Manger dans un Heuriger, une expérience typiquement viennoise ! Ces établissements, sortes de guinguettes autrichiennes, fleurissent dans les arrondissements en périphérie de Vienne, principalement au beau milieu des vignes. On s'y retrouve à la belle saison entre amis ou en famille, pour un bon déjeuner dominical ou boire un verre en soirée, tout en profitant de la vue souvent imprenable. Après une balade, c'est également un point de chute idéal pour reprendre des forces. Bref, c'est un de ces lieux hautement conviviaux comme les Autrichiens en ont le secret. Aujourd'hui je vous raconte la première fois que j'ai poussé la porte d'un Heuriger.À l'origine, les Heuriger servaient le vin produit l'année même dans le domaine : le mot est dérivé de heuer, qui veut dire "cette année". De nos jours, si ces lieux continuent de servir la production vinicole locale, ils servent également de restaurant. Enfin... restaurant, le mot est vite dit ! Mais avant tout, un peu de contexte : vous ne le savez peut-être pas, mais la nourriture est moi, c'est une longue histoire d'amour/haine. Je suis très difficile et je suis assez peu aventureuse de ce côté-ci : vous me verrez rarement tester de nouveaux plats, par curiosité. Je suis plutôt du genre à sauter un repas si on me "force" à manger dans un endroit où rien ne me convient. Vous imaginez donc que pousser la porte d'un Heuriger était un véritable saut dans l'inconnu. Heureusement ce jour-là j'étais accompagnée d'un ami venu me rendre visite : tout de suite, à deux, l'épreuve était plus supportable ! Nous étions allés nous balader du côté du Kahlenberg, l'une de mes promenades favorites à Vienne, et en redescendant parmi les vignes, je me suis rappelé qu'il existait là un Heuriger dont j'avais plusieurs fois entendu parler, le Heuriger Hirt, surplombant le Danube. Coup de chance, même si on était au mois de novembre, il était encore ouvert. Ça a donc été le baptême du feu pour nous deux.
Car ici pas de menu, et encore moins traduit en anglais. Mieux vaut aussi avoir quelques billets dans son portefeuille car vous ne trouverez pas de distributeur à proximité ! Quelques noms jetés sur une ardoise à l'entrée d'un petit chalet en bois nous avertissent de ce qui est servi le jour même : premier constat, il y a plus de noms de boissons que de plats. J'essaye de faire bonne figure mais au fond de moi la panique monte : est-ce que je vais trouver quelque chose à manger ? Car mine de rien, deux heures passées à grimper et redescendre le Kahlenberg, ça creuse ! L'intérieur est très sombre, plutôt rustique, à l'image de la nourriture servie. Pas de chichi ! On étouffe un peu, avec la cuisine toute proche, ouverte sur l'unique pièce principale. Le service se fait directement au comptoir, inutile donc de vous installer dehors et d'attendre qu'on vienne prendre votre commande. Étant encore novice à l'époque pour reconnaître les noms des spécialités autrichiennes (cela ne faisait alors qu'un peu plus de deux mois que j'étais arrivée), nous avons développé une technique infaillible : laisser passer devant nous des Autrichiens et mémoriser ce qu'ils commandaient, en essayant de deviner la composition des assiettes au fur et à mesure qu'elles étaient servies.
Nous avons donc le choix entre de la viande, de la viande et des Knödel, sortes de quenelles rondes soit farcies à la viande (oui, les Autrichiens aiment la viande !) ou bien aux épinards et recouverts d'une sauce au fromage, le tout accompagné de chou (peut-être y avait-il un autre accompagnement, je ne me souviens plus). Ce que je trouve bien en Autriche, c'est qu'il y a souvent une alternative végétarienne, même aux endroits où on ne s'y attend pas vraiment. Il y avait également un ou deux desserts mais rien qui ne titillait notre palais. Vient enfin le moment tant redouté de la commande car bien évidemment, personne ne parle anglais. À force de gestes, de répétitions et de contradictions, nous commandons enfin nos plats : ce sera donc les Knödel !
Nous ressortons ensuite de cette espace un peu confiné pour aller profiter de la vue. En bas les vignes dévalent jusqu'au Danube. Au-dessus de nous, l'église du Lepoldsberg nous surveille. Ce jour-là nous avions eu beaucoup de chance, c'était une très belle journée de novembre, chaude et ensoleillée, un vrai plaisir que de pouvoir déjeuner ainsi à l'extérieur, dans une des plus belles terrasses qui soit. Mais alors ces plats, verdict ? Déjà, j'ai été très surprise des prix, je m'attendais à ce que l'addition soit plutôt bon marché mais pas tant que ça en fait (je ne pourrais pas vous redire le montant exact, cela fait trop longtemps, mais peut-être une douzaine d'euros pour mon plat, car j'ai eu la mauvaise surprise de constater que le chou était en supplément avec mes Knödel aux épinards). C'était plutôt bon, même si clairement pas exceptionnel et un peu cher payé pour du réchauffé au micro-ondes (j'espère au moins que c'était fait maison !). Par contre la sauce au fromage, sorte de béchamel un peu écœurante, ne m'a pas du tout plu, mais c'est une question de goût personnel.
