Conseils pour un road-trip réussi en Écosse

Publié le 05 juillet 2016 par Ailleurstoujours @TjsEtreAilleurs
En avril j'ai effectué mon quatrième séjour en Écosse. Que le temps passe vite ! J'ai l'impression que c'était hier que j'arrivais à Édimbourg sous le soleil, mangeant pour la première fois de l'année en terrasse (à Pâques !)... mais surtout, partais pour un premier road-trip complètement fou dans les Highlands. Cette année, c'était le troisième et, avec ma sœur, on commence à être assez bien rodées niveau organisation. En 2014, nous avions découvert Skye pour la première fois et fait une boucle jusqu'à Inverness. L'année dernière, complètement tombées sous le charme de Skye, nous y avions passé trois jours. Et cette année... direction l'île de Mull, pour trois jours également ! J'avais déjà fait des articles sur préparer son séjour sur Skye ou sur Mull mais je me suis dis que quelque chose d'un peu plus général ne pourrait pas faire de mal.
Loch Lomond, octobre 2014

QUELLE PÉRIODE ?

La meilleure période est certainement d'avril à octobre. L'été (juillet/août) n'est pas nécessairement le plus indiqué car il n'y fait pas forcément plus beau ou plus chaud. Attention aussi à la période des midges, ces espèces de moustiques qui pullulent au début de l'été notamment : on les trouve dans les zones humides (près des lochs par exemple) et ils se déplacent en formation rapprochée... Par chance, nous n'en avons jamais croisé (une autre légende écossaise ?). Côté météo, c'est un peu quitte ou double : il peut faire chaud assez tôt dans l'année comme glacial en plein milieu du mois d'août. Pour illustrer : nous avons visité Iona sous la chaleur, pris des coups de soleil... et quatre jours plus tard, l'île était recouverte de neige. Un exemple un peu extrême mais qui illustre bien le caractère imprévisible de la météo écossaise ! Je suis partie deux fois en avril, une fois en juin et une fois en octobre et nous avons eu plutôt beau temps à chaque fois, ni trop chaud ni trop froid. Chaque mois possède donc ses avantages et ses inconvénients : outre la météo, il faut prendre aussi en compte la fréquence des ferrys, la disponibilité des hébergements, les temps forts... L'hiver me paraît en tout cas plus compliqué pour en profiter pleinement, avec la nuit qui tombe très tôt (15 h...) et la fermeture de beaucoup d'établissements touristiques dans les Highlands. Sans compter l'état des routes s'il neige...

Île de Skye, juin 2015

QUELLE DURÉE ? 

C'est sûr qu'avoir sa sœur qui vit sur place, c'est un avantage indéniable. J'ai donc pu, et continue de, découvrir l'Écosse en plusieurs étapes, sans trop me presser. Depuis son installation je m'y suis rendue au minimum une fois par an et c'est vrai que je ne connais pas la "pression" de caser un maximum d'endroits en un minimum de temps. Inconvénient par contre : je ne suis jamais partie vraiment longtemps, jamais plus de six jours (auxquels il faut supprimer celui d'arrivée et de départ), ce qui ne laisse pas le champ libre à des aventures trop prolongées. Ça tombe bien, je trouve que l'Écosse est un pays qui se prête tout à fait à des séjours relativement courts. C'est vraiment une alternative idéale pour découvrir une région en prenant son temps et en ne contentant pas forcément des lieux les plus touristiques. De plus, sans aller très loin, on peut très rapidement être dépaysé. Le Loch Lomond, à une heure de Glasgow, offre des paysages incroyables et le parc des Trossachs recèle mille et un trésors qu'il me tarde d'explorer (la prochaine fois ?). Un "mini road-trip" de trois ou quatre jours est entièrement envisageable (la preuve, je n'ai fait que ça pour le moment) et vous ne repartirez pas du tout frustré d'en avoir trop peu vu. Au contraire, cela vous donnera qu'une envie : revenir ! La clé c'est juste l'organisation et savoir gérer ses journées par rapport au temps de trajet. Mon conseil pour des périodes aussi courtes ? Privilégier une seule destination (une île par exemple) plutôt que de vouloir sillonner les Highlands. C'est l'erreur que nous avions faite la première fois : notre circuit était plutôt long, finalement nous avions passé plus de temps dans la voiture qu'autre chose, à courir après l'heure. 

Après... Plus vous restez longtemps, plus vous pourrez en voir. 
Île de Mull, avril 2016

QUE METTRE DANS SA VALISE ? 


