Certains d’entre vous se souviendront de notre premier article sur la route des Belles-Histoires publié en juillet dernier. Lorsque Tourisme Laurentides nous a invité à découvrir le reste de la route afin d’écrire 2 articles pour leur blogue, nous avons sauté sur l’occasion. Voici donc le premier de ces 2 articles!
Lorsqu’on pense aux Laurentides, ce sont souvent ses paysages grandioses et ses pistes de ski de renommées internationales qui nous viennent en tête. Pourtant, les Laurentides cachent une histoire riche et fascinante. C’est cette histoire qui a servi d’inspiration à Claude Henry Grignon pour son célèbre roman Un homme et son péché publié en 1933. Maintenant devenue mythique, l’œuvre de Grignon raconte l’histoire de Séraphin Poudrier, un homme avare et sans scrupule, mais aussi celle de la colonisation des Pays-d’en-Haut (des Laurentides).
Depuis 2015, une route historique, la Route des Belles-Histoires, vous permet de découvrir les moments marquants de la région. En parcourant les quelque 284 kilomètres qui relient Saint-Jérôme à Mont-Laurier, vous partirez à la découverte de personnages plus grands que nature d’anecdotes savoureuses et d’une histoire qui mérite d’être racontée.
Suivez-nous dans notre découverte des Laurentides à travers ses Belles-Histoires.
C’est l’histoire de deux hommes qui rêvaient grand!
Connaissez-vous le Curé Labelle ? Oui, oui, celui qu’incarne Antoine Bertrand au petit écran dans la nouvelle télésérie Les Pays d’en haut. Il s’agit d’un homme dont le rêve va change
r à jamais l’histoire de la région!
La route des Belles-Histoires débute à Saint-Jérôme, paroisse dont le Curé Labelle sera responsable de 1868 jusqu’à sa mort en 1891. C’est ici que nait son rêve de faire construire un chemin de fer qui relierait les Pays-d’en-Haut à Montréal. On vous l’avoue, avant notre séjour dans les Laurentides, on ne connaissait cet homme que de nom. Pourtant, ici on le retrouve partout! On a l’impression que chaque ville et chaque village a une rue qui porte son nom.
Le P’tit Train du Nord
Saviez-vous que c’est une tempête de neige qui a permis la création du « P’tit Train du Nord » ?
En effet, lorsqu’un hiver rigoureux provoque une pénurie de bois à Montréal, le Curé Labelle fait envoyer 80 voitures pour ravitailler la métropole. Il prouve ainsi l’utilité d’un chemin de fer reliant les Pays-d’en-Haut à Montréal et reçoit enfin les fonds nécessaires pour en commencer la construction.
Une visite de la magnifique Cathédrale de Saint-Jérôme, où l’on retrouve une exposition dédiée au Curé Labelle, nous apprend que son rêve est devenu réalité en 1876 alors qu’est inauguré le premier tronçon du chemin de fer reliant Montréal à Saint-Jérôme. Le « P’tit Train du Nord » voit alors le jour. Et ce « p’tit train » sera le fil conducteur de notre visite à travers la route des Belles-Histoires!
Il sera également source d’inspiration pour un autre homme qui, près de 60 ans plus tard, viendra mettre les Laurentides sur la carte. Qui n’a pas déjà entendu parler de l’œuvre monumental de l’écrivain Claude-Henri Grignon ? Qu’on soit « team Séraphin » ou « team Alexie », on oublie bien souvent qu’à travers son roman Un homme et son pêché, Grignon nous fait découvrir la période fascinante de la colonisation des Laurentides. Bien que nous soyons trop jeunes pour avoir connu la série originale (en fait c’est faux, car avec le nombre de rediffusions qui passe toujours à la télé on en a vu un épisode ou deux), nous avons connu l’adaptation cinématographique de 2002 (qui n’a pas pleuré devant les malheurs de la belle Donalda!). Nous étions donc plus qu’heureux de plonger dans l’univers de cet écrivain prolifique en visitant l’Espace Claude-Henri Grignon à la Maison de la culture de Saint-Jérôme. Ici, on peut l’imaginer devant son bureau tout en écoutant certains extraits de la célèbre série radio adaptée de son roman devenu mythique dans le cœur de tous les Québécois et Canadiens français.
C’est l’histoire d’un « p’tit train » qui fait son chemin
Parcourir la Route des Belles-Histoires, c’est un peu comme partir à la chasse de petites gares patrimoniales. Et ces gares ont su charmer les amoureux d’histoire que nous sommes.
Notre premier arrêt ? La Gare de Saint-Jérôme construite en 1897. Faite de pierre, sa façade extérieure nous rappel l’importance que joue cette ville dans la région. En poursuivant notre route, on croise également les gares de Prévost, de Val-David, de Sainte-Agathe-des-Monts, de Saint-Fautin-Lac-Carré. Chacune à sa petite histoire et un caractère particulier. À Sainte-Adèle, on visite la gare de Mont-Rolland où on nous explique l’influence de la famille Rolland, propriétaire d’une usine de pâte et papier, sur la région! Et comment ne pas tomber amoureux de la petite gare d’Arundel ?
Aujourd’hui, la vocation de ces gares a changé, le train ne s’y arrête plus depuis 1981. Mais le rêve du Curé Labelle persiste toujours ; 140 ans après son inauguration, le « P’tit Train du Nord », maintenant convertis en parc linéaire – le plus grand au Canada – attire chaque année des milliers de cyclistes dans les Pays-d’en-Haut. Pas envie de prendre votre voiture ? Pourquoi pas suivre la route des Belles-Histoire à vélo!
