« J’aimerais tant voir Syracuse…. » dit la chanson.
Vous avez forcément entendu ce nom : Syracuse !
C’est un beau nom, n’est-ce pas ?
Il y a des noms de villes qui font rêver. Pour nous, on peut même dire que la liste est longue.
Parfois le lieu n’est pas à la hauteur de l’imaginaire qu’il convoque…. et parfois si !
Syracuse est plus qu’à la hauteur ! Après un mois et demi à sillonner chacune de ses ruelles, on est emballés.
Je vais essayer de vous dire ce qui nous a vraiment plu dans cette ville sicilienne.
Une précision : nous nous sommes installés dans la vieille ville de Syracuse : un îlot appelée Ortigia ( Ortygie en français) qui est relié à l’autre partie de la ville par deux petits ponts voisins l’un de l’autre. De loin, on dirait une péninsule.
Vue aérienne – Wikipedia
La géographie particulière d’ Ortigia
Le charme d’Ortigia vous prend dès l’arrivée par un des 2 ponts au milieu de charmants bateaux de pêche.
ou de bateaux plus impressionnants…
Ensuite vous pouvez longer la mer. Une route vous permet de faire le tour en voiture mais franchement la voiture n’est vraiment pas recommandée à Ortigia. Les rues sont très étroites, les piétons occupent l’espace et le stationnement est cauchemardesque. Nous n’avions pas de voiture et nous avons vraiment apprécié de pouvoir nous déplacer facilement dans ce petit espace de 1 km2.
la porta Marina
La pointe d’Ortigia n’est pas accessible aux visiteurs car c’est une zone militaire.
Les panoramas sur la mer
Cette géographie si particulière offre en permanence des points de vue sur la mer.
Depuis notre appartement au bout d’ Ortigia (dans la pointe), on était à 1 min de la mer de chacun des côtés. Il y a du vent presque en permanence à Ortigia et les promenades sur le bord de mer sont très vivifiantes. On s’est bien empli les poumons de cet air marin ! Vous voyez ci-dessous les lieux rêvés pour la fameuse passegiata, côté coucher du soleil:
Et de l’autre côté :
À quelques mètres de chez nous, il y avait même une petite plage ! Franchement, on n’a pas testé ! Après les plages de rêve du Vanuatu, on n’était pas vraiment subjugués !
En sortant d’Ortigia, on peut aussi aller sur la corniche près d’un monument qui est le lieu de rendez-vous de nombreux promeneurs : le monument des « tombés en Afrique ». De là, on a un très joli point de vue sur Ortigia.
Les ruelles biscornues et pleines de charme
Nous avons beaucoup marché et un de nos grands plaisirs étaient de nous perdre dans le labyrinthe des ruelles étroites. Il y avait toujours des choses à voir… Des enfants qui jouaient, des hommes au travail ou d’autres fumant leur clope sur le pas de la porte. Bien-sûr, le linge pendait souvent aux balcons, les « mammas » étaient en noir et les petites voitures se faufilaient ça et là. L’Italie des cartes postales …
Notre ruelle avait elle aussi beaucoup de charme:
Parfois au détour d’une ruelle étroite apparaissait une petite place charmante et on se prenait à rêver… et si on achetait cette jolie maison ?
Rassurez-vous : on n’achète jamais, on ne fait qu’imaginer… Pour le moment !
Les vestiges très anciens
Près de l’entrée d’Ortigia, à côté du marché se trouve le temple d’Apollon. C’est assez surréaliste de voir les vestiges de ce temple au milieu de l’animation quotidienne : les étalages de sacs à main d’un côté, les cafés de l’autre et partout des passants qui semblent blasés de voir ces ruines, témoins de la très longue histoire de la ville.
Dans la ville moderne, se trouve le parc archéologique Neopolis avec un théâtre grec qui ne manque pas de charme. Lors de notre passage, une équipe préparait la scène et les gradins pour les futurs spectacles (dès la mi-mai)
Anecdote : c’est dans ce lieu chargé d’histoire que mes baskets de voyageuse elles aussi chargées de beaucoup d’histoires ont rendu l’âme. Je ne suis pas matérialiste mais j’y étais attachée car je les ai toujours aux pieds quand je prends un avion ! Snif !
Le parc archéologique propose un petit parcours dans une belle végétation. Une grotte appelée » l’oreille de Denys » offre une acoustique exceptionnelle et nous avons assisté à la prestation d’un guide-chanteur.
Les églises
Où que vous regardez à Ortigia, vous apercevez une église.
On ne les a pas comptées mais il est impossible de faire 100 mètres sans en voir une. Certaines sont très discrètes, parfois mal entretenues, envahies par des herbes, d’autres s’imposent. C’est le cas avec la cathédrale de style baroque sur la place du Dôme. L’intérieur offre un contraste saisissant avec ce que l’extérieur majestueux laisse suggérer : beaucoup de pierre brute, pas de vitraux ni de décorations chargées. Tous les touristes se pressent devant la cathédrale pour se faire photographier.
Une église attire l’attention de loin par sa forme conique qui rappelle la cathédrale de Rio. On l’a visitée et elle est particulièrement sobre, pour ne pas dire vide. On dirait plus un temple protestant qu’une cathédrale, à vrai dire.
