#Japon 9 – Takayama et les Alpes japonaises

Publié le 03 août 2016 par Thehikingzebra

La ville en elle-même est un lieu riche en patrimoine. Je trouve qu'elle est malheureusement un peu trop souvent reléguée, à tort, à un point de départ pour les villes de Matsumoto ou Kamikochi. Le centre historique a conservé son charme traditionnel et il est agréable de flâner entre les maisons. Les petites ruelles proches des canaux dans les environs de la promenade de Kitayama sont vraiment sympas à visiter. On peut y trouver quelques petites boutiques intéressantes, dont des boutiques de saké. Il paraît que celui de la région est très bon. Pas de pot, je ne bois pas d'alcool...Mais je crois sur parole mes compagnons de voyage !

Takayama offre aussi de nombreuses occasions de visites. il est ainsi possible de profiter de Takayama-jinya. Ce lieu est l'ancienne demeure du gouverneur de la province (appelé en japonais le damiyo) depuis 1692. Après 1868, le lieu est devenu un centre administratif très influent. Il est enfin devenu un musée ouvert au public en 1969. Le lieu illustre de nombreux aspect de la vie la vie d'un seigneur à l'ère Edo. Une promenade pieds nus de tatamis en tatamis permet pendant un court instant d'entrer dans l'intimité de la maison.

A environ 20 minutes à pied du centre-ville, le village traditionnel de Hida no Sato (600 yens avec le coupon de réduction de l'auberge de jeunesse) est dans la lignée des éco-village en Scandinavie. Des maisons traditionnelles reconstruites retracent le quotidien des habitants de la région au début du siècle. Les maisons sont d'une taille impressionnante ! A l'intérieur de chacune, des outils servant à toutes sortes de tâches ménagères ou de construction sont exposés. On peut également découvrir la charpente de plusieurs maisons. L'immense charpente de ces maisons est faite d'un assemblage d'énormes poutres, de cordes et de chaume. Une sacrée construction qui se devait de résister à la neige s'accumulant sur le toit pendant l'hiver.

Le cadre du lieu est également agréable, le village est à la périphérie de Takayama. Les maisons sont situées à côté d'un lac et au milieu d'une zone boisée, sur une hauteur de la ville. Bref, une visite intéressante et jolie, qui vaut le coup d'œil.

Takayama au cœur des Alpes japonaises

Cette destination est aussi connue pour les randonnées à faire autour. Malgré son altitude modérée (environ 500 mètres), Takayama est considérée comme le centre névralgique pour rayonner dans les Alpes japonaises. De nombreux sommets sont accessibles depuis Takayama, comme le mont Hotaka et le mont Norikura.

Le lieu le plus renommé reste quand même la vallée de Kamikochi. Pour 1h30 de bus, un changement et la bagatelle de 5040 yens (environ 45 euros), la vallée de Kamikochi offre sa vue imprenable sur ses sommets et ses singes. Le lieu est très esthétique, puisqu'une rivière serpente dans le creux de la vallée entourée de sommets. La vallée est encaissée, renforçant l'impression de hauteur des montagnes environnantes. Il paraît qu'en cas de beau temps, on a une vue imprenable sur les sommets avoisinants. Pas de chance, pendant ma journée sur place, je n'ai eu que de la pluie. Pas de belle photo de montagne donc, mais une ambiance incroyable grâce à la brume présente partout.

Le chemin est près de la rivière, tous les marécages et mares sont donc envahis par la brume. J'ai vraiment eu l'impression de me balader dans un lieu hors du temps, dans une dimension mystique à part du reste du monde. Dans ma bulle brumeuse. Avec un peu de chance, on peut aussi rencontrer des singes japonais. Ils nous attendaient sur le pont, avec l'envie manifeste de jouer sur les câbles. N'ayant pas eu à fuir l'homme, ils passent vraiment près des visiteurs, sans vraiment s'en préoccuper.

PPP: Le visitors center met régulièrement à jour une carte avec les endroits et les dates où les animaux sauvages du coin ont été vus. Parfois, les animaux sont même signalés le jour même de votre passage. C'est un bon moyen de savoir où se rendre pour les voir (ou les éviter). Des ours sont aussi vus régulièrement. Prudence donc les jours de pluie, ou au moment les moins fréquentés (matin-soir).

