Et si on prolongeait les vacances?

Et si on prolongeait les vacances?

C’est l’idée qui me tournait dans la tête le week-end dernier. Mon mari avait dû interrompre ses vacances au début de la semaine pour effectuer un voyage d’affaires au Mexique et j’étais seule avec les trois enfants à gérer la rentrée des deux plus jeunes à la Petite École. Je voulais qu’ils débutent leur année scolaire avec leurs amis, dans leur nouvelle classe, mais j’ai trouvé difficile de gérer cette transition avec ma petite de 22 mois. Bien que la première journée se soit bien déroulée, les suivantes ont été difficiles pour mon cœur de maman. Lorsque mon mari est rentré à la maison vendredi dernier, je n’avais qu’une idée en tête : passer cette dernière semaine de vacances tous les cinq, loin de la maison.

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Je me sentais un peu étrange d’avoir cette envie, alors que je voyais défiler les statuts Facebook de nombreux parents qui semblaient associer la rentrée à une certaine délivrance. De mon côté, j’avais le sentiment de ne pas être rassasiée de la présence de mes enfants : leur fraîcheur, leur candeur, leur joie de vivre… Malgré les conflits, les bagarres, les pleurs, les blessures et les petites mains collantes sur les murs, je n’avais pas hâte de les voir partir pour l’école. J’avais encore besoin de m’enivrer de leur odeur, d’entendre leurs rires espiègles, de les voir traîner en pyjama jusqu’à midi, de consoler leurs nombreux chagrins en leur chantant des berceuses. Je souhaitais m’imprégner encore du joyeux désordre de nos vacances familiales, sans avoir à gérer un emploi du temps complexe.

Je n’ai pas eu besoin d’insister pour vendre l’idée à mon mari et mes enfants, qui étaient tous ravis de partir à l’aventure. Les garçons souhaitaient voyager dans une maison qui roule (camping-car), comme ils l’avaient expérimenté lors de notre séjour en Australie. Mon mari avait envie de sorties de pêche et de randonnées. Ma fille réclamait deux choses du matin jusqu’au soir : « auto » et « bateau ». Et moi, j’avais le goût de nature et de plages. Nous avons décidé de plaire à tout le monde en partant en road-trip vers la Gaspésie, un voyage qui est dans ma Wish List depuis longtemps, mais que nous remettions toujours d’une année à l’autre. Nous avons loué une roulotte équipée au Motel du Haut Phare, à Cap-des-Rosiers, afin que les garçons puissent camper tout en nous posant dans un cadre enchanteur. Sur place, nous avons vécu plusieurs moments heureux en famille : marcher dans le Parc national de Forillon, pêcher des maquereaux dans le Golfe du Saint-Laurent, pique-niquer sur la plage, faire une croisière afin de voir de plus près le rocher Percé, observer les phoques et les fous de Bassan de l’île Bonaventure, se régaler de fruits de mer, faire cuire des guimauves en pyjama autour d’un feu de camp…

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Et si on prolongeait les vacances? Et si on prolongeait les vacances?

Bien sûr, rien n’est parfait et nous avons aussi rencontré des problèmes : mal de mer et vomissements sur le bateau, blessures de toutes sortes, bris de canne à pêche, pluie intense en pleine randonnée, piqûres d’insectes, conflits entre les enfants et manque de sommeil en raison de nuits interrompues… Malgré tout, je ne regrette pas une seule minute de ces vacances qui étaient parfaites dans leur imperfection.

Au moment de rentrer à la maison, mon fils cadet (mon petit cœur sensible) s’est mis en boule sur son lit superposé en déclarant de façon solennelle :

Je ne veux pas rentrer maman, je ne veux pas que les vacances se terminent. Je veux rester ici, avec vous et Fox (le chien des propriétaires du site), pour toute la vie.

Intérieurement, je me disais : « Je sais mon cœur, maman aussi ». Mais alors que ces mots allaient sortir de ma bouche, mon fils aîné lui a répondu :

Moi, j’ai hâte de rentrer. J’ai adoré nos vacances, mais j’ai hâte de retrouver la maison, mes jeux et mes amis.

Et j’ai réalisé que ce sentiment m’habitait aussi. J’étais bien parce que j’étais avec eux. Mais où que j’aille, j’ai la chance de découvrir le monde à travers leurs yeux, du moins pour quelques années encore. Et cette idée suffit à me rendre heureuse et comblée.

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Toute l’année, les enfants auront à composer avec l’école et les activités parascolaires pendant que nous, parents, nous devrons jongler avec nos différentes occupations. Mais des petites vacances et des moments de « déconnexion » en famille, nous pouvons en créer chaque fin de semaine. Nous pouvons envisager le quotidien comme une grande aventure à vivre ensemble. Cette idée a réconcilié mon fils cadet avec l’impératif de rentrer à la maison… Et elle saura très certainement me faire sourire moi aussi lorsque j’aurai terminé d’étiqueter tout le matériel scolaire de mes trois enfants!😉

Et vous, êtes-vous prêts pour la rentrée?