Corée du Sud : premières impressions et anecdotes

Après deux semaines en Corée du Sud, nous avons envie de vous livrer nos premières impressions « à chaud » sur cette destination, alors que nous venons tout juste de rentrer au Québec. Voici donc nos premières impressions et anecdotes sur ce voyage à la fois professionnel et familial!

La Corée, c’est drôlement loin

À partir du Québec, la Corée est une destination qui nécessite plusieurs heures de déplacements. Pour nous, le trajet en avion a débuté à Montréal, après plus de 500 kilomètres sur la route à partir du Saguenay. Nous avons ensuite pris un premier vol d’une durée de six heures pour nous rendre à Los Angeles. Après une brève escale, nous avons poursuivi le voyage avec un dernier vol de 13 heures en direction de l’aéroport d’Incheon. Nous étions enfin en Corée, mais 50 kilomètres nous séparaient encore de Séoul, où nous avons logé les quatre premières nuits de ce séjour.

En bref, nous sommes partis le 24 juin pour arriver à destination le 26 juin, le tout avec une fillette de 20 mois.

Tout s’est  bien déroulé malgré la fatigue. Notre princesse n’a pas beaucoup dormi au cours du premier vol, mais elle était enjouée et d’humeur agréable. Il faut dire qu’en dix ans, nous avons développé quelques trucs pour voyager avec des enfants. Au cours du deuxième vol, notre fille s’est endormie, ce qui nous a permis d’en faire autant. Nous sommes arrivés à Séoul à 5h00 du matin et nous avons rapidement pris le rythme de la ville.  

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Bien que le voyage se soit bien déroulé, nous avons senti que notre fille était particulièrement fatiguée au cours des premiers jours. À Séoul, elle a peaufiné l’art de bouder en développant un côté théâtral particulièrement dramatique. Lorsqu’elle était contrariée, que ce soit parce qu’elle n’aimait pas le verre dans lequel nous lui servions de l’eau ou encore en raison de notre incapacité à comprendre assez rapidement qu’elle en avait marre d’être dans sa poussette, elle fondait en larmes et se jetait par terre, tête contre le sol, en hurlant plus ou moins fort selon l’importance que l’offense avait à ses yeux… Elle était inconsolable, jusqu’à ce qu’un Coréen ou une Coréenne lui adresse la parole. Elle se transformait alors en véritable petit ange et arborait un large sourire en disant : « Allo! ». La transformation se faisait en une fraction de seconde, le temps de claquer des doigts! Sacrée coquine celle-là! Heureusement, elle s’est rapidement adaptée quelques jours après notre arrivée, une fois reposée de son long voyage, avec quelques rechutes à l’occasion.

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La Corée, c’est dépaysant

Dès que nous avons pris notre vol en direction de la Corée, nous avons senti que nous étions très exotiques pour les autres voyageurs (majoritairement Coréens). Nous étions, ma fille et moi, les deux seules blondes de l’avion. Cette impression s’est amplifiée une fois à Séoul. Les Coréens nous photographiaient à chaque coin de rue, offraient des cadeaux à notre fille (bonbons, breuvages, jouets, nourriture, etc.), touchaient nos bras et nos cheveux. J’avais déjà vécu ce genre d’expériences auparavant, que ce soit en Tunisie, en Jordanie, à Oman et – dans une moins large mesure – en Thaïlande, mais c’était plus intense cette fois, probablement en raison du sourire ravageur de notre fille qui adore charmer les étrangers. De façon générale, les gens nous demandaient la permission avant de nous photographier et le faisaient respectueusement. J’ai seulement vécu une situation déplaisante dans un restaurant où je disposais de baguettes de forme inhabituelle que je manipulais difficilement, ce qui semblait amuser ma voisine de table qui m’a filmée pendant tout le repas (super agréable!).

