Pendant que tout Bordeaux va se coucher/faire la fête, nous avons rendez-vous devant les portes de l'imprimerie du journal Sud Ouest. Après des années en centre ville, ce dernier a élu domicile rive droite en 2001, loin de habitations et des voisins râleurs. Il faut dire que l'impression du journal envoie quelques décibels chaque nuit.
En plus du stockage du papier, l'impression et l'expédition des journaux, l'endroit héberge aussi la direction informatique. La rédaction et la direction ont pris leur quartier plus loin, à quelque 1,6 kilomètres de là.
La visite commence par une petite vidéo explicative avec vue sur les rotatives (et double vitrage). Je (re)découvre toutes les étapes de la réalisation d'un journal (#teamjournaliste), de la conf' de rédac de 9h à la livraison aux points de vente aux premières heures du matin.
J'apprends que l'édition de Charente est la première à quitter les lieux à cause de la distance, au détriment parfois d'une info de dernière minute. En plus de Sud-Ouest, l'entreprise imprime également les autres titres du groupe : l'Eclair, la Dépêche du Bassin, C News, Terres de vin, etc. Image un peu le boulot...
Premier arrêt de la soirée : l'impressionnant stock de papier. Rempli de dizaines de bobines d'1m68 chacune, empilées les unes sur les autres, il représente seulement 2 semaines de stock, en cas de grève des routiers par exemple (<< Pas de papier, pas d'impression. Pas d'impression, pas de journal. Pas de journal, pas de journal). Chaque soir, l'équipe utilisera 880 kms de papier recyclé et 700 kgs d'encre. Pour les déplacer, point de gros bras mais des robots roulants (d'1 million d'euros pièce) se baladant en toute autonomie dans les allées de l'imprimerie.
J'écoute avec attentions les explications de la guide. Les pages montées par le siège bordelais et les agences régionales ont toutes été transmises en fichiers points aux serveurs informatiques du centre d'impression avant 22h45 (dernier cara). Ces fichiers permettent la fabrication de plaques d'impression constituées d'une feuille d'aluminium et recouvertes d'un gel alimentaire, qui seront installées sur les rotatives. Un système laser définit sur la plaque les parties à imprimer.
L'édition du lendemain défilent au dessus de nos têtes dans un joyeux vacarme. Les fameuses plaques ont été fixées sur les cylindres de 3 rotatives (régulées par ordinateur) capables de tirer chacune 86 000 exemplaire par heure. Les bandes de papier s'impriment, se rejoignent, se superposent, se plient et sont ( chéri, ça va) tranchées aux dimensions du journal. Durant les premières minutes, des dizaines d'exemplaires ont fini à la poubelle, le temps que l'impression soit rodée et validée par la team qualité.
A la sortie des rotatives, des chaînes à pinces transportent les nouveaux Sud-Ouest au service expédition. 33 camions partent chaque nuit pour acheminer les journaux vers les " points d'éclatement " répartis sur les 7 départements de la zone de diffusion. Ils effectuent au total 6900 kms. Les dépositaires prendront le relais entre ces premiers points de livraison et les 3900 points de vente, derniers maillons de la chaîne. Ils accomplissent 165 tournées, soit 19 000 kms. Ca en fait de la route.
Dans les couloirs, de vieilles machines et d'anciens numéros témoignent de l'évolution du journal depuis sa création en 1944. D'une page recto-verso en fin de guerre (restriction oblige), le journal est passé à un format géant pour finalement devenir celui que l'on connait aujourd'hui. 2ème journal de PQR (presse quotidienne régionale) après Ouest France, il est une star du coin et le meilleur partenaire du café crème du matin. Ravie d'avoir pu faire connaissance avec une pointure de la région.
Merci à la team Découvre mes autres @igergironde pour cette visite ma foi fort sympathique. pérégrinations insolites bordelaises.
Bonne nouvelle, la visite est gratuite & ouverte à tous. Pour réserver, il suffit d'appeler au 05 35 31 22 15.