Alala, qu'il s'en est passé des choses en 6 mois. Certaines étaient prévues, d'autres carrément pas ! A la moitié du Visa vacances travail en Nouvelle-Zélande, j'en suis où ?
L'objectif, décrit en détails ici pou rappel, était de travailler 6 mois en haute saison touristique, puis d'acheter un Campervan pour voyager les 6 mois restants. Dans l'idée générale, je me suis exactement tenue à mon programme ! J'ai bien travaillé 6 mois à Te Anau, j'ai même acheté un Campervan que je réaménage en ce moment même, et avec mon copain nous prenons les routes de nouvelle-Zélande en Mai. SAUF QUE ! Tout n'a pas été une promenade de santé.
Attention, article long 😀
J'ai perdu mon premier job
Je vous avait d'ailleurs fait un article à l'occasion pour vous expliquer comment chercher et trouver du travail en Nouvelle-Zélande.
Ce n'était pas du tout prévu évidemment ! Car ce premier job, trouvé depuis la France, comprenait l'hébergement. Pour résumer brièvement, j'ai quitté moi même ce travail car une trop grosse pression, et que je suis en PVT pour un an pas pour me prendre la tête mais pour profiter de mon expérience. Cela a remit beaucoup de choses en compte, car Te Anau n'est pas un patelin où trouver des hébergements est facile. Nous avons dû envisager de quitter ce mignon coin paumé de NZ pour remonter sur une plus grande ville : Queenstown ou Dunedin.
SAUF QUE ! (oui oui !) J'ai retrouvé un travail dans ce mignon coin paumé en moins de 2 semaines, et un job dont j'avais envie depuis longtemps : travailler dans une auberge de jeunesse. Le flat hunting a donc été de mise pendant plusieurs jours, avant d'avoir la chance insolente de trouver une colocation sur un groupe facebook (qui se nomme " Te Anau community " soit dit en passant, et qui est une vraie bénédiction pour les locaux).
Alors hophop, vite fait bien fait, j'ai enchainé mon nouveau job dans la joie et la bonne humeur, installée dans ma nouvelle maison au sommet de la colline avec vue sur les montagnes. Ouais, à ce moment là j'avais de la chance...
La chance a tourné !
Une voiture en panne et le monde bascule
Au passage, nous avions investi dans un petit campervan : une Toyota Estima qui nécessitait un coup de rafraichissement mais déjà aménagée. A peine 2 semaines après cet investissement assez conséquent (plus de £4000 dollars, ce qui représentait la totalité de nos économies gagnées depuis le début de notre PVT). Nous avons remarqué une fuite assez persistante sous le moteur, et avons eu plusieurs moments de gros flippe à voir le moteur presque fumer et faire des bruits pas naturels. Après visite obligée chez notre " ami " le garagiste Caltex, il nous annonce $2000 de réparations. Évidemment ces $2000 nous ne les avions pas puisque nous venions tout juste de déménager, que je commençais à peine mon nouveau job, et qu'accessoirement nous avions acheté une voiture. La chance nous avait définitivement abandonnée.
Alors voilà, on a pas baissé les bras. Trouver du travail ici, c'est facile, il n'y a pas de nombre d'heures maximum, alors on se relève les manches et on prend un second job ! Nous voilà donc à cumuler deux travail depuis 4 mois maintenant, en partie pour rembourser les gros frais de cette " shitty car " -comme je l'appelle amoureusement-, mais aussi pour financer notre road trip sensé débuter en Mai.
Avoir deux jobs en Nouvelle-Zélande
Le seul point noir d' avoir deux travail en Nouvelle-Zélande, ce sont les taxes. Puisque tu travailles plus, tu déclares plus, donc tu payes plus de taxes sur ton salaire. Après, je suis payée au salaire minimum sur mon second job, donc je ne paye pas tant de taxes que ça.
