Toujours en quête de cas pratiques, je vous dévoile aujourd’hui l’histoire de Carole, une amie française, qui a trouvé rapidement un emploi aux Etats-Unis (à New York) qui lui plait, dès qu’elle a eu son autorisation de travail.
Carole avait déjà un visa en poche grâce à celui de Gildas, son mari. Si vous n’avez pas de visa de travail ou visa avec autorisation de travail, les démarches sont différentes. Pour ceci, je vous recommande de lire le mini-guide en cliquant icien cliquant ici.
Vous êtes plusieurs à m’avoir fait part de vos peurs de ne pas trouver du travail sur place en tant que Français quand vous accompagnez votre conjoint(e). Alors voici comment Carole s’est débrouillé !
Dans quel secteur recherchais-tu à New York, et quel est ton parcours antérieur ?
J’ai toujours travaillé dans le secteur public. J’ai été contractuelle pendant 4 ans à différents postes pour le Ministère des Affaires étrangères, en France et à l’étranger. Puis j’ai travaillé pour une association à Paris (pendant que j’attendais mon visa, qui s’est beaucoup fait désirer !)
Je cherchais donc à NY un emploi dans le secteur non lucratif (non-profit comme on dit ici).
Comment as-tu trouvé ce poste ? Par quel site d’emploi es-tu passé ?
J’ai trouvé ce poste en candidatant à une annonce sur le site idealist.org (un site internet spécialisé dans « les offres d’engagement social et de solidarité »).
Peux-tu nous décrire comment se sont passés tes entretiens ? Comment as-tu surmonté les barrières culturelles et de la langue ?
J’ai d’abord eu un pré-entretien par téléphone.
Ensuite, un premier entretien où j’ai vu trois personnes séparément.
10 jours plus tard, j’ai été convoquée pour un deuxième et dernier entretien. Cette fois-ci avec toute ma future équipe, dont 3 personnes en face de moi et 2 autres sur skype. L’entretien a duré a peu près 2 heures 30, ce qui m’a paru TRES long. J’ai ensuite eu un dernier entretien RH qui était plutôt de la négociation autour du contrat (salary & benefits).
J’ai plutôt un niveau d’anglais correct mais vers la fin de mon dernier entretien, je commençais sérieusement à fatiguer et à faire beaucoup d’erreurs. Je dirais qu’il ne faut pas trop se focaliser là-dessus, car il y a peu de chances qu’on vous en tienne rigueur. C’est particulièrement vrai à NYC où beaucoup de gens viennent d’ailleurs (40% des new yorkais sont nés à l’étranger). Dans mon cas, ma langue maternelle était un atout (j’utilise régulièrement le français dans mon travail), donc je pense que ça a largement compensé mes défauts en anglais.
En ce qui concerne les barrières culturelles, j’avais suivi une formation d’une journée de préparation aux entretiens dans le monde anglo-saxon qui m’a plutôt aidée (c’était avant de partir aux US, avec Pole emploi international). Je me suis beaucoup plus « vendue » que je ne l’aurais fait en France. De façon générale, je trouve que les Américains sont beaucoup plus dans l’emphase que nous autres Français, donc je me suis efforcée de m’y adapter (traduction : j’en ai fait un peu des tonnes à mon goût, mais c’est passé).
As-tu rencontré des problèmes par rapport à ta situation, le fait de dépendre du visa E-2 de ton conjoint ?
Non, puisque le E-2 m’a permis d’obtenir une autorisation de travail ouverte, c’est-à-dire que je peux travailler pour n’importe quel employeur. Ce qui n’est pas le cas de mon conjoint : il ne peut pas changer d’employeur. S’il se fait licencier ou démissionne, il perdra son visa et aura alors 15 jours pour quitter les USA (et moi aussi puisque mon visa est lié au sien).
En combien de temps as-tu trouvé ton emploi une fois que tu as eu l’EAD ? Avais-tu passé d’autres entretiens avant ce poste ?
J’ai commencé à travailler dès que j’ai reçu mon EAD (le lendemain je crois), en donnant des cours de français dans une école. Je voulais faire une activité en attendant de trouver un travail plus en rapport avec mon parcours, car je m’attendais à ce que ça prenne du temps.
Au final, j’ai passé les entretiens pour mon emploi actuel deux mois après avoir reçu mon EAD, et j’ai commencé 2 semaines plus tard.
Peux-tu nous décrire ton job ? Est-ce que ça correspond à ce que tu voulais ? Est-ce un travail à temps plein ?
Je travaille à plein temps pour une grosse ONG américaine.
J’ennuierais tout le monde si je rentrais dans les détails, mais ça implique de passer beaucoup de temps sur de gros tableurs Excel (ma formation initiale est en analyse financière).
Quelle est la nationalité dominante de tes collègues de travail ? As-tu remarqué des différences de management, de relation ou de gestion par rapport à une entreprise en France ?
Les collègues à NY avec qui je travaille tous les jours sont Américains, mais comme nous sommes au siège d’une ONG internationale, il y a des gens venant de partout. Je travaille avec l’Afrique donc j’ai aussi des collègues dans une dizaine de pays africains.
Il y a clairement des différences culturelles, ce sont pour moi les mêmes que l’on retrouve dans la société américaine. Les rapports hiérarchiques sont sans doute moins pesants, on se parle beaucoup plus simplement. Il y a toujours un gros accent sur le positif, et les gens sont très emphatiques. C’est agréable, mais parfois tellement excessif que j’ai du mal à savoir si c’est sincère.
J’ai eu un peu de mal à m’habituer à la pause dej de 5minutes où l’on engloutit un sandwich devant son ordinateur sans cesser de travailler (les très rares fois où j’ai mangé avec mes collègues – et ça se compte sur les doigts de la main – ils ont tous pris leur PC portable pour travailler). Alors qu’en France ma pause déjeuner a toujours été un moment privilégié pour discuter entre collègues, que j’appréciais même si on finissait la journée de travail un peu plus tard. Je ne sais pas si c’est spécifique à New-York, mais mes collègues sont tous workaholic et ultra connectés, je reçois des emails à toute heure du jour et de la nuit, ainsi que les week-ends (mais c’est peut-être juste qu’il y a beaucoup de travail !)
Travailler aux USA me plait beaucoup, mais il faut être prévenu que le droit du travail y est nettement moins favorable aux salariés qu’en France. Entre autres, mon contrat de travail peut s’arrêter à tout moment sans préavis, je peux m’estimer contente d’avoir 3 semaines de congés payés, et si j’ai un jour la drôle d’idée d’être enceinte, il n’y a tout simplement pas de congé maternité !
Est-ce que la rémunération pour ce poste est plus conséquente qu’un poste équivalent en France ?
Oui, car le coût de la vie est nettement supérieur à New York à celui de la France (même à Paris), c’est heureusement reflété dans le salaire.
Merci à Carole d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.
Carole et Gildas nous racontent leurs péripéties et aventures américaines sur leur blog Du vent dans les voiles. N’hésitez-pas en y faire un tour.
En conclusion : si vous êtes diplômé avez une expérience dans le secteur public, et un niveau d’anglais pas trop mal, alors vous devriez aussi pouvoir trouver votre bonheur.
Recherchez-vous vous aussi un emploi aux Etats-Unis ?