Ca faisait un petit bout de temps que je n’avais pas publié d’interview, en voila une nouvelle pour remédier à ca !
Aujourd’hui c’est Amandine qui est à l’honneur pour vous parler de quelque chose qui en intéresse plus d’un: comment avoir un job étudiant quand on a un visa F1 et ce que c’est vraiment (et aussi ce que ca rapporte!). Pour obtenir votre visa vous avez du prouver que vous avez assez d’argent pour vivre sans revenus, mais bien souvent pour x ou y raison vous avez besoin d’argent en plus et c’est alors que le job sur le campus devient une solution non négligeable. Seulement ce n’est pas si simple, notamment pour les étudiants d’Extension puisque la majorité des postes sont réservés aux « vrais » étudiants de UCLA. Heureusement j’ai des copines sympas qui ont réussi à se faire embaucher comme ca elles peuvent tout vous dire (appelez-moi Gaelle de la Villardière!) :)
★ Qu’es-tu venue faire à LA et plus précisément UCLA ?
Hello !! Alors déjà, je suis venue à LA grâce à ton blog ! Je cherchais un moyen de poursuivre mes études aux Etats-Unis car c’était mon rêve et c’est comme ça que j’ai trouvé la possibilité de faire cette formation à UCLA donc merci à toi !
J’ai donc choisi de poursuivre mes études en Immobilier et ai obtenu mon Certificate in Real Estate with concentration in Investments, très pompeux comme nom mais c’était vraiment intéressant malgré la difficulté de certains cours.
★ Que retiens-tu de cette année aussi bien professionnellement que personnellement ?
Professionnellement j’ai appris énormément de choses au niveau du business, le plus intéressant étant de comparer les méthodes françaises et américaines, mais aussi de voir à quel point les USA sont en avance sur la France sur beaucoup de choses. Je me suis fait beaucoup de contacts et donc obtenu de précieux conseils de professionnels/professeurs ayant eu un beau parcours.
Ce qui est génial, c’est de côtoyer des personnes qui ont réussi et n’hésitent pas à transmettre en t’aidant à prendre de bonnes décisions.
Personnellement, un très gros changement. Plus de maturité. Débarquer dans une ville où l’on ne connaît personne et devoir se débrouiller seul et apprendre à gérer tout un tas de problèmes, ça fait forcément grandir plus vite.
Un autre gros changement, c’est l’ouverture d’esprit. Rencontrer des gens qui viennent des quatre coins du monde et découvrir plein de cultures différentes, goûter de la nourriture que j’aurais jamais oser tester avant, ou simplement d’avoir été contaminée par cette bonne vibe omniprésente à Los Angeles, ça m’a vraiment changée pour le mieux et rien que pour ça, cette année a été très utile.
★ Qu’est ce qui t’as poussé à chercher un job sur le campus ?
Malgré un budget bien planifié (d’une étudiante en Business…) on se rend compte de la réalité du coût de la vie à Los Angeles (valable pour les autres grandes villes) qu’une fois que l’on est sur place et qu’on l’on en profite pleinement. Je vivais en famille d’accueil, donc je faisais déjà quelques économies sur le logement mais au bout d’un moment, il y a un besoin de mettre du beurre dans les épinards qui s’installe. Profiter pleinement de l’expérience, voyager ou juste payer les livres ou cours qui peuvent être hors de prix, c’est ce qui m’a poussé à chercher un job.
Il y avait aussi une volonté de rencontrer d’autres personnes, car la majorité des étudiants de mon Certificate étaient beaucoup plus âgés.
★ Quelles sont les règles à suivre pour travailler sur le campus ?
Travailler sur le campus ce n’est pas forcément facile au niveau de la paperasse. Même si on est employé par sa fac, il faut bien respecter toutes les règles et suivre tout le processus. Pour ce qui est de l’administratif, il y a un tas de choses à remplir et à fournir au début, mais tout est bien expliqué dès que l’on est recruté. Il faut faire certaines choses comme aller chercher un extrait de casier judiciaire à la police de UCLA, faire sa demande de numéro de Sécurité Sociale, etc.
Mais la principale règle par rapport au visa étudiant étant de ne pas dépasser 20 heures par semaine (ou 40h s’il s’agit du quarter off). L’employeur se charge de ne pas vous donner d’excédent, en gros pas d’heures sup’ possibles sauf cas exceptionnel (ça m’est arrivé de faire une heure en plus pour remplacer un collègue mais ça reste très occasionnel). On avait une plateforme en ligne pour s’échanger nos heures c’était très pratique, mais en tant qu’étudiant vous ne pouvez pas prendre les heures de quelqu’un si cela excède le temps légal.