Notre route a souvent convergé vers cette église, non pas pour prier mais pour aller nous régaler dans une « tavola calda » juste à côté qui fait des pâtes à tomber par terre. Niveau décor, on se croirait dans le QG de la mafia mais la cuisine est top. Près d’une église et où que vous alliez, il y a de quoi se régaler.
La cuisine et les pâtisseries siciliennes
Un incontournable est de boire un café sur la terrasse en face de la cathédrale et évidemment on ne boit pas juste un café, on déguste une pâtisserie : un « cannolo », une « cassata », un « bignè » etc… Chacun ses préférences… Benoit a pu assouvir son addiction pour la « cassata » alors que moi, j’ai varié les plaisirs. Impossible de résister à toutes ces tentations permanentes ! N’allez jamais en Sicile si vous voulez surveiller votre ligne ! C’est peine perdue ! Que vous soyez sucré ou salé (ou les deux, comme nous !), cette île est une torture ! Je vais vous épargner la liste de toutes les spécialités mais sachez que la diversité est incroyable. Il y en a vraiment pour tous les goûts. Bien que la ville soit une des plus touristiques de Sicile, les prix restent vraiment très corrects et la qualité est au rendez-vous !
Hommage à la passion de Benoit !
L’animation des rues
Cette ville a le rythme classique de l’Europe du Sud : elle se réveille doucement le matin, s’active jusqu’à 13h, ensuite fait la sieste puis se réveille vers 16 h.
Défilé des tambours
Chaque moment de la journée a son ambiance spécifique. On a beaucoup aimé les moments calmes pour découvrir de nouveaux lieux et râlé quand les touristes envahissaient nos rues (!!) mais il faut reconnaître qu’observer la foule avait aussi son intérêt. Au fil des semaines, on a vu beaucoup de groupes d’enfants et d’adolescents italiens en voyage d’étude. Quelques groupes d’ados français aussi. Les Français sont largement les plus représentés parmi les touristes. On a vu progressivement une augmentation du nombre de touristes. Tous allaient dans la même partie d’Ortigia, la moitié ouest où se trouvent beaucoup de boutiques de souvenirs, de bars et de restaurants… Il suffit de quitter les itinéraires classiques des touristes pour découvrir la partie de la ville qui vit loin du tourisme.
On a souvent varié nos balades en fonction des moments et des jours.
Chaque soir, le coucher de soleil emportait tous les suffrages. Tout le monde se pressait autour de la « fonte Aretusa » pour admirer le spectacle et prendre un « aperitivo ».
Près de la fontaine Aretusa
Je garderai en mémoire ces dimanches en fin de journée où nous avons noyé dans l’alcool nos angoisses avant les résultats des élections françaises ! Le bar Sunset est LA terrasse incontournable pour le coucher du soleil et les cocktails !
La terrasse du Sunset
Notre petite routine dans le quartier
On s’est immergés dans la vie quotidienne locale, avec notre petite routine :
- l’épicerie “panini” pour se ravitailler en aliments de base et pratiquer notre italien avec des gens charmants
- chez Mario pour la pizza et discuter des prix des appartements qu’on devrait acheter (selon lui)
- le marché le matin pour les fruits et légumes (et les meilleures olives du monde) : la négociation se fait entre hommes !
- le camion à poulets rôtis avec les poulets les plus parfumés de la terre
- le tour des cafés en début d’après-midi pour repérer les pâtisseries du jour
- le « café de Mauro » battu par les vents où son propriétaire parle beaucoup avec ses mains (et ses bras d’ailleurs !) et se plaint des prix à Syracuse
- S’asseoir sur un banc face aux bateaux et lire un bouquin ou refaire le monde (selon les jours !)
- Nos allers et retours vers la gare chaque fin de semaine pour aller à la découverte des villes voisines ( je vous en parlerai dans un prochain article)…
- Le sport le matin et la recherche de postes pour Benoit, le boulot pour moi (matin et fin de journée).
- Nos appartement simple et un peu sombre mais qui répond aux besoins de se protéger du soleil ( le soleil ne tape jamais sur les vitres avec les ruelles étroites et les murs épais protègent du chaud et du froid)
- Nos échanges réguliers avec les propriétaires de l’appartement: des mails en italien ( merci Google Traduction !) et des paiements en espèces dans la pochette noire déposée sur la table (ben oui, c’est la Sicile !). Des gens charmants avec qui on a senti que la confiance, c’est une question d’honneur !
Notre vie à Syracuse a été à la fois simple et magnifique !
Je suis contente d’avoir bien amélioré mon accent de parrain sicilien. Dommage qu’on ait pas le son ici. Je vous aurais bien fait une imitation ! 😉
Nous avons eu un accueil chaleureux partout. Il faut dire que l’aisance de Benoit à parler avec son italien très « exotique » (un italospagnolo) a facilité les contacts souriants.
Nous avions découvert Syracuse en 2 jours seulement, en plein hiver de 2008 et on a vraiment été ravis de mieux la connaître. On n’a pas tout à fait eu la vie des Siciliens bien-sûr mais on en a eu un petit aperçu.
Ortigia doit être assez étouffante en été, entre la chaleur et les groupes de touristes. Jusqu’au 15 mai, c’est vraiment tranquille. Nous, on y a séjourné entre le 10 avril et le 22 mai et c’était un très bon choix !
On a quitté la ville pour partir en balade à travers la Sicile alors les merveilles vont continuer …
Pour terminer, que diriez-vous d’écouter la chanson « Syracuse » interprété par Henri Salvador ?