Si ma manie de publier des articles avec des dizaines de photos n'avait pas encore frappé, j'aurais pu regrouper ce séjour de deux jours (complets) dans un billet intitulé "Pourquoi je n'ai pas aimé Venise". Autant le dire tout de suite : je n'ai pas été très enthousiasmée par mon séjour dans la Sérénissime. Destination très touristique, elle a déjà été traitée en long, en large et en travers sur les blogs. Alors plutôt que de vous proposer un énième city guide, j'ai plutôt eu envie d'orienter ces deux comptes-rendus – un par journée passée sur place – sur ce que nous avons fait, quelques conseils distillés au fil de l'eau et de mon ressenti : bref, une espèce de carnet de voyage, pour changer, où vous retrouverez plus mes impressions que des recommandations. Car oui, je n'ai pas honte de le dire :
j'ai été déçue par Venise et je vous raconte pourquoi.
Au sommaire :Premier aperçu de la villePlace Saint-Marc, palais des Doges et musée CorrerQuartier San MarcoDéjeuner chez A BeccaficoTraghettoDe San Polo au DorsoduroSan Giorgio MaggioreLe Grand Canal en vaporettoCoucher de soleil autour du Grand Canal
8 h 30 - Premier aperçu de la ville
Nous sommes arrivées la veille tard ; il faisait déjà nuit et, à presque minuit, nous n'attendions qu'une chose : aller nous coucher. Nous n'avons ainsi vu que le Grand Canal à moitié dans le noir – première déception, moi qui m'attendais à ce que les ponts et les façades des palais rivalisent de lumière pour épater la galerie. Un court trajet en vaporetto, quelques dizaines de mètres dans l'une des artères les plus animées de Venise mais désertée vu l'heure tardive et nous voilà à l'hôtel. Le lendemain, après une courte nuit de sommeil, nous sommes sur pied de bonne heure pour profiter au maximum de notre journée et surtout arriver sur le lieu de notre première visite avant l'afflux de touristes. Notre hôtel est situé à la limite sud du Cannaregio, nous décidons de tout faire à pied ce matin pour commencer à nous imprégner de l'ambiance de Venise. Nous nous rendons mieux compte que la veille de l'ambiance dépaysante :
pas de voiture, des ponts partout, des façades défraîchies mais au charme certain, un calme relatif. Car malgré l'heure matinale il y a déjà beaucoup de monde dans les rues. Il faut slalomer, essayer de couper par des voies secondaires, ne surtout pas suivre les panneaux jaunes signalant les voies de déplacement les plus évidentes, le nez rivé au plan approximatif fourni dans le guide de voyage. La première impression est bonne : Venise, c'est mignon tout plein... quand il n'y a pas trop de monde autour de soi.
Conseil : il n'est pas aussi difficile de circuler dans Venise que l'on veut bien vous faire croire. Nous ne sommes jamais vraiment perdues, tout au plus ne prenions pas la rue prévue mais arrivions toujours à destination. Si vous utilisez un plan, le plus simple c'est encore de compter le nombre de rues et les intersections plutôt que se fier aux noms, qui sont bien souvent pas indiqués ou alors déclinés suivant la largeur de la voie. Évitez également d'emprunter les plus larges rues et de suivre les panneaux jaunes qui permettent de relier les points d'intérêt de la ville, sous peine de vous retrouver dans un flux de touristes peu agréable.
Venise se découvre mieux au hasard des calli (rues) et des campi (places) qui croiseront votre chemin au moment où vous vous y attendrez le moins.Retour au sommaire
9 h - Place Saint-Marc, palais des Doges et musée Correr
Après une petite demi-heure à apprivoiser les rues de Venise, nous arrivons sur la place Saint-Marc. Ma première réaction ? "Ah." L'endroit est déjà bondé, bien moins impressionnant que les images que j'avais pu en voir. Les célèbres pigeons sont aux abonnés absents. Pour le moment je ne suis pas très emballée mais on vient juste de déboucher sur la place, laissons-lui le temps de nous charmer. La
basilique Saint-Marc se dresse à contre-jour, pas facile d'admirer sa façade recouverte de mosaïques. Déjà la foule se presse pour y rentrer.
