Je termine ma série d'articles consacrés à mon week-end en Slovénie avec un guide sur Ljubljana et ce qu'il est possible d'y faire et de voir en deux jours. En fait, je n'y suis pas restée tout à fait deux jours, sinon j'aurais largement pu ajouter quelques visites de plus (vous le verrez en fin d'article) : mises bout à bout, j'ai dû y passer un peu plus de 36 h. Cela a été plus que suffisant pour avoir envie de revenir continuer mes explorations car si le centre-ville peut paraître ramassé, il y a beaucoup à découvrir ! Mais sans plus tarder, voici mes incontournables à Ljubljana agrémentés de quelques conseils "pas chers / qui sortent de l'ordinaire".
On débute avec un circuit qui peut se faire en deux à cinq heures (ou plus !), suivant si vous souhaitez flâner, profiter des terrasses ou des boutiques, ou plutôt foncer pour en voir le maximum possible. C'est vraiment l'incontournable pour découvrir les principaux points d'intérêt de Ljubljana en un temps record, idéal si vous n'êtes de passage qu'une demi-journée par exemple.On commence par l'une des places principales de Ljubljana, la place Prešeren. On y trouve parmi les plus célèbres monuments de la ville : tout d'abord le Triple Pont, que l'on doit à Jože Plečnik, l'un des architectures majeurs de Ljubljana et qui lui a offert son visage actuel. Difficile d'avoir une vue assez en hauteur pour l'admirer totalement, mais vous devriez avoir l'occasion de le fouler plus d'une fois. Le nom de la place vient de la statue du poète France Prešeren, qui se dresse au bout de l'une des trois branches du pont, qui tient un rôle important dans la culture slovène : citons par exemple que le jour de sa mort, le 8 février, soit devenu la date de la fête nationale. On y trouve également la très belle église Notre-Dame de l'Annonciation, reconnaissable à sa couleur rose qui attire immanquablement l’œil et qui rend la place très photogénique. Ne manquez pas d'ailleurs d'entrer à l'intérieur admirer sa décoration et ses fresques au plafond (attention à l'heure des offices, plusieurs messes sont célébrées chaque jour dans les différentes églises de la ville).La place Prešeren abrite également deux bâtiments art nouveau d'une grande beauté, comme la maison Hauptmann ci-dessus. Pour en apprendre plus, je vous invite à consulter mon article consacré à l'art nouveau à Ljubljana.Au bout du Triple Pont, on aperçoit le château qui surplombe la vieille ville.Ne traversez pas encore le Triple Pont mais engagez-vous plutôt sur les quais à gauche de la place, en direction d'un autre pont très célèbre. De nombreux bars et restaurants ont pris place le long de la Ljubljanica, la rivière qui traverse Ljubljana, et les terrasses sont prises d'assaut au moindre rayon de soleil : il faut dire que le cadre se prête bien à profiter de la vue en même temps que d'un verre (je vous renvoie à mon dernier article pour mes recommandations de bonnes adresses à Ljubljana). Si vous avez plutôt envie de continuer à vous dégourdir les jambes, c'est le moment d'en profiter pour admirer les bâtiments le long de la rivière : on a ainsi un bref condensé de l'histoire de Ljubljana, avec le château en surplomb, les flèches de la cathédrale et puis le marché central de Jože Plečnik. On passe également à côté du pont des Bouchers, qui a lui aussi succombé à la mode des cadenas sur ses rambardes métalliques : bien que de facture plus récente (2010), l'idée d'établir un pont à cet endroit remonte néanmoins aux plans originaux d'aménagement de la Ljubljanica par Plečnik. Malheureusement, le début de la Seconde Guerre mondiale empêcha les travaux.On arrive ensuite au pont des Dragons, l'un des symboles de la ville. Traversez-le pour rebrousser chemin le long de la Ljubljanica, mais sur l'autre rive.De l'autre côté de la Ljubljanica, on longe la place du marché central ainsi que les arcades des marchés couverts, toutes deux aménagées par Plečnik. On y trouve également de nombreux restaurants où il fait bon s'établer pour profiter de l'ensoleillement, loin de l'agitation des quais de l'autre côté, notamment pour le petit déjeuner.
