Les Autrichiens et l'heure
Même si l'Autriche est sur le même fuseau horaire de la France, des fois on peut se poser des questions. Est-ce que cela aurait à voir avec les journées plus courtes que chez nous ? En tout cas, les Autrichiens vivent le matin : les administrations ouvrent très tôt, souvent vers 7 h... et en conséquence, ferment également assez tôt, souvent 15 h (si vous avez de la chance) mais parfois... 13 h. Oui oui. Sans compter qu'elles sont nombreuses à être ouvertes uniquement le matin, aussi sur des tranches horaires réduites. Résultat, quand on a un travail à plein temps, il vaut mieux prévoir de poser un jour de vacances pour s'occuper des rendez-vous administratifs.Question horaires bizarres, on est également servi dans le privé : finalement, les cafés ouverts de 7 h à 22 h restent une exception. Je pense par exemple aux vétérinaires, dont les cabinets ouvrent à des heures étranges, mon restaurant japonais préféré qui est fermé le samedi soir ou les restaurants en général fermés le week-end. Et que dire de ce magasin de bricolage qui annonce sur son site des horaires complètement farfelus : vous en connaissez beaucoup des endroits qui ferment à 19 h 24 ?!
Cette manie de tout faire très tôt se retrouve également dans les repas : ne soyez pas étonné si à 17 h, pendant que vous dégustez votre part de gâteau avec votre chocolat viennois, la table d'à côté commande soupe, Goulash et autre Schnitzel. Ici, c'est parfaitement normal. Quand je vais à la salle de sport, je ne m'étonne plus de voir l'un des restaurants sur mon chemin déjà bien rempli à 18 h 15. Enfin... ça ne m'étonne presque plus.
Sachez également que l'Autriche s'arrête de vivre le samedi à 18 h. Non, ce n'est pas une blague : tous les magasins, du supermarché de proximité aux grandes enseignes type Ikea, ferment rideau à 18 h tapantes. Je vous promets que la première fois, ça fait bizarre. Je crois que c'est la chose avec laquelle j'ai le plus de mal et qui me paraît complètement incompréhensible, surtout un samedi, jour où beaucoup ne travaillent pas justement. Dans ce contexte, inutile de dire que le dimanche c'est morne plaine : si à Vienne on est encore assez bien lotis (quelques commerces de proximité, notamment dans les gares, ou certains restaurants sont ouverts), en province le temps semble s'arrêter.
À la maison
Autre désagrément, que j'ai pour le coup découvert dans mon appartement actuel : les toilettes. Attention, c'est la partie glamour de l'article ! Je ne vais pas m'appesantir trop de ce côté, vous allez très vite comprendre de quoi il s'agit, mais ici, beaucoup d'entre eux (principalement dans les habitations, moins dans les lieux publics) possèdent une espèce de rebord, comme une "tablette" surélevée, qui accueille donc tout ce qui est censé aller dans les toilettes, tandis que le trou d'évacuation se trouve beaucoup plus bas. Je vous laisse imaginer le genre d'inconvénient que cela peut engendrer lors de certains... besoins. Traumatisme garanti. Hum... Passons à la suite si vous le voulez bien ! (Cette vidéo très humoristique résume assez bien l'étendu du problème.)
Dernière chose dans les appartements qui m'a beaucoup étonnée : l'absence de salle de bains. Chez moi, par exemple, ma douche est... dans ma cuisine. C'est d'un pratique ! Mais loin d'être un cas isolé, c'est une particularité que j'ai retrouvée dans beaucoup d'annonces, souvent couplée à "toilettes sur le palier". Et pourtant, je suis loin d'avoir une chambre de bonne, niveau surface. Mon explication ? Cela vient peut-être de vieux appartements vraiment très spacieux qui ont été fractionnés en de plus petites surfaces, avec des arrivées d'eau en nombre insuffisant pour créer plusieurs pièces d'eau (dans le même ordre d'idée, mes toilettes ont été ajoutées après coup et l'électricité est branchée sur les communs. C'est d'un pratique bis !). Mais si vous avez la réponse, ne me laissez pas avec ce mystère irrésolu. Dans tous les cas, c'est une source d'étonnement inépuisable à chaque fois que je le raconte...
Dans les cafés
Autre particularité des cafés, qui pourrait bien envoyer valser les préjugés sur la froideur des Autrichiens : il n'est pas rare, qu'en cas de salle bondée, qu'on vienne vous demander si votre table est libre et qu'on s'y installe. En face de vous. Même si la table ne peut accueillir que deux personnes. Ici c'est tout à fait normal : hier encore, j'ai vu trois personnes qui ne se connaissaient pas finir par partager la même table. La première fois que l'on m'a demandé "Ist es noch frei ?" (est-ce que la place est libre ?), j'ai répondu un vague "euh.... ja?" avec un air vraiment dubitatif, pas certaine de comprendre ce qu'on me demandait. Maintenant je suis moins étonnée mais si d'aventure une autre table se libère, je n'hésite pas à bouger de place. Même si c'est moi qui suis arrivée la première.
L'argent
Pour moi Française qui pourrait payer jusqu'à ma baguette de pain avec ma carte bancaire, arriver dans un pays comme l'Autriche a été très déstabilisant. Les établissements refusant la carte sont très nombreux, aussi bien des commerces de proximité, des restaurants ou même des établissements culturels. Alors oui, on peut faire un effort pour payer son petit déjeuner ou son café en espèces mais quand l'addition s'élève à plusieurs dizaines d'euros, mieux vaut être prévenu pour ne pas se retrouver en fâcheuse posture. Par ailleurs, même quand la carte bancaire est acceptée, comme au supermarché, peu sont ceux à l'utiliser : à chaque fois que je fais mes courses, je suis souvent la seule à demander à payer par ce moyen. En Autriche, comme en Allemagne, les gens se promènent avec sur eux de grosses sommes d'argent. Depuis mon arrivée cet été, je n'ai jamais autant vu de billets de 100 € échanger de main (et des fois pour payer des montants ridicules n'excédant pas quelques euros) !Qui dit paiement en espèce, dit distributeur. On pourrait s'attendre à en croiser à tous les coins de rue : il faut bien que les Autrichiens retirent leurs billets quelque part, non ? Et bien pas du tout : à part dans les endroits touristique ou fréquentés, armez-vous de patience avant de tomber sur une banque... Combien de fois j'ai erré dans un quartier à la recherche d'un foutu distributeur ? Alors si vous en voyez une, profitez-en, qui sait où et quand sera la prochaine ? Une petite astuce à ce propos : si un Spar croise votre route, il y a fort à parier qu'un distributeur se trouve à l'intérieur. Cela m'a sauvé la vie plusieurs fois. (Et si en dehors des heures d'ouverture des banques une vilaine porte s'interpose entre vous et le distributeur, pas de panique, il y a souvent un petit lecteur de carte à côté qui permet l'ouverture du sas, quelle que soit votre carte d'ailleurs !)
En parlant de distributeur, une petite particularité qui m'amuse beaucoup : après avoir tapé son code et validé le montant souhaité, on vous demande bien souvent... de confirmer à nouveau votre choix. Pareil pour certaines machines, notamment pour acheter les billets de transport : une fois votre code PIN validé, il faut revalider la transaction. Est-ce une particularité due à ma carte française ? C'est à croire qu'ils veulent s'assurer que vous voulez vraiment acquérir votre ticket ou retirer de l'argent. Vous êtes sûr ? Vraiment sûr ?
Dans la rue
Et vous, quelles sont les habitudes, d'Autriche ou d'ailleurs, qui ne cessent de vous étonner ?