine le chemin tortueux pour y accéder ainsi que le sentier principal emprunté plus tôt en contrebas. Dès que l'on arrive sous le couvert des arbres, il faut bifurquer à gauche : le drapeau marquant le chemin est passablement effacé, ainsi que le numéro 15 censé le distinguer. Cette troisième partie est certainement la moins intéressante : l'objectif est maintenant de redescendre au point de départ, au niveau de la rivière au fond de la gorge. On s'engage dans un sentier ombragé sans particularité remarquable, mais ne plus se retrouver sous la morsure ardente du soleil fait du bien. C'est également la seule partie un peu compliquée, il y a parfois des dénivelés importants, des passages raides et peu stables du fait des cailloux, mais rien de bien insurmontable ou dangereux : il faut juste y aller doucement. Je peux comprendre pourquoi le circuit est conseillé dans l'autre sens, cette portion semble bien plus praticable en montée qu'en descente.
C'est un peu plus loin, après un nouvel embranchement au niveau d'une large prairie accueillant des chevaux, que l'on pourra apprécier une dernière fois la vue : on peut emprunter un court chemin pour rejoindre les fameuses ruines du château de Moccò. En fait de ruines, il y a juste une structure de béton qui fait office de plate-forme panoramique : mais rien qui ne vient attester d'une construction à cet endroit. Peut-être ai-je manqué un autre embranchement ? Dans tous les cas, la vue est toujours aussi imprenable, à la fois sur le golfe de Trieste d'un côté, et sur le massif de l'autre côté. Niché à nos pieds, les toits colorés de Bagnoli marquent l'arrivée. Il ne reste ensuite plus qu'une dizaine de minutes de descente, avant de rejoindre le niveau de la rivière et la route ramenant au village et à l'arrêt de bus.Facile d'accès, court mais néanmoins rempli de points de vue époustouflants, le circuit de Griža est une excursion idéale sur une demi-journée dans les alentours de Trieste et une bonne alternative au célèbre plateau de Karst, qui se situe aussi non loin de la ville, mais dont l'accès, du moins en transports en commun, m'a paru beaucoup plus compliqué.
Avant de passer au vif du sujet avec le circuit, commençons par quelques informations d'ordre pratique :- le Val Rosandra est une réserve naturelle située à seulement quelques kilomètres à l'est de Trieste, à la frontière slovène ;- plusieurs circuits y sont balisés, de difficultés et longueurs diverses ; celui que j'ai choisi était le numéro 2, appelé Griža et débute sur la commune de Bagnoli ; il dure deux heures ; vous pouvez vous procurer une carte à l'office de tourisme de Trieste (il y a un bureau Piazza Unità d'Italia) car le site de la réserve est plutôt parcellaire et uniquement proposé en italien ou en slovène ;- on y accède facilement en transports en commun (pour ce circuit en tout cas) via les lignes 40 et 41 (horaires) : attention aux fréquences, il n'y a pas forcément des départs toutes les heures. Les arrêts de bus italiens étaient un peu chaotiques (#euphémisme), il faut s'arrêter à la commune de Bagnoli, sur une petite place de village (vous ne pouvez pas manquer l'arrêt, il n'y a pas de constructions avant pendant un long moment) ;- le centre consacré à la réserve se situe un arrêt avant, si vous souhaitez vous y arrêter ;
- prévoyez une bonne paire de chaussures, car il y a quelques tronçons plutôt pentus, avec des caillasses, et surtout de l'eau en quantité suffisante, car les zones d'ombres sont rares et avec la rocaille apparente, sans vent, ça cogne dur par jour de grand soleil.
Maintenant, que la randonnée commence !
Le début de la randonnée a pour point de départ la place du village, où se situe l'arrêt de bus. Il faut la traverser et suivre la route goudronnée où apparaît d'abord le symbole "rond blanc dans rond bleu" : le reste du circuit sera ensuite balisé par un drapeau blanc et rouge au centre duquel le numéro du chemin apparaît parfois, notamment aux croisements. Il n'y a pas de plan grandeur nature au départ de la randonnée, pas d'indications particulières à part des panneaux où les directions indiquées ne correspondent pas souvent à la feuille de route. Mieux vaut donc suivre le plan que les indications qui les accompagnent.
Après quelques centaines de mètres, on arrive à un autre hameau : le circuit conseille alors de bifurquer sur le chemin 15, après le premier pont, et commencer par monter aux ruines du château de Moccò. La voie à prendre est ici mal indiquée (j'ai hésité dix minutes à l'embranchement, ne me rendant pas compte que c'était bien l'endroit désigné par les explications sommaires du circuit) : il faut bifurquer à gauche sur la route qui mène à un parking et une espèce de buvette. J'ai pour ma part continué tout droit, jusqu'à un autre parking et le début à proprement parlé de la réserve. Ce n'est pas la première fois que je réalise un circuit à l'inverse des préconisations mais je ne l'ai pas regretté, j'ai trouvé la vue sur les paysages et certains détails bien plus intéressants dans ce sens-là. C'est le début des choses sérieuses.
