L’insécurité grandissante à Tahiti

Publié le 01 décembre 2016 par Maevatahiti

Hey ! elle est pas super mon image d’article ? entretien de psychose et racoleuse à souhait. J’A-DORE 🙂 Vous avez bien sûr reconnu notre pire cauchemar Freddy des années 90 (naaaaan c’est pas un truc qui date d’y a 100 ans !!!) Quoi de mieux pour introduire l’insécurité grandissante à Tahiti.

Bon les gars (es), qu’on soit clair tout de suite, soyons réaliste, ici c’est pas Bagdad, ni Paris, ni Mexico, ni rien qui pourrait faire croire un tantinouet qu’on soit obligé d’investir sa fortune dans des bombes lacrymo, couteaux suisses et cure-dents acérés. On est à TA-HI-TI. Ici on a des nounours de 100kg en moyenne qui joue du ukulele avec une tiare sur l’oreille. La seule bombe que tu DOIS AVOIR sur toi, c’est une bombe anti-moustiques !!

Oui certes. Image un chouille édulcorée. C’est pas 100 % exacte, mais c’est le sentiment qu’on a quand on se balade. Le soleil, la mer, l’énergie mouligasse qui se dégage, l’ambiance zen, les sourires. Personne se regardent en coin, personne se scrute, personne se jauge, personne se juge. Que des regards bienveillants, des regards souriants. Certaines voitures ont leur fenêtres ouvertes (bon en général c’est les pourries avec fenêtres qui ne ferment plus…), on sort payer l’essence, voiture ouverte. En fait, on ne se pose pas vraiment la question, ni aucune question d’ailleurs. Enfin personnellement, l’insécurité ne me traverse jamais l’esprit.

Si une fois. Je me suis baladée seule dans Papeete le soir, j’avoue que je n’étais pas tranquille. Sentiment que je n’ai jamais eu sur Paris, même dans les quartiers dits populaires à 2h du mat’. Pourquoi ce sentiment ? parce qu’il n’y a personne dans les rues mal éclairées avec pour décors des bâtiments un peu glauques.

Alors OUI, les journaux sont pleins de faits divers remplis de violence, vols et viols et ce, de plus en plus selon la population toujours plus effarée. C’est vrai. Mais faut aussi remettre dans le contexte. Il ne se passe RIEN à Tahiti, du coup le moindre fait d’hivers divers est mis à la Une sans état d’âme. De plus, on est loin de tout, tellement loin que ce qui se passe à l’international devient dérisoire face au piéton du front de mer renversé par un chauffard et reparti avec une minerve au cou.

Il n’en reste pas moins un triste réalité sur la délinquance et les violences, un Tahiti sombre, une Polynésie blessée. C’est vrai il y a le côté obscure dont personne ne parle vraiment.

La violence

La violence est un sport ici, un sport nocturne la plupart du temps, un sport qui commence souvent avec un bon litre quelques millilitres dans le sang ou du pacalolo, un sport qui se pratique plutôt le weekend en sortie de bringue et à mains nues (de temps à autres machettes et couteaux sont de la partie, mais à mains nues c’est plus virile tu comprends). Et il faut bien avoir à l’esprit que ces excès de violence sont à 90 % des règlements de compte entre potes, connaissances et ça reste quasi exclusivement dans la famille avec une grosse proportion de violence conjugale. Les faits de violence rapportée ont quand même augmenté de plus de 100 % depuis 2004. source

Les vols

Il faut avoir à l’esprit qu’une partie de la population est très très pauvre et vit dans des bidons-villes sans eau potable. Beaucoup de vols dans les maisons, surtout les maisons du bord de mer car facilement accessible, de jour, de nuit, que vous soyez là ou pas… Souvent des vols rapides, des chaussures, 2/3 vêtements, de l’alcool… bref ce qui traine. C’est rarement des cambriolages où vous retrouvez tout saccagé, tout retourné. Et ça peut être assez traumatisant quand vous vous faites cambrioler plusieurs fois le soir alors que vous dormez dans la pièce d’à côté. Prenez en compte le quartier, le voisinage, l’accessibilité à la maison avant de louer un logement. Adoptez un chien qui pourrait également faire la garde (et évitez aussi de l’abandonner quand vous repartirez en Métropole!)

Les viols

Beaucoup d’agressions sexuelles, de viols et beaucoup d’inceste ici. Il faut savoir que les violences sexuelles sont commises pour la plupart dans le cadre familial dont plus de la moitié sur mineur, ce qui est très préoccupant. Il n’est pas rare de voir des filles de 15-16 ans enceintes. Certaines avortent plusieurs fois car le père et/ou le frère les ont violés. La maturité sexuelle est très jeune, mais la réalité est assez glauque. Les langues se délient de plus en plus, mais cela reste toujours très compliqué surtout quand le père/frère incriminé est parfois la seule source de revenu familiale.

Pour voir les chiffres, allez sur le site du gouvernement de la Polynésie

De plus il faut savoir que dans certaines îles et atolls, il n’y a pas de gendarmerie, pas de police, parfois quelques mutoi mais les signalements sont faibles, ou alors la justice est parfois faite par soi-même…

Terrorisme

Même si dernièrement 3 fichés S, détenus à la prison de Nuutania ont été pointés du doigt, ils ont surtout été fichés par mesure de prévention et être plus surveillés par la suite. En effet, la Polynésie est jusque là préservée et on est à des années lumières de se sentir menacé. Et si c’est 3 là ont été identifiés, ils ont dû passé un sale 1/4 d’heure. On pourrait “presque” comparer le tahitien à un corse dans le sens où ils ne vont pas se laisser faire. Le tahitien se battra pour son fenua, même avec une tiare sur l’oreille. PARCE QUE FAUT PAS DÉCONNER QUAND MÊME !!

Donc vous l’aurez compris, oui l’insécurité existe, oui elle est grandissante, mais sans aucune mesure avec ce que vous pouvez ressentir en France d’autant plus qu’elle reste, dans la plupart des cas, dans un cadre familial et cercle proche. La Polynésie reste un endroit paisible et bienveillant. N’aillez aucune crainte (ou presque ahah – nan j’déconne)