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Notre voyage en Birmanie en quelques chiffres
Nombre de jours passés en Birmanie: 28 jours, durée maximum autorisée par le visa. Dommage un ou deux jours de plus n’auraient pas été de refus.
Budget dépensé : 1256 € pour nous deux (628 € par personne) soit un budget de 22,5 € par jour et par personne. Nous avions prévu 21 €, on est un peu au-dessus, il faut avouer qu’on a voulu tout faire et que nous n’avons renoncé à rien. De plus nous nous sommes laissés surprendre par le prix des logements, souvent plus chers que ce que nous avions imaginé.
Nombre de bus, trains et bateaux : 14, dont 11 bus, 1 bateau et 2 trains.
Nombre d’heures passées dans les transports : 77h30, dont 55 en bus, 13 en bateau et 9h30 en train, une fois de plus ça en fait des heures dans les transports (mais pas forcément des km…)
Nombres d’étapes : 8 – Yangon – Chaungtha – Lac Inle – Bagan – Mandalay – Hsipaw – Hpa An – Mawlamyine
Et toi tu en as pensé quoi de la Birmanie ?
Quel est ton lieu préféré ?
Nicolas : C’est la première fois depuis le début du voyage que le choix est si compliqué, la Birmanie est pour le moment mon coup de cœur et à peu près tous les lieux visités sont exceptionnels. Je ne vais pas chercher à être original, si autant de monde est émerveillé par l’ancienne cité de Bagan c’est qu’il y a une bonne raison. J’y ai vécu deux jours parmi les plus marquants de notre périple. Le lieu est envoutant, chaque moment de la journée nous offre un spectacle différent, chaque découverte de temple est une nouvelle aventure et je n’oublierai jamais le lever de soleil accompagné des montgolfières au dessus des centaines de temples émergeant de la brume.
Solène : Comme Nicolas, j’ai adoré de nombreux lieux en Birmanie mais je n’ai aucune hésitation quant à celui que j’ai préféré. Et le grand gagnant est Chaungtha, une petite station balnéaire dans le golfe du Bengale. Ici il n’y a presque pas de touristes occidentaux et les paysages sont magnifiques, des kilomètres de plages de sable blanc sans personne. C’est l’endroit idéal pour se reposer et être totalement dépaysé. Bien souvent les guides de voyage n’en parlent pas beaucoup (normal comment concurrencer des lieux mythiques comme Bagan ?) et du coup les gens zappent cette partie de la Birmanie. Je vous conseille donc de ne pas faire la même erreur, ça vaut vraiment le coup !
Quel est ton plat préféré ?
Nicolas : Après Singapour et la Thaïlande, la gastronomie birmane parait vraiment très pauvre. Le repas typique est un curry toujours très huileux et composé des parties les moins nobles du poulet, en général le cou et quelques petits os. Il est accompagné de plusieurs petits plats dont les goûts toujours très forts et inhabituels ne m’ont pas du tout plus. Globalement tout est très gras et vraiment pas très fin. Heureusement de nombreux restaurants chinois et quelques spécialités locales permettent de relever un peu le niveau. Un coup de cœur pour les nouilles Shan, du nom de l’ethnie vivant dans le nord du pays, et pour les calamars frits façon chinoise dégustés au restaurant Lucky 1 de Hpa-An.
Solène : La question serait plutôt « qu’est-ce qui est mangeable ? ». La gastronomie birmane est « étrange » pour nos palais européens et on ne parle pas des normes d’hygiène, il n’est pas rare de voir des cafards « tester » la nourriture pour vous. Honnêtement j’ai trouvé pratiquement tous les plats typiques mauvais sauf les nouilles Shan. Ce sont des nouilles avec quelques herbes et une sauce qui pourrait ressembler à de la sauce tomate. Ce n’est pas exquis mais ça passe. Ensuite il y a la nourriture chinoise mais ça ne compte pas.
Quel est ton meilleur souvenir ?
Nicolas : On parle souvent du voyage comme d’un moment de partage avec les locaux mais finalement les échanges sont souvent limités et notamment en raison de la langue. Alors quelle chance incroyable de pouvoir partager le temps d’une soirée et d’une matinée la fête de mariage d’un jeune couple dans le petit village isolé de Pankam, lors de notre trek dans les collines de Hsipaw. Une belle occasion de passer du temps avec les habitants, de découvrir leur vie, de partager un moment de fête, quelques repas et bien sûr quelques bouteilles d’alcool de riz.
