M comme…
Mercia: c’est déprimant au centre de l’Angleterre, et ce n’est plus une région administrative depuis bien longtemps, puisqu’il s’agit d’un ancien royaume saxon. Au temps de leur apogée, Ethelbald, Aelfwynn et autres rois de Mercia avaient étendu leur territoire sur une grande partie du pays en contrôlant tout par là au milieu, où malheureusement, il n’y avait pas grand chose non plus. L’activité économique se répartissaient plutôt sur les côtés, dans les ports et tout ça, à cette époque où les moyens de communications étaient quand même assez rudimentaires, tradition d’ailleurs perpétuée par BT, parce que la wifi qui saute toutes les deux minutes, c’est pénible aussi! Je m’éloigne du sujet…soyons clairs, le royaume de Mercia était considéré comme un gros plouc bouseux par les autres royaumes saxons. Déjà, il n’a été christianisé que bien après tout le monde, espèce de païen arrièré et anti modernité. Et puis paf, au neuvième siècle, les vikings s’en mêlent et commencent à grignoter les terres de Mercia, jusqu’à complètement annexer le royaume et à l’incorporer dans une nouvelle région, baptisé cette fois Daneslaw (la loi des danois). Finalement en 879 Ceowulf II, le dernier roi indépendant du coin meurt, Alfred the great qui s’est auto-proclamé chef de toute l’Angleterre s’en empare et on en parle plus.
Maid Marian: la copine de Robin des bois, qui je le rappelle n’a jamais existé. C’est pas gagné pour Marian… Surtout que la pauvre fille n’était absolument pas filleule de Richard Cœur de Lion ou je ne sais quoi au départ. Dans le folklore populaire, Marian est juste bergère. On la retrouve dans tout un tas de contes et histoires du haut moyen âge, c’est une des figures récurrentes des légendes qu’on raconte pour fêter le printemps, aucun rapport avec un type qui fait son malin dans les bois et en collants avec une bande de potes à la moralité douteuse et qui aurait déjà une copine en plus, répondant au nom charmant de Clorinda. Il faut attendre la fin du treizième siècle pour que Robin et Marian se rencontrent. Le français Adam de la Halle sort un best seller international en 1283, qui raconte les aventures d’une bergère nommée Marion et d’un certain Robin. Ça y est je le sens venir, dès qu’il y a une histoire de coucherie qui apparaît d’un coup dans une légende ici, on essaie de coller la faute aux français. Alors que cette fois, c’est juste un problème de traduction: la Marion du bouquin ressemble bien à Maid Marian, mais le Robin français n’a rien à voir avec le Robin Hood anglais, à part être son homonyme. Qui c’est qui à l’esprit mal tourné, hum, à vouloir absolument caser Marian avec l’excité du tir à l’arc? C’est les anglais, et toc! Dans la foulée, on décide aussi d’anoblir Marian au dix septième siècle, sans qu’on sache pourquoi. C’est compliqué quand même, la vie d’un personnage imaginaire…tout ça pour finir en animal de compagnie avec une serviette sur la tête (non parce qu’elle ne fait pas trop renard sauvage, si?)
Maundy thurday: cette tradition charmante n’est pas trop de saison, puisque ça a lieu le jeudi de Pâques, qui n’est même pas férié. Je dis ça comme ça. Enfin bref, pour Maundy thursday, Lizzie est sortie pour donner l’aumône aux pauvres. Si c’est pas gentil ça. En plus, elle donne une pièce par année de règne, ça commence à lui revenir cher. Sérieusement, l’évêque du coin qui à l’honneur d’accueillir Lizzie (ça change tous les ans) sélectionne un nombre de retraités méritants égal à l’âge de la reine (là aussi ça commence à chiffrer) et Lizzie leur remet personnellement deux bourses: une rouge contenant des petits cadeaux, style verroterie pour les amadouer (£3 en médailles commémoratives) et une blanche avec des pièces en chocolat frappées exprès pour l’occasion. L’année dernière, un vieux monsieur qui a reçu l’obole (parce que bon, ça fait £90 par personne tout ça, certaines bénéficiaires avaient dépensé plus entre le coiffeur et un nouveau chapeau) a été interviewé à la sortie. Il etait très content d’avoir rencontré Lizzie, elle lui a même parlé. Mais comme il est un peu dur d’oreille maintenant, il n’a aucune idée de ce qu’elle lui a dit. Il ne faut pas que Lizzie se plaigne, ses prédécesseurs lavaient carrément les pieds des pauvres pour Maundy thursday, en toute simplicité. Qu’est ce qu’on s’amuse, chez les Royals. Et je rassure Kate, ça ne sera pas à elle de faire, mais à William…enfin, si il devient roi, avec le pays au bord de l’implosion entre l’Écosse qui veut faire partir, et les lois qui sont bafouées par le gouvernement tous les jours, dont les Royals Charters, c’est pas gagné.
Madness: c’est musical, c’est même un groupe londonien, plus précisément de Camden Town d’ailleurs, et qui a été très mode à la fin des années 70 et dans les années 80. De toute façon, si vous ne connaissez pas House of Fun, je ne peux rien pour vous, c’est même pas la peine qu’on discute. Bon cela dit, pour une raison qui m’échappe autres que c’est pas beau de vieillir et de faire n’importe quoi pour payer ses impôts, ma bonne dame, ils en sont réduits aujourd’hui à faire des comédies musicales débiles, de la pub pour du poisson pané, ou encore des apparitions caricaturales dans des tournées d’ex célébrités parfumées à la naphtaline. C’est pas malin.
Manchester Tart: je ne parle pas d’une poufiasse venue de Manchester, de toute façon, je vis dans l’Essex, mais d’un petit gâteau. C’est une petite tartelette à la confiture de framboise, recouverte de crème anglaise, avec des copeaux de noix de coco par dessus et une cerise confite pour faire joli. C’est très léger, tout à fait le genre de patisseries qui peut être délicieux quand c’est bien fait , ou complètement écœurant sinon. Il y a une variante moderne avec de la banane caramélisée à place de la confiture et même des copeaux de chocolat au lieu de la noix de coco.
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