Bon plan : les marchés de Ljubljana se tiennent tous les jours (sauf le dimanche) sur les places Vodnikov trg et Pogačarjev trg, ainsi que sous les arcades les reliant. C'est le moment de flâner entre les étales pour faire le plein de fruits et légumes frais, de se laisse tenter par les produits locaux slovènes ou pourquoi pas acheter son litre de lait frais dans un distributeur automatique en dehors des heures du marché.Une petite ruelle donne accès à l'entrée de la cathédrale Saint-Nicolas, bel exemple d'architecture baroque. L'intérieur est grandiose mais ne manquez pas non plus d'admirer les sculptures en bronze à chaque portail, pour le moins... originales (et un peu glauque, avouons-le).Vient la partie un peu sportive du circuit : l'ascension au château. Les plus pressées pourront profiter du funiculaire pour y accéder plus rapidement. Sinon plusieurs chemins y mènent, dont un partant de la place du marché : attention, c'est raide ! C'est l'occasion de s'arrêter régulièrement pour profiter de la vue qui se découvre petit à petit.
Un peu d'histoire : les premières traces d'installation sur la colline remontent à l'âge de Bronze (1 200 ans avant J.-C.), qui a été habitée de manière interrompue depuis cette période. Plus tard elle sera occupée par les Romains, même si aucune trace de construction datant de l'époque d'Emona (j'y reviendrai plus bas) n'a été retrouvée au sommet. Le premier château remonterait, quant à lui, au XIIe siècle. Devenu propriété des Habsbourg au XIIIe siècle, il fut ensuite entièrement reconstruit au XVe siècle avec son aspect actuel, beaucoup plus défensif, son rôle étant de protéger l'Empire contre les Ottomans. Au fil des siècles suivants, il changea régulièrement de fonction, devenant notamment une prison au XIXe siècle. Désormais réhabilité et rénové, le château est ouvert à la visite et de nombreux événement s'y déroulent.Bon plan : la majorité des bâtiments du château, ainsi que profiter de la vue, sont entièrement gratuits (pas comme à Bled, donc). Vous pouvez ainsi entrer dans la cour du château, monter sur le mur d'enceinte, visiter la chapelle et les prisons, profiter des expositions temporaires dans plusieurs endroits sans débourser un centime. Seuls l'accès à la Tour d'observation, l'exposition sur l'histoire du château et le musée de la Marionnette sont payants. Si vous effectuez l'ascension, n'hésitez donc pas à y entrer et à déambuler dans le complexe : à vous de voir ensuite si les espaces muséaux vous intéressent ! À noter qu'il y a au sommet un café et un restaurant.Vue sur la cathédrale.Bon plan : Le coucher du soleil est le moment idéal pour venir profiter de la vue, soit depuis les remparts du château soit sur le chemin qui en fait le tour. Les parties de la ville qui se dévoilent ne sont pas les mêmes, alors n'hésitez pas à faire les deux !La meilleure vue de Ljubljana ? Je vous laisse juger de laquelle entre celle du château et celle du haut du bar du Skyscraper (ci-dessous), le premier building de Ljubljana, est la plus belle.Un petit air de printemps en ce début mars avec les premiers crocus qui font leur apparition sur les pentes de la colline où se dresse le château de Ljubljana. Une fois redescendu de l'autre côté, c'est le moment de s'engager dans la rue principale de la ville de Ljubljana. Cette longue artère est souvent dans l'ombre, du fait de son étroitesse : pas toujours évident donc de prendre des photos ! On y découvre de nouveau des restaurants à la carte alléchante mais surtout plein de boutiques dont les vitrines regorgent de babioles qui attisent la curiosité : j'ai notamment eu envie de dévaliser Babushka (Stari trg 18), remplie d'objets de déco (si vous êtes dingue comme moi de la marque Orla Kiely, miracle, on y trouve quelques produits), de papeterie et de bijoux tous plus mignons les uns que les autres ; ou encore GUD (Stari trg 4) avec sa vaisselle ca-non.
