Pour le deuxième volet de notre séjour en Chaudière-Appalaches, on quitte les rives du fleuve Saint-Laurent pour entrer l’intérieur des terres. Après s’être imprégné de l’histoire de la région, on part maintenant à la rencontre de sa nature plus sauvage et de ses saveurs. Sur la route, les paysages côtiers laissent doucement place à une forêt de plus en plus dense. Au loin, on voit se profiler les Appalaches, cette chaîne de montagnes qui s’étend de Terre-Neuve jusqu’à l’État de l’Alabama. Dans ce paysage de novembre, dénudé de feuillage, on se laisse impressionner par leur grandeur, leur stature. En route, on croise quelques villages qui semblent toujours dormants. Ici, on a l’impression que tout tourne au ralenti. Peut-être est-ce parce qu’en ce froid samedi matin, les gens préfèrent rester chez eux. Peut-être est-ce aussi parce que sans réseau cellulaire, nous n’avons pas les distractions qui occupent habituellement nos journées. Il faut dire qu’on prend malheureusement rarement le temps de profiter du moment présent, préférant vivre en « instantané » sur les médias sociaux.
À l’horaire, une journée randonnée au Parc régional du Massif du Sud et une nuit à la ferme Cassis et Mélisse. Entre forêt et terroir, on découvre un côté moins connu de la région Chaudière-Appalaches. Comme le dit si bien Julie Aubé dans son magnifique livre Prenez le Champ!, lorsqu’on visite la région, il faut savoir « s’arracher au fleuve ». Et « s’arracher » est le bon mot; il n’est pas facile de laisser derrière soi les magnifiques paysages que nous offre le Saint-Laurent. Par contre, une visite dans les terres réserve de belles surprises et d’encore plus belles rencontres.
Parc régional du Massif du Sud
Saint-Philémon
La journée débute au Parc régional du Massif du Sud, situé à Saint-Philémon tout près de la montagne de ski du même nom. Aujourd’hui, on nous a recommandé le sentier des Passerelles puis l’ascension du Mont Chocolat (en tout cela fait 8,1 kilomètres allée-retour). Je dois vous avouer que j’y vais avec un peu d’appréhension, car dehors il fait froid. C’est la première fois cet automne (du moins c’est notre première fois) que la température descend sous 0° Celsius. Habituellement, lorsque le gel arrive, j’entre en hibernation. Je ne ressors qu’au printemps, une fois la neige fondue. C’est donc un peu à reculons que j’enfile ma tuque, mes gants et mes chaussures de marche.
J’ai toutefois oublié un élément important: le bonheur que je ressens lorsque je me retrouve en pleine forêt. Il n’a fallu qu’un seul regard sur la rivière du Milieu pour que j’oublie complètement le froid. Malgré l’absence de feuille, le paysage est de toute beauté.
Longeant la rivière, la première portion de la randonnée est tout simplement magnifique. Ici et là, on aperçoit des petites cascades où des glaçons ont déjà commencé à se former. L’eau est d’une telle clarté qu’on aurait presque envie d’y tremper les pieds (la vue des glaçons nous fait toutefois changer d’avis!). Le sentier nous mène jusqu’au refuge du milieu où nous attend un feu de bois. Après une courte pause, ont s’attaque au Mont Chocolat. Haut de 717 mètres, ce mont offre des vues spectaculaires sur les Appalaches. Ici, on a d’ailleurs droit à un décor qui vacille entre automne et hiver. Au sommet, une fine couche de neige nous attend. Bon, je l’avoue, c’est particulièrement joli. Michaël ne manque d’ailleurs pas l’occasion de me faire remarquer que j’ai utilisé les mots « neige » et « jolie dans la même phrase… c’est plutôt rare.
On a tous les deux eu un immense coup de coeur pour le Parc régional du Massif du Sud. Avec ses dizaines de kilomètres de sentiers de randonnée, il nous reste encore beaucoup à découvrir. J’ai l’impression que ce parc nous réserve encore de bien belles surprises. Et si vous venez en famille, le parcours d’hébertiste semble faire le bonheur des petits. Deux petits jeunes randonneurs (âgés de 4 et 7 ans) croisés en chemin nous ont d’ailleurs fièrement raconté leurs exploits!
*** L’entrée au parc est de 6$ par adulte, 4,50$ pour les étudiants (18 à 25 ans), 3,50$ pour les jeunes (7-17 ans) et gratuit pour les enfants de 6 ans et moins.
Pub de la Contré et Microbrasserie de Bellechasse
Buckland
Quoi de mieux que de se retrouver autour d’un verre de bière après une journée de randonnée. C’est donc à la Microbrasserie de Bellechasse, situé en plein coeur du village de Buckland, qu’on termine la journée!
