Un bref historique
À l'époque de sa construction en 1888, la villa fait déjà sensation jusque dans la presse, qui s'émerveille notamment de sa façade symétrique d'inspiration romaine, avec son grand hall et ses deux ailes ouvertes sur l'extérieur : il faut dire qu'à la fin du XIXe siècle, on a plutôt l'habitude de construire de grandes maisons asymétriques d'apparence plus romantique. Lieu de fastueuses réceptions, où l'on retrouve la crème de la crème de la société viennoise (Gustav Klimt, Aldof Loos ou Gustav Mahler étaient des invités réguliers) aussi bien que de résidence permanente, une fois les deux ailes fermées, Wagner finit néanmoins par emménager dans une maison plus modeste construite sur une parcelle attenante et vend la villa à Ben Tiber, un homme d'affaires viennois possédant de nombreux théâtres dans la capitale. Mais les origines juives de ce dernier le poussent à quitter l'Autriche dans les années 1930 pour échapper aux nazis et la maison est expropriée. Après la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle elle sert de QG à Schirach, le dirigeant des Jeunesses hitlériennes, la villa est laissée à l'abandon. Quand elle est achetée en 1972 par Ernst Fuchs, elle n'est plus que ruines. Mais l'artiste se lance dans de grands chantiers de rénovation : s'appuyant sur les dessins de l'architecte, il lui faut deux années pour redonner sa splendeur passée à la villa, reconstruite en grande partie à l'identique. Pendant de longues années, elle devient ainsi son atelier. L'intérieur, quant à lui, est aménagé selon les goûts de Fuchs, un mariage audacieux et détonant avec l'architecture art nouveau.
L'intérieur
Les jardins et la façade
Villa Wagner