Le week-end dernier, nous avons eu la chance de découvrir la région Chaudière-Appalaches située tout près de la ville de Québec. Cette région, nous l’avons traversée des dizaines de fois en route vers le Nouveau-Brunswick. On a donc un peu honte de dire qu’on la connait très mal. Pourtant cette région cache plusieurs trésors.
Saviez-vous que la région Chaudière-Appalaches propose deux des musées les plus fascinants du Québec? Eh bien nous non plus! Vous pouvez donc imaginer notre surprise en découvrant le Musée de la mémoire vivante à Saint-Jean-Port-Joli et le Musée Maritime du Québec à L’Islet. Je dois vous l’avouer, j’ai beau être historienne, je ne raffole pas des musées (ça vient sans doute du fait que je passe mes journées dans des livres d’histoire). Mais si je vous parle de ces deux endroits, c’est qu’ils nous ont vraiment impressionnés (sans blague!). Tous deux situés aux abord du fleuve Saint-Laurent, ils racontent à leur façon l’histoire de la région. Et ils n’ont rien des musées traditionnels. Dans l’un, on part à la rencontre des gens du Québec, on les écoute (littéralement) nous parler de leur vie quotidienne, de leurs coutumes, de leurs misères et de leurs petits bonheurs. Dans l’autre, on devient capitaine ou moussaillon et l’on s’imagine voguant sur les eaux du Saint-Laurent. Dans les deux cas, on découvre une histoire qui est riche et qui fascine.
Suivez-nous donc dans ce voyage dans le temps!
Musée de la mémoire vivante
Saint-Jean-Port-Joli
Notre journée débute par une visite du Musée de la mémoire vivante à Saint-Jean-Port-Joli. Dès notre arrivée, on ne peut faire autrement que de s’émerveiller dans le manoir qui abrite le musée. En fait, il s’agit d’une reconstruction du manoir de la famille Aubert de Gaspé construit au 19e siècle. Ravagée par le feu au printemps 1909, c’est sous l’initiative d’un groupe de citoyens qu’est entreprise la reconstruction de la maison en 1987. Sur le terrain, seul le vieux fournil est d’origine. Des fouilles archéologiques et quelques photographies d’époque permettront de redonner au domaine son air d’antan.
Qui est Philippe Aubert de Gaspé?
Dernier seigneur de Saint-Jean-Port-Joli, Philippe Aubert de Gaspé (1786-1871) est également l’auteur du célèbre roman Les Anciens Canadiens. Publié en 1863, ce roman raconte l’histoire des Québécois, alors nommés Canadiens français. Dans ses lignes, anecdotes et traditions s’entremêlent pour peindre un portrait réaliste de la vie au moment de la conquête de 1760.
Quelques années plus tard, en 1886, il publie ses Mémoires, suite logique à son premier roman. Ici, on perçoit l’importance qu’accorde Aubert de Gaspé aux témoignages de ses contemporains. Cet ouvrage constitue un document historique important pour comprendre la société québécoise au début du régime anglais.
Crédit photo: Musée de la mémoire vivante
Le Musée de la mémoire vivante, qui a ouvert ses portes en 2008, prend le relais de l’oeuvre d’Aubert de Gaspé. Ici, les objets jouent un rôle secondaire. Ce qui importe, ce sont les histoires de vie et les témoignages sous toutes leurs formes. Sorte de musée 2.0, c’est devant un écran d’ordinateur qu’on découvre la vie des Québécois du siècle dernier. Des milliers de témoignages sont mis à la disposition du visiteur. On écoute une mère de famille nous parler du rationnement en temps de guerre ou encore un homme nous raconter comme on fêtait Noël au temps de sa jeunesse.
Judith, notre guide, nous explique avec beaucoup de fierté comment sont recueillis ces témoignages. Et en tant qu’historienne, je suis bien placée pour comprendre tout le travail qui se cache derrière cette mine d’or. La mission de ce musée nous fascine Michaël et moi. Ici, on cherche à démocratiser l’histoire, à la rendre plus accessible et à raconter non pas l’histoire des grands Hommes, mais celle de la vie au quotidien.
Pour vous dire vrai, nous n’avons jamais croisé un musée de ce genre nul par ailleurs. Il nous faudrait des heures pour satisfaire notre curiosité, particulièrement dans l’exposition « Souvenir de Table » qui raconte l’histoire des pratiques alimentaires d’hier à aujourd’hui. Conscient que l’histoire s’écrit au jour le jour, ce musée est en constante évolution et laisse une place importante à l’avenir. On a réellement l’impression qu’il nous appartient et qu’il nous revient à nous tous d’en écrire (ou plutôt d’en réciter) la suite!
*** Pour une visite au musée, il faut prévoir 8$ par adulte (l’entrée est gratuite pour les enfants de moins de 6 ans).
Musée maritime du Québec
L’Islet
Notre deuxième arrêt nous mène au Musée Maritime du Québec à L’Islet. En entrant, on est tout de suite intrigué. Dehors, deux grands bateaux attendent sagement les visiteurs. Il s’agit de l’hydroptère Bras d’Or 400 (malheureusement fermé pour la saison) et du brise-glace Ernest Lapointe. La visite débute toutefois par la réserve des maquettes. Dans cette salle, plus de 200 maquettes de bateau, allant du Titanic jusqu’aux premiers bateaux à voiles à avoir traversé l’Atlantique, sont exposées. On prend d’abord une seconde pour penser aux milliers d’heures de travail qui se trouvent dans cette salle. Chacune de ces maquettes a été faite à la main avec une minutie du détail qui nous jette par terre.