Je ne conseille pas aux étudiants-futurs étudiants de travailler hors campus, car c’est risqué, et c’est bien cool de pouvoir déposer son salaire en toute légalité à la banque, bonne conscience et fierté qui partent dans un petit cocktail après les cours.
En tant qu’employé de UCLA il y a également quelques petits avantages sympas: réductions, possibilité d’avoir une adresse email ucla.edu et des services en ligne bien faits. Plus le fameux tax return. D’ailleurs il faut que je me bouge pour récupérer mes sous !!
★ Comment as-tu trouve ton job ? Avais-tu postulé pour d’autres jobs avant celui-ci ?
Je l’ai trouvé de bouche à oreille. Je discutais avec un ami autour d’un petit verre à Barney’s en lui disant que je cherchais sur un job légal sur le campus, mais que j’avais du mal à obtenir des réponses (je cherchais dans les Stores, Restaurants du campus… sans succès). Lorsque cette personne m’a dit que le Hammer Museum recrutait des étudiants étrangers (chose très rare et que je pensais impossible après un certain temps de recherche) j’ai envoyé mon CV et ma lettre de motivation. Je n’ai pas eu de réponse, j’ai renvoyé ma candidature 3 fois puis finalement obtenu un entretien (de groupe) et suite à cela le job de Visitor Experience Representative. Leur recrutement dépend de leurs besoins selon les expositions et évènements donc j’ai bien fait de réitérer ma candidature plusieurs fois.
★ Est-ce vrai que les chances d’avoir un job sur le campus sont très limitées quand on est à UCLA Extension (à contrario des étudiants de UCLA) ?
Sans aucun doute. J’ai postulé vraiment partout, dès qu’une offre était publiée, peu de réponses (négatives) ou alors le néant. Alors que certains de mes amis en échange à UCLA ont réussi à obtenir des boulots dans les restaurants/stores. On a le même niveau d’anglais, mais Extension ça leur fait peur. Sauf au Hammer Museum où le processus de recrutement est beaucoup plus ouvert d’esprit car cela apporte une diversité culturelle au musée. Il y avait quelques américains bien sûr (dont certains qui étudiaient au Santa Monica College), mais nous étions majoritairement étrangers. J’avais également quelques collègues frenchies très sympas.
★ Combien d’heures par semaine faisais-tu et quel est le salaire moyen pour ce type de job ?
J’étais en moyenne autour de 18h par semaine. Pour ce qui est du salaire, c’est de l’ordre de 11$/ heure et ça peut évoluer avec le temps (j’ai gagné 50cts au bout de 6 mois, y’a pas d’augmentation miracle sans doute par rapport aux lois). C’est un salaire assez raisonnable, et c’est légèrement plus que certains autres jobs sur le campus qui sont à 9.50$/heure.
Il y a une chose très importante à savoir: selon ce qu’il se passe dans le musée, je pouvais avoir des semaines de travail complètes, mais également des semaines où l’on avait pas besoin de moi donc travailler 4h dans la semaine… Par exemple quand il y a eu des fermetures pour rénovations ou changement de collections/exhibitions, ils essayaient de nous trouver quelques heures à faire sur certains postes et de faire un roulement équitable.
Donc il ne faut pas penser se faire énormément d’argent, sachant qu’il y a déjà à la base peu d’heures et qu’il peut y en avoir encore moins selon la période de l’année. Je me débrouillais en étant très réactive sur la plateforme d’échanges d’heures où j’arrivais à récupérer quelques heures de mes collègues lorsque j’avais peu de shift. Après on a également un groupe Facebook pour se dépanner nos heures ou juste échanger des infos. C’est vraiment bien fait.
Donc une chose très importante à retenir, que ce soit pour ce boulot ou un autre sur le campus, il s’agit d’un moyen de se faire un complément de budget, cela ne vous aidera jamais à vivre/étudier à Los Angeles. C’est une aide pour pouvoir se permettre de faire plus de choses comme des sorties entre potes, cadeaux ou petit road-trip, mais c’est impossible de payer son loyer avec un 20h par semaine.
★ En quoi consistait ton travail au Hammer ?
Visitor Experience Representative, communément appelé VER, ça consiste principalement à être en poste dans les galeries du Musée ou à l’accueil après quelques mois de travail. On commence par être tout simplement en poste dans les galeries, on garde un oeil sur l’art en appliquant toutes les « museum policies » : faire respecter les distances entre l’art et les visiteurs (quand les gens pensent qu’ils peuvent mettre leurs sales doigts sur un Rembrandt par exemple), faire attention aux bouteilles d’eau, aux sacs énormes, etc…
Il faut être vigilant pour éviter les incidents et les reporter, pouvoir renseigner les visiteurs du musée (les supérieurs sont là si besoin, pour les questions trop spécifiques). On est équipés d’un talkie-walkie (d’ailleurs ça se dit walkie-talkie en anglais) et il y a une communication permanente entre VERs et les boss, ainsi que le service de sécurité. Il y a une petite liste de codes à apprendre au début et à connaître par coeur.