Une queue longue de plusieurs dizaines de mètres. Il n'est même pas 9 h. Nous décidons de ne pas perdre notre temps et d'essayer notre chance plus tard ; résultat, nous ne parviendrons pas à mettre les pieds à l'intérieur, vu qu'à chaque fois que nous y sommes passées il y avait une immense file d'attente. Peut-être avance-t-elle assez vite : nous ne sommes pas restées dans les parages pour nous en rendre compte.
Le campanile de la place Saint-Marc en haut duquel il est possible de monter contre 8 €.
Le palais des Doges
Première bonne surprise : il n'y a personne quand nous arrivons devant le
palais des Doges et nous achetons notre billet en cinq minutes (quand nous ressortirons un peu avant 11 h, ce sera une autre histoire). L'entrée est assez chère (19 € !) et permet de visiter également le musée Correr ; l'audioguide n'est pas compris dedans (il faut rajouter 5 €) mais chaque pièce possède des panneaux explicatifs très complets le rendant à mon sens superflu. Quant à la visite, elle est assez longue : prévoyez bien une bonne heure et demie, même sans traîner. Pourtant, elle vaut largement la peine : on y découvre des salles somptueuses décorées du sol au plafond, on emprunte le célèbre pont des Soupirs (ce qui n'a pas grand intérêt en soi) pour découvrir les prisons et surtout on en apprend beaucoup sur l'histoire de Venise et son organisation politique lorsqu'elle était une cité indépendante. Une visite instructive et qui en met plein les yeux :
chaudement recommandé. Ce sera notre seule visite (ou presque) du séjour : tout est très cher à Venise, aussi bien les musées, les palais (abritant souvent des galeries d'art) et même les églises. Mieux vaut cibler les lieux suivant vos centres d'intérêt.
La cour intérieure.Depuis le pont des Soupirs.Boîte aux lettres pour les dénonciations.La Sala del Maggior Consigli, point d'orgue de la visite, avec ses proportions gigantesques et notamment l'immense fresque Paradis
(22 m sur 7), ci-dessous.Depuis l'une des salles du palais.Le musée Correr
Le guide m'avait fait miroiter une très belle bibliothèque, et l'entrée était de toute façon comprise dans le billet du palais des Doges : nous avons donc décidé de passer au palais Correr, situé à l'autre extrémité de la place, en face de la basilique. Nous n'y avons fait qu'un passage éclair, peu intéressées par les collections antiques. La bibliothèque fut une petite déception, avec peu de volumes et beaucoup de sculptures entassées en vrac sans trop de logique, reste les beaux plafonds peints. Une visite effectuée au pas de course, vite faite, vite oubliée. Mais il n'empêche que la décoration de certaines salles est vraiment superbe. (À notre passage certaines pièces des appartements impériaux étaient en rénovation et ont rouverts depuis.)
Verdict : passage obligé de Venise, la place Saint-Marc est un peu décevante et surtout bondée du matin au soir. Pour pénétrer dans la basilique, armez-vous de patience, d'autant que les horaires d'ouverture n'ont pas une grande amplitude. Par contre le palais des Doges est une visite incontournable si vous êtes féru d'histoire ou simplement amateur de beaux palais. Si vous arrivez tôt le matin, à l'ouverture, vous devriez pouvoir rentrer sans faire de queue. Finalement, ce que je retiens de la place ? La belle vue que l'on a sur l'église San Giorgio Maggiore et le bout du Dorsoduro. Quant au musée Correr, heureusement que nous n'avons pas payé (enfin pas vraiment) pour le visiter. Une ou deux belles pièces mais la bibliothèque pas à la hauteur de ce qui est promis et le musée ne nous intéressait de toute façon pas des masses. Néanmoins, les salles étant situées le long de la place Saint-Marc, on y trouve de très belles vues. Depuis de la hauteur, elle apparaît plus attrayante et on se rend mieux compte de ses dimensions et de ses caractéristiques. On y aperçoit également mieux la tour de l'Horloge.
