Diorama : le Moscou de 1977 figé en miniature
Durant la Guerre froide, l’Union soviétique a engagé de nombreuses actions et projets d’envergure pour imposer au monde l’image d’un pays fort et puissant. Afin de célébrer les 60 ans de la Révolution, le Ministère des Affaires étrangères fait réaliser en 1977 une reproduction miniature du centre de Moscou, destinée au pavillon soviétique d’une grande exposition à New York cette année-là. Sous la direction d’Efim Maketchika Deshalyt, ce sont environ 150 artisans spécialistes qui réalisent ce chef d’œuvre de la miniature, d’une étendue de 16 mètres sur 9,5, qui – la précision mérite d’être apportée – n’est pas un modèle à échelle, mais bel et bien un diorama, c’est-à-dire une reproduction miniaturisée mais dont l’échelle varie : les édifices du fond sont en effet d’une échelle moindre que ceux du devant.
Avant de revenir définitivement à Moscou, la reproduction miniature de Moscou voyage dans plusieurs capitales européennes et attire de nombreux visiteurs. L’astronaute Neil Armstrong, impressionné, dit même vouloir l’acquérir – et se voit répondre : « Notre pays n’est pas à vendre ! ». Le diorama remporte même la médaille d’or lors de la Foire de Leipzig de 1980, récompense méritée tant la prouesse technique en fait un cas unique au monde.
Son vaste et complexe système d’illuminations en est sûrement l’aspect le plus marquant : les maisons comme les bateaux qui naviguent sur la rivière ont tous leur lumière ; et, plus impressionnant encore, une reproduction de la luminosité crépusculaire, nocturne, matutinale, diurne produit un effet impressionnant. La ville brille alors de mille feux : les parcs, les routes, les rives, les bâtiments, du Mausolée de Lénine au Kremlin, en passant par la Place rouge, s’illuminent, au diapason des variations lumineuses de l’atmosphère.
Après la chute de l’URSS, ce bijou de la miniature a été racheté par un investisseur privé, qui l’a exposé dans un centre commercial, de 1997 à 2006. En raison des coûts élevés en électricité qu’il génère et de l’absence de visiteurs, hormis les touristes étrangers, le propriétaire le remit en vente pour 3 millions d’Euros. Et c’est alors l’hôtel 5 étoiles de la chaîne Radisson Royal (anciennement connu sous le nom d’hôtel Ukraïna, fleuron de l’architecture stalinienne moscovite et alors le plus grand hôtel d’Europe), qui l’a acquis en 2007 et s’est chargé de sa restauration, laquelle a duré 3 ans. Une restauration bien sentie de l’objet – et non son actualisation – qui donne à cette reproduction un air de capsule temporelle de l’ère Brejnev, avec son parking de bus et ses Lada.
Infos pratiques
- Tarif : gratuit. Il est permis d’entrer dans l’hôtel pour observer le spectacle de ce diorama animé ; des casques audio sont à disposition et diffusent un commentaire complet.
- Adresse : hôtel Radisson Royal, Kutuzovsky Av., 2/1, Bld. 1, Moscou. Station de métro Kievskaïa.
- Se déplacer : si vous souhaitez louer une voiture à Moscou, pensez à aller faire un tour sur AlloVoyages.
- La page dédiée à l’hôtel Radisson Royal du site Visual Hotels offre un bel aperçu vidéo à 360° de ce le diorama.
- Pour poursuivre : un bel article illustré sur le site Wurlington Bros, dédié aux dioramas, ainsi que cet autre article sur le site de Chad Gracia.
- NB : Il existe une miniaturise à échelle de Moscou, nettement moins belle toutefois que le diorama.
Crédits photos : hôtel Radisson Royal Hotel, que nous remercions pour son aimable envoi et son autorisation de diffusion.