Après l’épisode 1 sur notre mariage américain, et l’épisode 2 sur le changement du visa de la saga Le visa, un long fleuve tranquille, eh bien ça se corse ! Je vous avais expliqué les différents statuts de sociétés aux USA dans l’épisode 3, en vous annonçant que j’allais donc créer une LLC.
Eh bien ça y est, c’est fait ! Tant bien que mal.
Voici la nouvelle saga sur les coulisses de ce biz, business qui s’appelle… La réponse tout de suite après !
Cool ! Après avoir choisi le statut de la société… Je fais quoi ?
C’est parti ! Je recontacte donc Isabel Marcus de Columbus Consulting Group pour savoir les actions à suivre côté immigration, et Flore Kanmacher de Kanmacher Law qui pratique un prix raisonnable de 1 500$ (en 2017) pour la création de la société (parce qu’avec K VB partners, c’était 2 500$…).
Pas de réponses de Flore pendant 3 semaines (vous vous imaginez bien que je n’ai pas attendu jusque-là !), et absolument aucune réponse de Isabel après 2 relances… Je me suis sentie seule au monde pendant ces 2 jours de « je veux créer ma société, mais il n’y a personne pour m’aider ».
Complètement désemparée, j’en parle autour de moi, et je recherche éperdument sur le net, une société de consulting ou un comptable qui peut m’aider.
Et c’est Maxime qui me propose de me mettre en contact avec un Français qui a monté sa boite avec un visa E-2. Il l’avait rencontré quelques mois auparavant lors d’un meetup While42. Ni une, ni deux, je saute sur l’occasion. Merci à lui d’avoir gentiment accepté de répondre à toutes mes questions visa !
En parallèle, j’en parle à 2 amis entrepreneurs ici, qui me donnent les étapes les plus importantes à suivre. Merci à eux de m’avoir aiguillé !
Et en perpendiculaire (ça ne se dit pas ? Pourtant j’aime bien), je trouve cet article super bien foutu, qui explique étape par étape comment créer une LLC ! J’en ai trouvé d’autres, mais ils ne sont pas aussi bien que celui-là, qui couvre absolument tout ce que vous devez savoir SAUF les particularités pour l’entrepreneur étranger qui aura besoin au préalable d’un visa investisseur…
OUF ! Je respire… Dur de regrouper l’information ! Alors je vais tout écrire ici. Ça vous servira, et ça me fera des cures de rappels si j’oublie. Si vous avez encore des questions ou des infos complémentaires, postez en commentaire ! Je vous répondrai si je sais.
Premier conseil commun de mes 3 référents (oui, je peux les appeler comme ceci, vu comme ils m’ont aidé !) : « laisse tomber les sociétés de consulting. »
OK ! C’est bien gentil, mais quand on est étranger, comment on fait pour avoir l’information sur la création de société ET la demande de visa ?
Deuxième conseil : « tu n’as pas besoin de connaitre comment faire ta demande de visa pour la création de la société en tant que tel. Tu n’as pas besoin non plus de quelqu’un pour te le faire. Tu peux le faire toi-même, comme une grande. Ca te coûtera 90$ au lieu de 1 500$ pour y passer 1 demi-journée, c’est toi qui voit… »
OK, bon ben c’est tout vu. En gros, je prends mon article préféré, et je suis méthodiquement toutes les étapes de la première partie « to form an LLC » pour former ma LLC.
Et après, comment je sais s’il me faut un California State Tax, un permit, et comment prouver cette histoire de dépenses à l’immigration pour ma demande de visa E-2 ? (Ah oui ! Je ne vous en ai pas encore parlé de la liste de dépenses ! J’y viens)
Troisième conseil : « il faut t’entourer de 2 personnes uniquement – 1 bon comptable, et 1 bon avocat. C’est tout et c’est déjà pas mal ! »
Donc en gros, toutes mes questions sur la société en elle-même, c’est le comptable qui peut y répondre. Et toutes mes questions sur le visa, c’est l’avocat. Finalement, c’est simple !
Comment j’ai créé ma LLC
Etape 1 : le nom de la société
J’ai mal débuté à vrai dire… C’était avant que je découvre le super article que je vous donne, qui dit bien de ne pas faire ce que j’ai fait !
Ce que j’ai fait ?