L’idée d’ouvrir une microbrasserie à Buckland est venue de la nécessité urgente de revitaliser la région. C’est après la fermeture de la Caisse populaire en 2012, symbole de la dévitalisation du village, qu’a fermenté le projet. L’ouverture de la Microbrasserie de Bellechasse, dans les locaux de l’ancienne caisse, a donc aidé à redynamiser ce petit village de 824 habitants. On aime bien l’idée que la coopérative financière ait été remplacée par une coop de solidarité présidée par le maître-brasseur Gabriel Paquet.
Aujourd’hui, il s’agit d’un endroit charmant où le décor champêtre se marie parfaitement avec les « bières de village » que nous propose le maître brasseur. Chaque bière porte d’ailleurs le nom d’un village avoisinant. Michaël a eu un faible pour la « bock de Saint-Nazaire », une lager foncée de style allemand aux arômes de caramel. Et si vous avez une petite fringale, on vous offre également un menu simple, mais frais qui met en valeur les produits de la région!
Cassis et Mélisse
Saint-Damien-de-Buckland
Notre séjour dans la région Chaudière-Appalaches se termine par la visite d’un endroit pour lequel nous avons tous les deux complètement craqué: la ferme Cassis et Mélisse située à Saint-Damien-de-Buckland.
Ce qu’on découvre ici c’est plus qu’une ferme, l’endroit est un véritable havre de paix. Arrivés à la noirceur, Aagje nous offre un accueil des plus chaleureux accompagné d’un plateau de ses délicieux fromages. Cassis et Mélisse, c’est l’aboutissement d’un rêve, c’est le résultat de beaucoup d’amour, « c’est l’heureuse rencontre du Québec et de la Belgique… d’un chevrier et d’une fromagère entourés d’enfants ». Et tout ça, on le comprend bien lorsqu’on goûte à leur fromage, ces petits bouts de bonheur.
Installés dans L’appentis de la fromagère, le loft aménagé par Aagje et Gary en 2009 pour accueillir les visiteurs, on profite de ces précieux instants de tranquillité. Seul le vent qui souffle sur la vallée nous ramène à la réalité. Ici, le décor simple et moderne offre un contraste intéressant avec la nature qui nous entoure. Tout a été pensé pour rendre votre séjour agréable, du plancher chauffant jusqu’aux grandes fenêtres qui offre une vue sur la ferme.
Le lendemain matin, un déjeuner (un festin plutôt) nous attend. Au menu, de délicieuses crêpes préparées par Aagje et tout plein de bons produits de la ferme. Puis, après une petite balade dans les sentiers qui entoure la ferme, on part à la rencontre des chèvres. Il faut d’abord savoir que chez Cassis et Mélisse, les animaux sont élevés au rythme des saisons.
Le cycle de production dure 10 mois, de janvier à octobre. Durant cette période, le lait biologique des 80 chèvres laitières est transformé quotidiennement pour faire de délicieux fromages. Dans cette ferme certifiée bio, on met l’importance sur la qualité des produits et non pas sur la quantité. En novembre et décembre, l’endroit est plus tranquille. Les chèvres, qui donneront naissance à leurs petits en janvier, sont en période de repos. Mais cela ne signifie pas que vous ne vivrez pas un moment magique en compagnie des chèvres. On a adoré faire la rencontre de ces petites bêtes pleine de gentillesse et de curiosité.
Elles nous ont d’ailleurs bien fait rire avec leurs poses dignes des meilleurs top modèles de ce monde! Il ne fait pas de doute, ces chèvres sont habitués à être les stars!
Quel est le meilleur moment de visiter la ferme? Chaque saison réserve des surprises, mais on aimerait bien revenir en janvier pour voir les chevreaux ou en mai pour assister à leur première sortie dans le champ après l’hiver. Depuis quelques années, Cassis et Mélisse en font une journée de célébration où familles et curieux sont invités à venir pique-niquer à la ferme pour voir les chèvres sautiller de joie dans l’air frais du printemps!
*** Une nuit à la ferme vous coûtera 85$ pour le premier adulte, 65$ pour le deuxième et 30$ pour les adultes supplémentaires. Pour les enfants, le coût varie entre 10$ et 18$ (les enfants de moins de 4 ans couchent gratuitement). L’appentis de la fromagère peut accueillir jusqu’à 6 personnes. Le prix inclut le délicieux déjeuner!
Et pourquoi pas passer la nuit à la ferme?
Pour planifier votre visite dans Chaudière-Appalaches :
https://www.chaudiereappalaches.com/
La région Chaudière-Appalaches se trouve tout près de la ville de Québec. Vous trouverez les directions pour rejoindre le village de Buckland ici.
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Pour encore plus d’articles sur la région Chaudière-Appalaches:
Pour ce séjour dans Chaudière-Appalaches nous avons été les invités de Tourisme Chaudière-Appalaches. Nous remercions le Parc régional du Massif du Sud et la ferme Cassis et Mélisse de nous avoir accueilli.
Toutes les opinions sont bien sûr les nôtres!