Rye and around…


Je me rends compte qu’il y a longtemps que je n’ai pas fait de billet tourisme…En plein dans les vacances, c’est le moment! Je vous amène donc à Rye et ses alentours. Rye est une toute petite ville médiévale très connue touristiquement parlant et absolument charmante. Elle est dans le Sussex, c’est donc au sud et près de la France, à vol de mouettes.

La côte est très agréable, mais si vous voulez éviter la foule, il vaut mieux aller sur les plages de galets, comme celle sur la photo. Il y a aussi des plages de sable, et elles sont envahies par les touristes, y compris  des normands qui viennent en voisins. Ils nous avaient expliqué qu’il faisait meilleur de ce côté-ci du Channel à cause d’une histoire de vents marins à laquelle je n’ai rien compris. On n’a pas vérifié, mais vu la météo un chouïa changeante qu’on a eu pendant notre semaine à Rye, je n’imagine même pas ce que ça pouvait donner en Normandie si c’est vrai! 

Rye and around…
Rye s’est donc une cité médiévale parfaitement conservée et protégée. Elle était déjà associée aux français avant que les normands débarquent (je ne parle plus des touristes) puisque le roi Saxon Aethelred l’avait offerte aux moines de l’abbaye de Fécamp. C’est gentil de sa part.

Rye and around…Rye and around…

Mais bon, dès le 12ème siècle, Rye se retrouve coincée en plein milieu de l’agitation sportive incessante entre Anglais et Français. Les uns fortifient la ville et s’en servent pour leurs bateaux de guerre au repos  (il faut bien les caser quelque part….) et les autres la mettent à sac régulièrement, qu’est-ce qu’on s’amuse. Rye réussit quand même à faire fortune grâce au commerce de la laine, avec ses petits copains de la Cinque Port Confederation qui comme son nom ne l’indique pas est une association de sept ports anglais. Au départ c’est dans un but purement militaire mais il n’y a pas de raison de se gêner, quand on a une jolie Confederation comme ça, autant s’en servir pour faire du commerce aussi. Bref, Rye prospère. Rye and around…Rye and around…

Et puis, toutes les bonnes choses ont une fin. Les français arrêtent d’attaquer, Rye n’est plus stratégique, le commerce de la laine périclite…Après ses heures de gloire moyenâgeuses, Rye tombe dans l’oubli et dans l’ennui.  Heureusement, les locaux sont plein de ressources et ils se reconvertissent dans la contrebande, toujours avec la France. Ils en seront très contents jusqu’aux guerres napoléoniennes, qui les obligent à ralentir leurs activités légèrement illégales et dangereuses.  Rye and around…Rye and around…

Les anglais s’attendront à se faire envahir par Rye, mais Napoléon n’y met pas les pieds. Alors qu’on avait à nouveau fortifier la ville juste pour lui! Même chose en 1940, après que la flotte de pêche locale ait d’ailleurs participé à l’évacuation des soldats britanniques coincés en France, les anglais pensent que les allemands vont débarquer en passant par Rye. 

Rye and around…
Ce n’est pas de la parano, il y a un précédent historique marquant. Guillaume le conquérant a vraiment débarqué dans le coin lui, en 1066 et ça a été un succès pétaradant. Forcément, depuis les anglais se méfient. Rye est tout près de Battle, le village construit  par Guillaume sur les lieux de sa victoire face à Harold et aux saxons. C’est à dire que la bataille de Hasting ne s’est pas passée à Hasting, mais un peu plus loin, dans la campagne. Guillaume/William était très content, on peut le comprendre,  et il a fait bâtir un magnifique monastère pour fêter ça.

Rye and around…Rye and around…Rye and around…
Mais globalement, tout le coin est absolument charmant. Dès qu’on sort de Rye, on tombe sur des ruines normandes à tout bout de champs, littéralement. 

Rye and around…Rye and around…Rye and around…
Je précise que les photos n’ont pas toutes été faites le même jour,  ce qui explique les écarts de météo et que c’était avant que Marichéri ait son super appareil, mais il se débrouillait déjà très bien!