J’ai commencé à réfléchir à un nom qui me plaît pendant quelques jours. Et hop ! Il est sorti : Sponsor me ! Eh oui, le but c’est quoi ? C’est de se faire sponsoriser ! Tout le monde doit se faire sponsoriser par une société pour avoir un visa de travail, et travailler aux USA. C’est la première étape, le b.a.-ba, la pilule la plus difficile à avaler… Mais si vous ne l’avalez pas, et bien vous ne partez pas. Ce faire sponsoriser par une société, c’est la clef (légale) de la porte des USA !
Mais bon sang, SPONSOR ME !!!!!
Je voudrais donner cette clef à tous les ambitieux les plus motivés. Et le challenge est encore plus fort depuis que Trump est au pouvoir. Vous laissez tomber votre projet de partir aux USA parce que Trump est au pouvoir ?? Quoi !!!?? Vous croyez que ça arrête les autres ?
Bref, et comme je suis un peu spontanée, j’ai été, sans plus attendre, acheter le nom de domaine sponsor-me.us, ouvrir mon nouveau compte email, installé le nouveau site dessus, etc. ERREUR !!!
Effectivement, j’ai un peu loupé une étape entre-temps, celle de vérifier si le nom est disponible sur le site du secrétaire d’Etat de Californie, qui est la première chose à faire avant de monter une société bien sûr ! Et vous devinez quoi ? Sponsor me existe déjà ! Et voilà ! Pas du tout dans le domaine du visa sponsoring, mais il existe quand même.
Un peu embarrassant… Alors je l’ai customisé. Sponsor me est donc devenu officiellement USponsor me !! Cool le jeu de mot, non ? Alors, vous en pensez quoi ??
L’histoire du nom, ce n’est pas fini, attendez !
Maintenant, il faut que je prenne le nom de domaine usponsor.me, c’est donc celui-là qu’il me faut !
Raté ! usponsor.me est pris ! Décidément. Il est pris depuis 2,5 ans, et rien n’a été fait dessus… Alors je tente ! Je contacte son propriétaire, email que j’ai récupéré sur son whois. Et ça fonctionne !
Il est prêt à me le vendre, pour la modique somme de… 1 500$ !! 1 500$ minimum ! Parce que sinon, c’est 4 500$, ben voyons. Sinon, il me propose de me le faire gratuitement si je prends sa prestation de développement. En gros, si je veux développer mon site sur wordpress, et ça, ça peut coûter jusqu’à 20 000$… Quelle affaire !
Tant pis alors pour usponsor.me, c’est donc usponsorme.com le site officiel. Ah moins que vous soyez bon en négociation ? Contactez-moi alors très vite, ça m’intéresse !!
Maxime a été content (ironique) quand je lui ai demandé de basculer le nouveau blog de sponsor-me.us à usponsorme.com. Je lui en fais voir, le pauvre.
Etape 2 : le registered agent et la business address
C’est quoi ce truc ? Le registered agent est une personne ou une société que je dois désigner pour recevoir et envoyer tous les documents légaux concernant la société. Mon ami m’avait dit de mettre la même adresse registered agent que ma business address. Mais j’ai vu partout sur le net que c’était très déconseillé de faire ça en étant self owner (seul dans la société). Parce que si je pars à l’étranger pour plusieurs semaines, et que je reçois un papier du gouvernement super important à renvoyer dans les 7 jours, eh bien je suis bien embêtée ! Et le problème, c’est que mes voyages à l’étranger sont assez fréquents.
Le job du registered agent est de recevoir ce courrier, et de me prévenir tout de suite par email. Puis de renvoyer le courrier dans les temps. Je n’ai donc pas à m’inquiéter, je ne serai pas pénalisée si je passe quelques jours en Europe (ou ailleurs). Bon, et franchement, pour 90$ l’année, ce n’est pas la mer à boire !
Donc au final, j’ai pris mon registered agent avec INCFILE. Je l’ai pris dans un package avec l’Articles of Organization que je vous explique plus en détails juste après.
Mais avant, il faut penser à définir votre business address, parce que c’est aussi super important ! Il ne faut surtout pas enregistrer la société à votre adresse personnelle, même si vous habitez dans le même Etat. Pourquoi ? Parce que votre adresse va apparaitre ensuite publiquement partout sur Internet !
