Emprunter le tram, ou le bus, est l'une des manières les plus agréables de découvrir une ville, ou du moins, de combiner le côté pratique du déplacement tout en profitant de la vue. Depuis que je suis à Vienne et que je reprends quotidiennement les transports en commun, rares sont les fois où j'ai emprunté le métro : je préfère être à l'air libre et avoir un aperçu des quartiers que je traverse, idéal pour repérer les lieux d'intérêt ou des restaurants qui titillent ma curiosité. Mais il y a un trajet en particulier que je ne manque jamais d'emprunter et qui me rappelle à chaque fois la chance que j'ai d'habiter dans une si belle ville. Venez, je vous embarque à bord du tram 1.
Comme il passe au pied de chez moi, je n'ai pas de détour à faire pour le récupérer : si je veux rejoindre le centre-ville, c'est souvent celui que j'emprunte. Et, des dizaines de fois plus tard, je vous assure, je ne m'en lasse toujours pas. Si en plus je peux avoir les vieux wagons en circulation c'est encore mieux : surélevés, ils permettent de mieux profiter de la vue ; les sièges en bois sont peut-être moins confortables mais si vous arrivez à occuper la place juste à côté de la bouche du chauffage, c'est le bonheur assuré. Confortablement installé contre une fenêtre, dans le sens de la marche, le spectacle peut commencer.
La ligne débute Stefan-Fadinger-Platz, dans le 11e. J'y monte alors qu'il descend la Wiedner Hauptstrasse, l'un des axes principaux qui rejoignent le centre de Vienne, un ancien faubourg de la ville. Dans ce sens, l'idéal est dans tous les cas de monter à bord avant Karlsplatz, pour ne pas manquer l'apparition majestueuse de l'église Saint-Charles-Borromée. Sa coupole et ses deux colonnes, encadrant une façade d'une blancheur immaculée, s'aperçoivent furtivement entre les arbres du Resselpark. C'est l'un de mes lieux favoris à Vienne. La perspective sur la Karlskirche, avec les pavillons Otto Wagner au premier plan, fait toujours battre mon cœur plus vite quand j'y passe. Je ne crois pas que je me lasserai de cette vue un jour.
Vient ensuite la portion la plus intéressante, celle qui donne tout son sel à ce trajet, alors que l'on arrive sur le Ring, ce boulevard ceinturant l'Innere Stadt, le cœur historique de Vienne. Préparez-vous : les prochaines minutes vont être denses mais magiques ! Le premier virage est le plus impressionnant, la perspective sur le Wiener Staatsoper prend à la gorge, alors que l'imposant bâtiment se dévoile au fur et à mesure que le tram avance. Commence alors le ballet des voitures sur un axe jamais vraiment au repos. L'agitation de la ville se fait ressentir, le va-et-vient des usagers, les piétons sur le trottoir, s'émerveillant comme nous du décor... quand ils ne foncent pas, tête baissée, pressés par le temps, imperméable à la beauté autour d'eux. Découvrir ces scènes de vie banales fait tout autant partie du charme du trajet que la majesté des bâtiments.
Le faste de Vienne s'exprime dans les palaces et les beaux immeubles qui se font face de chaque côté du Ring. Malgré les enseignes et restaurants modernes, on a quand même l'impression de faire un bond dans le temps, surtout à bord de ces vieux tram, qui apportent une petite touche désuète à la ville. Soyons clairs : le trajet en met plein la vue mais il est également plutôt frustrant, on a envie de s'arrêter à chaque arrêt pour mieux profiter. Revenir faire le circuit à pied est vivement conseillé mais, de toute façon, il paraît peu probable que vous ne soyez pas amené à revenir du côté du Ring pour venir visiter l'un des monuments qui y sont construits : la statue de Goethe qui annonce le Burggarten, avec à l'arrière-plan la façade nouvellement nettoyée (du moins en partie) du Neue Burg, la Äußeres Burgtor, cette porte imposante qui marque l'une des entrées de la Hofburg, les deux musées jumeaux de la Maria-Theresien-Platz, le Kunsthistorisches Museum et ses collections d'art, et le Naturhistorisches Museum, le musée d'histoire naturelle.
