Le Chott El-Jérid et le festival de musique sacrée

Le Chott El-Jérid et le festival de musique sacrée

Chott El-Jérid


Après ma première nuit à Tozeur, en Tunisie, j'avais hâte d'explorer. Avec notre chauffeur Belgasem, nous sommes partis vers le Chott El-Jérid, un désert de sel à perte de vue traversé par la route principale.
Notre seul véritable arrêt le long de la route, à un endroit où des stands à souvenirs sont probablement ouverts à d'autres périodes de l'année, nous place devant une scène étrange. Bien sûr, elle a été construite de A à Z, mais elle permet de prendre des photos géniales et de se plonger un tantinet dans l'absurde.
Il y a d'abord ces cabinets de toilettes et leur teinte turquoise qui tranchent dans un décor beige sable. On trouve aussi un monticule, surmonté d'un drapeau rouge vif de la Tunisie. Et un étrange cavalier de papier mâché avec son dromadaire, des oeuvres directement sorties d'un univers d'art naïf. Plus loin, une statue d'un samouraï brave l'immensité du désert. 

Le Chott El-Jérid et le festival de musique sacrée

Les toilettes au Chott El-Jérid


Au retour à Tozeur, nous nous sommes arrêtés au gîtes Diar Abou Habibi, le temps d'apprécier le grand jardin dans lequel sont plantées une dizaines de cabines, comme des chalets indépendants qu'il est possible de louer pour un séjour paisible. Pour une prochaine visite à Tozeur, je me promets d'aller m'y prélasser. Mais on m'a prévenu qu'il fallait réserver un brin à l'avance.

Le Chott El-Jérid et le festival de musique sacrée

Chott El-Jérid


Le Chott El-Jérid et le festival de musique sacrée

Chott El-Jérid


Le Chott El-Jérid et le festival de musique sacrée

Diar Abou Habibi


Les curieux apprécieront sans doute le musée du palmier, Eden Palm, situé dans un tout petit bâtiment qui paraît bien ennuyeux si on ne s'attarde que vitement aux panneaux posés sur les murs. Mais une visite avec un guide, dont les connaissances encyclopédiques surprennent, confondront même les plus sceptiques. 
On y apprend tout, tout, tout sur les palmiers et sur la culture de dattes. Les gourmands pourront ensuite goûter au miel de dattes et en faire une bonne provision. Chocolat, gingembre et autres saveurs s'entremêlent avec celle des dattes.
Sinon, la médina de Tozeur est un endroit agréable pour se promener et pour faire quelques achats. Prévoyez un arrêt à la Grande Boutique de la médina. Non seulement le propriétaire est considéré comme un véritable dictionnaire, mais il vous fera faire un tour de sa boutique et vous proposera même de grimper jusqu'au dernier étage pour profiter de la vue. Si vous aimez les tapis, en négociant un peu, vous en trouvez des beaux ici.

Le Chott El-Jérid et le festival de musique sacrée

Tozeur


Le Chott El-Jérid et le festival de musique sacrée

La Grande Boutique de la médina de Tozeur


Le Chott El-Jérid et le festival de musique sacrée

Tozeur

En soirée, nous nous sommes aventurés à Nefta pour la soirée de clôture de la première édition du festival de musique sacrée Rouhaniyet. 
Les rues de la médina de Nefta étaient désertes à notre arrivée. Seuls les réverbères émettaient une lumière blafarde. Le festival se tenait dans une maison du 17e siècle, dans la cour intérieure. La scène avait été érigée entre deux palmiers.
En Tunisie, la musique sacrée est souvent festive. La première troupe que nous avons entendue, celle qui j'avais vraiment très hâte de voir, était celle de Turquie. Ses derviches tourneurs étaient vraiment hypnotiques. J'aurais pris de leur musique pendant toute une soirée.

Le Chott El-Jérid et le festival de musique sacrée

La troupe turque du festival de musique sacrée de Nefta.


Le Chott El-Jérid et le festival de musique sacrée

Raphaëlle Paquette

Ont suivi les invités québécois, la soprano Raphaëlle Paquette et le violoniste baroque Olivier Brault. Le style était très inhabituel pour les Tunisiens qui, pour certains, se plongeaient dans l'univers baroque pour la première fois.
Ils ont été suivis des Gnawas, une troupe marocaine qui alliait danse et percussions.
Vers minuit, quand les festivités ont pris fin, nous avons arpenté la médina de nouveau, guidés par des policiers qui nous accompagnaient jusqu'à notre voiture. Il y avait eu, dans cette soirée, quelque chose de très particulier dans un univers bien loin de mon quotidien québécois. Participer à un événement local, qui en était de surcroît à une première édition, demeure une chance inouïe.
Pour avoir plus de détails sur cette soirée au festival, consultez cette chronique publiée le 8 décembre dans les journaux du Québec.
J'étais l'invité de l'Office nationale du tourisme tunisien et de Tunisair.