Thursday Thunder: It’s the economy, stupid!

Publié le 07 juillet 2016 par Pomdepin @pom2pin

Non, je n’insulte personne (ça peut venir), le titre est une citation de Bill Clinton, ce grand philosophe à moralité variable  et c’est une phrase culte, qui l’a aidé à remporter les élections en 1992. Je voulais parler du traitement des informations économiques liées au Brexit… je sens que j’ai déjà perdu la moitié d’entre vous, avec un sujet désopilant comme ça! Je ne veux pas faire de grandes analyses à coup de pourcentage et autres chiffres rigolos, j’en serais incapable, mais juste pousser un coup de gueule, un de plus après les médias cette fois. 

Il se trouve que j’aime bien lire les pages économie et finances. J’ai fait une école de commerce, ce qui m’a permis de me rendre compte rapidement que je n’était pas douée pour ce genre d’enfumage le marketing. Les cours de stratégie du management et ceux du management de la stratégie (je n’invente rien!) ça m’a littéralement captivée au point de m’endormir direct. Mais j’ai adoré les cours d’économie théorique (et de droit commercial aussi, mais c’est un autre sujet). Pour moi, l’économie, c’est des maths, de la logique. Je n’ai pas d’opinion sur la question, c’est un fait c’est tout. Je ne vois pas pourquoi on s’énerverait parce que 2 et 2 font 4. Je sais qu’il y a des gens qui préféreraient que ça fasse 3 ou 5 ou 78,632 mais ce n’est pas le cas. Jusqu’à un certain référendum, je pensais bétement que cette approche des choses économiques pragmatique et non émotionnelle était typiquement anglo saxonne. Ahaha, pas du tout!  


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Il n’y a pas de raison que seuls les politiques prennent les gens pour les cons. Les médias s’y mettent aussi maintenant. Je veux dire les médias sérieux, pas les tabloïds qui ont fait campagne pour le Brexit parce que ça va bien comme ça, tous ces sales étrangers qui viennent nous envahir sur leur soucoupe volante pour voler nos puddings bouillis et hennir sur la mémoire de Diana qui aurait réussi à se faire pousser des ailes par les oreilles si elle n’avait pas été lâchement assassinée par des martiens à la solde de cafards mutants, ou quelque chose comme ça. Donc la presse dite sérieuse est unanime depuis deux semaines, tout va bien,  youpidoo. Soit ils s’assoient sur les infos économiques désastreuses qui tombent les unes après les autres : la livre sterling fait du tobbogan à grande vitesse, les banques, les promoteurs immobiliers, les supermarchés et autres voient leur quotation boursière s’évaporer  (et non ce n’est dû au soleil), les fonds de pension fuient, l’équivalent de pôle emploi reconnaît une baisse de 50% de ses offres, les investisseurs  sont prêts à aller rejoindre les martiens de tout à l’heure, ou n’importe qui d’autre du moment que ce soit le plus loin possible de la Grande Bretagne. Mais c’est pas grave! On ne va quand même pas en parler, ça déprimerait les lecteurs.  

Soit (si, si regardez plus haut j’avais commencé une alternative, et puis je me suis un peu énervée), les médias consentent à parler du désastre économique naissant, conséquence directe du Brexit, parce que même le plus obtus des lecteurs du Sun a remarqué que son voyagiste lui demande soudain une surcharge pour ses vacances à Ibiza. Mais ils en parlent en affirmant sans rire dans les titres que tout va bien, pour ensuite se contredire dans le corps d’articles qui détaillent la catastrophe. Et qui finissent par en prédire d’autres, encore pire. Mais dans la joie et la bonne humeur. Bref, pour les journalistes, les gens sont trop cons pour comprendre les faits, on va les enfumer en racontant n’importe quoi. Après tout ça a marché pour les politiciens qui ont fait campagne pour le Brexit…Ça ne vient à l’idée d’aucun de ces grands génies que justement on n’en serait peut être pas là si les politiques avaient essayé d’élever le débat et d’informer au lieu de se répandre en mensonges grossiers? C’est vraiment une attitude à copier?  Ça ménerve! Ok, ce n’est pas le moment d’affoler les gens, mais ce n’est une raison pour continuer à les prendre pour des cons. 

Tous ces apprentis populistes feraient mieux de se méfier. Parce que la presse a trouvé l’excuse parfaite pour enterrer le Brexit: le rapport de Lord Chilcot sur la guerre en Irak vient de sortir, 15 ans après. C’est accablant pour Tony Blair, le premier ministre de l’époque. Il a entraîné le pays dans une opération injustifiée à coup de mensonges et d’approximations hasardeuses, dans le but de tromper sciemment le public. Ça me rappelle quelque chose…je serais Farage, Boris, Gove et leurs potes journalistes, je me méfierais. Parce que c’est sûr, dans 15 ans, on va leur tomber dessus et ça va leur faire mal. Bon, d’accord, c’est maintenant qu’on est dans la merde, mais c’est pas grave…on dirait que ce serait pas vrai, d’accord?