Parler de celui qui rassemble la plus grande biodiversité en Asie me semble être un bon moyen de démarrer mon chapitre #EcoGreen sur le blog.
Ouvert depuis peu au tourisme - en 2009, après 30 ans de guerre civile - le Sri Lanka attire de plus en plus de touristes chaque année. Nous l'avons visité en 2012, et je sais que déjà, les choses aujourd'hui sont bien différentes de ce que nous avons pu vivre cette année-là.
Difficile pour ce petit pays de résister à l'appel des sirènes sous lesquelles se cache le Tourisme de Masse. Après 30 années de guerre et de privation, une lichette d'Occident, forcément, c'est tentant. Les multinationales se sont déjà ruées sur cette proie prometteuse. Le Lonely Planet ne l'a-t-il pas élue Destination de l'Année en 2013 ?
L'Ecotourisme au Sri Lanka: une nécessité
On peut regarder les bras ballants le désastre s'élargir sous nos yeux. Ou on peut aussi se dire - et réaliser - que nous pouvons être acteurs de ces changements, tâchons donc de faire les bons choix! Car après tout, pourquoi tirer toujours à boulets rouges sur les vilaines multinationales? Qui est-ce qui les fait vivre? Qui donc va dormir dans les resorts luxueux que l'on bâtit sur les plages?
Posons-nous les bonnes questions et adoptons des habitudes toutes simples et responsables.C'est de cette manière que, tous ensemble, nous aiderons à préserver cette magnifique réserve naturelle qu'est le Sri Lanka.
Dans ce pays magique où l'on passe des plantations de thé, aux plaines arides et plages immaculées, il existe de nombreuses façons de voyager (plus) responsable. Voici quelques pistes.
# Dormir chez l'habitant
Les Cingalais sont l'un des peuples les plus accueillants que nous avons pu rencontrer lors de nos voyages. Les guesthouses que nous avons fréquentées étaient d'une qualité rare et incroyable, considérant le peu de moyens qu'avaient souvent leurs propriétaires. Que ce soit l'accueil, l'équipement des chambres, la nourriture servie, les services annexes, nous avons toujours été ravis, partout où nous sommes passés. J'ai déjà listé dans cet article les logements que nous avons fréquentés durant notre voyage. Parmi eux, s'il y en a un que je peux particulièrement vous recommander, c'est Richard Cabanas, à Tissamaharama. Il suffit de lire les avis sur TripAdvisor pour comprendre de quoi je veux parler: pour nous, cet endroit, c'était tout simplement le paradis sur Terre.
Ajith, le propriétaire, nous a accueillis chez lui avec une simplicité et un dévouement qui nous ont réellement touchés. Sa femme nous a nourris de plats et de petits déjeuner merveilleux durant notre séjour, et nous avons pu discuter de longues heures avec eux, et en apprendre ainsi énormément sur le pays, sur leur vie, et leurs espoirs pour l'avenir. Ce genre de moments rares qu'un hôtel de multinationale ne pourra absolument pas offrir!
# Réfléchir aux activités "à faire" sur place
Au Sri Lanka, on peut visiter les parcs naturels en 4×4, toucher les tortues, et même se pavaner à dos d'éléphants. Difficile de résister à la tentation et à la curiosité enfantine que réveillent en nous toutes ces activités! Mais... réfléchissons à l'impact sur la faune et la flore. Est-ce une bonne idée de s'engouffrer dans un 4×4, à la suite d'une centaine d'autres 4×4, roulant au ralenti pour "surprendre" le léopard royal au parc de Yala?
Nous avions longtemps hésité, et c'est en discutant avec notre hôte à Tissa, Ajith, que nous avons décidé de nous y rendre. L'idée de nous mêler aux jeep polluantes ne nous plaisait guère. Mais Ajith nous a expliqué comment se déroulait le safari que nous ferions avec lui. Son chauffeur, il l'assurait, n'était pas de ces fous, prêts à s'aventurer à toute allure hors des sentiers pour poursuivre des animaux sauvages (si, si, il y en a!). Nous partirions plus tard, au risque de rater le réveil des animaux, mais aussi peut-être pour ne pas faire partie de ceux qui les dérangent sur les lieux où ils se rendent pour manger ou boire. Plus tard, et tout au long de la journée, nous avons vu plusieurs fois hôte et chauffeur descendre et ramasser des bouteilles en plastique laissées ça et là par des touristes ou des chauffeurs peu scrupuleux.