Bon plan : on m'avait prévenue que les magasins fermaient plus tôt le samedi et complètement le dimanche mais j'ai été surprise que ça ne soit pas le cas, du moins dans cette rue. En l'empruntant à nouveau le dimanche, plusieurs enseignes étaient ouvertes.On poursuit ensuite jusqu'à arriver sur la place de l'hôtel de ville, en face du Triple Pont. Sa construction s'étala entre la fin du XVe siècle (une plaque gothique à l'entrée en témoigne) et le premier quart du XVIIIe siècle, avant d'être réaménagé plusieurs fois par la suite.
Bon plan : même le dimanche, l'accès à l'intérieur de la mairie est ouvert. C'est le moment de découvrir deux cours intérieures cachées, avec de belles peintures murales. Ce serait bête de passer à côté d'autant que c'est entièrement gratuit. Sinon, une visite guidée a lieu tous les samedis, à 13 h, pour découvrir les salles intérieures de l'hôtel de ville. Autre exemple de la Ljubljana baroque, la Fontaine des rivières de Carniole, située juste à côté de l'hôtel de ville, que l'on doit au sculpteur vénitien Robba.Après s'être engagé dans une petite ruelle, avoir rejoint une passerelle enjambant la Ljubljanica (ne manquez pas au passage de jeter un œil en direction du Triple Pont que l'on découvre sous un autre angle), nous voici sur l'imposante place du Congrès, qui fut aménagée au XIXe siècle : on y retrouve de nombreux bâtiments d'importance et de très belle facture, comme la Philharmonie slovène qui semble se trouver juste au pied du château, avec son architecture de style Biedermeier ; sur sa gauche, le siège de l'université ; en face, l'église de la Sainte-Trinité. La découpe de la place est plutôt atypique, avec d'un côté un parc, de l'autre une grande esplanade un peu vide. On est bien loin des petites places de la ville médiévale.L'ancien Parlement de Carniole, désormais l'université de Ljubljana.L'église de la Sainte-Trinité, avec son frontispice ondulé.La balade est presque terminée : pour profiter une dernière fois des rives de la Ljubljanica et admirer les façades sur chaque rive, vous pouvez longer la rivière indifféremment sur l'un ou l'autre côté, sans manquer d'admirer le pont des Cordonniers, un autre ouvrage que l'on doit à Plečnik, reconnaissable à ses deux balustrades surmontées de colonnades. La place Prešeren se dresse au bout de la perspective et constitue la fin du circuit.
Retrouvez le circuit sur la carte ci-dessous (Google Maps ne proposant pas tous les chemins et ruelles existants, il peut donc exister des aberrations, mais au moins ça vous donne une idée) :
Il suffit de se balader entre la ville médiévale et les rues alentour pour avoir un aperçu, grâce à l'architecture, de l'histoire de Ljubljana et de ses étapes successives de son développement. Le mélange des styles architecturaux est visible partout, où les immeubles XIXe d'après le tremblement de terre côtoient des buildings bien plus récents.La place Miklošičev, notamment connue pour sa grande concentration de bâtiments art nouveau.
Autre exemple d'architecture plus moderne avec le flamboyant bâtiment de la Banque coopérative rue Miklošičeva, certainement l'un des plus beaux bâtiments de la ville, qui se détache particulièrement dans cette rue où affluent les bâtiments art nouveau.
Avant Ljubljana, il y avait Emona, la cité romaine, établie sur l'actuel centre-ville entre le premier et le sixième siècle après Jésus-Christ. On en retrouve plusieurs traces disséminées dans toute le centre, comme ce long pan de mur, marquant les limites de la ville, au sud de Ljubljana, le long de Mirje. Il fut restauré dans les années 1930 par Plečnik, ce qui explique pourquoi on trouve cette drôle de pyramide au-dessus de l'une des portes. Près de la place du Congrès, dans le passage Chopin, se situe iEmona, un espace interactif qui retrace l'histoire d'Emona et est un bon point de départ pour partir à la chasse aux autres vestiges (beaucoup de sites étant à ciel ouvert, ils ne sont pas ouverts en période hivernale).