Difficile de juger tous les Heuriger sur ce seul établissement, d'autant qu'en plus nous n'avons pas goûté l'intérêt principal : le vin ! J'ai été néanmoins surprise par certains points : les prix, je vous disais, et cette histoire de plats réchauffés au micro-ondes, que j'espère simplement par commodité. Dans tous les cas, ce fut une expérience vraiment particulière dont je me souviendrais longtemps et quelque chose que je recommande de faire les yeux fermés si vous venez à Vienne. Il me tarde maintenant que les beaux jours reviennent pour aller traîner mes guêtres dans d'autres Heuriger du même genre, dans d'autres quartiers, du côté d'Ottakring ou de Bisamberg, de l'autre côté du Danube.
Heuriger Hirt
Eisenere Handgasse 165
1190 Wien
Car ici pas de menu, et encore moins traduit en anglais. Mieux vaut aussi avoir quelques billets dans son portefeuille car vous ne trouverez pas de distributeur à proximité ! Quelques noms jetés sur une ardoise à l'entrée d'un petit chalet en bois nous avertissent de ce qui est servi le jour même : premier constat, il y a plus de noms de boissons que de plats. J'essaye de faire bonne figure mais au fond de moi la panique monte : est-ce que je vais trouver quelque chose à manger ? Car mine de rien, deux heures passées à grimper et redescendre le Kahlenberg, ça creuse ! L'intérieur est très sombre, plutôt rustique, à l'image de la nourriture servie. Pas de chichi ! On étouffe un peu, avec la cuisine toute proche, ouverte sur l'unique pièce principale. Le service se fait directement au comptoir, inutile donc de vous installer dehors et d'attendre qu'on vienne prendre votre commande. Étant encore novice à l'époque pour reconnaître les noms des spécialités autrichiennes (cela ne faisait alors qu'un peu plus de deux mois que j'étais arrivée), nous avons développé une technique infaillible : laisser passer devant nous des Autrichiens et mémoriser ce qu'ils commandaient, en essayant de deviner la composition des assiettes au fur et à mesure qu'elles étaient servies.
Nous avons donc le choix entre de la viande, de la viande et des Knödel, sortes de quenelles rondes soit farcies à la viande (oui, les Autrichiens aiment la viande !) ou bien aux épinards et recouverts d'une sauce au fromage, le tout accompagné de chou (peut-être y avait-il un autre accompagnement, je ne me souviens plus). Ce que je trouve bien en Autriche, c'est qu'il y a souvent une alternative végétarienne, même aux endroits où on ne s'y attend pas vraiment. Il y avait également un ou deux desserts mais rien qui ne titillait notre palais. Vient enfin le moment tant redouté de la commande car bien évidemment, personne ne parle anglais. À force de gestes, de répétitions et de contradictions, nous commandons enfin nos plats : ce sera donc les Knödel !
Nous ressortons ensuite de cette espace un peu confiné pour aller profiter de la vue. En bas les vignes dévalent jusqu'au Danube. Au-dessus de nous, l'église du Lepoldsberg nous surveille. Ce jour-là nous avions eu beaucoup de chance, c'était une très belle journée de novembre, chaude et ensoleillée, un vrai plaisir que de pouvoir déjeuner ainsi à l'extérieur, dans une des plus belles terrasses qui soit. Mais alors ces plats, verdict ? Déjà, j'ai été très surprise des prix, je m'attendais à ce que l'addition soit plutôt bon marché mais pas tant que ça en fait (je ne pourrais pas vous redire le montant exact, cela fait trop longtemps, mais peut-être une douzaine d'euros pour mon plat, car j'ai eu la mauvaise surprise de constater que le chou était en supplément avec mes Knödel aux épinards). C'était plutôt bon, même si clairement pas exceptionnel et un peu cher payé pour du réchauffé au micro-ondes (j'espère au moins que c'était fait maison !). Par contre la sauce au fromage, sorte de béchamel un peu écœurante, ne m'a pas du tout plu, mais c'est une question de goût personnel.
Difficile de juger tous les Heuriger sur ce seul établissement, d'autant qu'en plus nous n'avons pas goûté l'intérêt principal : le vin ! J'ai été néanmoins surprise par certains points : les prix, je vous disais, et cette histoire de plats réchauffés au micro-ondes, que j'espère simplement par commodité. Dans tous les cas, ce fut une expérience vraiment particulière dont je me souviendrais longtemps et quelque chose que je recommande de faire les yeux fermés si vous venez à Vienne. Il me tarde maintenant que les beaux jours reviennent pour aller traîner mes guêtres dans d'autres Heuriger du même genre, dans d'autres quartiers, du côté d'Ottakring ou de Bisamberg, de l'autre côté du Danube.
Heuriger Hirt
Eisenere Handgasse 165
1190 Wien