Je l’ai déjà dit, je déteste aller chez le coiffeur, c’est une phobie. Ça me rend physiquement malade, je ne sais pas pourquoi. Alors que des tas de gens, de filles très bien que je connais adorent. Je me demande si je n’ai pas un problème, je passe à côté d’une grande expérience…il y a plein de trucs de filles comme comme ça qui me dépassent. Pendant longtemps, je n’ai pas compris non plus la passion de certaines pour les chaussures. J’avais glorieusement deux paires toutes les deux noires, une pour l’hiver, une pour l’été, c’est tout. Et puis paf, ça m’est tombé dessus pour mes 40 ans, à peu près, et je rattrape le temps perdu! En couleurs et en nombre. J’ai même investi dans un meuble pour mettre mes chaussures, mes tas de chaussures….Ahaha, ça y est je suis une grande fille, plus une sale gosse bizarre, je deviens une adulte normale et fonctionnelle…ou pas. Parce que rien à faire pour le coiffeur, j’y suis toujours allergique. Déjà, je ne supporte pas qu’on me touche le crâne, même quand c’est Marichéri alors quand une étrangère qui croit sottement qu’il lui suffit de hennir des considérations sur l’état d’occupation de l’utérus de Kate Middleton pour m’amadouer s’approche de mes bouclettes, je suffoque. Tout va bien. Non, je ne suis pas hystérique. Lâchez ces ciseaux ou je mords.
Malheureusement, je n’ai pas que la phobie des coiffeurs, j’ai des tas d’autres tares, comme par exemple une tignasse assez bizarre, qui semble être douée d’une volonté propre et totalement indépendante de la mienne. J’ai hérité la chose de ma maman et j’ai lâchement refilé la malédiction capillaire à L’Ado, PrincesseChipie et WizzBoy. Bref, de temps en temps, il faut quand même débroussailler mes bouclettes de caniche mouillé sous acide. Marichéri a déjà dû me traîner de force, à ma demande jusque chez le coiffeur, parce que je sais que je vais reculer au dernier moment alors qu’il faut couper absolument à moins de me coiffer avec une fourche. À chaque fois, c’est une catastrophe qui me conforte dans ma coiffeurobie. Pourtant, je ne m’attends pas à grand-chose, je sais qu’on ne peut rien faire de présentable avec ma tignasse. Mais c’est toujours grotesque.
Il y a longtemps, j’ai fait part à Maricheri de cette bizarrerie capillaire à des heures tout à fait normales pour discuter cheveux, ça n’a rien à voir avec le champagne qui était très bien, et il m’a expliqué que lui au contraire, aime bien qu’on lui gratouille la tête. On a donc décidé pas du tout éméché en toute logique de se couper mutuellement les cheveux à 3 heures du matin. 20 ans plus tard, c’est toujours moi qui coupe les cheveux de Marichéri et lui n’a plus le droit de s’approcher des miens avec un objet tranchant. Je suis aussi responsable de la brosse militaire de GeekAdo, des franges des filles et de la tonte mensuelle de mon petit mouton de WizzBoy (pour la chose mutante sur la tête de L’Ado, je décline toute responsabilité)…ça a fini par me donner des idées. Dans un moment de capillo-réflexion intense, je me suis dit que je pourrais aussi couper mes propres cheveux, taïaut. Après tout, je sais me servir d’un taille-haie.
J’ai quand même regardé des tutos sur YouTube. J’en ai conclu rapidement qu’effectivement, il y a plein de trucs de filles qui ne sont pas pour moi. Et que j’ai raison de me méfier des coiffeurs. Visiblement, la laque, ça attaque les neurones. Et ça rend daltonien tendance paillettes à la truelle. Mais bon, à part me faire désespèrer du genre humain en général et des pouffes sur YouTube en particulier, ça m’a montré qu’il n’y a rien de plus facile que de se couper les cheveux soi-même. Il suffit de se faire une couette sur le sommet du crâne et d’attaquer la chose aux ciseaux. J’ai essayé il y a quelques mois et j’ai été ravie du résultat. En plus, avec mes cheveux bizarres qui rebiquent dans les sens en même temps, même si je ne coupe pas droit, ça ne se remarque pas, au milieu de l’expulsion de bouclettes. Forte de ce premier succès, j’ai remis ça ce matin. Ma tignasse commençait à être un peu longue, il pleut et les enfants chouinent… J’ai décidé de tenter encore plus audacieux, avec la méthode révolutionnaire non plus de la couette, mais des trois couettes. C’est sensé être un carré court et dégradé. C’est très bien. De toute façon, j’ai un serre-tête.
Sérieusement, le résultat est le même, voire mieux que tout ce que j’ai pu subir en allant chez le coiffeur. J’envisage maintenant un avenir capillaire radieux, où je n’aurais plus jamais besoin de mettre les pieds et les boucles chez un coiffeur, et où ma tignasse sera quand même plus ou moins sous contrôle. La prochaine fois dans plusieurs mois, je sens que je vais carrément tenter avec 6 couettes. Ça peut être fun!