Solène : Tout comme Nicolas ! J’ai adoré la soirée dans le village de Pankam lors de notre trek dans les alentours de Hsipaw. Une belle occasion de se mélanger aux locaux, le tout dans une ambiance festive. L’alcool de riz a sûrement facilité les contacts Nous avons eu la chance de faire un super trek, avec un super guide, en compagnie de Nicolas et Christelle, 2 belges avec lesquels nous avons très vite sympathisé et d’être accueillis dans un village charmant un jour de mariage. Un moment inoubliable.
Quel est ton pire souvenir ?
Nicolas : Le seul point négatif de notre voyage en Birmanie est notre passage par le Rocher D’or, ce lieu de pèlerinage situé sur la route du sud. Tout y est très cher et va directement dans la poche des militaires très présents sur place, les pèlerins et touristes y sont traités comme du bétail et le lieu est assez sale contrairement à la majorité des lieux de culte asiatiques. Nous assistons une fois de plus dans ce pays au triste spectacle du business bouddhiste. Je conseillerai donc de consacrer cette journée à la découverte d’une autre partie de la Birmanie.
Solène : Nous n’avons pas eu de problème, donc je n’ai pas réellement de pire souvenir. Mais comme Nicolas je n’ai pas apprécié la visite du rocher d’or. On savait que ça allait être nul, on nous avait prévenu, mais je ne pensais pas que ça serait à ce point. Franchement, passez votre chemin, ça n’en vaut pas la peine.
As-tu été surpris par quelque chose ?
Nicolas : La Birmanie offre son lot de surprises chaque jour et rien de plus normal lorsque les décisions politiques sont prises suite à des consultations de voyants, numérologues, astrologues… Alors on conduit à droite avec le volant à droite et la vitesse en ville est limitée à 48 km/h. Mais ce qui m’a le plus surpris en Birmanie est la vitesse à laquelle les habitants s’emparent du tourisme pour apprendre et développer leur pays. Les guides et blogs de voyages insistent sur le faible niveau d’anglais des birmans, sur le niveau de service un peu bas, sur la vétusté des hôtels mais ces informations qui datent d’un an ou deux sont presque dépassées aujourd’hui. Le niveau d’accueil est le plus haut de tous les pays visités en 9 mois, le niveau d’anglais bien supérieur à celui des voisins Thaïlandais pourtant habitués au tourisme et les hôtels souvent très propres. On espère que cette énergie ne sera pas anéantie par les dirigeants et la junte militaire encore omniprésente.
Solène : Je pense que c’est le pays où j’ai été le plus dépaysée depuis le début de notre voyage, alors forcément énormément de choses m’ont surprise. Je ne sais pas trop par où commencer… Bon déjà il y a l’environnement général, c’est très sale, des tas de sacs plastiques partout, des poubelles éventrées tous les 5 mètres, ça fait bizarre, surtout quand on voit ça au lac Inle, et que les Birmans se lavent dans ce même lac. La Birmanie est le pays le plus pauvre que nous ayons visité. Ensuite la logique, tellement incongrue pour nous, mais bon comme l’a expliqué Nicolas, quand on sait que tout est décidé par des numérologues, astrologues on ne s’étonne plus de rien… Enfin bon conduire à droite avec le volant à droite reste tout de même illogique et surtout dangereux, la place du mort n’a jamais aussi bien porté son nom. Et puis il y a la junte militaire qu’on ne voit pas forcément mais qu’on sent présente partout, on essaye de ne pas la « sponsoriser » en payant directement aux locaux mais impossible tant elle contrôle l’économie du pays. Et pour finir, ce qui est plus « dur » que réellement surprenant c’est d’apprendre par les médias français que les violences ont repris contre les minorités ethniques. En tant que touristes nous pouvons nous balader tranquillement alors qu’au même moment des gens sont tués, violés, chassés de leur maison…
Qu’as-tu pensé des Birmans ?
Nicolas : Chaleureux, souriants, élégants, accueillants, généreux, curieux… La liste d’adjectifs positifs est très longue pour parler des habitants de ce pays et c’est la première fois depuis le début du voyage que je ressens un accueil si bienveillant de la part de la totalité de la population. Les femmes nous sourient, les hommes nous saluent, les enfants nous lancent des « hello » et « mingalaba » en prenant leur courage à deux mains et cela tous les jours. J’ai ressenti une vraie volonté de donner une image positive du pays, un peu comme en Colombie, pour passer à autre chose. Ici rien ne semble gagné car la junte contrôle encore presque tout mais les Birmans profitent de cette petite ouverture sur le monde pour apprendre (ils sont nombreux à apprendre l’anglais) et faire connaitre leur pays. L’énergie qui en ressort est vraiment agréable et donne envie d’y revenir, comme on nous l’a demandé, pour les soutenir dans leur développement.