Autre déception : le pont des Soupirs. Cherchez l'attroupement de touristes, frayez-vous un chemin à coup de coude pour arriver au premier rang... et assistez, hilare, à l'embouteillage des gondoles juste en dessous.Retour au sommaire
11 h 30 - Visite du quartier San Marco
Pour cette première journée, nous avons décidé d'explorer l'ouest et le sud de Venise, avec quelques lieux d'intérêt ponctuant notre circuit. Pour le reste, c'est déplacement libre et au gré de la foule à éviter. Pour commencer nous nous engouffrons dans le
quartier San Marco, le plus touristique. Enfilades de ponts embouteillés de touristes qui veulent prendre LE selfie, petites ruelles bordées de boutiques entre attrape-touriste et luxe, ballet de gondoles... Le cadre est joli mais le monde épuise : on piétine, on se faufile, on passe son temps à éviter les gens en sens inverse qui marchent n'importe comment. Et honnêtement, au bout du dixième canal et du vingtième pont, la vue commence à être un peu monotone.
Le palazzo Contarini Del Bovolo dont le nom vient de l'élégant escalier en colimaçon à l'extérieur (bovolo
). Entrée malheureusement payante (accès libre dans la cour). Les vieux palais aux façades peu entretenues : une impression d'abandon qui participe à l'ambiance hors du temps de Venise.Verdict : Le quartier le plus touristique et certainement celui que je recommande le moins. La foule omniprésente ne permet pas d'apprécier le quartier qui, de toute façon, n'est pas le plus représentatif de la ville. Un peu trop propre, un peu trop chic. Pour moi typiquement la "vitrine" de Venise.
À ne pas manquer : outre le
Palazzo Contarini Del Bovolo, curiosité Renaissance à admirer (au moins de l'extérieur), ne manquez pas de passer au
musée de la musique (Campo San Maurizio), situé dans une ancienne église et l'entrée gratuite. Le théâtre
La Fenice est également dans le quartier mais sa façade se manque facilement.
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13 h - Déjeuner chez A Beccafico
Je n'ai pas pour habitude de me fier aux recommandations des restaurants dans les guides touristiques mais là, la mention des pâtes à l'encre de seiche, à la ricotta et au citron m'a complètement fait perdre la tête.
A Beccafico est une trattoria italienne assez chic, aux tarifs plutôt moyen-élevés, située sur la très jolie place Santo Stefano, dans le prolongement du pont de l'Académie. J'ai donc pris les fameuses pâtes et vous savez quoi : les meilleures que j'ai jamais mangées ! Ma mère a également beaucoup apprécié sa pizza, vraiment très généreuse en taille. Je recommande les yeux fermés :
un de mes meilleurs souvenirs du voyage, sans hésitation.A BeccaficoCampo Santo Stefano, 280130124 Venezia
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14 h 15 - Traghetto
Le
traghetto, c'est ce système de traversée du Grand Canal là où il n'y a pas de pont ni de vaporetto, une sorte de ferry... mais en gondole. C'est donc un bon moyen d'en emprunter une sans vendre un rein pour un tour hypra touristique où vous finirez dans les bouchons ou entouré d'autres touristes. Là au moins, c'est
plus typique et un peu plus sportif : les gondoliers ne perdent pas de temps, attention aux remous. Il faut déjà trouver les plateformes : elles sont souvent indiquées via des panneaux jaunes mais encore faut-il ne pas se tromper de
calle et finir... sur un cul-de-sac ou un ponton privé (
true story). Pensez bien à avoir la monnaie pour l'appoint : la traversée ne coûte d'ordinaire pas plus de deux ou trois euros, mais peut vite grimper aux endroits les plus touristiques comme entre le Dorsoduro et le bout de la place Saint-Marc. Nous avons emprunté celui qui relie San Marco à San Polo, le traghetto San Tomà.
Verdict : à faire, sans hésitation ! Cela ne coûte pas très cher et vous pourrez repartir de Venise avec la satisfaction d'être monté dans une gondole. En plus, cela peut être très pratique si voulez passer d'un côté à l'autre du Grand Canal sans chercher un pont. Par contre, les embarcadères sont un peu galère à trouver, sans compter que parfois, au bon endroit, il n'y a personne ou le service est arrêté sans explication.