Maison PlečnikKarunova ulica 4 1000 Ljubljana
Le temps m'a manqué pour réaliser un circuit à la découverte des bâtiments de Plečnik mais sur le chemin vers le musée, on passe non loin de la bibliothèque nationale, avec sa façade en brique et en pierres apparentes. Je regrette vraiment de n'avoir pu pénétrer à l'intérieur, qui s'annonce superbe. Des visites guidées sont données une fois par mois.
Bon plan : si vous décidez de visiter plusieurs musées, la Ljubljana Card peut être un bon moyen de faire des économies. Elle permet notamment la gratuité de l'entrée dans plus de quinze lieux d'intérêt.
Avec le parc Tivoli, j'ai découvert l'ouest de la ville tardivement : c'est dommage car on y trouve de belles curiosités, comme le bâtiment de l'ambassade américaine, mais surtout l'église orthodoxe, avec son intérieur absolument magnifique. Une conclusion haute en couleur pour ce séjour !
Le slovène me fait beaucoup penser au russe : normal, c'est une langue slave ! Mais la comparaison s'arrête là car les deux langues n'ont en fait pas grand-chose en commun. À commencer que le slovène utilise notre alphabet, même s'il y a quelques lettres que nous ne retrouvons pas dans le nôtre :č = tch
š = ch (alors que s = se)
ž = je (alors que j = ye)
Et parce qu'il est toujours plus sympa de parler deux trois mots de la langue du pays que l'on visite pour essayer de se fondre dans le paysage (et faire sourire les locaux avec son accent), voici quelques mots qui pourraient vous être utiles :Bonjour : Dober dan
Au revoir : Nasvidenje
Merci : Hvala
S'il vous plaît : Prosim
Oui : Ja
Non : Ne
Excusez-moi : Oprostite
Bienvenue : Dobrodošli
Circuit : Les incontournables de Ljubljana
On débute avec un circuit qui peut se faire en deux à cinq heures (ou plus !), suivant si vous souhaitez flâner, profiter des terrasses ou des boutiques, ou plutôt foncer pour en voir le maximum possible. C'est vraiment l'incontournable pour découvrir les principaux points d'intérêt de Ljubljana en un temps record, idéal si vous n'êtes de passage qu'une demi-journée par exemple.On commence par l'une des places principales de Ljubljana, la place Prešeren. On y trouve parmi les plus célèbres monuments de la ville : tout d'abord le Triple Pont, que l'on doit à Jože Plečnik, l'un des architectures majeurs de Ljubljana et qui lui a offert son visage actuel. Difficile d'avoir une vue assez en hauteur pour l'admirer totalement, mais vous devriez avoir l'occasion de le fouler plus d'une fois. Le nom de la place vient de la statue du poète France Prešeren, qui se dresse au bout de l'une des trois branches du pont, qui tient un rôle important dans la culture slovène : citons par exemple que le jour de sa mort, le 8 février, soit devenu la date de la fête nationale. On y trouve également la très belle église Notre-Dame de l'Annonciation, reconnaissable à sa couleur rose qui attire immanquablement l’œil et qui rend la place très photogénique. Ne manquez pas d'ailleurs d'entrer à l'intérieur admirer sa décoration et ses fresques au plafond (attention à l'heure des offices, plusieurs messes sont célébrées chaque jour dans les différentes églises de la ville).La place Prešeren abrite également deux bâtiments art nouveau d'une grande beauté, comme la maison Hauptmann ci-dessus. Pour en apprendre plus, je vous invite à consulter mon article consacré à l'art nouveau à Ljubljana.Au bout du Triple Pont, on aperçoit le château qui surplombe la vieille ville.Ne traversez pas encore le Triple Pont mais engagez-vous plutôt sur les quais à gauche de la place, en direction d'un autre pont très célèbre. De nombreux bars et restaurants ont pris place le long de la Ljubljanica, la rivière qui traverse Ljubljana, et les terrasses sont prises d'assaut au moindre rayon de soleil : il faut dire que le cadre