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Au-delà de l’effet attractif que nous semblions avoir sur la population locale, la Corée nous a aussi dépaysés sur différents plans, de la toilette sophistiquée aux multiples fonctions en passant par les règles de bienséance et la langue. Les Coréens respectent plusieurs règles sociales qui ne sont pas évidentes pour les touristes à première vue. Par exemple, il est mal vu de laisser traîner ses baguettes ou une cuillère dans un bol de riz (avec un enfant en bas âge qui n’a jamais mangé avec des baguettes, cette règle tient de l’exploit!) et il est d’usage d’utiliser ses deux mains pour donner ou recevoir quelque chose (encore faut-il avoir accès à ses deux mains, ce qui peut aussi s’avérer difficile avec un bébé!). Évidemment, nous savions que nous devions retirer nos chaussures en entrant dans une maison coréenne, un temple ou un restaurant traditionnel… En revanche, lorsque qu’un petit rebord ou quelques marches séparent l’entrée du sol, nous ne savions pas qu’il ne faut surtout pas y mettre nos chaussures, même si cette surface ne semble pas étincelante de propreté, au risque d’installer un climat de panique (fait vécu!). Malgré tout, les Coréens sont très tolérants envers les étrangers et ne s’offusquent généralement pas de nos faux pas.

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Si on peut la plupart du temps se débrouiller en parlant anglais à Séoul, c’est très différent dès que l’on s’éloigne de la capitale. Il faut alors être créatif et ne pas hésiter à parler avec les mains, au risque d’avoir l’air un peu étrange! Même lorsqu’ils possèdent certains rudiments d’anglais, les Coréens ont généralement un accent qui brouille un peu la conversation (quoique j’imagine qu’ils se disent la même chose lorsqu’ils nous écoutent).

Petite anecdote au moment de récupérer la voiture de location à l’aéroport, après notre séjour à Séoul :

Mon mari : I have a reservation today for a car. I will be at your office in one hour approximately. Can you tell me the terminal I need to go please?

Employé de la compagnie de location : What’s your name Sir?

Mon mari : Florent.

Employé de la compagnie de location : What? Can you spell it please?

Mon mari : F like flower, L like lama, O like Oscar…

Employé de la compagnie de location : Your name is Oscar sir?

Mon mari : Forget it, I am coming to the airport. Just tell me the terminal please.

Cette difficulté s’est amplifiée lorsque nous avons quitté Séoul pour des villages moins touristiques. Nous avons rapidement compris que les Coréens veulent nous dire « non » lorsqu’ils placent les mains en croix devant eux à plusieurs reprises. Toutefois, à certains moments, ils peuvent hocher la tête de façon affirmative en faisant ce mouvement de bras qui désigne une réponse négative, il devient alors un peu difficile de s’y retrouver! Ce comportement peut indiquer qu’ils n’ont pas compris notre demande et mieux vaut ne pas insister, les Coréens étant très fiers et n’aimant pas perdre la face. De la même façon, il peut être difficile de déchiffrer les cartes des restaurants et les panneaux de signalisation dans les petites villes ou en campagne, ces derniers étant seulement écrits en hangeul, le système d’écriture coréen. Mieux vaut donc se familiariser avec quelques symboles et expressions, disposer d’un GPS en français ou en anglais et, surtout, être ouverts à l’inattendu! Ce fut le cas à la baie de Suncheon, où nous étions incapables de comprendre le menu et les explications de la serveuse qui ne parlait pas anglais. Au final, nous avons eu l’agréable surprise de nous retrouver devant un festin de fruits de mer.

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La Corée est accueillante

Les Coréens ont été accueillants avec nous dès notre arrivée. Ils cherchaient à nous aider et à nous expliquer leurs coutumes avec patience, nous souriaient et entraient facilement en contact avec nous. Certes, le fait de voyager avec un enfant aide à cet égard, car c’est généralement vers notre fille qu’ils se dirigeaient en premier lieu. Nos différentes rencontres ont donné lieu à des adieux touchants, avec des démonstrations d’affection parfois inattendues. Par exemple, après trois nuits dans une charmante maison d’hôtes de Gyengju, le propriétaire a pris mon mari dans ses bras manifestement ému de lui dire au revoir.

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De plus, même si certains de nos choix les surprenaient et les faisaient rire (par exemple, l’idée de conduire nous-mêmes lors d’un premier séjour dans le pays ou encore de vivre l’expérience d’un Temple Stay), ils ne cherchaient jamais à nous faire changer d’idée et mettaient tout en leur pouvoir pour nous aider à réaliser nos projets. Dans certains restaurants et hébergements, mon mari les qualifiaient même de « trop gentils » (il est Français, il a besoin de râler un minimum dans une journée! ;-)), car ils se tenaient toujours à notre disposition pour nous venir en aide et accouraient avant même que nous leur demandions quelque chose. Il faut dire que dans certaines circonstances, leurs attentions étaient un peu soutenues. Par exemple, lors de notre visite du temple de Bongeun, à Séoul, nous avons rencontré une vieille dame très gentille qui a fait une véritable fixation sur notre fille. Elle lui a donné un épi de maïs et elle insistait pour la voir le déguster, alors que notre fille n’aime pas beaucoup qu’on la dévisage pendant qu’elle mange. Par la suite, la dame souhaitait absolument qu’elle boive une eau ayant des vertus spéciales, bien que notre fille refuse obstinément d’y tremper les lèvres malgré nos nombreuses tentatives. Nous avons rencontré ce genre de situation à plusieurs reprises, mais nous sentions toujours beaucoup de bonté derrière cette insistance à nous voir exécuter un comportement d’une façon bien précise.

