Costa Rica #6 – Dans la forêt de nuages de la Réserve biologique de Monteverde

Publié le 11 janvier 2017 par Amandine & Greg @Humeurvoyageuse

Costa Rica #6 – Dans la forêt de nuages de la Réserve biologique de Monteverde

Comme prévu, le chemin d’accès à la Réserve biologique de Monteverde n’est pas une partie de plaisir. On a passé beaucoup de temps à se renseigner auprès des locaux afin de trouver la route d’accès la plus « praticable ». Parce qu’il faut savoir qu’il n’y a aucune route goudronnée qui permet de rallier Santa Elena, une petite ville nichée à plus de 1.400 mètres d’altitude, servant de point de départ idéal pour visiter Monteverde et ses alentours.

En route pour la réserve de Monteverde

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Conversation avec les Ticos *

– Hola ! La route d’accès pour Monteverde s’il vous plait ?

– C’est la route 606 via Sardina ! Mais vous n’allez pas y aller avec votre petite voiture quand même ?

– Ben… si señor !

– … Ahahahahah ! (Ticos morts de rire)

* Nom donné aux Costariciens

Bon, vous l’aurez compris, se rendre à Monteverde sans 4x4 n’est pas chose facile, et ça fait beaucoup rire les Ticos ! Cependant, je me dois de nuancer tout ce qu’on a pu lire sur Internet : très honnêtement, la route indiquée par les locaux est loin d’être impraticable, comme les agences des tours opérateurs tenteront de vous le faire croire. Elle est même beaucoup plus praticable que celle empruntée pour rejoindre le Parc National Tenorio ! Mais comme à ce moment-là, on ne le sait pas encore… C’est donc avec un peu d’appréhension que l’on s’engage sur la route 606 (à 1 chiffre près, on était plutôt mal !). Et on a eu raison de tenter l’exploit ! Par contre, si vous êtes sujet à une crise cardiaque, de nature stressée ou complètement parano, ne vous engagez sous aucun prétexte sur ce chemin sans un 4x4…

Trois heures de route plus tard, nous posons nos affaires à Santa Elena, qui ressemble à un petit village de montagne, très touristique quand même, mais perdu au milieu de la forêt dense et humide. On se rendra vite compte que dans les environs, il y a tellement de choses à faire qu’on ne va pas s’ennuyer pendant les deux prochains jours à venir !

Un bol d’air frais dans la réserve de Monteverde

Monteverde fait partie de ces endroits immanquables lors d’un séjour au Costa Rica. Sa réserve biologique a été fondée dans les années 50 après que les quakers venant des États-Unis ont entretenu les grands espaces de la région. Il s’agit d’une forêt tropicale de montagne, très humide, baignant dans une brume quasi permanente, aussi connue sous le doux nom de forêt de nuages.

Cette immense réserve biologique privée de plus de 10.500 hectares abrite une biodiversité incroyable : plus de 100 espèces de mammifères400 espèces d’oiseaux120 espèces de reptiles et amphibiensdes dizaines de milliers d’espèces d’insectes ou encore 2.500 espèces de plantes.

C’est donc avec fascination que nous pénétrons dans la profondeur de cette forêt unique, composée à 90% de forêt vierge et possédant pas moins de 11 sentiers et un pont suspendu. Il faut donc prévoir une bonne journée afin de visiter cette réserve !

Vue imprenable sur la canopée depuis le pont suspendu

Généralement située à plusieurs dizaines de mètres de hauteur, la canopée est associée à « l’étage supérieur de la forêt » et regroupe plus de 80% du feuillage des arbres. C’est d’ailleurs ici que la majorité de l’énergie solaire est captée ! Depuis le pont suspendu de la Réserve, la vision de cette canopée offre un regard totalement différent sur la forêt tropicale dense. De là-haut, on observe une faune abondante et particulièrement riche de biodiversité.

Une rencontre privilégiée avec le Quetzal resplendissant

Il existe un oiseau légendaire au Costa Rica qui fait fantasmer tous les touristes s’intéressant un minimum à la nature : le mythique Quetzal resplendissant (Pharomachrus mocinno). Difficile à observer, cet oiseau tropical rare, répandu dans les forêts humides des montagnes du pays, séjourne habituellement entre 2.000 et 2.700 mètres d’altitude. Monteverde est donc l’endroit idéal pour son observation, c’est pourquoi de nombreux naturalistes se rendent sur place.

Nous espérions beaucoup pouvoir rencontrer cet oiseau lors de nos randonnées à Monteverde. Mais, sans guide, c’était loin d’être gagné ! On ne connaissant pas le son qu’il émettait, ni la hauteur à laquelle le chercher, et puis aussi, il faut bien l’avouer, on ne savait pas exactement à quoi il ressemblait.

Heureusement, dès l’entrée du parc nous avons entendu un guide demander au guichet si des Quetzals avaient déjà été repérés dans la journée… et on a un peu tendu l’oreille, comme ça, l’air de rien ;). Résultat, on savait qu’il y en avait un qui se balladait dans le coin, mais on n’avait pas compris où exactement… (Ben quoi, on n’est pas encore bilingue en espagnol hein !).