Le grincement des roues, les cahots des rails, les coups de frein brusques... monter dans l'un de ces vieux trams est une expérience en soi. La majorité circule sur les lignes empruntant ce grand boulevard circulaire (1, 2, 71, D, on en retrouve aussi sur la ligne 18) : il n'est donc pas rare d'en croiser dans l'autre sens, participant à l'ambiance particulière qui règne sur ce boulevard emblématique. Le Ring, c'est l'une des vitrines de Vienne, l'un de ses lieux les plus connus, mais il n'en reste pas moins un endroit de toute beauté, où il fait notamment bon flâner à la belle saison, alors que les arbres ont retrouvé leurs feuilles et ombragent les promenades. On en oublierait presque le bruit des voitures ! Mais le trajet n'est pas encore fini : vient ensuite le tour du Parlement, qui dévoile sa longue façade à la faveur d'un autre de ces virages dramatiques, le drapeau autrichien flottant au vent, la statue de Pallas Athéna fièrement dressée. En face, le Volksgarten fait triste mine en hiver, avec ses rosiers emmaillotés pour lutter contre le froid, mais l'été c'est une explosion de vert parsemé de touches de couleur : l'un des plus beaux parcs de la ville.
L'arrêt suivant ne manque pas non plus d'intérêt, c'est celui de l'hôtel de ville, avec son architecture néo-gothique, auquel fait face le Burgtheater, et sa façade lumineuse. L'esplanade devant l'hôtel de ville est toujours fourmillante d'activité, des événements y sont organisés toute l'année, le marché de Noël en décembre, une patinoire géante en hiver... Au coin, on aperçoit l'enseigne de café Landtmann et sa verrière. Les calèches passent tout près. Un véritable décor de carte postale que l'on a le temps d'apprécier le temps d'un arrêt. Souvent c'est ici que je descends, pour ensuite rejoindre l'intérieur de l'Innere Stadt. Mais si vous avez le temps, continuez donc un peu plus.
On longe ensuite les bâtiments de l'université, quand après un nouveau virage les deux grandes flèches de l'église votive filent vers le ciel. Le tram descend ensuite vers le canal du Danube, passant notamment devant la Bourse et la Rossauer Kaserne, cet immense bâtiment rouge brique qui semble s'étaler, non qui s'étale sur plusieurs pâtés de maisons. Le haut du Ring, au niveau du canal, est sûrement la partie la moins intéressante : les bâtiments se font plus modernes, la vue est un peu bouchée, il n'y a pas de lieux particulièrement remarquables. Arrivé à Schwedenplatz, le tram 1 bifurque, direction le Prater : j'avoue n'avoir encore jamais emprunté cette portion-là. Pour faire la boucle complète du Ring, pas le choix, il faut changer pour le tram 2 : c'est ainsi l'occasion d'apercevoir, brièvement, la Postsparkkasse d'Otto Wagner, le café Prückel, mon petit chouchou, le Stadtpark et de profiter de la belle perspective sur le Heldendenkmal der Roten Armee, ce monument en mémoire des soldats soviétiques. Après le dernier virage, du côté de l'Hôtel impérial, la coupole de la Karlskirche salue une dernière fois le voyageur et l'on revient à son point de départ : l'Opéra.
Si vous êtes déjà dans le premier arrondissement ou de l'autre côté de Vienne, vous pouvez tout à fait faire le trajet dans le sens inverse, en partant de Schwedenplatz. C'est en tout cas un circuit que je vous conseille de faire à votre arrivée, quelle meilleure entrée en matière que de découvrir certains des plus beaux bâtiments de Vienne en une dizaine de minutes ? Dans tous les cas, difficile de se lasser d'un tel trajet, qui n'offre jamais le même visage : le matin, en fin de journée, en hiver, en été, les bâtiments ne sont jamais éclairés de la même manière, la nature change au fil de saison et la météo joue sur l'ambiance du Ring. Finalement, le seul moment où je vous le déconseille, c'est la nuit, l'éclairage public ne permet pas d'en profiter à sa juste valeur !