se prête bien à profiter de la vue en même temps que d'un verre (je vous renvoie à mon dernier article pour mes recommandations de bonnes adresses à Ljubljana). Si vous avez plutôt envie de continuer à vous dégourdir les jambes, c'est le moment d'en profiter pour admirer les bâtiments le long de la rivière : on a ainsi un bref condensé de l'histoire de Ljubljana, avec le château en surplomb, les flèches de la cathédrale et puis le marché central de Jože Plečnik. On passe également à côté du pont des Bouchers, qui a lui aussi succombé à la mode des cadenas sur ses rambardes métalliques : bien que de facture plus récente (2010), l'idée d'établir un pont à cet endroit remonte néanmoins aux plans originaux d'aménagement de la Ljubljanica par Plečnik. Malheureusement, le début de la Seconde Guerre mondiale empêcha les travaux.On arrive ensuite au pont des Dragons, l'un des symboles de la ville. Traversez-le pour rebrousser chemin le long de la Ljubljanica, mais sur l'autre rive.De l'autre côté de la Ljubljanica, on longe la place du marché central ainsi que les arcades des marchés couverts, toutes deux aménagées par Plečnik. On y trouve également de nombreux restaurants où il fait bon s'établer pour profiter de l'ensoleillement, loin de l'agitation des quais de l'autre côté, notamment pour le petit déjeuner.
Bon plan : les marchés de Ljubljana se tiennent tous les jours (sauf le dimanche) sur les places Vodnikov trg et Pogačarjev trg, ainsi que sous les arcades les reliant. C'est le moment de flâner entre les étales pour faire le plein de fruits et légumes frais, de se laisse tenter par les produits locaux slovènes ou pourquoi pas acheter son litre de lait frais dans un distributeur automatique en dehors des heures du marché.Une petite ruelle donne accès à l'entrée de la cathédrale Saint-Nicolas, bel exemple d'architecture baroque. L'intérieur est grandiose mais ne manquez pas non plus d'admirer les sculptures en bronze à chaque portail, pour le moins... originales (et un peu glauque, avouons-le).Vient la partie un peu sportive du circuit : l'ascension au château. Les plus pressées pourront profiter du funiculaire pour y accéder plus rapidement. Sinon plusieurs chemins y mènent, dont un partant de la place du marché : attention, c'est raide ! C'est l'occasion de s'arrêter régulièrement pour profiter de la vue qui se découvre petit à petit.
Un peu d'histoire : les premières traces d'installation sur la colline remontent à l'âge de Bronze (1 200 ans avant J.-C.), qui a été habitée de manière interrompue depuis cette période. Plus tard elle sera occupée par les Romains, même si aucune trace de construction datant de l'époque d'Emona (j'y reviendrai plus bas) n'a été retrouvée au sommet. Le premier château remonterait, quant à lui, au XIIe siècle. Devenu propriété des Habsbourg au XIIIe siècle, il fut ensuite entièrement reconstruit au XVe siècle avec son aspect actuel, beaucoup plus défensif, son rôle étant de protéger l'Empire contre les Ottomans. Au fil des siècles suivants, il changea régulièrement de fonction, devenant notamment une prison au XIXe siècle. Désormais réhabilité et rénové, le château est ouvert à la visite et de nombreux événement s'y déroulent.Bon plan : la majorité des bâtiments du château, ainsi que profiter de la vue, sont entièrement gratuits (pas comme à Bled, donc). Vous pouvez ainsi entrer dans la cour du château, monter sur le mur d'enceinte, visiter la chapelle et les prisons, profiter des expositions temporaires dans plusieurs endroits sans débourser un centime. Seuls l'accès à la Tour d'observation, l'exposition sur l'histoire du château et le musée de la Marionnette sont payants. Si vous effectuez l'ascension, n'hésitez donc pas à y entrer et à déambuler dans le complexe : à vous de voir ensuite si les