Pour dénicher ces oiseaux, on a tout essayé : prendre les chemins les plus reculés (sans succès, c’est là où on a vu le moins d’oiseaux d’ailleurs !), suivre des groupes de touristes ayant un guide, demander aux personnes que l’on croisait d’un air complètement désespérés : « Vous n’auriez pas vu un Quetzal siouplait ?! »… En vain !

En fin de journée, en nous dirigeant vers la sortie, nous étions complètement dépités. C’est alors qu’un miracle s’est produit… Une rencontre magique qui a été possible grâce à l’un des gardes du parc qui nous a gentiment montré un couple de Quetzals préparant son nid dans le tronc d’un arbre depuis près de trois semaines. Sans son aide, autant le dire, nous serions passés au moins 10 fois à côté sans jamais les voir !

Guide ou pas guide ?

Un conseil, si vous souhaitez observer des oiseaux, c’est à Monteverde qu’il faut clairement prendre un guide, autrement vous passerez à côté de nombreuses belles rencontres. En ce qui nous concerne, nous y sommes allés en laissant la chance opérer… ne sachant pas à quel point un guide était important pour profiter pleinement de ce parc.

De loin le plus bel oiseau que je n’ai jamais vu, le Quetzal mesure une trentaine de centimètres (sans compter les plumes sous-caudales du mâle qui peuvent atteindre un mètre de long !) et se reconnaît à la huppe de plumes effilochées qui surmonte sa tête. Hormis ses looongues plumes, ce qui le rend également unique est le contraste de sa couleur dominante, le vert émeraude, à celle de son ventre d’un rouge profond.

Observer les colibris, les plus petits oiseaux au monde

Peu après la sortie du parc se situe une halte à ne surtout pas manquer : le Café Colibri. Mis à part pour déguster un gâteau bien mérité après autant d’efforts, l’intérêt est de pouvoir observer des dizaines de colibris qui envahissent les alentours attirés par de l’eau sucrée.

Ces colibris, également appelés oiseaux-mouches, nous offrent un spectacle superbe : les couleurs de leurs plumes oscillent entre le jaune, le vert, le mauve et le bleu. Leurs petites ailes battent tellement rapidement (de 22 à 78 fois par seconde !), qu’on entend un bourdonnement impressionnant tout autour de nous !

Tels des acrobates du ciel, les colibris sont capables d’effectuer des vols extrêmement performants et rapides, et sont les seuls oiseaux à pouvoir se déplacer vers l’arrière ou demeurer sur place. Bref, j’arrête là les infos type National Geographic, mais vous comprendrez que ces petits oiseaux sont fascinants !

Une randonnée nocturne riche en rencontres

Restés sur un sentiment « d’échec » lors de notre dernière balade de nuit dans le parc national de Tortuguero, nous décidons de réitérer l’expérience à Monteverde. Ce soir-là, c’est Marco qui nous emmène en excursion, et immédiatement, on se rend compte qu’on ne joue pas du tout, mais alors pas du tout, dans la même catégorie que lors de notre sortie à Tortuguero

Les deux sorties ont véritablement deux approches totalement différentes.

À Tortuguero

Nous étions en petit groupe de quatre personnes, la sortie était beaucoup plus sympa et intime. Tout le monde était invité à chercher activement les animaux et les insectes de la forêt. Par contre, comme nous étions le seul groupe à chercher dans la zone, nous avions moins de chance de tomber sur un animal sauvage (ce qui fut le cas, nous n’avions pas vu grand chose…).

À Monteverde

Ce sont des groupes de six à huit personnes accompagnés d’un guide greffé à son talkie-walkie afin de communiquer avec les autres guides. Vous ne serez pas spécialement invités à chercher les animaux (enfin, vous pouvez toujours hein !), en général le groupe va seulement suivre le guide. Mais en retour, vous êtes pratiquement sûrs (enfin, la nature reste toujours imprevisible hein !) d’observer un paquet d’animaux. Pourquoi ? Parce que dès qu’un guide aperçoit quelque chose, il prévient ses petits copains qui accourent aussitôt avec leur groupe. Donc peu de chance de rater ne serait-ce que la patte d’une mygale !

Notez en revanche que dans les deux cas, les sorties se font dans des sortes de mini parcs privés. Bien que ces zones soient délimitées, les animaux sont en totale liberté bien évidemment, sinon cela s’appellerait un zoo Mais gardez en tête qu’à aucun moment vous ne rentrerez de nuit au sein des parcs nationaux (si quelqu’un a trouvé où et comment faire, je veux bien les infos !). Les deux sorties sont donc incomparables, à vous de voir ce que vous préférez (qualité de la sortie vs quantité d’animaux).