Comme il passe au pied de chez moi, je n'ai pas de détour à faire pour le récupérer : si je veux rejoindre le centre-ville, c'est souvent celui que j'emprunte. Et, des dizaines de fois plus tard, je vous assure, je ne m'en lasse toujours pas. Si en plus je peux avoir les vieux wagons en circulation c'est encore mieux : surélevés, ils permettent de mieux profiter de la vue ; les sièges en bois sont peut-être moins confortables mais si vous arrivez à occuper la place juste à côté de la bouche du chauffage, c'est le bonheur assuré. Confortablement installé contre une fenêtre, dans le sens de la marche, le spectacle peut commencer.
La ligne débute Stefan-Fadinger-Platz, dans le 11e. J'y monte alors qu'il descend la Wiedner Hauptstrasse, l'un des axes principaux qui rejoignent le centre de Vienne, un ancien faubourg de la ville. Dans ce sens, l'idéal est dans tous les cas de monter à bord avant Karlsplatz, pour ne pas manquer l'apparition majestueuse de l'église Saint-Charles-Borromée. Sa coupole et ses deux colonnes, encadrant une façade d'une blancheur immaculée, s'aperçoivent furtivement entre les arbres du Resselpark. C'est l'un de mes lieux favoris à Vienne. La perspective sur la Karlskirche, avec les pavillons Otto Wagner au premier plan, fait toujours battre mon cœur plus vite quand j'y passe. Je ne crois pas que je me lasserai de cette vue un jour.
Vient ensuite la portion la plus intéressante, celle qui donne tout son sel à ce trajet, alors que l'on arrive sur le Ring, ce boulevard ceinturant l'Innere Stadt, le cœur historique de Vienne. Préparez-vous : les prochaines minutes vont être denses mais magiques ! Le premier virage est le plus impressionnant, la perspective sur le Wiener Staatsoper prend à la gorge, alors que l'imposant bâtiment se dévoile au fur et à mesure que le tram avance. Commence alors le ballet des voitures sur un axe jamais vraiment au repos. L'agitation de la ville se fait ressentir, le va-et-vient des usagers, les piétons sur le trottoir, s'émerveillant comme nous du décor... quand ils ne foncent pas, tête baissée, pressés par le temps, imperméable à la beauté autour d'eux. Découvrir ces scènes de vie banales fait tout autant partie du charme du trajet que la majesté des bâtiments.
Le faste de Vienne s'exprime dans les palaces et les beaux immeubles qui se font face de chaque côté du Ring. Malgré les enseignes et restaurants modernes, on a quand même l'impression de faire un bond dans le temps, surtout à bord de ces vieux tram, qui apportent une petite touche désuète à la ville. Soyons clairs : le trajet en met plein la vue mais il est également plutôt frustrant, on a envie de s'arrêter à chaque arrêt pour mieux profiter. Revenir faire le circuit à pied est vivement conseillé mais, de toute façon, il paraît peu probable que vous ne soyez pas amené à revenir du côté du Ring pour venir visiter l'un des monuments qui y sont construits : la statue de Goethe qui annonce le Burggarten, avec à l'arrière-plan la façade nouvellement nettoyée (du moins en partie) du Neue Burg, la Äußeres Burgtor, cette porte imposante qui marque l'une des entrées de la Hofburg, les deux musées jumeaux de la Maria-Theresien-Platz, le Kunsthistorisches Museum et ses collections d'art, et le Naturhistorisches Museum, le musée d'histoire naturelle.