espaces muséaux vous intéressent ! À noter qu'il y a au sommet un café et un restaurant.Vue sur la cathédrale.Bon plan : Le coucher du soleil est le moment idéal pour venir profiter de la vue, soit depuis les remparts du château soit sur le chemin qui en fait le tour. Les parties de la ville qui se dévoilent ne sont pas les mêmes, alors n'hésitez pas à faire les deux !La meilleure vue de Ljubljana ? Je vous laisse juger de laquelle entre celle du château et celle du haut du bar du Skyscraper (ci-dessous), le premier building de Ljubljana, est la plus belle.Un petit air de printemps en ce début mars avec les premiers crocus qui font leur apparition sur les pentes de la colline où se dresse le château de Ljubljana. Une fois redescendu de l'autre côté, c'est le moment de s'engager dans la rue principale de la ville de Ljubljana. Cette longue artère est souvent dans l'ombre, du fait de son étroitesse : pas toujours évident donc de prendre des photos ! On y découvre de nouveau des restaurants à la carte alléchante mais surtout plein de boutiques dont les vitrines regorgent de babioles qui attisent la curiosité : j'ai notamment eu envie de dévaliser Babushka (Stari trg 18), remplie d'objets de déco (si vous êtes dingue comme moi de la marque Orla Kiely, miracle, on y trouve quelques produits), de papeterie et de bijoux tous plus mignons les uns que les autres ; ou encore GUD (Stari trg 4) avec sa vaisselle ca-non.
Bon plan : on m'avait prévenue que les magasins fermaient plus tôt le samedi et complètement le dimanche mais j'ai été surprise que ça ne soit pas le cas, du moins dans cette rue. En l'empruntant à nouveau le dimanche, plusieurs enseignes étaient ouvertes.On poursuit ensuite jusqu'à arriver sur la place de l'hôtel de ville, en face du Triple Pont. Sa construction s'étala entre la fin du XVe siècle (une plaque gothique à l'entrée en témoigne) et le premier quart du XVIIIe siècle, avant d'être réaménagé plusieurs fois par la suite.
Bon plan : même le dimanche, l'accès à l'intérieur de la mairie est ouvert. C'est le moment de découvrir deux cours intérieures cachées, avec de belles peintures murales. Ce serait bête de passer à côté d'autant que c'est entièrement gratuit. Sinon, une visite guidée a lieu tous les samedis, à 13 h, pour découvrir les salles intérieures de l'hôtel de ville. Autre exemple de la Ljubljana baroque, la Fontaine des rivières de Carniole, située juste à côté de l'hôtel de ville, que l'on doit au sculpteur vénitien Robba.Après s'être engagé dans une petite ruelle, avoir rejoint une passerelle enjambant la Ljubljanica (ne manquez pas au passage de jeter un œil en direction du Triple Pont que l'on découvre sous un autre angle), nous voici sur l'imposante place du Congrès, qui fut aménagée au XIXe siècle : on y retrouve de nombreux bâtiments d'importance et de très belle facture, comme la Philharmonie slovène qui semble se trouver juste au pied du château, avec son architecture de style Biedermeier ; sur sa gauche, le siège de l'université ; en face, l'église de la Sainte-Trinité. La découpe de la place est plutôt atypique, avec d'un côté un parc, de l'autre une grande esplanade un peu vide. On est bien loin des petites places de la ville médiévale.L'ancien Parlement de Carniole, désormais l'université de Ljubljana.L'église de la Sainte-Trinité, avec son frontispice ondulé.La balade est presque terminée : pour profiter une dernière fois des rives de la Ljubljanica et admirer les façades sur chaque rive, vous pouvez longer la rivière indifféremment sur l'un ou l'autre côté, sans manquer d'admirer le pont des Cordonniers, un autre ouvrage que l'on doit à Plečnik, reconnaissable à ses deux balustrades surmontées de colonnades. La place Prešeren se dresse au bout de la perspective et constitue la fin du circuit.
