Comme de nombreux touristes vous passerez votre journée à Sultanahmet, faisant la queue sous de torrides chaleurs l'été pour accéder enfin au palais de Topkapi, au Palais englouti, à la mosquée bleue et que dire de la file d'attente de la basilique Sainte Sophie. Cependant, le soir, vous quitterez cette ambiance de découverte pour vous éclater à Beyoglu, le quartier branché d'Istanbul.
Mais c'est où Beyoglu? C'est de l'autre côté de la Corne d'or à l'opposé de la basilique Sainte Sophie. Vous y parviendrez par le pont de Galata, les yeux plein de surprise quand vous verrez qu'il y a des pêcheurs à la ligne, moins surpris quand vous serez accosté mille fois par des vendeurs à la sauvette mais sans eux Istanbul ne serait pas Istanbul. Autrefois, Beyoglu s'appelait Galata. C'était sous l'empire ottoman le quartier des Chrétiens et des Juifs où on trouvait plus d'églises et de synagogues tandis que les mosquées étaient principalement concentrées de l'autre côté. A Galata, on retrouvait les Gênois et les Vénitiens commerçants, installés bien avant la prise de Constantinople, les premiers ayant construit la tour de Galata en 1348 ci-contre, que vous pouvez monter mais la file d'attente est longue. Plus tard, les Français bénéficièrent des capitulations, c'est-à-dire des avantages commerciaux qui leur permettaient de s'installer à Istanbul grâce à l'alliance François Ier et Soliman le Magnifique. Aujourd'hui, encore ça reste le quartier le plus "européen" de la ville.
A force de marcher, on retombe sur la place Taksim qui me fait tout de suite penser aux manifestations de Gezi largement réprimées par la police en 2013. Les forces de l'ordre sont d'ailleurs très présentes sur cette place où la statue d'Atatürk, fondateur de la République turque semble encore veiller sur son peuple malgré les dérives du pouvoir actuel. Quand j'y suis allé, pas d'ambiance particulière mais sachez qu'elle peut aussi être le rendez vous d'événements joyeux comme le Nouvel An ou les victoires du club de footbal de Galatasaray. C'est une expérience assez glaçante que de se rendre sur une place où les gens se battent encore pour se faire entendre et de la voir redevenir un simple passage touristique.