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Nous arrivons à Renmark dans le South Australia, un des centres névralgiques du picking d’agrumes. Notre recherche d’un travail en ferme pour obtenir notre second visa avance petit à petit. On n’a pas encore de job, mais de bonnes pistes.
Au programme, découverte de la ville, des freecamps remplis de backpacker comme nous (ou pas) et parties de pêche en attendant un appel…
Renmark : les premières impressions
À notre première entrée dans la ville de Renmark, nous avions un peu l’impression d’être sortis du temps. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la ville est… particulière.
Elle semble être restée la même depuis les années 80. L’architecture, très carrée, y est probablement pour beaucoup dans cette impression. De plus, on n’est jamais arrivé à se connecter au wi-fi du seul café qui le proposait. Pour finir, tous les gens autour de nous ont tous plus de 50 ans et semble sortir d’un vieux film. Jupe Vichy, chapeaux collés sur la tête… Les habitants de Renmark sont tous à la mode… mais 30ans en arrière.
Il ne manque que Marty et Doc pour se croire dans « Retour vers le futur ». 😀
L’histoire de la ville de Renmark
À l’office du tourisme, une exposition explique qu’au départ, la région n’était fertile qu’autour de la rivière Murray. Ce sont 3 frères, ingénieurs venus des États-Unis, qui ont conçu le système complexe de canaux pour irriguer les alentours et élargir la zone cultivable. La culture d’arbre fruitier occupe, aujourd’hui, la majorité de la région de Renmark.
Cette visite nous rend curieux de découvrir les alentours de la ville. La nature a l’air intéressante et vraiment dépaysante.
Mais, ça ne nous aide pas à trouver un travail…
Un job à Renmark ? La suite des recherches
Le wi-fi du Mc Donald, comme à son habitude, fonctionne parfaitement. Nous passons donc l’après-midi à chercher des adresses ou contacts, sans réel succès.
C’est en discutant un peu avec des personnes que nous croisons, en allant faire quelques courses, que nous trouvons une piste de solution. Ici, LE plan pour trouver du travail, c’est les « contractors », sorte d’agence d’intérim du fruitpicking.
Le lendemain, un homme nous y reçoit et nous dit qu’il ne cherche pas encore, mais que la saison est proche de commencer. Lorsqu’ils nous appellent, ils nous fournissent une matinée de formation sécurité et ensuite, nous nous rendons sur le verger.
La paye est de 28 $ par bin de citron et il faut verser une caution pour notre sac de picking.
Les contractors, ça paye moins bien que le fermier à qui nous avions parlé à Loxton qui nous offrait 32 $/bin !
On lui laisse quand même notre numéro et il nous promet de nous rappeler quand il aura besoin.
Cela fait une deuxième piste qui a l’air sérieuse, on commence à prendre confiance et à se dire que ça va le faire !
À Renmark, on a le temps de regarder autour de nous…
Nous passons notre première nuit au bord d’un parc, le long de la rivière. L’endroit est vraiment surprenant.
Un vieux pont métallique traverse le canal et des sortes de mobile homes flottants s’y promènent.
Une grande partie de ces derniers sont des « bateaux » de locations. On dirait qu’ici, on vient, en vacances, se promener sur les canaux dans une maison flottante.
L’idée est séduisante !
Mais Wikicamp est plein de ressources, on se dirige donc vers un nouveau freecamp de l’autre côté de la ville.
Renmark : un camp de travailleur au milieu des bois
Le second freecamp de la ville de Renmark est très différent de notre joli parc ! Un vrai camp de travailleur, caché sur le bout d’une petite presqu’ile, au milieu des eucalyptus et des pélicans.
On découvre une facette de plus de l’Australie. Un contraste étonnant entre la rivière et la sècheresse. Comme une source de vie au milieu de rien. Pour le plus grand plaisir de nos yeux.
Vive l’Australie !
On rencontre rapidement nos voisins, un Américain et une Sud-Africaine venus, eux aussi, pour picker les citrus. Ils ont, comme nous, été à la MADEC de Renmark et attendent d’être appelés.
Le lendemain, d’autres vans et voisins arrivent et ainsi de suite. En 3 jours, plus d’une douzaine de campervans vont s’installer autour de nous.
Fatalement, ce qu’on redoutait arriva, on s’est retrouvé entouré de Français. Des gens très sympas, mais qui ne parlent pas anglais…
Nos premiers « french-shopper » !