Retrouvez le circuit sur la carte ci-dessous (Google Maps ne proposant pas tous les chemins et ruelles existants, il peut donc exister des aberrations, mais au moins ça vous donne une idée) :
Entre histoire et architecture : d'Emona à Plečnik
Il suffit de se balader entre la ville médiévale et les rues alentour pour avoir un aperçu, grâce à l'architecture, de l'histoire de Ljubljana et de ses étapes successives de son développement. Le mélange des styles architecturaux est visible partout, où les immeubles XIXe d'après le tremblement de terre côtoient des buildings bien plus récents.La place Miklošičev, notamment connue pour sa grande concentration de bâtiments art nouveau.
Autre exemple d'architecture plus moderne avec le flamboyant bâtiment de la Banque coopérative rue Miklošičeva, certainement l'un des plus beaux bâtiments de la ville, qui se détache particulièrement dans cette rue où affluent les bâtiments art nouveau.
Emona
Avant Ljubljana, il y avait Emona, la cité romaine, établie sur l'actuel centre-ville entre le premier et le sixième siècle après Jésus-Christ. On en retrouve plusieurs traces disséminées dans toute le centre, comme ce long pan de mur, marquant les limites de la ville, au sud de Ljubljana, le long de Mirje. Il fut restauré dans les années 1930 par Plečnik, ce qui explique pourquoi on trouve cette drôle de pyramide au-dessus de l'une des portes. Près de la place du Congrès, dans le passage Chopin, se situe iEmona, un espace interactif qui retrace l'histoire d'Emona et est un bon point de départ pour partir à la chasse aux autres vestiges (beaucoup de sites étant à ciel ouvert, ils ne sont pas ouverts en période hivernale).
Jože Plečnik
Jože Plečnik est indissociable de l'histoire de Ljubljana, on retrouve ses constructions dans toute la ville, notamment le long de Ljubljanica, dont les travaux de réaménagement lui avaient été confiés. Pour découvrir l'homme derrière l'architecte, il faut se rendre là où il habitait : son ancienne maison a été transformée en un musée, qui se visite uniquement en visite guidée, à l'heure pile. La visite s'intéresse donc à l'homme, à son caractère très particulier (il recevait ses visiteurs dans un patio, qui possédait une ouverte dans le toit pile où ses invités s'asseyaient...), ses influences... Pour en apprendre plus sur l'architecte, il y a tout un parcours muséal au rez-de-chaussée, qui se découvre avant ou après la visite. Une visite très complète, idéale pour comprendre le visage actuel de Ljubljana et l'une des figures majeures de son histoire. À droite, un trophée que la ville de Ljubljana avait demandé à Plečnik de confectionner, permettant d'honorer chaque année un citoyen en particulier. Vous sentez venir l'ironie ? Plečnik fut parmi les distingués, et reçut ainsi le prix qu'il avait lui-même réalisé.Maison PlečnikKarunova ulica 4 1000 Ljubljana
Le temps m'a manqué pour réaliser un circuit à la découverte des bâtiments de Plečnik mais sur le chemin vers le musée, on passe non loin de la bibliothèque nationale, avec sa façade en brique et en pierres apparentes. Je regrette vraiment de n'avoir pu pénétrer à l'intérieur, qui s'annonce superbe. Des visites guidées sont données une fois par mois.
