L'été dernier, nous avions passé une semaine en famille dans le Tarn. Si je vous ai déjà parlé du prélude (Saint-Cirq Lapopie puis Toulouse), je n'avais pas encore abordé le cœur de notre séjour et pour cause : je garde un mauvais souvenir de ces quelques jours, non pas à cause de la région, charmante au demeurant, mais de mon vilain mal de dos qui m'avait empêché d'en profiter et, pire, avait carrément gâché ces vacances. J'affronte donc aujourd'hui cette expérience en demi-teinte pour vous présenter trois villages du Tarn à ne pas manquer !
Pour conclure, un dernier mot sur le grand absent de ce billet : Cordes-sur-Ciel. Ce village médiéval, perché à plus de 300 mètres d'altitude, n'a pas usurpé son titre de "Village préféré des Français". Mais sa visite se mérite ! Je n'ai malheureusement aucune photo à vous montrer : la fin de journée n'était pas très propice à cause des ruelles étroites à moitié plongées dans les ombres mais surtout, j'étais bien trop occupée à me traîner jusqu'au sommet ! La pente est raide, sachez-le. Mais la fin de journée est un moment propice pour vous y rendre l'été : avec la chaleur et la foule, ce sera l'occasion de découvrir la ville au calme, d'autant que beaucoup de commerce ferment assez tard. Et pourquoi pas terminer en dînant sur place, à l'une des terrasses proposant la vue panoramique en introduction de cet article... À moins que vous ne préfériez un repas 100 % médiéval à L'Escuelle des Chevaliers !
GAILLAC
On commence avec Gaillac, sur les bords du Tarn, connue notamment pour ses vignobles. Ne manquez pas d'ailleurs de déguster les vins produits dans les environs soit directement dans les domaines soit, pour les plus pressés, à la Maison du Vin située à l'entrée du village, à côté de l'abbatiale Saint-Michel. Ce sera ainsi l'occasion de récupérer un plan de la ville à l'office de tourisme avec les différents monuments à ne pas manquer. Gaillac n'est pas très étendue et se parcourt rapidement : comptez moins de deux heures, en prenant votre temps. Ne manquez pas l'incontournable abbatiale Saint-Michel qui se dresse sur les bords du Tarn, peut-être comme nous aurez-vous la chance d'entendre l'orgue résonner lors de votre visite de l'église ? Accueillant dès le Xe siècle des moines bénédictins, c'est grâce à elle que reprit l'exploitation des vignes alors abandonnées depuis l'époque romaine, faisant de Gaillac un carrefour commercial majeur et une cité florissante. Dès que l'on s'éloigne dans le dédale des ruelles, on a l'impression de mettre les pieds à une autre époque, dans une ville figée dans le passé, avec ces murs en brique rouge, ces vieilles devantures, ces beaux hôtels particuliers et ces petites places tranquilles. Ce jour-là il faisait une chaleur torride et les rues étaient désertes, accentuant cette impression de se promener dans un écrin figé dans le temps.Parmi les autres endroits emblématiques,il y a le château de Foucaud, élégante bâtisse du XVIIe siècle, et ses superbes jardins à la française et à l'italienne surplombant le Tarn. Leur particularité ? Ils font partie des rares jardins dans le Midi à avoir conservé leur plan d'origine ! Et si la chaleur se fait trop forte, sachez que le château abrite désormais le musée des beaux-arts, l'un des trois musées que compte la ville, avec celui d'histoire naturelle et celui consacré au vin, forcément. Pour rejoindre le parc, on traverse le quartier de la Portanelle, un des plus vieux quartiers de Gaillac, avec encore intactes de belles maisons à encorbellements. N'oubliez pas de lever les yeux !La place du Griffoul est une des places emblématiques de Gaillac, facilement reconnaissable avec sa maison médiévale ayant conservé sa tour escalier. Tout contre fut construite plus tardivement la halle où se tient toujours le marché : c'est l'occasion de faire le plein de produits régionaux ou de bons fruits cultivés dans la région ! Ne manquez pas à deux pas la rue Portal avec l'église Saint-Pierre et son superbe portail du XIVe siècle ainsi que ses boutiques sont les vitrines invitent à la flânerie.CASTELNAU-DE-MONTMIRAL