Solène : Les gens qui disent que la Thaïlande est le pays du sourire n’ont sans doute jamais mis un pied en Birmanie ! C’est ici le vrai pays du sourire, le sourire honnête, bienveillant et plein de gentillesse. Nous avons toujours été très bien accueillis, toujours des grands « bonjour ». Le tourisme est beaucoup moins développé que dans les pays voisins, les rapports avec la population sont donc plus authentiques. Et les Birmans font beaucoup d’efforts pour pouvoir communiquer avec vous, ils parlent pratiquement tous anglais et beaucoup ont des notions de français. Ce sont des gens qui ont envie de s’ouvrir sur le monde alors je vous répète ce qu’on nous a dit plusieurs fois : « il faut revenir en Birmanie, encore et encore, il faut que les gens viennent visiter notre pays ». Maintenant à vous d’aller à la découverte de ce pays et de sa population si souriante.
Ton bilan en quelques mots :
Nicolas : La Birmanie est pour le moment mon coup de cœur du voyage ! Nous avons visité des pays avec des paysages hors du commun comme en Bolivie, nous avons visité des pays avec des habitants vraiment accueillants comme en Colombie mais en Birmanie j’ai été émerveillé presque chaque jour et tout ça dans une ambiance bienveillante. Depuis notre départ les pays s’enchaînent chaque mois et le regret de partir laisse immédiatement la place à l’envie d’en découvrir un nouveau. Mais pour la Birmanie je dois avouer que la fin du séjour a été un peu plus difficile. Je vous conseille vraiment de l’inscrire sur la liste de vos prochains voyages que ce soit pour un séjour culturel ou simplement pour profiter des magnifiques plages du golfe du Bengale.
Solène : C’est aussi mon pays coup de cœur. J’avais adoré l’Equateur mais si je dois faire un classement, la Birmanie passe devant. La culture, les paysages, la population, tout est extraordinaire, c’est tellement dépaysant. Il est difficile de résumer en quelques mots le mois que nous avons passé, des plages du golfe du Bengale aux grottes d’Hpa An en passant par Bagan et ses temples mythiques, sans oublier le lac Inle… Les contacts avec la population, les enfants mais aussi les adultes qui vous lancent des « hello » avec le sourire jusqu’aux oreilles. Je garde de ce pays un souvenir merveilleux, je garde en tête tous ses paysages et tous ses sourires.
Et les Birmans ils en pensent quoi de la France ?
Nous : Les Birmans doivent certainement penser que nous sommes de gros radins étant donné que les seuls mot qu’ils connaissent en français sont « c’est pas cher, c’est local, c’est moi qui l’a fait ». Une fois de plus ce n’est pas forcément facile de communiquer à cause de la barrière de la langue. Nous avons rencontré un Birman qui avait vu le film « Taken » et qui pensait donc que Paris était une ville contrôlée par la mafia russe où les jeunes filles étaient vendues pour leur corps… Ce n’est pas encore gagné.
Ce soir on mange birman
Pas facile de trouver quelque chose à vous proposer… On va donc opter pour les nouilles shan, le seul plat birman et mangeable du pays.
Ingrédients :
- Des nouilles de riz
- Des blancs de poulet
- Tomates
- Oignons, piments, ail, gingembre
- Huile, sel, sauce poisson, sauce soja
- Cacahuètes (ou sésame)
Faites bouillir les blancs de poulet avec du gingembre et du sel (attention mollo sur le gingembre) pendant 30 min puis le découper en petits dés. Coupez finement les oignons, les tomates et l’ail. Faire revenir dans une poêle huilée les morceaux de poulets avec les morceaux d’oignons, de tomates et d’ail. Pour finir assaisonnez avec du sel et de la sauce poisson. Faites cuire les nouilles de riz séchées dans de l’eau bouillante (le temps indiqué sur le sachet). Dans un bol disposez les nouilles avec un peu de leur jus de cuisson, recouvrez de la préparation au poulet, d’un peu de sauce soja et de cacahuètes concassées.