Le street art à Ljubljana
Le street art est plutôt discret dans le centre de Ljubljana. Il n'est pas absent mais on le trouve par petites touches, plutôt graffiti que murals imposants. Il faut donc ouvrir les yeux et ne pas hésiter à regarder partout, même aux endroits les plus improbables. Les endroits où j'en ai le plus trouvé sont dans la Trubarjeva cesta, parallèle à la Ljubljanica, et ensuite au sud de la place du Congrès. Sur la place du marché.Par contre, si vous voulez en prendre plein les yeux sur un espace réduit, je vous conseille de vous rendre au centre Metelkova : situé à deux pas de la gare, autrefois un squat, ce lieu de culture alternatif a pris place dans une ancienne caserne militaire. On y trouve des galeries d'art, des ateliers d'artistes, des bars, des QG d'assos, des concerts y sont donnés, il y a même une auberge de jeunesse en bordure, bref c'est un véritablement lieu de bouillonnement culturel et artistique. Si en journée c'est plutôt tranquille (on croirait presque le lieu à l'abandon), c'est l'occasion de déambuler dans le complexe et d'admirer l'art urbain qui s'y déploie, protéiforme. Il y a des choses très belles, comme ce bâtiment recouvert d'une fresque dans les tons de vert qui ressemble à un fond marin ; il y en a d'autres plus étranges, comme ces sculptures de visages grimaçants.Quelques idées en plus
Les musées
Ce week-end-là il a fait très beau, et j'avoue que j'ai préféré déambuler dans les rues, à prendre le pouls de la ville, plutôt que de m'enfermer dans des musées, par exemple. C'est donc pourquoi on en trouve si peu mentionnés dans cet article : pourtant, la ville en abrite un sacré paquet, comme le musée municipal (Gosposka ulica 15, proche de la bibliothèque nationale), situé dans un beau palais Renaissance, pour découvrir plus en profondeur l'histoire de la ville ; le musée national (Prešernova cesta 20) pour découvrir l'histoire du pays ; la galerie nationale (Prešernova cesta 24, proche du parc Tivoli) ou le musée d'art moderne (Cankarjeva ulica 15) pour les amateurs d'art ; le musée des illusions (Kongresni trg 13), pour divertir petits et grands ; etc. Bref, les lieux ne manquent pas de se cultiver, ou pour se mettre à l'abri en cas de mauvais temps.Bon plan : si vous décidez de visiter plusieurs musées, la Ljubljana Card peut être un bon moyen de faire des économies. Elle permet notamment la gratuité de l'entrée dans plus de quinze lieux d'intérêt.
Le parc Tivoli
C'est l'un des grands regrets de mon séjour : n'avoir pas eu le temps d'aller me promener dans l'immense parc Tivoli, qui borde l'ouest de la ville. Je m'y suis rendue rapidement à la nuit tombée le dernier jour, remontant l'allée principale Jakopič avec ses expositions de photographies grand format jusqu'au petit château, qui abrite le Centre international d’art graphique. Mais je n'ai eu le droit qu'à un infime aperçu de ce poumon vert de 5 km². Ljubljana abrite également un jardin botanique (Ižanska cesta 15) et le sud de la Ljubljanica au niveau du quai de Trnovo a été aménagé par Plečnik en une promenade très agréable, bref les espaces verts ne manquent pas dans la ville, l'idéal à la belle saison.L'église orthodoxe
Avec le parc Tivoli, j'ai découvert l'ouest de la ville tardivement : c'est dommage car on y trouve de belles curiosités, comme le bâtiment de l'ambassade américaine, mais surtout l'église orthodoxe, avec son intérieur absolument magnifique. Une conclusion haute en couleur pour ce séjour !
Bonus : petit guide de conversation
Le slovène me fait beaucoup penser au russe : normal, c'est une langue slave ! Mais la comparaison s'arrête là car les deux langues n'ont en fait pas grand-chose en commun. À commencer que le slovène utilise notre alphabet, même s'il y a quelques lettres que nous ne retrouvons pas dans le nôtre :č = tch
š = ch (alors que s = se)
ž = je (alors que j = ye)
Et parce qu'il est toujours plus sympa de parler deux trois mots de la langue du pays que l'on visite pour essayer de se fondre dans le paysage (et faire sourire les locaux avec son accent), voici quelques mots qui pourraient vous être utiles :Bonjour : Dober dan
Au revoir : Nasvidenje
Merci : Hvala
S'il vous plaît : Prosim
Oui : Ja
Non : Ne
Excusez-moi : Oprostite
Bienvenue : Dobrodošli