My own ABC 40


Attention, je risque d’être légèrement ironique. Voire pire. Je préfère prévenir de suite. 

L comme…

Leicester: ville plantée en plein milieu de l’Angleterre, célèbre pour ses cales de voiture royales et son équipe de foot improbable. Leicester (qui se prononce lester, on se demande à quoi servent la moitié des lettres), c’est l’exemple parfait de bled paumé  dont tout le monde  se fiche pendant des siècles.  Même les envahisseurs vikings ne font que passer. Et puis paf, au quatorzième siècle, Leicester passe à un Earl moderne et dynamique (et aussi Duke of Lancaster), qui lance une grande campagne marketing pour que son coin perdu ait enfin une place dans les livres d’histoire. A peu de choses près. En tout cas, ça marche, puisque son petit fils devient roi d’Angleterre (le petit Henry IV) et que Leicester sera ensuite un des théâtres des petites disputes colorées connues sous le nom guerre des roses. Ou alors on peut dire que les gens s’étripent comme des fous pendant la guerre civile à Leicester, c’est juste une question de perspective. Du coup, c’est là que Richard III se fait trucider et qu’il est enterré. Dans la précipitation ( parce qu’une guerre civile, mine de rien, ça occupe pas mal), on oublie où on l’a rangé. C’est ballot. On finit par retrouver son squelette en 2012, sous un parking.  Je ne m’en lasse pas. Après toute cette agitation, Leicester doit attendre cette année pour se faire à nouveau remarquer, quand son équipe de foot gagne le championnat à la surprise générale. D’ailleurs, Leicester a été la seule ville de sa région à voter pour rester dans l’Europe, c’est logique, ils jouent la champions league maintenant. Ça risque d’être beaucoup moins pratique si ils doivent demander un visa à chaque match. 

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Lanzarote: ça peut paraître bizarre de citer une destination espagnole pour parler des anglais mais pas du tout. Lanzarote, c’est un peu une résidence secondaire pour des tas d’anglais demeurés pas toujour très futés, l’endroit où il partent régulièrement se faire cramer au soleil et se bourrer la gueule pour pas cher. Certains supporters du brexit, tout à leur fierté fasciste nationaliste ont même choisi de s’y installer à la retraite pour apporter un peu de civilisation à l’Espagne forcément reconnaissante. Manque de chance, d’un coup d’un seul voilà que ça leur coûte20 % plus cher d’aller à Lanzarote et encore, quand ils arrivent à trouver des billets, les compagnies low cost qui n’ont pas encore fait faillite sont en train de déménager. Voilà que pour une livre sterling, ils ont moins d’un euro aux bureaux de change de l’aéroport. Voilà qu’ils n’ont plus les moyens d’engloutir des hectolitres de bières en Espagne. Ni d’y faire soigner leur coma éthylique. Il paraît même qu’on va bientôt leur demander un visa (payant aussi) pour aller à Lanzarote, c’est scandaleux. C’est évidemment la faute de l’Union européenne tout ça, ça prouve bien qu’ils avaient raison de voter pour le brexit. 

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Loch Ness ou plus exactement le Loch Ness monster, parce que honnêtement, sans Nessie, c’est juste un lac comme les autres. J’adore les gentils illuminés  qui vivent leur petite folie, donc je trouve les adorateurs de Nessie  sympathiques, en plus derrièrement j’ai tendance à apprécier tout ce que font les écossais, avec fougue. Ils sont non seulement europhiles, mais leur première ministre Nicola Sturgeon (au nom de poisson, ça  reste dans le thème du lac) dénonce avec une force admirable le fascisme du government britannique. Mais revenons au Loch Ness. Le mythe de Nessie remonterait au 6ème siecle. Un moine irlandais égaré sur les rives du Loch Ness , Saint Columba (une célébrité toujours d’actualité en Irlande d’ailleurs) assiste à l’enterrement d’un pêcheur qui selon les locaux aurait été attaqué sauvagement pas un monstre aquatique. Soit les habitants du coin ont voulu faire une blague au touriste irlandais, soit ils avaient tous sérieusement abusé du vin de messe. Ou alors, l’anecdote a été totalement inventée des années plus tard par les nessinophiles parce que bon, après ce début prometteur, on n’entend plus parler du monstre du Loch Ness pendant des siècles. Ça fait long la petite hibernation, je sais bien que le climat écossais est légèrement rude, mais quand même.

 Il faut attendre 1930 pour revoir Nessie. George Spicer prétend alors voir un dragon ou animal préhistorique dans le lac. Que ne dirait-on pas pour faire croire qu’on a passé des vacances géniales et impressionner ses voisins, alors qu’on est resté coincé sous la tente et la pluie pendant des jours! Mais la presse et les locaux s’emparent de l’histoire, les uns parce que ça fait vendre du papier, les autres parce que ça fait vendre…aux touristes. Il faut bien vivre. C’est le début de la folie Nessie. La photo là-haut a été prise en 1934 par le Dr Wilson. Vous aurez bien sûr reconnu un jouet acheté pour quelques pennies à Woolworth (qui a fait faillite depuis, mais je ne pense pas que ce soit lié). A partir de là, les suppositions les plus loufoques s’enchaînent et les passions se déchaînent pendant des années pour le plus grand bonheur mercantile des habitants. Le monstre du Loch Ness attire un million d’illumines de visiteurs par an qui viennent scruter les eaux du lac dans l’espoir, toujours déçu d’apercevoir autre chose que leur reflet.
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Lawrence of Arabia: Thomas Edward Lauwrence est un archéologue brillant, aventurier romantique, héros patriote et gentleman anglais parfait pour certains, un sombre mercenaire, colonialiste et fascite pour d’autres. Il nait en 1888 et fait carrière dans l’armée, ça l’occupe. Enfin non. C’est plus sournois.  Il part en  Syrie en 1910 comme archéologue, mais il s’enrôle officiellement dans l’armée en 1916 et en Egypte où il devient espion. C’est à dire qu’il attise la pagaille sur place entre factions rivales, pour le plus grand pofit des britanniques uniquement. C’est sûr, ça doit faire chaud au cœur de ses malheureux compatriotes qui se font étriper dans les tranchées pendant ce temps. Après la guerre, Lawrence devient  diplomate. Mais il décide de se reconvertir en écrivain des 1922. Après tout, il faut bien que quelqu’un se dépêche d’écrire sa légende, et on est jamais mieux servi que par soi même. Lauwrence meurt en 1935 en Angleterre dans un accident de moto. 

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Lincoln cream: c’est un petit biscuit qui comme son nom l’indique ne contient pas de crème. Encore un exemple frappant de la logique britannique. C’est une sorte de sablé avec des petits ronds sur le dessus, je vous mets une photo, ça sera plus simple.  Les anglais sont scandalisés, on n’en trouve presque plus dans les supermarchés et il paraît que ce n’est même pas la faute de l’Union européenne. 

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