Couleurs d’automne au Parc national d’Oka

Publié le 10 novembre 2016 par Entre 2 Escales @entre2escales
Oh novembre, le malaimé! Toi qui es si indécis, incapable de choisir entre l’automne et l’hiver. Toi qui es si gris, si terne. Les couleurs semblent te fuir (le soleil aussi d’ailleurs). Oui, tu es un peu le mouton noir des mois de l’année, entre octobre le magnifique et décembre le festif. Oh novembre, je suis la première à te mépriser, à t’en vouloir pour à peu près tout. En toute honnêteté, si tu étais humain, on ne serait pas ami Facebook!  Mais novembre, t’aurais-je jugé trop rapidement?
Le week-end dernier, cherchant à fuir la grisaille, nous nous sommes rendus au Parc national d’Oka dans les Laurentides. Le pari était toutefois risqué. Les couleurs d’automne étant éphémères, elles n’ont pas l’habitude de s’éterniser trop longtemps en novembre. On aurait très bien pu se heurter à encore plus de gris! C’est donc à demi convaincu que nous sommes partis en direction d’Oka.
Mais comme pour nous prouver qu’on avait eu tort de parler en mal de lui, novembre nous réservait une surprise. Plus belle que jamais, la forêt avait revêtu son habit d’or, celui qu’elle ne sort que quelques jours par année. Partout, le vert avait fait place au jaune, nous donnant ainsi l’impression de pénétrer une forêt enchantée (il ne manquait que les créatures magiques!). Au départ, on avait prévu 8 kilomètres de randonnée. Incapables de nous arrêter, nous en avons fait 20!
Enfilez donc vos souliers de marche et découvrez avec nous le Parc national d’Oka!

Si vous avez déjà entendu parler du Parc national d’Oka, c’est sans doute en raison de sa plage. Située sur les berges du lac des Deux Montagne, cette plage fait plus de 7 kilomètres. À 40 minutes à peine de Montréal, elle attire chaque été des milliers de Montréalais fuyant la ville en quête de fraicheur.  En automne, les baigneurs sont moins nombreux (sauf les quelques outardes qui n’avaient pas encore quitté pour le sud), il n’y avait personne.
À ce moment-ci de l’année, on a d’ailleurs du mal à s’imaginer une plage bondé de monde. Seuls les filets de volley-ball toujours debout témoignent de l’été qui vient de se terminer. Le paysage lui est toujours aussi magnifique. Au bleu de l’eau et du ciel se sont ajoutées les teintes orangées des arbres. Pour quelques instants, on a réellement l’impression d’être seul au monde!

Notre randonnée nous a ensuite menés vers la Grande Baie qui cache l’un des plus beaux paysages du parc. Le Parc d’Oka étant relativement petit (il ne fait que 23,7 km²), il est facile de se promener d’un endroit à l’autre. C’est donc en empruntant le sentier La Sauvagine, le plus long du parc (11,8 kilomètres aller-retour depuis la plage), que nous nous sommes rendu jusqu’à la longue passerelle de bois qui nous permet de travers un terrain marécageux pour atteindre la Grande Baie.

*** À noter, si vous souhaitez une randonnée plus courte, il est possible de se rendre en voiture jusqu’au sentier de la Grande Baie (une boucle de 4 kilomètres). La route pour s’y rendre est toutefois fermée en hiver, et vous devrez alors emprunter le sentier La Sauvagine pour vous y rendre.

La particularité de cette baie, c’est la diversité de sa faune et de sa flore. Entourée d’érables argentés (ils portent d’ailleurs bien leur nom à ce temps-ci de l’année), la baie offre un paysage majestueux. Et gardez l’oeil ouvert, vous apercevrez peut-être quelques castors ou de grands hérons qui y ont élu domicile. Ne manquez pas non plus de gravir les quelques marches de la tour d’observation, elle offre un point de vue intéressant sur la baie.

On ne pouvait visiter le Parc national d’Oka sans faire la petite randonnée du sentier du Calvaire d’Oka (4,4 kilomètres aller-retour), sans doute le plus célèbre du parc. Témoin d’une période moins reluisante, celle de l’évangélisation des peuples amérindiens, le Calvaire d’Oka, érigé entre 1740 et 1742 est maintenant classé patrimoine culturel du Québec.

Calvaire d’Oka 
En 1717, des missionnaires Sulpiciens s’installent aux abords du lac des Deux Montagnes dans le but de convertir les Amérindiens de la région au catholicisme. C’est dans cet objectif qu’il font ériger le calvaire d’Oka entre 1740 et 1742. À cette époque, on retrouve sur le territoire des Iroquois, des Mohawks, des Hurons, des Algonquins et des Nipissingues.
Composé de 7 chapelles, ce lieu de culte a été établi dans la montagne, un environnement familier aux Premières nations, afin de mieux les évangéliser. Ce chemin de croix, qui représente l’une des plus importantes manifestations de ce travail d’évangélisation des autochtones, est unique en son genre au Québec.
À la fin du 19e siècle, les Amérindiens désertent progressivement le calvaire d’Oka qui devient peu à peu un lieu de pèlerinage important au Québec. Le calvaire d’Oka est le plus ancien chemin de croix en Amérique du Nord. Il précède même celui d’Ouro Prêto au Brésil commencé vers 1758.

Aujourd’hui, vous croiserez sur votre route 4 oratoires qui contiennent des reproductions des tableaux d’origine, puis au sommet, 3 chapelles d’inspiration romane gardent sagement la vallée.
Si l’on a adoré notre balade au Calvaire d’Oka, ce n’est toutefois pas pour son aspect religieux (bien que son histoire nous a beaucoup intrigués). Ce que nous avons découvert ici c’est un monde peint en jaune. Partout, des teintes dorées! Magique, féérique, magnifique… les mots nous manquent pour décrire le spectacle auquel nous avons eu droit. Dommage que ce genre de paysages ne dure que quelques semaines par année.

Oh novembre, tu nous as donné une bonne leçon! Non, tu n’as rien à envier à octobre ou à décembre. Le problème dans le fond, ce n’est pas toi, c’est nous (la phrase classique!). C’est nous qui sommes nostalgiques de l’été qui a été trop court. C’est nous qui avons du mal à accepter le temps qui passe, les saisons qui changent. Peut-être qu’un jour, on pourra être ami Facebook finalement…

Pour planifier votre visite au Parc national d’Oka: 

http://www.sepaq.com/pq/oka/index.dot
*** À noter que le parc compte 5 sentiers de randonnées, tous relativement faciles.
Le Parc national d’Oka se trouve à environ 60 kilomètres de Montréal. Vous trouverez les direction ici.
L’accès au parc vous coûtera 8,50$ par personne (gratuit pour les enfants de 17 ans et moins).

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