Thursday Thunder: I am not giving up!

Publié le 26 janvier 2017 par Pomdepin @pom2pin

J’ai été très sage, j’ai bien fait attention à pas vous ennuyer avec le brexit depuis plusieurs jours (à part deux ou trois allusions à Zaza) alors que ça bouge beaucoup. Entre les déclarations atterrantes du gouvernement, le jugement de la cours suprême et les députés qui se débinent lâchement les uns après les autres… Sans compter Bruxelles qui réagit enfin et décide d’enquêter un peu sur le traitement infâme des ressortissants européens par Zaza et ses potes …bref, je n’en peux plus, il faut que je me lâche. Attention, je suis fâchée. Zaza, la taupinière effondrée du grand brexit et sa bandes de clowns  pathétiques a donc décidé de traiter les européens non plus comme des êtres humains mais des pions, voire des otages. D’un coup d’un seul, elle nous oblige à réclamer un permis de résidence pour avoir le droit de faire une demande de naturalisation ou juste pour peut-être pouvoir rester après le brexit, on ne sait pas. Elle n’a pas l’air de savoir non plus d’ailleurs. Il faut tout simplement remplir un formulaire de 85 pages, fournir plus de 3 kg de justificatifs en tout genre (et pour une fois, je n’exagère pas), se délester de son passport pour 6 mois sans aucune garantie alors que beaucoup d’entre nous ne remplissent pas les conditions d’obtention qui ont changé brutalement et qui ne sont pas adaptées aux européens… la joie. Et tout ça au mépris total des règles européennes bien sûr (d’où l’enquête de Bruxelles). Une pétition officielle a donc été lancée pour réclamer qu’on nous traite correctement. Déjà ça fait plaisir de voir qu’elle n’a pour l’instant atteint que 21 000 signatures, alors  que celle pour interdire le port des talons hauts en a recueilli plus de 100 000. On voit de suite où se situe le sort des européens dans l’échelle des priorités locales. Mais bon, comme on a dépassé les 10 000 signatures,  le gouvernement est obligé de répondre. On est donc 21 000 à avoir reçu un joli email du Home Office, le ministère de l’intérieur ce matin. Et 21 000 à être furieux.


Source 
Ça commence fort: « Until the UK leaves the EU, EU citizens continue to enjoy their EU law rights to travel to, and live in the UK. »: ah ben, c’est gentil. Effectivement, vous faites encore partie de l’Union européenne pour au moins deux ans, vous n’avez pas le droit de nous jeter à la mer tout de suite. Mais après? Non, parce que la question c’est qu’est-ce qu’on fait dans deux ans. Je vais essayer d’expliquer simplement, parce que je sens bien que  vous êtes un peu coincés des neurones: vous regardez les prévisions météo des fois? Oui? Pour savoir si demain vous allez devoir prendre votre parapluie ou vos moufles? Et bien, imaginez un bulletin météo comme ça: avant qu’on soit à demain, la météo d’aujourd’hui reste la météo d’aujourd’hui. Avec ça, vous êtes bien avancés. Pareil pour nous. C’est vrai qu’on exagère aussi, à vouloir savoir ce qu’on va devenir d’ici deux ans. C’est pas comme si on avait des enfants, des boulots, des emprunts, des projets…on est mesquins à nous demander bêtement si on ne va pas tout perdre, nos maisons, nos droits, nos emplois,  si nos familles ne vont pas être séparées (pour les couples mixtes), si la vie qu’on a construite ici ne va pas être détruite d’un coup. Ça montre bien notre étroitesse d’esprit tout ça. En tout cas, ça ne mérite pas une vraie réponse des autorités. 

« The right of permanent residence, and the requirements that need to be met to acquire it, originate from Directive 2004/38/EC (often referred to as “the Free Movement Directive”) »…oui, en même temps, on avait compris la première fois. Pas la peine de le répéter. Certes, la réitération systématique et hors de propos est devenue une spécialité locale, un peu comme la marmelade et le sunday  roast, depuis que votre chef suprême Zaza première (la troglodyte affalée de la voie brexiteuse) répète inlassablement « brexit means brexit » à tout bout de champs, même quand on lui demande l’heure. Mais dire globalement trois fois  la même chose en 20 lignes, c’est lassant. Bon, cela dit, puisque vous avez l’air d’être au courant qu’il y a une directive européenne, ça serait peut-être une idée d’y jeter un œil. Juste comme ça pour voir ce qu’il y a dedans. Histoire de l’appliquer correctement et d’arrêter de nous assommer de tracasseries administratives qui ne sont pas exactement prévues dans cette directive…un mauvais esprit irait même jusqu’à dire qu’elles sont limite illégales. 

« The Prime Minister has been clear the Government wants to guarantee the status of EU nationals in the UK as early as we can. We have told other EU leaders that we can offer EU nationals here this certainty, as long as this is reciprocated for British citizens in other EU countries »: Ben écoutez, si ça la démange autant que ça de garantir nos droits surtout qu’elle  ne se gêne pas. Vas-y Zaza, hop, tu peux te lancer là, maintenant, de suite. J’attends. Sinon, le côté chantage aux autres pays européens, ça va, ça ne vous dérange pas trop?  En même temps, je ne veux pas chipoter, mais ça n’a pas l’air de marcher autant que vous le pensiez. Déjà, ça fait quand même 7 mois que Bruxelles vous explique patiemment que ça ne se passe pas comme ça. Voilà que non seulement vous vous répétez, mais vous êtes aussi durs d’oreille et légèrement obtus…on frôle le gâtisme, c’est inquiétant. Je me permets de vous rappeler que ce n’est pas Bruxelles qui vous fiche dehors, c’est vous qui voulez partir. C’est donc à vous de décider ce que vous allez faire de nous, et de vos malheureux concitoyens installés en Europe qui sont autant embêtés que nous, par votre faute et uniquement  votre faute (en plus, les pauvres n’ont pas pu voter non plus pour la plupart). Et puis, je m’y connais très peu en chantage, mais menacer de renvoyer entre autres des universitaires brillants ou  des médecins remarquables pour  récupérer à la place pas mal de retraités sympathiques certes, mais pas très productifs, je ne suis pas sûre que ça fasse peur à Bruxelles. 

Bon je m’énerve, mais en même temps, quand on voit le pitoyable projet de loi de 8 lignes pour enclencher  le brexit que Zaza vient de pondre, on se sent moins seul. Il n’y a visiblement pas que nous qui sommes pris pour des cons par ce gouvernement. Mais à la différence de députés trop morts de trouille à l’idée de perdre leur job pour oser avoir un chouïa de décence, nous on continue à râler. D’ailleurs la pétition est toujours ouverte.  Si elle arrive à 100 000, le parlement est obligé de l’examiner (pour mes copines expats, c’est par ). Non mais!