Donc avant de continuer, j’ai pris une PO box (une boite aux lettres). J’ai tapé « virtual office address » dans google maps, et ça m’a remonté toutes les sociétés qui fournissent des PO box dans les environs. J’en ai trouvé une qui m’a paru bien pour 25$ /mois.
Ca m’a fait un peu bizarre d’enregistrer le nom de la société à une adresse avant qu’elle soit officiellement créée. Dans tous les cas, je peux arrêter à tout moment mon abonnement à la PO box, et je n’ai pas eu besoin de prouver l’existence de la société pour avoir une business address à son nom.
Etape 3 : Articles of Organization
Ca y est ! J’ai tout ce qu’il faut pour remplir ce fameux Articles of Organization. Un formulaire à envoyer complété au California Secretary of State pour faire la demande de création de la société.
Finalement, je n’ai pas rempli ce formulaire, je suis passée par INCFILE pour le faire. J’ai pris leur package Article of Organisation + Registered agent. Au final, je n’ai pas payé plus que si j’avais pris un registered agent d’un côté, et rempli le formulaire de l’autre.
Et je trouve ça pas mal, car maintenant j’ai mon dashboard chez eux avec tous mes documents sur la création, mes documents légaux, et les rappels des étapes à faire dans l’année pour maintenir la société. Ils ont été très réactifs aussi, donc rien à redire. C’est un petit confort.
Donc après avoir commandé leur pack et renseigner les informations, les documents sont partis au California Secretary of State dès le lendemain. Et ensuite…
Il a fallu attendre 3 semaines la réponse du California Secretary of State ! Bien sûr, vous pouvez avoir une réponse plus rapide, mais c’est plus cher. Pour ma part, je n’étais pas dans le rush.
Etape 4 : Operating agreement
On y est presque les amis !
J’ai donc reçu la réponse du California Secretary of State 3 semaines après par le biais de INCFILE toujours, pour me dire que ma société a été approuvée et créé officiellement !!! Youhou !!! Il reste maintenant 2 petites choses à faire.
Une fois la confirmation reçue, j’ai téléchargé les templates d’operating agreement gratuit de mon super site, j’en ai pris un, et je l’ai personnalisé.
L’Operating agreement c’est quoi ? C’est un document légal pour dire qui et qui sont membres dans la société, et comment sont répartis les parts. Ce document prend tout son sens quand il y a plusieurs membres dans la société.
Pour mon cas au jour d’aujourd’hui (qui ne sera peut-être plus le cas demain), je suis seule membre, et je dois quand même remplir ce document, c’est l’Etat de Californie qui l’impose (ce n’est pas pareil dans les autres Etats).
Et je dois le garder pour moi. Je n’ai pas besoin de l’envoyer à quelques institutions qu’il soit. C’est juste pour moi, au cas où un jour, j’ai un contrôle, ou si on me le demande. Il vaut mieux qu’il soit prêt dans un coin.
Attention premier piège visa ! Si vous êtes plusieurs membres de la société, il faut que vous ayez vous-même minimum 50% des parts de la société pour être éligible au visa E-2 investisseur ET prouver que vos associés membres ne demanderont pas, eux, le visa E-2 investisseur !
Etape 5 : le Employer Identification Number (IEN)
Dernière étape, enfin !! Demander le IEN sur le site officiel de l’IRS.
La demande se fait en ligne. Il suffit de suivre le formulaire, et à la fin du processus, vous aurez votre numéro IEN ! Ca prend pas plus de 10 minutes.
Faites attention de bien l’imprimer et le sauvegarder, car votre email n’est pas demandé au cours du processus, donc vous n’aurez pas de trace dans votre messagerie ou autre… Une fois que la fenêtre est fermée, c’est perdu.
Vous avez besoin de ce numéro pour ouvrir votre compte bancaire professionnel, et pour embaucher des personnes aussi.
Et voilà ! Nous en avons fini avec la création de la société. Mais n’oubliez pas ! Soyez TRES vigilant pour la suite des choses si vous souhaitez demander un visa, car il y a pleins de pièges semés sur votre chemin. Il suffit de les détecter ! Et pour ça, eh bien je vous en parle dans le prochain épisode les coulisses du biz et visa E2 : les finances !
Et vous, apprêtez-vous à créer une société de type LLC aux USA ? Ou bien en avez-vous déjà fait l’expérience ? Comment c’était ? Racontez-vous !