Je n'ai pas été chercher très loin pour trouver mon second job, j'ai utilisé mes contacts et en une semaine je commençais à faire du Housekeeping (ménage des chambres) dans un des plus gros hôtel de la ville. L'avantage c'est que c'est eux qui s'adaptent à mon planning. Mon job à l'auberge de jeunesse étant à mes yeux plus important (j'y reviendrais), mes horaires de Housekeeping s'adaptent à ce premier.
Mon copain a également très vite trouvé son second job, chez... Caltex ! Oh Kharma que tu es taquin 😀
En nombre d'heures, c'est entre 40 à 50 heures par semaine. En travaillant 6 jours sur 7, en salaire, je suis passée d'environ $900 tous les 15 jours, à plus de $1200. Le Housekeeping est assez fatiguant physiquement, alors vous imaginez bien que nous passons notre seul jour de repos à dormir.
C'est pas si grave, le temps où nous n'aurons pas exploré le pays ces 6 derniers mois, nous le rattraperons pour les 6 mois qui suivent 🙂
Retaper son Campervan
Dans la précipitation, nous n'avons pas spécifiquement investi dans un campervan de top qualité. Le temps le permettant, nous avons profité de nos jours de repos pour le retaper. Teintes de vitre, réaménagement de l'intérieur, je détaillerai toutes les modifications dans un article dédié 🙂 Et je dois dire que le résultat final est plutôt plaisant !
Les imprévus de Santé
C'est le pire, avoir des problèmes de santé hors de son pays de résidence, alors qu'on ne connait pas spécialement le système local. Pour nous, pour le moment, ça va. Les soucis de santé ont été à l'échelle de " pépins ". Malgré tout il nous est arrivé des " pépins " qui ne nous étaient jamais arrivés en France !
- La tendinite du genou, la blessure du guerrier qui randonne trop. J'ai commencé à sentir de fortes douleurs au genou au retour d'une Great Walk de 2 jours, où j'avais marché plus de 45km. Eh oui, quand on est pas habitué à marcher autant, le corps le fait savoir. Le soucis, c'est que la tendinite du genou ça ne se soigne pas en claquant des doigts, et ça peut rester à vie. Cela fait donc 2 mois que je me traine une douleur lancinante au genou et que je ne peux rien faire à part attendre.
- Se péter une dent sans aucune raison apparente. Ce sont des choses qui peuvent arriver en France où n'importe où, mais allez savoir pourquoi, il faut que ça arrive quand tu es pendant un an à l'étranger. Là c'est mon copain qui a été servi : visite chez le dentiste, bidouillage d'un truc pour tenir le reste de dent, en attendant de rentrer en France pour " mieux ". Te voilà avec un bout de dent coincé dans une pâte dure blanche pendant un an ! Après, il faut dire que notre assurance Chapka spécial PVT a assuré, car nous avons tout de même payé $250 pour cette " réparation ", et que l'intégralité nous a été remboursé dans le mois suivant! Chapeau Chapka !
Si on compte en plus l'énorme fatigue dûe au cumul de deux jobs, l'humidité ambiante des fiordland -qui est l'une des région les plus humide du monde-, et pas moins de 2 rhumes et une angine en 4 mois. Pas grand choses, on est des warriors ! Et en plus le supermarché vend tout ce qu'il faut pour se soigner :p
La colocation avec des Néo-Zélandais
La colocation c'était un peu normal quand on est arrivé à Te Anau. Les logements sont très difficiles à trouver, et le plus évident est de vivre à plusieurs dans une grande maison (parce qu'elles sont toutes grandes les maisons à la campagne...). Le truc, c'est qu'on est pas vraiment tombés sur la colocation la plus folichonne du monde. Nos premiers colocataires, ben...je n'ai même pas retenu leurs " vrais " prénoms. Pendant 3 mois, je me suis contentée de surnommer mes colocs " Nouméa et Lasagne ", parce que c'est ce que j'avais cru comprendre de leur nom quand je les avait rencontrés la première fois.