Un arrêt au Musée du ski des Laurentides à Saint-Sauveur nous permet également de comprendre que l’arrivée du « P’tit train du Nord » ne marque pas uniquement l’aboutissement d’un rêve pour le Curé Labelle. Il s’agit également du début de l’essor touristique de la région qui devient rapidement une destination privilégiée des Montréalais en quête de plein air.
Que vous soyez skieurs ou non (on a un peu honte de vous dire qu’on n’a jamais enfilé de ski de notre vie!), le Musée du ski des Laurentides est un endroit fascinant. On y apprend que les familles les plus pauvres se servaient autrefois de latte de tonneau en guise de skis. Que Herman Smit Johannsen, mieux connu sous le nom de Jackrabbit, est l’un des pionniers de l’industrie du ski dans les Laurentides et qu’il a vécu jusqu’à l’âge de 1111. Le secret pour vivre éternellement serait-il le ski? Et saviez-vous que le premier remonte-pente en Amérique du Nord a été installé dans les Laurentides? Bref, on en est ressortie ravie et avec une petite envie d’enfiler des skis pour la première fois!
C’est l’histoire d’un amour profond pour l’art
La route des Belles-Histoire, ce n’est toutefois pas uniquement pour les historiens en herbes. Les amateurs d’art y trouveront également de quoi se réjouir! En effet, on s’est rapidement rendu compte qu’ici art et histoire vont de pair
À Sainte-Adèle par exemple, une série de murales racontent les grands moments de la région. Il est d’ailleurs possible d’en faire la visite en carriole, question de vraiment se mettre dans l’ambiance de l’époque. Faute de temps, nous n’avons pu faire cette activité, mais l’idée nous paraît intéressante. À Val-David une visite de l’allée des créateurs nous permet de rencontrer plusieurs artistes de la région. Et saviez-vous que c’est à Val-David qu’on a ouvert la toute première boîte à chanson au Québec en 1959? Il s’agit de la Butte à Mathieu qui a accueilli certains des plus grands chansonniers québécois jusqu’à sa fermeture en 1976. On s’imagine très bien Félix Leclerc y entonner les airs de sa chanson « Le train du nord »!
Puis, un arrêt à Saint-Faustin-Lac-Carré nous fait découvrir la charmante Maison des Arts et de la Culture. Cachée dans l’ancien presbytère de Saint-Fostin, cette Maison renferme de fabuleuses expositions (qui changent toutes les 9 semaines). Entre peintures et sculptures, on ne sait plus où mettre de l’œil. Nous avons été particulièrement impressionnés par les superbes pièces d’art textile que l’on retrouve au deuxième étage. Dehors, vous trouverez également le point de départ d’un circuit extérieur de 17 sculptures.
Si comme nous la route ouverte l’appétit, ne manquez pas de vous arrêter à la Fromagerie Mont-Tremblant où vous pourrez déguster de délicieux fromages du Québec.
Notre journée se termine dans le magnifique village de Mont-Tremblant situé aux abords du Lac Mercier. Dès le premier coup d’œil, c’est le coup de foudre. Tout de cet endroit nous donne envie d’y rester. On s’imagine très bien passer la journée étendue sur la petite plage municipale. Ici aussi l’art occupe une place importante. Ne soyez pas surpris de retrouver des artistes au travail sur la Place de la gare. Comment ne pas être inspiré devant un tel paysage ? Convertie en centre d’exposition, l’ancienne gare de Mont-Tremblant est un véritable joyau pour les amateurs d’art.
Voilà comment se termine notre première journée sur la route des Belles-Histoire. Mais cette route, c’est bien plus que des belles histoires, c’est également de belles découvertes et de belles rencontres. Tous les gens que nous avons croisés sur notre chemin nous ont montré à quel point ils sont fiers de leur région. Chacun à leur façon, ils nous ont permis de comprendre ce qui fait des Laurentides un endroit à découvrir!
Où dormir en chemin ?
Pour un peu de repos après une journée passée à découvrir les Laurentides à travers ses Belles-Histoires, arrêtez-vous à l’auberge Au Clos Rolland, Couette et Café à Sainte-Adèle. Ayant appartenue à l’une des familles les plus influentes de la région, la famille Rolland, cette maison vous plongera en plein cœur de l’histoire de la région. N’hésitez pas de demander à Sylvain, le propriétaire, de vous raconter les anecdotes croustillantes de cette famille! Il s’agit de l’endroit parfait pour reprendre ses forces avant d’entamer la seconde portion de notre aventure.
Demain, direction Mont-Laurier!
Pour planifier votre visite:
http://www.laurentides.com/fr/belleshistoires
Pour lire le reste de notre aventure sur cette portion de la route des Belles-Histoire cliquez ici.
Vous avez aimé? N’hésitez pas à partager!
Nos autres articles sur la région des Laurentides:
-
Découvrir les Laurentides à travers ses Belles-Histoires
-
Randonnée au Mont-Tremblant
-
Expérience glamping dans les Laurentides: 2 nuits dans une yourte
-
Carte postale de Tremblant
Pour ce séjour nous avons été les invités de Tourisme Laurentides. Toutes les opinions demeurent toutefois les nôtres!