Une fois que l’on est habitué aux galleries on peut devenir « Relief Officer ». Mon poste préféré, car il s’agit tout simplement de s’occuper des pauses des autres VERs. On fait le tour de tous les postes pour donner le break d’un quart d’heure, le lunch break ou une pause-pipi à ses collègues,
donc on se dégourdit bien les jambes et il y a toujours un truc à faire.
Il y a également la possibilité d’être formés pour les évènements/programmes spéciaux, qui peuvent avoir lieu le soir, les projections de films dans le théâtre du musée, les spectacles ou galas. Il y a vraiment une infinité d’évènements et toujours un besoin de personnel pour pouvoir travailler dessus, assister à la mise en place et au bon fonctionnement de ces programmes. Après quelques mois, on est formés pour travailler à l’accueil et donc renseigner les visiteurs et membres aux entrées du musée.
★ Aurais-tu aimé travailler ailleurs sur le campus ?
Non. A la base, j’aurais voulu travailler n’importe où sur le campus car j’avais besoin d’argent. J’avais même postulé pour nettoyer les tables et vider les poubelles d’un restaurant au nord du campus. Au final durant ces mois au Hammer Museum je me suis rendue compte que j’avais trouvé le job étudiant idéal.
Une ambiance de travail vraiment excellente, qui te donne envie de te lever le matin. Une réelle bonne ambiance avec tout le monde, les boss sont super sympas, on faisait même des jeux avant de commencer nos shifts. Ils organisent des pique-niques et il y a l’employé du mois élu et gagne une carte-cadeau. Un autre VER va vous faire un gâteau si vous le dépannez avec un shift qu’il ne pouvait pas assurer.
Le travail n’est pas épuisant en soit, même s’il demande beaucoup de concentration, c’est très agréable. Il y a un roulement, on ne reste jamais trop longtemps dans la même pièce, donc on ne s’ennuie pas à contempler la même oeuvre toute la journée.
Le truc le plus cool, c’est que même si à la base vous n’êtes pas du tout orienté art (je l’étais pas tellement), vous y prenez goût et apprenez beaucoup de choses. On y gagne en culture et on rencontre beaucoup de gens, des artistes. Travailler là-bas m’a permis de rencontrer plein d’autres étudiants de mon âge, d’autres Certificates et donc de me faire plein de potes que je n’aurais jamais pû rencontrer sans ce job.
Il y a des discussions avec certains visiteurs qui peuvent être sympas, et on peut croiser des stars (qui c’est qui a eu Leonardo DiCaprio dans sa galerie?? C’est Amandine!!!). Bon même si l’on croise quelques célébrités, l’important dans ce job c’est de rester professionnel et courtois, peu importe le visiteur. J’ai vu certains de mes acteurs/artistes préférés, interdit de prendre un selfie (de toute façon la sécurité scrute derrière les caméras et il faut garder son job car ça serait dommage de perdre un job dur à obtenir!) mais ça laisse de très bons souvenirs, que je n’aurais sûrement pas eu en vidant les poubelles du restaurant du campus.
★ Que conseillerais-tu à quelqu’un qui veut trouver un job sur le campus ?
D’être persévérant. Pour les étudiants de UCLA Extension essayez de postuler au Hammer Museum même si leurs besoins dépendent vraiment selon les périodes de l’année. D’autres amis étudiants F-1 ont réussi à bosser au Fowler Museum juste à côté de Royce Hall.
Toujours essayer de postuler même sur les jobs on-campus, car même s’il recrutent en priorité les étudiants de UCLA, vous ne perdez rien d’essayer. Juste ne pas fonder tous vos espoirs sur ces annonces. Le plus important, c’est de bien avoir en tête qu’un job sur le campus ne permet pas de vivre, ça aide juste un peu à arrondir son budget et d’être un peu plus confortable dans ses dépenses. J’insiste car c’est important. Et surtout bonne chance !!
★ Que peut-on te souhaiter pour la suite maintenant que tu es de retour en France ?
De trouver un vrai boulot bien payé pour que je puisse retourner à Los Angeles rapidement ;)
Si besoin d’autres informations je suis disponible pour aiguiller (conseil pour l’entretien d’embauche, la paperasse post-recrutement, etc).
Bonne chance à tous ceux qui recherchent un job sur le campus et bonne réussite à tous dans vos études et projets !!
Et encore merci à toi Gaëlle pour ce super blog sans lequel je n’aurais pas sûrement pas vécu cette expérience extraordinaire (commentaire de Gaelle: je ne l’ai pas payée pour dire ca!)