Il faut compter une petite journée de rando pour faire le tour des sentiers de Kamikochi. En prenant en compte les pauses photos, eau, grignotage, repas... Les chemins sont très bien aménagés et plats. Aucune difficulté particulière technique. Il faut juste être bien équipé pour un temps variable (pluie, beau temps, vent).

Les bains publics ou Onsen :

Après l'effort, le réconfort ! La région des Alpes japonaises est en effet connue pour ses sources d'eau chaudes et il serait dommage de ne pas en profiter. Dans la tradition japonaise, c'est aussi un rituel qui tient une place importante. Rendez-vous donc dans un établissement d'onsen. Il en existe beaucoup, la plupart des hôtels en ont. Ils laissent leur portes ouvertes aux non-clients de l'hôtel. Pour environ 1000 yens, vous pourrez profiter de leurs infrastructures. Passée la première gène liée à la nudité, il est bien agréable de se détendre dans l'eau chaude après une journée de rando. Souvent, deux ou trois bassins sont présents, tous à une température assez élevée.

Pour être tout à fait honnête, je n'arrive pas à rester plus de 10 minutes consécutives dans le même bassin. La chaleur monte très vite à la tête. J'alterne donc eau froide à la douche et les différents bassins.

Les marchés populaires de Takayama

Tous les matins, deux rues de Takayama se transforment en marché. S'y croisent alors les marchands de fruits, de nourriture non identifiée, de souvenirs kitsch pour touristes, d'objets en bois sculptés,.. Le marché de Miyagawa présente ainsi une grande diversité de vendeurs. Pour les plus courageux, c'est une bonne occasion de goûter à des spécialités de la région. Attention, l'expérience peut se révéler ardue dès bon matin. Des sauces au miso côtoient des fruits séchés, au milieu de plats en sauce ou de biscuits au Wasabi.

Un des souvenirs typiques de Takayama est une petite poupée porte bonheur appelée Sarubobo. Traditionnellement, les grands-mères l'offraient à leurs petites filles en guise de charme de bonne fortune. Même si l'affaire est maintenant plus commerciale, il n'en demeure pas moins un symbole que je trouve joli.

3000y/nuit/pers en chambre privée de 4

5-52, Nada-machi, Takayama City

Mikado : C'est un petit restaurant traditionnel dans lequel vous pourrez manger de la viande avec un bon rapport qualité/prix. Un des menus permet de goûter le bœuf de Hida, sur une plaque chauffante accompagné d'une soupe miso classique et d'un bol de riz pour 2000 yens. Sinon, un set de tempura, ou de tonkatsu est aussi disponible. Le tout est servi dans un joli cadre, avec une déco agréable.

Heianraku : C'est la bonne découverte du séjour sur le plan gustatif (très important !). Le restaurant est de type traditionnel, vous pourrez y manger des ramens, des currys, des tonkatsus, des plats végétariens et vegans pour des prix autour de 1000 yens. Mais surtout, on y vient pour l'accueil par la maîtresse de maison. J'ai eu l'impression de manger chez le couple, invitée dans leur salon. La TV en bruit de fond, les commentaires et questions de la dame, la déco " home made " avec des affiches de pub et des cartes postales, et la cuisine en face de moi m'ont plongée dans une atmosphère unique. En plus du menu de base, des petites attentions jalonnent le repas : un apéritif, un petit dessert, un origami fait maison, bref que des bonnes surprises. La salle de restaurant est petite, 12 couverts seulement y sont présents : une table pour 4 personnes et un comptoir pour 8 personnes. Attention, le restaurant est complet très souvent le soir, juste avec les réservations à l'avance des clients. Il peut être intéressant donc de faire de même.

6-7-2 Temman-Cho, Takayama 506-0025, Gifu Prefecture

Voilà ! J'espère que ce carnet de voyage à Takayama vous aura plu ! Est-ce que vous connaissez ce coin ? Pour ma part, j'ai vraiment eu un coup de coeur pour cette ville très séduisante !