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14 h 30 - De San Polo au Dorsoduro
L'après-midi nous avons effectué un grand circuit entre San Polo, Santa Croce et le Dorsoduro. Là encore, aucune visite, l'art italien n'intéressant aucune de nous deux et les églises les plus intéressantes étant bien trop chères (l'entrée est souvent aux alentours de 3 €, sinon vous pouvez acheter le Chorus Pass, à 12 €, qui vous permet de visiter les 16 églises faisant partie du groupement). Nous nous sommes donc retrouvées à naviguer dans ces trois quartiers beaucoup plus typiques et un peu moins pris d'assaut par les touristes. Là encore, toujours la même chose : façades colorées un peu décrépies, vieux palais, places abandonnées, canaux, ponts, beaucoup de marches. Et ce constat qui me frappe de plus en plus : l'absence de végétation. Les fleurs et les arbres encore plus sont plutôt rares ce qui fait que j'en ai fait ma mission de l'après-midi à essayer de repérer les coins de verdure.
La belle église I Frari, avec ses proportions imposantes. Elle faisait partie de ma liste de visites mais son entrée payante m'a vite rebutée. J'aime les églises pour leur architecture, pas les œuvres d'art qu'elles contiennent.Détail de la façade de la Scuola Grande di San Giovanni Evangelista, désormais salle de concert et lieu d'exposition (aux horaires d'ouverture malheureusement très aléatoires).L'un des plus jolis canaux que nous avons longé, le Rio Marin. Nous y cherchions un salon de thé qui a malheureusement fermé.La limite entre les quartiers est très floue et c'est sans vraiment s'en apercevoir que nous pénétrons dans le Dorsoduro, par la très grande place Santa Margherita, dont les proportions étonnent dans une ville faite de ruelles tortueuses et de petites places étriquées. Quel choc de déboucher sur ce vaste espace dégagé à la simplicité frappante, face au faste de la place Saint-Marc.
Pour la première fois de la journée j'ai l'impression de toucher du doigt le Venise authentique et de rencontrer ses habitants : reliquats de marché, flâneurs profitant de l'ombre d'un bel arbre pour une pause sur un banc, enfants s'éclaboussant aux points d'eau... Cette petite parenthèse ne va malheureusement pas durer longtemps.
C'est finalement dans le Dorsoduro que nous avons des objectifs de visite plus précis. Le premier ?
L'un des derniers ateliers de gondoles en activité, le squero San Trovaso, le long du canal du même nom. Coup de chance, ce jour-là il est ouvert et nous pouvons apercevoir les artisans au travail. Ainsi disposées hors de l'eau, les gondoles impressionnent par leur taille et leur finesse. Étonnamment les curieux ne sont pas très nombreux, alors que l'atelier est facilement visible. Nous ne sommes pas très nombreux à profiter du "spectacle", tant mieux.
La suite du circuit nous fait longer le canal de Fusina, passer par le pont de l'Académie (blindé de monde) puis le labyrinthe de ruelles derrière la fondation Guggenheim (je suis bien contente de n'avoir pas voulu la visiter, j'ai l'impression que je serais encore en train de chercher l'entrée). Sans surprise, nous retrouvons la foule des touristes dans ces lieux très fréquentés.Nous terminons la visite du Dorsoduro avec un passage à
la basilique Santa Maria della Salute, dont l'entrée est gratuite et les marches envahies de touristes. L'intérieur en impose, avec ses belles proportions et sa coupole ; très lumineuse, elle étonne par son apparente sobriété, ici point de peintures baroques et de décors surchargés mais un harmonieux camaïeu de blanc et gris. Nous profitons de son atmosphère sereine – et fraîche ! – pour faire une petite pause et soulager nos pieds. Sachez que c'est au niveau du Campo della Salute que vous trouverez les fameux traghetto pour rejoindre l'autre côté du Grand Canal.
Enfin, au bout, on atteint la
Punta della Degana, une galerie d'art devant laquelle s'étend une petite plateforme. D'ici, la vue sur Venise et San Giorgio Maggiore est à couper le souffle. Vous me l'entendrez beaucoup dire dans le prochain billet mais pour moi, Venise n'est jamais aussi belle que vue de loin, c'est là que sa prouesse architecturale et sa fragilité se remarquent le plus. Nous restons un moment assister au ballet incessant des bateaux, de la petite barque au yacht de luxe, en passant par les incontournables vaporetto... le tout à côté de deux carabinieri surveillant la vitesse de tout ce petit monde. Attention aux excès de vitesse, même sur l'eau !
