Je n’ai pas écrit sur le blogue depuis plus d’un mois, ce qui n’est pas dans mes habitudes. D’abord, j’ai été submergée de travail. Pas une simple petite vague de boulot, mais un véritable tsunami. Puis, nous avons été victimes des aléas de la vie. Un rhume intense qui n’a épargné personne à la maison, un accident banal qui a transformé le sourire de mon fils cadet en lui faisant perdre une dent de façon précoce et, finalement, un dégât d’eau majeur qui implique la rénovation complète de notre sous-sol. J’avais l’impression de ne pas voir le bout des problèmes qui s’imposaient à moi et je me sentais épuisée… Jusqu’à ce week-end, lorsque j’ai appris le décès d’un ami et que mon regard sur ces petits irritants s’est complètement transformé.
Cet ami avait quitté son pays d’origine pour débuter une nouvelle vie au Québec, avec sa femme et ses trois enfants. À notre retour de Dubaï, en 2013, alors que j’accompagnais fébrilement mon fils à sa nouvelle école, j’ai rencontré sa femme pour la première fois. Tout comme moi, elle était un peu perdue dans la cour d’école alors qu’elle arrivait tout juste du Mexique. Je l’ai aimée tout de suite, un vrai coup de foudre d’amitié! Avec son visage d’ange et ses immenses yeux, elle m’a immédiatement inspiré confiance. Je me retrouvais beaucoup en elle et je voyais plusieurs similitudes dans nos parcours de vie. Nous avons passé de beaux moments ensemble, pour des anniversaires et des fêtes familiales. Nos familles s’entendaient bien et, rapidement, je les ai inclus dans notre petit cercle d’amis qui demeure habituellement assez hermétique. Tout comme elle, ses fils et son mari nous ont tous charmés. Malheureusement, ses fils ont changé d’école cette année et les occasions de nous voir ont été plus rares, mais je pensais souvent à eux. Je voyais parfois des photos de leur charmante famille défiler sur Facebook et je les trouvais inspirants.
Bref, ce fut un véritable choc d’apprendre la mort de cet homme charismatique, qui laisse dans le deuil une femme extraordinaire et trois magnifiques enfants. Alors qu’il avait fait le choix de quitter le Mexique pour assurer la sécurité de sa famille, c’est ici, au Québec, que ce père de famille a perdu la vie dans un accident de motoneige. À mes yeux, c’était complètement insensé. En allant adresser mes sympathies à la famille hier, j’ai eu la chance de rencontrer la mère du défunt. J’avais du mal à contenir les émotions qui m’habitaient, alors qu’elle dégageait calme et sérénité. Plutôt que de pleurer son fils mort trop tôt, elle remerciait la vie de lui avoir donné cet homme merveilleux à aimer pendant 44 années.
J’ai beaucoup pensé à la force de cette femme aujourd’hui. Quand une telle tragédie nous touche de plus près, les petits problèmes de la vie deviennent complètement dérisoires et le besoin de se recentrer sur l’essentiel s’impose. Il faut profiter de chaque instant de cette vie à la fois belle, folle et pleine de surprises. C’est cette pensée qui m’habite aujourd’hui, avant d’entamer les vacances de Noël. Le bonheur se trouve dans les choses les plus simples et puisqu’on ne sait jamais quand notre dernier voyage aura lieu, mieux vaut en savourer chaque instant.
L., je te souhaite un beau voyage.
Et toi, ma chère C., si tu lis ces quelques lignes, n’oublie pas que je suis là pour toi.