Maigres consolations? C'est vrai, le mieux est de ne pas s'y rendre du tout. Mais c'est alors qu'entre en compte l'histoire de la rémunération, qui permet de faire vivre beaucoup de gens de la région. Et puis, difficile de voyager si loin pour ne finalement pas pouvoir observer cette biodiversité dont on nous avait tant parlé, hein?
Il existe des moyens de faire ce genre d'activités tout en conservant une attitude responsable. Discutez-en avec les locaux, ne cherchez pas absolument à tirer les prix, à choisir la prestation la moins chère, mais plutôt celle qui vous semblera la plus cohérente avec ce que vous souhaitez tant admirer: la nature.
#Transports en commun ou chauffeur privé?
Nous avons testé les deux, et honnêtement, chaque point de vue est selon moi défendable. Les transports en communs -les bus, ou les trains- permettent bien sûr de diminuer l'empreinte carbone.
En revanche, voyager avec un chauffeur privé, c'est faire aussi le choix d'approcher au plus près la population, d'en apprendre énormément sur la culture du pays, de découvrir sa faune et sa flore grâce aux connaissances de ce chauffeur devenu guide local.
Encore faut-il bien choisir son chauffeur, nous avons eu des deux sortes: celui qui n'en n'a rien à foutre de nous, qui nous amène d'un point A à un point B en s'arrêtant aux endroits où il pourra obtenir une commission supplémentaire: restaurants, boutiques, activités touristiques. Pour celui-ci, le bénéfice est proche de zéro, et il vaut mieux prendre le bus, c'est clair!
Pour le deuxième type, il s'agit d'un chauffeur qui outrepasse volontairement ses fonctions et se transforme en un guide passionné, avec pour motivation principale de nous faire découvrir et, surtout, aimer son pays. Celui-ci nous a menés en pleins d'endroits que nous n'aurions pas trouvés dans les guides de voyage, il nous a fait découvrir comment poussaient les avocats et les orchidées, (oui, nan, je le savais pas!) et tout un tas d'autres choses que nous n'oublierons pas et qui ont contribué à rendre notre voyage magnifique.
Pas de choix tranché, donc entre les transports en commun et le chauffeur privé. Tous deux ont des avantages. Encore une fois, il faut discuter, ne pas prendre un chauffeur juste histoire de prendre un chauffeur, mais parce qu'il s'agit d'une personne passionnée qui aime son pays (et non pas seulement l'argent!).
Il existe des solutions pour compenser votre empreinte carbone. Attention, ça n'effacera pas vos traces pour autant! Le principe est simple: on évalue tout d'abord la quantité de gaz à effet de serre produite et on aide ensuite à financer des projets qui visent à diminuer de la même quantité de gaz à effet de serre. Plus d'infos sur le site de Cybelle
#Mangez local !
Cela va sans dire nous concernant, et pourtant, il y a toujours des voyageurs qui chercheront à consommer autre chose que la cuisine locale. Bon, aucun jugement, une envie subite de tortillas ou de pizza, ça peut arriver à tout le monde, pensez seulement que les aliments nécessaires à leur fabrication auront sans doute eu à traverser la moitié de la planète avant d'atterrir dans votre assiette. En plus, la gastronomie cingalaise est à tomber par terre!
Quelques spécialités à découvrir au Sri Lanka:- Le Rice&Curry, une spécialité qui regroupe différents plats, tels que le dahl (lentilles), les patates douces, haricots en sauce, des papadams. Le tout accompagné d'un morceau de viande ou de poisson.
- Le Buryani, du riz épicé servi avec du poulet, du mouton et de l'oeuf;
- Le Curd, du lait de bufflonne caillé, un peu comme notre faisselle, délicieux!
Le Sri Lanka, c'est certain, n'échappera pas au Tourisme de Masse, l'endroit est bien trop tentant, bien trop attrayant, avec un écosystème si riche que la Terre entière voudra s'y rendre.
A nous, touristes et voyageurs, d'adopter les bonnes attitudes pour aider à préserver cette biodiversité. La nature vous dit "Merci" !