Verdict : Si San Polo et Santa Croce sont deux quartiers qui se ressemblent beaucoup, le Dorsoduro se démarque plus du fait de sa proximité avec le Grand Canal et son étroitesse : le réseau des rues m'a semblé moins tortueux et on avait enfin le droit à des voies de communication un peu plus large ! Un peu moins pris d'assaut par les touristes, il est plus agréable de se promener de l'un à l'autre quartier qui regorgent de petites trattoria typiques. Par contre il ne faut pas avoir peur de la marche, surtout si vous comptez aller jusqu'au bout du Dorsoduro.
C'est d'ailleurs ce dernier qui m'a fait la plus forte impression : squero San Trovaso, basilique Santa Maria della Salute et la Punta Della Degana, ouverte sur la lagune... et surtout, le sentiment d'avoir enfin un aperçu d'un Venise plus authentique, moins figé dans son image touristique.
À ne pas manquer : On trouve dans cette partie de Venise de nombreux sites incontournables, comme des galeries d'art situées dans des palais, des musées de renommée internationale (l'Accademia, le Guggenheim...) ainsi que plusieurs Scuola : si vous aimez l'art Renaissance, ou l'art en général, c'est ici qu'il faut venir. Sinon c'est aussi un bon endroit pour se perdre dans les calli et prendre le pouls de la ville, un peu à l'écart des touristes.
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17 h - San Giorgio Maggiore
Ma mère avait lu (ou des amis lui avaient dit, je ne sais plus) que le campanile de San Giorgio Maggiore était plus intéressant, et moins cher, que celui de la place Saint-Marc. Nous avons donc pris le vaporetto pour rejoindre la petite île abritant l'église : même sans cette recommandation, elle me faisait de l’œil depuis le matin et je pense que nous aurions fini par y aller quand même. Là aussi
l'entrée de l'église est gratuite mais mauvaise surprise au moment de payer notre ticket pour le campanile, on est loin des 3 € annoncés par le guide (peut-être 6 ou 7, je ne me souviens plus). Une fois arrivées en haut, avec l'ascenseur, nous oublions rapidement cette déconvenue pour profiter de la vue qui s'offre sur Venise. Le temps vient de se couvrir, délavant les couleurs et jetant un voile brumeux sur la lagune, mais le regard porte loin, jusqu'aux Alpes. De si haut, Venise m'apparaît sous un nouveau jour et j'en oublie un instant mes impressions mitigées qui ne m'ont pas lâchée de la journée.
L'intérieur de l'église est également très austère, comme la basilique Santa Maria della Salute, et accueillait cet été des installations artistiques de grande taille.L'île du Lido, que nous visiterons le lendemain.La place Saint-Marc qui grouille de monde, même d'aussi loin ça se remarque.Décidément, l'une de mes vues préférées !Les Alpes qui se dessinent à l'horizon.Le reste du complexe avec le monastère, qui abrite une fondation d'art contemporain.Verdict : Pas de comparaison possible avec le campanile de la place Saint-Marc que nous n'avons pas fait, mais
celui de San Giorgio Maggiore remplit toutes ses promesses ! De là-haut on profite d'une vue magnifique sur la lagune et les îles les plus proches : j'imagine que, de par sa position, celui de Saint-Marc permet de mieux se rendre compte de l'agencement des rues de Venise. À vous de décider ce qui vous attire le plus. Et si vous vous faites surprendre par les cloches, bouchez-vous bien les oreilles, c'est plutôt bruyant !
Conseil : Juste derrière l'église, un petit bar qui ne paye pas de mine, tranquille et pas trop cher, dont la terrasse offre une très belle vue. Idéale pour une pause loin de l'agitation vénitienne.