*** À noter que la salle des maquettes est une salle de conservation et non pas une salle d’exposition. Les visites se font donc à des moments précis et accompagné d’un guide.
Notre visite se poursuit dans les autres salles d’expositions qui racontent l’histoire fascinante de la navigation sur le Saint-Laurent. À ma grande surprise, je me découvre un intérêt pour tout ce qui est histoire maritime. Ici, on découvre le capitaine Joseph-Elzéar Bernier, navigateur originaire de L’Islet, qui a été l’un des principaux acteurs dans l’établissement de la souveraineté canadienne en arctiques au début du 20e siècle. Il faut dire que dans cette petite localité d’à peine 4000 habitants située en bordure du Saint-Laurent, l’activité maritime occupe une place de choix. Pas surprenant qu’elle ait été choisie pour abriter le Musée maritime du Québec.
On termine notre visite à bord du brise-glace NGCC Ernest Lapointe. Pour les curieux qui, comme nous, se demandent à quoi ressemble l’intérieur de ces gros bateaux, voilà l’occasion parfaite de le découvrir. Et vous ne serez pas déçu. Vous aurez accès à presque toutes les salles, de la chambre du capitaine jusqu’à la salle des moteurs. Ayant appartenu à la Garde côtière canadienne, ce brise-glace a été en service de 1941 à 1978. Vous serez peut-être surpris d’apprendre qu’en plus de 30 marins qui forment l’équipage, le navire compte également un chef cuisiner, un assistant et 3 garçons de table. La belle vie quoi! Bon, peut-être pas tant que ça finalement. En mer pendant plusieurs mois consécutifs, ils devaient dormir, manger et travailler à bord. On plaint les pauvres marins qui devait dormir près de la salle des moteurs… Une chose est sûre, la vie de marin n’est pas pour moi!
Et saviez-vous que le Musée est la destination par excellence pour une sortie en famille? Dans la chalouperie, on propose aux enfants de devenir apprentis matelots. Ils pourront grimper dans un grand mât, hisser les voiles, apprendre les noeuds marins…. Bref, de quoi nous donner envie d’avoir à nouveau 10 ans!
*** Pour une visite au musée, il faut prévoir 12$ par adulte (l’entrée est gratuite pour les enfants de moins de 5 ans).
Et pour une nuit douillette?
Rien de mieux que de terminer la journée bien au chaud aux Studios Vacances Marchant de Bonne Heure, situé à L’Islet (à 5 minutes à peine du Musée maritime). Dès notre arrivée, on a l’impression de se retrouver chez soi. Francine, la propriétaire est d’une gentillesse exceptionnelle! Elle nous raconte d’ailleurs avec passion l’histoire de son auberge. Le Marchant de Bonne Heure, c’est l’aboutissement de plusieurs années de travail. Avec son conjoint, ses enfants et beaucoup d’amour, le projet a vu le jour en 2008. Voulant se démarquer, ils ont opté pour la location de studios, chaque unité ayant sa petite cuisinette privée.
Le soir de notre arrivée, le feu est allumé dans le salon. Immédiatement, on s’y sent bien. Un salon, une salle à manger et une grande cuisine commune sont mis à la disposition des visiteurs. En été, la rotonde, un magnifique pavillon de bois, est ouverte aux visiteurs. Au printemps, en été et en automne, il vous sera même possible de cuisiner sur un four argentin. Francine, qui ouvre même les portes de sa propre maison pour la visite, nous explique que l’idée derrière son projet c’est que les gens se sentent chez soi. Et c’est mission accomplie!
Le matin, on se réveille avec une vue sur la petite rivière qui traverse le terrain. Si vous avez envie de faire la grasse matinée, on vous propose de vous porter le déjeuner à la chambre (le prix des déjeuners est d’environ 15$ la personne). Et si vous aimez la marche, vous pourrez profiter des kilomètres de sentiers qui se trouvent à l’arrière de la maison. Ici, la marche occupe d’ailleurs une place de choix. Il faut dire que c’est en marchant que Francine à eu l’idée d’ouvrir son auberge! On vous met au défi de trouver les petits clins d’oeil en lien avec la randonnée cachés partout dans la maison! Petit indice: commencez par regarder le nom des chambres!
Nul besoin de vous dire qu’on a complètement craqué pour le Marchant de Bonne Heure!
*** Pour une nuitée au Marchant de Bonne Heure, il faut prévoir de 100$ à 105$.
Pour planifier votre visite dans Chaudière-Appalaches :
https://www.chaudiereappalaches.com/
*** À noter que le Musée maritime du Québec est fermé du début décembre jusqu’au début mars.
La région Chaudière-Appalaches se trouve tout près de la ville de Québec. Seulement 19 kilomètres séparent Saint-Jean-Port-Joli de L’Islet. Vous trouverez les directions ici.
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Pour ce séjour dans Chaudière-Appalaches nous avons été les invités de Tourisme Chaudière-Appalaches. Nous remercions le Musée de la mémoire vivante, le Musée maritime du Québec et les Studios Vacances Marchant de Bonne Heure de nous avoir accueilli.
Toutes les opinions sont bien sûr les nôtres!