On nous l’avait vivement conseillé, malgré un tarif un peu élevé, nous n’avons absolument pas été déçus et c’est peut-être même l’un de nos meilleurs souvenirs de Corse. Je vous ai parlé dans mon dernier article des Calanches de Piana et des différentes façons de les découvrir (pour les retardataires la première partie c’est là). Alors voici la troisième façon de les admirer et c’est à bord d’un bateau que cela se passe.
Cette balade dans les Calanches, nous l’avons programmé avant notre départ. Le guide du Routard nous conseillait plusieurs compagnies et nous avons choisi celle de l’Alpana. Elle nous a convaincu déjà parce que leur site internet est top (c’est toujours le premier coup d’œil qui prévaut) et ensuite parce qu’ils proposent une balade complète de 3h30 au départ de Porto (Calanque de Piana, Capo Rosso, réserve de Scandola et passage sans arrêt au village de Girolata) le tout en fin de journée (départ 17h30) avec arrêt baignade passage dans des grottes et couché du soleil, sur un petit bateau pouvant accueillir 12 personnes max, plus intimiste à notre gout que les plus gros (et puis nous sommes déjà 5 personnes alors….).
Nous avons été émerveillés par la découverte des Calanques en voiture alors nous sommes impatients de monter à bord de notre bolide des mers. Il fait encore chaud sur le port de Porto mais dès que nous commençons la balade, la brise marine nous rafraichi. Notre capitaine est un enfant du pays, ancien pêcheur de son état, fils de pêcheur, autant dire que les calanques n’ont aucun secret pour lui. C’est un passionné et un amoureux du golfe de Porto c’est indéniable, la façon dont il nous raconte l’histoire de celui-ci est captivante.
En 1974, l’ensemble du golfe de Porto est inscrit en site classé, puis au patrimoine mondial de l’humanité en 1980. L’année suivante, à l’initiative du Parc Naturel Régional de Corse, près de 2000 hectares de la façade maritime de ce dernier constituèrent la première réserve naturelle de l’île. Les bénéfices sont désormais bien visibles, pas de constructions massives et des zones entières réglementées qui on permit à la faune et à la flore locale d’être totalement épargnées des ravages du tourisme de masse. La preuve en est avec les nombreux nids de Balbuzards (alpana en Corse d’où le nom de la compagnie de bateaux….) que l’on peut observer en hauts des falaises. Cet aigle pêcheur, a bien failli disparaître puisque dans les années 70 seuls quatre couples pouvaient être observés. Aujourd’hui on en dénombre une quarantaine.
Vous le voyez la haut ? Là c’est mieux ?Voguer le long des parois rocheuses rouges orangées du golfe de Porto, c’est tout simplement un pur moment de bonheur, un instant de plénitude extrême devant une telle beauté que je vous laisse admirer.
La découverte se poursuit de l’autre côté du golfe. Nous pénétrons maintenant dans la très select réserve de Scandola. Select parce que ici attention on pénètre dans un territoire ultra protégé, aussi bien côté mer que côté terre. N’espérez pas aller trainer vos chaussures de randonnée dans le maquis de ces montagnes c’est impossible. La seule manière de découvrir la réserve c’est en bateau mais les règles y sont très strictes. Si vous pensez pouvoir passer une nuit à bord de votre voilier dans l’une des grottes secrètes de la réserve, désolée mais ça ne sera pas possible, la navigation et le mouillage de nuit y sont interdits et la police des mers veille !! Voilà, vous être prévenus les amis.
Cette partie du Littoral, avec son paysage si tourmentée, formée de grottes, de fissures et ponctuée de murailles gigantesques dressées vers le ciel, résulte de l’effondrement il y a très très très longtemps d’un volcan. Une partie du cratère se trouve sous l’eau et l’autre partie restée visible, deviendra en 1975 la réserve de Scandola, premier site de France dédié à la préservation du patrimoine naturel, à la fois terrestre et maritime.
Une faune et une flore incroyable s’y sont développés depuis, on compte près de 450 espèces différentes d’algues, dont certaines ont totalement disparu de la méditerranée. Les eaux translucides du lieu laissent apercevoir une quantité incroyable de poissons qui prolifère en toute quiétude dans ce havre de paix où la pêche est strictement contrôlée et maitrisée. Côté terre des oiseaux parfois rares y séjournent et y nichent et permettent aux scientifiques de les étudier. Bref la réserve de Scandola est un véritable modèle en terme de protection de la nature et des espèces, moi je dis respect !!
Assez parlé voici les photos :
Le soleil commence à baisser laissant ressortir toutes les couleurs des roches c’est juste magnifique.
Une algue en particulier la Lythophyllum se développe au bas des parois rocheuses formant des sortes de trottoirs, poussanr très lentement. Autant dire que celle-ci date de plus de 1000 ans !
Nous quittons la réserve de Scandola et nous prenons la direction du village de Girolata. La particularité de ce dernier est qu’il n’est accessible que de deux manières : Soit via un sentier et au mérite de 2h de marche, soit par la mer.
Pour la petite anecdote, jusqu’en 2006, un facteur surnommé « marathon-man » parcourait la distance en 40 min tous les jours. Depuis son départ en retraite le courrier et acheminé par bateau trois fois par semaines.
Le village pullule de monde en pleine saison mais ne présente pas d’attrait particulier. On y trouve principalement des restaurants et quelques maisons car seulement 10 personnes y vivent à l’année. Nous l’atteignons au coucher du soleil et le lieu est alors enchanteur, le petit port est calme et paisible.
Il est maintenant tant de rentrer au port de Porto, il est presque 21h nous finissons cette superbe balade avec un coucher de soleil de toute beauté.
Des images pleins les yeux, nous terminons par un petit tour dans le village de Porto que nous n’avions pas exploré jusque là.