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18 h 30 - Faire le tour du Grand Canal en vaporetto
Impensable de circuler dans Venise sans utiliser le vaporetto. Il existe d'ailleurs des pass pour les emprunter de manière illimitée sur une période donnée, alternative bien plus intéressante que d'acheter un ticket seul à chaque fois (à 7.5 € l'unité, ça chiffre vite). Pour rentabiliser son prix légèrement exorbitant (20 € pour 24 h, dégressif ensuite), comme vous n'avions rien à faire après nos visites, que nous étions passablement fatiguées de nos kilomètres parcourus et qu'il était un peu trop tôt pour manger, nous avons décidé de rejoindre le Grand Canal en vaporetto mais en faisant le grand tour, c'est-à-dire en longeant l'île de Giudecca, puis le port de commerce où l'on voit notamment les immenses navires de croisière (une honte mais passons, ce n'est pas le lieu de débattre de ce genre de tourisme et du mal que cela fait à la lagune) avant de revenir au niveau du nouveau pont de la Constitution et d'entrer dans le Grand Canal. Une manière de voir Venise de loin et d'apercevoir des coins peut-être moins touristiques ou pas forcément très intéressants à pied.
De retour au début du Grand Canal.Verdict : il faut avoir le temps mais ce circuit en vaporetto (la ligne 2) est très dépaysant et permet de découvrir des endroits de Venise où l'on n'irait pas forcément traîner ses guêtres (le port de commerce). C'est aussi un bon moyen de se déplacer sans se fatiguer ! Globalement ces trajets en vaporetto m'ont beaucoup plu et je n'aurais pu faire que ça : j'ai adoré voir Venise de loin et tous les prétextes étaient bons.
Conseil : Pour encore plus en profiter, n'hésitez pas à rester sur la plateforme centrale, où se font les échanges de voyageurs, ou alors sur le pont arrière, parfois aménagé avec quelques sièges : ce sont les meilleurs endroits pour avoir une chance de voir les deux côtés des canaux.
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19 h 30 - Coucher de soleil autour du Grand Canal
S'il y a bien une chose qui ne m'a pas déçue à Venise (si on excepte tous les plats à l'encre de seiche #monomaniaque), ce sont les fins de journée. Les
couchers de soleil offrent une lumière dingue, faisant ressortir les couleurs chaudes des façades, les orangés, les ocres, les jaunes, et mille et un reflets jouent sur les canaux, et notamment le Grand Canal. Du fait de l'étroitesse des rues on est très souvent à l'ombre mais si vous trouvez un coin de soleil en fin d'après-midi, ne le lâchez pas et admirez le spectacle. Pour cette fin de première journée, nous avons stoppé notre tour en vaporetto au niveau du Rialto et avons ensuite déambulé un peu au nord, dans un autre coin du quartier de Santa Croce, autour du Grand Canal. On comprend mieux pourquoi ses abords sont pris d'assaut par ceux souhaitant
profiter des derniers moments d'ensoleillement dans un cadre de rêve, un verre de Spritz à la main. Pas de bonne adresse à vous communiquer pour le dîner, nous avons fini par nous rabattre sur les restaurants près du Rialto en désespoir de cause comme aucun lieu ne trouvait grâce à mes yeux (il faut dire que je voulais manger un risotto à l'encre de seiche et que ce plat est toujours annoncé pour deux personnes minimum) et comme tout endroit très touristique, ne vous y aventurez qu'à vos risques et périls, la déception et les arnaques vous attendent au tournant...
Verdict : Profiter d'un coucher de soleil sur le Grand Canal, c'est une des valeurs sûres de Venise... d'autant que là encore, il est facile de trouver des endroits de relative tranquillité (vous ne serez jamais seul mais au moins les abords ne sont pas trop bondés). Si vous êtes plutôt lève-tôt et amateur de lever de soleil, on trouve dans le coin le marché du Rialto, apparemment réputé.
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Ainsi s'est achevée cette première journée, en demi-teinte,
partagée entre l'émerveillement d'un cadre vraiment dépaysant (bâtiments d'un autre temps, canaux, ponts, pas de voiture)
et la lassitude qu'il engendre à force de répétition. Le peu de visites que nous avons effectuées n'a pas réussi à casser le rythme d'une balade devenant monotone sur la fin de la journée, avec les lieux qui se mélangent et qui se fondent les uns avec les autres. Par ailleurs, l'impression de vivre dans une ville-musée, d'être entouré uniquement de touristes et en ayant du mal à croiser les locaux et à sentir le pouls de la ville a été très déstabilisant et pas du tout agréable. Néanmoins, au terme de cette première journée, c'est sans lassitude mais avec curiosité que j'attendais la seconde... que je vous raconterai très vite.