Le grincement des roues, les cahots des rails, les coups de frein brusques... monter dans l'un de ces vieux trams est une expérience en soi. La majorité circule sur les lignes empruntant ce grand boulevard circulaire (1, 2, 71, D, on en retrouve aussi sur la ligne 18) : il n'est donc pas rare d'en croiser dans l'autre sens, participant à l'ambiance particulière qui règne sur ce boulevard emblématique. Le Ring, c'est l'une des vitrines de Vienne, l'un de ses lieux les plus connus, mais il n'en reste pas moins un endroit de toute beauté, où il fait notamment bon flâner à la belle saison, alors que les arbres ont retrouvé leurs feuilles et ombragent les promenades. On en oublierait presque le bruit des voitures ! Mais le trajet n'est pas encore fini : vient ensuite le tour du Parlement, qui dévoile sa longue façade à la faveur d'un autre de ces virages dramatiques, le drapeau autrichien flottant au vent, la statue de Pallas Athéna fièrement dressée. En face, le Volksgarten fait triste mine en hiver, avec ses rosiers emmaillotés pour lutter contre le froid, mais l'été c'est une explosion de vert parsemé de touches de couleur : l'un des plus beaux parcs de la ville.
L'arrêt suivant ne manque pas non plus d'intérêt, c'est celui de l'hôtel de ville, avec son architecture néo-gothique, auquel fait face le Burgtheater, et sa façade lumineuse. L'esplanade devant l'hôtel de ville est toujours fourmillante d'activité, des événements y sont organisés toute l'année, le marché de Noël en décembre, une patinoire géante en hiver... Au coin, on aperçoit l'enseigne de café Landtmann et sa verrière. Les calèches passent tout près. Un véritable décor de carte postale que l'on a le temps d'apprécier le temps d'un arrêt. Souvent c'est ici que je descends, pour ensuite rejoindre l'intérieur de l'Innere Stadt. Mais si vous avez le temps, continuez donc un peu plus.
On longe ensuite les bâtiments de l'université, quand après un nouveau virage les deux grandes flèches de l'église votive filent vers le ciel. Le tram descend ensuite vers le canal du Danube, passant notamment devant la Bourse et la Rossauer Kaserne, cet immense bâtiment rouge brique qui semble s'étaler, non qui s'étale sur plusieurs pâtés de maisons. Le haut du Ring, au niveau du canal, est sûrement la partie la moins intéressante : les bâtiments se font plus modernes, la vue est un peu bouchée, il n'y a pas de lieux particulièrement remarquables. Arrivé à Schwedenplatz, le tram 1 bifurque, direction le Prater : j'avoue n'avoir encore jamais emprunté cette portion-là. Pour faire la boucle complète du Ring, pas le choix, il faut changer pour le tram 2 : c'est ainsi l'occasion d'apercevoir, brièvement, la Postsparkkasse d'Otto Wagner, le café Prückel, mon petit chouchou, le Stadtpark et de profiter de la belle perspective sur le Heldendenkmal der Roten Armee, ce monument en mémoire des soldats soviétiques. Après le dernier virage, du côté de l'Hôtel impérial, la coupole de la Karlskirche salue une dernière fois le voyageur et l'on revient à son point de départ : l'Opéra.
Si vous êtes déjà dans le premier arrondissement ou de l'autre côté de Vienne, vous pouvez tout à fait faire le trajet dans le sens inverse, en partant de Schwedenplatz. C'est en tout cas un circuit que je vous conseille de faire à votre arrivée, quelle meilleure entrée en matière que de découvrir certains des plus beaux bâtiments de Vienne en une dizaine de minutes ? Dans tous les cas, difficile de se lasser d'un tel trajet, qui n'offre jamais le même visage : le matin, en fin de journée, en hiver, en été, les bâtiments ne sont jamais éclairés de la même manière, la nature change au fil de saison et la météo joue sur l'ambiance du Ring. Finalement, le seul moment où je vous le déconseille, c'est la nuit, l'éclairage public ne permet pas d'en profiter à sa juste valeur !