Sous le couvert des arbres, on longe les vestiges d'un ancien aqueduc romain ainsi qu'une rivière, un point d'eau apprécié des habitants du coin qui en profitent pour s'y baigner : cela peut être une conclusion agréable à une balade qui aura de nombreuses occasions de vous faire suer. Car très vite on arrive à découvert, sur un sentier rocailleux, à l'assaut du massif à nu : la végétation se fait plus clairsemée même si très verte, les passages en plein soleil sont longs et nombreux et, même si ce jour-là il était à peine dix heures, il fait déjà très chaud : pas un souffle d'air ne vient rafraîchir l'atmosphère. Les rayons du soleil se réverbèrent sur la roche presque blanchie : à peine les premiers mètres de dénivelé avalés que des paysages impressionnants se révèlent à la vue.
Cette première partie du circuit est celle qui m'a le plus impressionnée. On évolue vraiment dans un décor incroyable, avec ces parois vertigineuses, ces couches rocheuses, et cette végétation qui survit on ne sait pas comment (la rivière n'est alors plus qu'un filet d'eau presque à sec qui s'aperçoit parfois en contrebas).
De temps à autre, des sentiers s'éloignent du chemin principal, pour accéder à des points d'intérêts divers, comme par exemple l'église Santa Maria (que je n'ai aperçue que depuis l'autre côté de la gorge) ou bien cette cascade, que l'on entend bien avant d'apercevoir : cela fait partie de ces détails dont, si le circuit est réalisé dans le sens préconisé, on risque de passer à côté. Pour mieux l'apercevoir, il faut s'éloigner du chemin pour accéder à une petite avancée rocheuse en contrebas. Mais ici comme pour les sentiers annexes, la prudence est de mise car l'accès est très rocailleux, plutôt raide et bien sûr sans garde-fou.
Après un nouveau passage à l'ombre, le chemin caillouteux rejoint un embranchement en asphalte : on arrive à la piste cyclable, ancienne voie de chemin de fer réaménagée. Il est d'ailleurs possible de la suivre en vélo (ou à pied) depuis le cœur de Trieste. Il faut prendre à gauche, direction Hrvati. Après une nouvelle côte, on arrive à une portion encore plus en hauteur que le précédent chemin sur l'autre versant, permettant une vue imprenable sur le massif, jusqu'à la mer au loin. Cette portion est beaucoup plus praticable (j'y ai surtout croisé des cyclistes et même des coureurs...), la route est large, plane, et permet ainsi de profiter du paysage en toute quiétude.
La route traverse deux petits tunnels, témoignages de son passé de voie de chemin de fer.La fameuse église Santa Maria : on devine le chemin tortueux pour y accéder ainsi que le sentier principal emprunté plus tôt en contrebas. Dès que l'on arrive sous le couvert des arbres, il faut bifurquer à gauche : le drapeau marquant le chemin est passablement effacé, ainsi que le numéro 15 censé le distinguer. Cette troisième partie est certainement la moins intéressante : l'objectif est maintenant de redescendre au point de départ, au niveau de la rivière au fond de la gorge. On s'engage dans un sentier ombragé sans particularité remarquable, mais ne plus se retrouver sous la morsure ardente du soleil fait du bien. C'est également la seule partie un peu compliquée, il y a parfois des dénivelés importants, des passages raides et peu stables du fait des cailloux, mais rien de bien insurmontable ou dangereux : il faut juste y aller doucement. Je peux comprendre pourquoi le circuit est conseillé dans l'autre sens, cette portion semble bien plus praticable en montée qu'en descente.
C'est un peu plus loin, après un nouvel embranchement au niveau d'une large prairie accueillant des chevaux, que l'on pourra apprécier une dernière fois la vue : on peut emprunter un court chemin pour rejoindre les fameuses ruines du château de Moccò. En fait de ruines, il y a juste une structure de béton qui fait office de plate-forme panoramique : mais rien qui ne vient attester d'une construction à cet endroit. Peut-être ai-je manqué un autre embranchement ? Dans tous les cas, la vue est toujours aussi imprenable, à la fois sur le golfe de Trieste d'un côté, et sur le massif de l'autre côté. Niché à nos pieds, les toits colorés de Bagnoli marquent l'arrivée. Il ne reste ensuite plus qu'une dizaine de minutes de descente, avant de rejoindre le niveau de la rivière et la route ramenant au village et à l'arrêt de bus.Facile d'accès, court mais néanmoins rempli de points de vue époustouflants, le circuit de Griža est une excursion idéale sur une demi-journée dans les alentours de Trieste et une bonne alternative au célèbre plateau de Karst, qui se situe aussi non loin de la ville, mais dont l'accès, du moins en transports en commun, m'a paru beaucoup plus compliqué.