Les Aurores Boréales, C'est quoi ?
Le Soleil n'a pas une vie linéaire. Parfois, une éruption solaire se produit à sa surface, projetant des particules chargées dans l'espace. Certaines de ces particules arrivent dans le champ magnétique de la Terre et sont canalisées au pôles terrestres. En arrivant dans la haute atmosphère terrestre, ces particules excitent ou ionisent les atomes présents. Ce sont ces atomes qui émettent de la lumière en se relaxant dans leur état fondamental.
Les particules chargées étant regroupées aux pôles de notre planète, les aurores boréales sont mieux visibles dans ces lieux septentrionaux. Les lieux classiques pour en voir sont l'Amérique du nord (Canada, Alaska, Groenland), la Laponie et l'Islande d'une part mais aussi près du pôle sud d'autre part (Nouvelle-Zélande).
La couleur des aurores boréales dépend principalement de la nature des atomes. Les atomes d'oxygènes et d'azote donnent la couleur verte, si connue. Plus rarement, l'hélium et l'hydrogène apportent des nuances de violet et de bleu.
Sortir ou ne pas Sortir ...
Si on résume donc, la probabilité de voir des aurores boréales dépend théoriquement de l'intensité des vents solaires apportant les particules chargée et de la force du champ magnétique terrestre qui protège la Terre de ces vents. Les astronomes déduisent de ces paramètres un indice Kp. Sa valeur donne une indication sur les lieux géographiques susceptibles de voir des aurores boréales.
Pour vous donner une idée, le Kp tourne autour des valeurs 1 à 2 lors d'une activité normale du soleil. A ce point, les aurores boréales sont théoriquement visibles à l'extrême nord de l'Europe et du Canada. Pour avoir une chance infime d'en voir à Stockholm, il faudrait un Kp autour de 5-6. Cette valeur peut-être atteinte lors d'épisodes d'intense activité solaire. Elle a été prévue environ une fois par mois depuis Septembre.
Plusieurs sites internet francophones et anglophones donnent l'évolution de ce Kp sur l'heure qui suit et sur la tendance générale sur les prochains jours.
Ces données sont évidemment à prendre avec de grandes précautions. Ce n'est en rien une garantie infaillible. Cela permet juste de ne pas sortir plusieurs heures de nuit, dans le froid, pour rien quand les chances sont extrêmement basses...
Et le climat dans tout ça ?
Il y a une dernière composante pour mettre toutes les chances de son côté. Le temps et la luminosité du ciel. Il faut qu'il y ait un minimum de nuages et un ciel le plus noir possible.
Par exemple, quelques nuages hauts ne sont pas forcément dérangeants, du moment que les étoiles restent visibles. Des nuages bas accumulés ruineraient toutes chances d'en voir. De la même façon, une lune très lumineuse ou toute sorte de pollution lumineuse affecte la possibilité de voir des aurores boréales. Cela affectera aussi la qualité de vos photos.
Immortaliser des Aurores Boréales
Ça y est, c'est le grand soir ! Le Kp est adapté au lieu où je me trouve, le ciel est magnifique et plein d'étoiles sont visibles (on voit même la voie lactée !), je suis loin de toute pollution lumineuse et mon appareil photo est sorti. J'attends fébrilement le premier indice de la présence des aurores boréales ! Mais... Question, comment je les prends en photo ?
Le Matériel et la Méthode
Le seul impératif pour pouvoir les prendre en photo est de pouvoir faire une pose longue avec son appareil. Les réflexes le font, la plupart des compactes aussi,... Je crois que même avec un smartphone, c'est possible. Il me semble qu'il existe des applications qui permettent de faire une pose longue avec.Il faut aussi garder l'appareil immobile pendant la pause longue. Le plus simple étant de le faire avec un trépied ou un support solide autour de vous.
Avec un réflexe, le plus simple est de passer en mode manuel l'appareil et la mise au point. L'autofocus peut pédaler dans la semoule si l'environnement est trop sombre. Il faut faire quelques essais pour trouver le bon compromis entre les valeurs d'ISO (bruit de la photo), d'ouverture (dépend de votre objectif et de sa luminosité) et de temps de pose. Avec un compacte, il faut passer en mode nuit et essayer des temps de poses différents. Le conseil est le même avec un smartphone. Si vous shooter en RAW, vous pourrez ensuite modifier la température de la balance des blancs pour s'affranchir de la couleur orange/jaune de la pollution lumineuse.
Plus votre objectif est lumineux et a une grande valeur d'ouverture (f/2.8 typiquement), moins vous aurez besoin de monter les ISO et plus vous réduirez le bruit sur vos photos. Ceci étant dit, il est tout à fait possible d'avoir des résultats sympas avec des objectifs classiques (de kits ou le classique et peu cher 50mm f/1.8). Pas besoin de se ruiner pour se faire plaisir.
Dans tous les cas, c'est une bonne idée de faire des essais sur le ciel avant de voir les aurores boréales. Le but est de pouvoir profiter un maximum du phénomène en direct et de pouvoir prendre des photos pour s'en souvenir. Mais il serait vraiment dommage d'en rater une grande partie en se battant avec les réglages de son appareil 🙂
Voilà, j'espère que vous avez aimé ce petit article ! Promis je le mettrai à jour avec des photos d'aurores boréales si j'ai la chance d'en voir à d'autres occasions !Et vous quelles sont vos astuces pour réussir vos photos d'aurores ou d'étoiles ?