C'est à côté de ce tout petit village perché que nous avions posé nos valises. De là-haut, une belle vue sur la campagne environnante vous attend. Castelnau peut être une étape parfaite en fin de journée, juste avant de profiter d'une soirée à la table de l'un des restaurants de sa place des Arcades, qui vaut le détour. Peu de risque de se perdre dans les ruelles tant le cœur médiéval est resserré mais ne manquez pas l'église Notre-Dame de l'Assomption et son superbe plafond peint d'un bleu d'azur étincelant.SAINT-ANTONIN-NOBLE-VAL
Je triche pour ce dernier village car nous quittons le Tarn pour nous enfoncer sur quelques kilomètres en terres du Tarn-et-Garonne. Saint-Antonin-Noble-Val fait partie de ces villages de caractère français typiques. Le cadre y est grandiose, sur les bords de l'Aveyron et au pied du roc d'Anglais. C'est d'ailleurs un point de départ parfait pour descendre les gorges de l'Aveyron en canoë, qui débutent ici. Si le site était déjà connu et apprécié des Romains, Saint-Antonin-Noble-Val ne fut construite qu'au VIIIe siècle, autour d'une abbaye bénédictine, et a su se développer jusqu'aux guerres de Religion, pendant lesquelles elle devient une enclave protestante. L'héritage de cette période médiévale est encore très présent dans la ville avec son dédale de petites ruelles ombragées d'où surgissent parfois des gargouilles. Ouvrez l’œil ! Au XIIIe siècle, tanneurs et tisserands, profitant des deux rivières qui la bordent, viennent s'y installer et font sa fortune. C'est d'ailleurs à cette époque qu'est construit le canal de Bessarel est construit, qu'on peut toujours apercevoir. Cette activité de tannerie perdura jusqu'à la fin du XIXe siècle, qui verra son déclin, jusqu'à la fermeture de la dernière d'entre elles en 1925.Une cour cachée à découvrir en poussant la porte d'une boutique place de la Halle.La place de la Halle, au cœur de la vieille ville, est l'un des endroits incontournables de Saint-Antonin, bordée d'un côté par la superbe Maison romane. Construite au XIIe siècle, cette ancienne salle de justice fut ensuite maison consulaire puis siège de la municipalité jusqu'à la Révolution. Elle abrite désormais un musée un peu fourre-tout, présentant aussi bien le patrimoine local que des trouvailles géologiques et archéologiques de la région. Composée d'un corps de logis, au rez-de-chaussée duquel on trouvait trois boutiques, et d'une tour, signe d'une demeure noble, elle fut classée aux monuments historiques et restaurée par Viollet-le-Duc au milieu du XIXe siècle. S'il n'a pas touché à la façade, alors presque intacte, ce fut une autre histoire avec la tour, qu'il surmonta de l'imposant beffroi que l'on peut voir aujourd'hui, d'inspiration toscane et complètement anachronique par rapport au bâtiment. Il fait bon ensuite flâner dans l'entrelacs de rues, pousser la porte des nombreuses boutiques d'artisans, pourquoi pas déguster une bonne glace tout en longeant le canal qui marque l'ancien quartier des tanneurs afin de boucler la boucle et de revenir vers l'Aveyron.Pour conclure, un dernier mot sur le grand absent de ce billet : Cordes-sur-Ciel. Ce village médiéval, perché à plus de 300 mètres d'altitude, n'a pas usurpé son titre de "Village préféré des Français". Mais sa visite se mérite ! Je n'ai malheureusement aucune photo à vous montrer : la fin de journée n'était pas très propice à cause des ruelles étroites à moitié plongées dans les ombres mais surtout, j'étais bien trop occupée à me traîner jusqu'au sommet ! La pente est raide, sachez-le. Mais la fin de journée est un moment propice pour vous y rendre l'été : avec la chaleur et la foule, ce sera l'occasion de découvrir la ville au calme, d'autant que beaucoup de commerce ferment assez tard. Et pourquoi pas terminer en dînant sur place, à l'une des terrasses proposant la vue panoramique en introduction de cet article... À moins que vous ne préfériez un repas 100 % médiéval à L'Escuelle des Chevaliers !