Un évènement imprévu a voulu qu'on déménage (avec nos colocs) pour une maison plus petite. Lasagne et Nouméa ont changé de coloc, et nous sommes restés avec les deux " kiwis " restants. Et...c'est encore moins que Folichon ! L'un passe ses journées à regarder des comics à la télévision, et l'autre se la joue mère de famille à surveiller si nous avons nettoyer tel ou tel truc.
Le fait est que Te Anau, c'est la cambrousse, les locaux ne sont pas hyper open-minded. Ce n'est pas avec ces gens là qu'on irait boire un verre au pub, mais plutôt chasser le Deer le Dimanche matin.
Rester vivre en Nouvelle-Zélande ?
La réponse est claire et précise : non. Ce n'est pas que je n'aime pas la Nouvelle-Zélande, c'est un magnifique pays, on s'y sent en sécurité, l'ambiance générale est détendue et les habitants sont généralement ouverts d'esprit. Pourquoi je ne resterai pas vivre en Nouvelle-Zélande ? Parce que c'est une île, seule au bout du monde, au milieu du Pacifique. Tout est loin. On ne s'en rend pas compte en France, mais nous avons une vraie chance de vivre sur un continent où en parfois moins d'une heure de vol on est dans un autre pays (et pour moins de 20€ si en plus on passe par une compagnie lowcost).
En Nouvelle-Zélande, être Globe-trotteur c'est un travail de longue haleine. Peu importe où tu veux partir à l'étranger, il faut compter un minimum de 5 à 6 heures de voyage en Avion. Pas moyen de partir en voiture, et le bateau est réservé aux personnes HYPER patientes (2 à 3 jours pour atteindre l'Australie).
Le décalage horaire est contraignant pour contacter sa famille et ses amis en France. Combien de fois je me suis fait appeler à 5h du matin ?! Et Dieu sait que je suis de mauvaise humeur quand on me réveille en pleine nuit !
Aussi, nous vivons dans une petite ville, avec certes toutes les facilités, mais en campagne, loin de toute animation. Heureusement le tourisme fait bouger un peu Te Anau en été. Mais pour faire du shopping, allez boire un verre, aller dans une salle de sport, il faudra se rendre à Invercargill (qui est à 2 heures de route !). Invercargill, c'est la mecque des habitants de Te Anau, c'est là bas que tu vas si tu as besoin de quelque chose...parce contre il te faut la journée pour y aller ! Je suis profondément citadine, vivre ici forever, c'est never !
Bref, la Nouvelle-Zélande c'est fuckin' Amazing, mais si l'appel du voyage résonne en toi, tu dois être riche et patient, ce qui n'est pas le cas en France où le voyage est abordable et facile d'accès.
Vivre dans le Fiordland
Tout de même nous avons fort heureusement une énorme chance : vivre dans le parc national des Fiorland. Nous vivons dans la plus belle région du monde ! Avec la plus belle route du monde, aboutissant à la 8eme merveille du monde ! Nous vivons entouré de montagnes, d'oiseaux exotiques, de plantes plus vieilles que les dinosaures !
En 6 mois de temps, j'ai vu 2 Fiords, fait 3 croisières, du Canoé, marché 2 des 3 Great Walks de la région, visité 3 grandes villes, été dans une station de Ski, fait de nombreuses balades en voiture, atteint des lacs au creux de montagnes, et je ne compte pas le nombre de randonnées faites !
Le bilan général de ces 6 mois :
- Changement de job, et cumul de 2 travails,
- Achat d'un campervan et son réaménagement,
- 2 Great Walks effectuées, soit plus de 110km pour deux boucles
- Deux déménagements et deux colocations pourries pourraves
- Tout plein d'équipement de randonnée récupérés gratos grâce aux lost and found de l'auberge de jeunesse :p
- Un pays toujours aussi foufoufou et que nous commençons à peine à explorer !