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Bien que les Coréens aient toujours été adorables lorsque nous les rencontrions dans la rue, ils se transformaient radicalement derrière un volant. Ils devenaient alors impatients et très agressifs dans leur façon de conduire. Par exemple, si nous étions sur un passage piéton avec notre fille en poussette, les automobilistes nous coupaient le passage sans ménagement. Notre pire moment fut à Busan, où les chauffeurs de taxi prétendaient entrer en collision avec notre véhicule pour que nous leur cédions le passage. À croire qu’il existe deux types de Coréens : ceux qui conduisent et les autres!

La Corée goûte bon

Dans la famille, nous adorons les plats épicés. Nous avions donc hâte de goûter aux plats coréens qui sont réputés pour être très relevés. Je dois toutefois avouer que notre premier contact avec la bouffe du pays a été plutôt négatif. Alors que nous souhaitions rejoindre la N Seoul Tower, nous avons fait un arrêt avant de prendre le téléphérique. La serveuse ne parlait pas anglais et nous a envoyé quelqu’un pour nous expliquer le menu. Je me suis retrouvée avec un repas décevant, soit une soupe (volontairement) froide et sans saveur… Il faut dire que l’endroit avait été choisi rapidement afin d’échapper à la chaleur extérieure qui était particulièrement difficile à supporter après plusieurs kilomètres de marche. Par la suite, nous avons été ravis de nos découvertes culinaires. Nous avons goûté des plats variés et savoureux dans chacune des régions que nous avons eu la chance de visiter. Je vous réserve d’ailleurs un billet spécifique sur le sujet!

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La Corée est à la fois moderne et traditionnelle

La Corée du Sud se caractérise par un mélange d’ancien et de moderne, notamment symbolisé par le cercle bleu et rouge au centre de son drapeau. Si cette destination est empreinte d’un profond respect pour les traditions de l’Asie d’antan, elle est aussi industrialisée et à la fine pointe de la technologie. Cette double facette de la Corée du Sud est présente un peu partout, mais elle nous a particulièrement surpris lors de notre séjour à Haeinsa, un temple inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Dans ce lieu qui semble pourtant figé dans le passé, nous avons fait une rencontre particulièrement marquante. Après un petit-déjeuner frugal pris en silence (ou du moins ce qui s’en rapprochait le plus avec notre fille!), nous avons décidé d’explorer les ermitages des environs. Nous avons rencontré un moine en chemin, qui balayait consciencieusement l’entrée extérieure d’un pavillon. Nous l’avons salué en silence, en suivant les usages, mais il a immédiatement entamé la conversation avec nous. Cet homme avait seulement deux ans de plus que moi. Ingénieur de formation, il avait parcouru le monde avant de décider de devenir moine dix ans plus tôt. Nous avons longuement discuté avec lui, qui répondait à nos questions le plus naturellement du monde. Au moment de partir, il a timidement demandé une photo de lui avec notre fille qui, à ses yeux, ressemble à Britney Spears (j’étais contente, car je n’aurais jamais osé le photographier). Il a ensuite pris en note l’adresse courriel de mon mari pour pouvoir communiquer avec nous dans le futur. Je dois dire que j’ai été surprise par cette rencontre qui a ébranlé mes préjugés. Dans mon esprit, un moine enchaînait les séances de méditation et les inclinaisons devant l’image de Bouddha, à l’écart du monde extérieur. Je me retrouvais donc aux antipodes de cette image caricaturale, avec devant moi un moine bien renseigné sur les chanteuses pop et branché sur les nouvelles technologies.

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Je termine ici ce premier billet qui vous présente nos premières impressions sur la Corée du Sud, mais d’autres articles suivront très bientôt sur le blogue afin de vous décrire en détails notre road-trip dans ce merveilleux pays.