Je dois t’expliquer une rencontre que nous avons faite sur ce campement : nos premiers « french-shopper ». Tu n’en as peut-être pas encore entendu parler, mais ici « french shopping » (shopping à la française) est une expression presque courante !
Ce couple de Français est très présentable, l’air mignon et innocent. Leur particularité, c’est qu’il ne paye pas (ou très peu) quand ils vont faire leurs courses au grand magasin !
Eh oui, tu as bien compris, ici en Australie, faire du french-shopping, c’est voler dans les magasins…
En Belgique, on dit que les Français sont un peu trop fiers de ce qu’ils ne sont pas, ici, ce sont simplement des voleurs… Mon égo de Belge apprécie !
Petite explication, pour toi qui n’es pas (encore) venu en Australie. Dans les grands magasins, il y a des caisses avec des caissières, mais aussi beaucoup de caisses auxquelles tu scannes tes articles par toi-même. Il y a, en général, un employé pour une dizaine de caisse. Donc, la surveillance est assez limitée. Rappelons quand même qu’elle n’est pas nécessaire puisque les Australiens sont vraiment très honnêtes.
La principale technique de ce couple est de prendre les quelques articles dont ils « ont besoin » (ou pas !) et de sortir du magasin, tout à fait naturellement, leurs « achats » à la main… Eh oui, c’est aussi facile que ça !
Cela dit, ce n’est pas ma fierté nationale qui pousse le coup de gueule qui va suivre, mais plutôt mon bon sens de voyageur !
Le record de leurs amis « French-shoppers » était un caddie complet avec approximativement 700 $ de course ! Je ne te donnerais pas l’astuce, mais ça fait mal au ventre…
La réputation des Français est faite. Champion du monde… de vol à l’étalage ! 😀
En discutant avec eux, j’ai essayé de comprendre la logique de leur pratique et franchement même si je trouve la politique d’approvisionnement à l’excès des grands magasins ridicule, je ne me l’explique toujours pas. Sortir sans payer, ça reste de vol !
Les excuses invoquées sont « On n’a pas de sous et donc on n’a pas vraiment le choix… » ou encore « Quand on rentrera en France, on ne le fera plus… ».
La jeunesse peut excuser beaucoup de choses, mais y a des moments où il faut simplement arrêter la connerie.
Je comprends qu’ils doivent économiser pour s’acheter un cerveau, mais, comme on dit par chez moi, faut pas pousser bobonne aux orties !
Pourquoi faire quelque chose à l’étranger qu’on ne ferait pas dans son propre pays ? Prétendre qu’on n’a pas le choix est juste un raccourci idiot !
On a toujours le choix. Le choix qu’ils ont fait, c’est surtout de ne pas réfléchir 3 secondes !
French-shopper, si tu me lis, réfléchi un peu à ta vie, à pourquoi tu voyages, à la réputation que tu donnes à ton pays et surtout aux autres backpackers !
(Le coup de gueule est fini, on continue notre histoire 😉 )
Cela dit, cela ne nous a pas empêchés de passer un très bon moment au freecamp de Renmark… On y a fait de très chouettes rencontres. Une Franco-québécoise qui possédait un livre très complet sur les oiseaux et aimait les regarder.
Un autre avait étudié les sons, les ondes et la musique et était donc très doué avec sa guitare.
On a rencontré des backpackers qui avaient le projet très sérieux d’acheter un détecteur de métal pour chercher de l’or (en Australie, c’est possible)…
Et, on a enfin aussi rencontré des pickeurs qui aimaient ça, ce qui nous a donné de la motivation pour nos recherches et notre futur travail.
On a, aussi, essayé de pêcher avec du jambon, des fruits, du pain et tout ce qu’on avait, mais sans succès.
Finalement, ce n’est pas si désagréable que ça d’attendre un appel pour du travail. 😀
On a du travail !
Après ces 3 jours un peu hors du temps, nous avons (enfin) été rappelés par le fermier de Loxton. Ça y est, on quitte le freecamp de Renmark. Il est temps d’aller travailler !
Il y a là-bas un terrain de camping similaire à celui où nous étions. Il est beaucoup plus désert, mais on s’y fera…
Demain, on commence (enfin) notre première journée de Citrus picking !
NUMÉRO UTILE POUR LES BACKPACKERS qui cherchent du travail :
L’homme au citron de Loxton :
Jireh Citrus
Darren Pfeiler – 0409 237 724
La MADEC de Renmark :
8 Ral Ral Ave, Renmark SA 5341
(08) 8586 1900
http://www.madec.edu.au
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Si tu as des questions, les commentaires sont faits pour ça. 😉