Voilà pour l’aparté ! Revenons à nos moutons grenouilles. Marco a définitivement des yeux de lynx (et un talkie-walkie qui fonctionne visiblement !) car en 1h30, il nous aura déniché plus d’animaux que n’importe qui. Un serpent vert qui attendait patiemment une proie, deux toucans, un paresseux

une mygale cachée dans un tronc, de nombreuses araignées et autres insectes, une superbe chouette, un kinkajou (animal à mi-chemin entre l’opossum, le coati et le panda roux), un tapir, et un opossum peureux. Sans parler des grenouilles qui font la renommée du Costa Rica.

Alors oui, on n’est pas perdus en pleine forêt à chercher les animaux en mode explorateur comme je l’ai imaginé dans mes rêves les plus fous, mais en attendant, on a été comblés ce soir-là !

Se prendre pour Superman au dessus de la Canopée de Monteverde

Monteverde est aussi le lieu idéal pour s’essayer à la tyrolienne. Il également possible de faire de la zip-line aux alentours du volcan Arenal, mais le top du top, c’est quand même d’en faire dans la forêt de nuages.

Après de longues réflexions sur les prix, la longueurs des tyroliennes, le nombre de ponts suspendus, la sécurité… nous optons pour les zip-lines de Selvatura : il est le seul prestataire à être situé en plein coeur de la forêt de nuages de Monteverde. Véritable parc à touristes, tout est extrêmement minuté, pas le temps de trainer ou de profiter entre les tyroliennes. C’est un peu le coté négatif du truc, par moment vous avez à peine posé le pied au sol qu’on vous repousse déjà sur une autre tyrolienne.

Le plus de Selvatura ?

15 tyroliennes, dont une gigantesque qui permet de survoler toute l’immensité de la canopée, et que l’on peut d’ailleurs descendre en se prenant pour Superman : harnaché tête la première. De quoi se prendre pour le roi du monde en ayant l’impression de voler au-dessus de la forêt. Il est également possible de faire un saut de Tarzan, mais celui-là, je vous le laisse !

Dans l’après-midi, on poursuit par les ponts suspendus qui traversent la canopée sur plus de trois kilomètres. Nous traverserons pas moins de huit ponts, allant de 50 à 170 mètres de longueur, et suspendus à des hauteurs comprises entre 12 et 60 mètres ! De quoi observer facilement cet écosystème unique, apercevoir des singes, oiseaux, et même des plantes uniques… et tout ça, avec la tête dans les nuages bien évidemment.

Comment rejoindre Santa Elena ? Si vous n’avez pas de 4×4, empruntez la route 606 via Sardina, et non la 145 ou la route via Gucimale. Les Ticos nous ont affirmé que c’est la route la plus praticable : 32 kilomètres sur une route nouvellement  goudronnée, puis 18 kilomètres sur un chemin de graviers, mais aucun nid de poule à déplorer lors de notre passage.

La Réserve biologique de Monteverde est située à seulement 5 kilomètres à l’est du centre de Santa Elena, facilement accessible en voiture.

Le site est ouvert de 7h à 16h. Prix de l’entrée : $20 / pers.

Il nous a fallu toute la journée pour profiter pleinement de cet endroit exceptionnel.

Après plusieurs réflexions, nous avons fait les tyroliennes et les ponts suspendus de Selvatura Park. Prix : $75 / pers pour les tyroliennes et les ponts suspendus. La zip-line en position de Superman est immanquable ($10 / pers à payer en plus) !

Tour de nuit avec Kinkajou Night Walk. Malgré le manque « d’authenticité », partir à la découverte des animaux la nuit est quand même à faire au moins une fois au Costa Rica ! Prix : $20 / pers, pourboire non inclus (tarif étudiant, même si on ne l’est plus depuis bien longtemps ! Merci à la Pension Santa Elena !), la navette pour vous y emmener est gratuite. Les tours sont à 17h30, 18h45 ou 20h30. Un conseil, ne prenez pas le premier tour ! En passant après, les guides auront déjà repéré pas mal d’animaux Malin hein !?

Coup de coeur pour la Pension Santa Elena, auberge de jeunesse à l’ambiance très sympa possédant des chambres doubles très jolies (elles sont toutes neuves !). Nous avons même participé à des cours de yoga gratuits durant notre séjour. Ils ont aussi de nombreuses réductions pour les excursions. Comptez 20.140 Cs / nuit, petit-déjeuner copieux inclus ! Ah, et elle est très bien située en plein centre de la ville… que demander de plus ?

On a également testé la Casa Tranquillo et ses cafards, et franchement, rien à voir, on n’a pas vraiment accroché avec l’endroit ! Mais si le coeur vous en dit, comptez $34 / nuit, petit-déjeuner également inclus.

Il n’y a pas de miracle, pour mettre toutes vos chances de votre côté et observer des Quetzals et autres oiseaux uniques, il vous faut un guide. Si vous souhaitez quand même vous lancer comme nous à l’aventure sans guide, voici notre « astuce » : quand il y a des Quetzals dans le coin, les gardes délimitent des périmètres de sécurité à l’aide de rubans, et souvent un ranger rode assez proche pour surveiller la zone. C’est déjà un premier indice