Comme dit un peu plus haut, la météo écossaise peut être très changeante. En une journée, il n'est pas rare d'avoir de la pluie, un grand soleil, du froid, du chaud, du vent... La totale quoi ! Alors sur plusieurs jours, attendez-vous à des variations importantes (ça a été la seule constante de mes différents séjours). Il faut donc pouvoir s'adapter rapidement. En cela, la méthode de la superposition est plutôt utile. Sauf durant les mois les plus froids, pas la peine d'encombrer sa valise avec des pulls en laine : un bon coupe-vent ou un imperméable est bien plus efficace. Même en été, ne faites pas l'impasse ! De toute façon, si vous comptez beaucoup marcher, le plus important est de se protéger du vent (et de la pluie !). Pensez aussi aux gants, bonnets et écharpe, ils peuvent vous sauver la vie. Par contre, oubliez les parapluies, surtout en ville, et privilégiez plutôt des vestes à capuche. Si vous comptez randonner, des chaussures imperméables (la base) ou des bottes en caoutchouc peuvent être une bonne idée (personnellement, concernant ces dernières, je n'en ai pas et on s'en est toujours très bien passé mais 1/ nous avons toujours relativement eu beau temps 2/ on s'éloigne rarement dans des chemins qui le nécessitaient). Enfin, n'oubliez pas crème solaire et lunettes de soleil, et ce même à partir d'avril : le soleil écossais n'est vraiment pas un mythe et il peut cogner assez fort.
Île de Skye, juin 2015.

QUEL MOYEN DE TRANSPORT ? 

Il est tout à fait possible de sillonner les Highlands en train... à condition d'avoir du temps, de l'argent et de ne pas être trop regardant sur les destinations. Le réseau ferroviaire écossais est plutôt étendu mais les tarifs des billets assez élevés. Je vous conseille à ce sujet l'article très complet de Sophie d'Ooh My World. Nous l'avons fait quelques fois, sur des petits trajets, par exemple pour nous rendre à l'île d'Arran, à Ayr ou au Loch Lomond (excursions d'une journée). C'est plutôt pratique, souvent les départs de ferry (par exemple pour Arran) sont calqués sur les arrivées de train. Il existe aussi beaucoup de services de bus qui permettent de relier les villes importantes mais aussi celles jusqu'à lesquelles le train n'arrive pas. Enfin, si vous souhaitez plutôt explorer le sud-ouest de l'Écosse, il existe le pass Day Tripper qui permet d'utiliser de manière illimitée pendant 24 h la majorité du réseau de train, métro, bus et ferry de la région de Strathclyde pour £11.60 pour un adulte et jusqu'à deux enfants. Utile, au moins, pour des excursions à la journée.
Néanmoins, sur de longues durées, je ne sais pas si c'est vraiment pratique. Par exemple, pour Skye, une fois arrivé vous aurez du mal à vous déplacer sans voiture. Oui il y a un service de bus qui fait le tour de l'île mais il ne dessert que les principaux villages et la fréquence n'est pas des plus élevées.
Louer une voiture est bien plus pratique et finalement pas si cher, si vous partagez les frais à plusieurs. Effectivement, l'essence n'est pas donnée (aussi voire plus cher qu'en France) mais c'est quand même un gain de temps non négligeable (voir plus bas la section "budget" pour le détail) et une liberté incomparable. Il suffit de louer son véhicule quelques semaines à l'avance et le tour est joué. Enfin... Vient ensuite l'étape de la maîtrise de la conduite écossaise.
  Première fois sur les routes écossaises, avril 2014.

CONDUIRE EN ÉCOSSE ?


Si la conduite à gauche en ville peut être assez sportive, surtout la première fois, une fois sorti des agglomérations c'est assez simple : c'est toujours tout droit. La circulation reste plutôt clairsemée, certes certaines routes sont étroites et demandent un peu de self-control et il ne faut pas non plus avoir peur de partager le bitume avec les moutons et autres représentants de la faune locale quand on s'enfonce dans les Highlands. Mais globalement il n'y a pas de difficulté particulière, une fois les réflexes de la conduite à gauche plus ou moins acquis (sauf les ronds-points. C'est complètement contre-intuitif de prendre les ronds-points par la gauche !). La seule donnée à bien intégrer c'est... le temps. Oubliez ce que vous dit votre GPS, oubliez les miles, oubliez tout : votre trajet prendra forcément plus de temps que ce que vous aviez prévu. Et ce, pour trois raisons :- la vitesse n'est pas très élevée et plus vous vous éloignez des grands axes, plus vous risquez de vous retrouver sur une section à une voie où des aménagements sur les bas-côtés vous permettent de laisser passer la voiture d'en face (n'oubliez pas de remercier d'un petit signe de la main !) et où l'état des routes ne vous permettra guère de vous prendre pour un pilote de F1.- comme les routes sont étroites et souvent sinueuses, il est parfois assez compliqué de doubler. Si vous vous retrouvez derrière quelqu'un qui prend son temps... c'est le moment de profiter du paysage !- l'Écosse a la fâcheuse tendance à vous faire pousser des "ah" et des "oh" environ toutes les cinq secondes et à vous donner envie de vous arrêter toutes les deux minutes pour prendre en photo ses paysages extraordinaires. Ici un loch, là une montagne, encore ici une petite maison perdue au fin fond des Glencoe... Quand ce n'est pas un arc-en-ciel qui apparaît à l'horizon. Je vous mets au défi de faire le moindre trajet sans vouloir vous arrêter pour immortaliser le spectacle (si vous roulez de nuit, ça ne compte pas hein !).
Île de Mull, avril 2016

QUEL COÛT ?


L'Écosse, et le Royaume-Uni en général, sont des destinations assez chères : bien souvent, les prix en livres équivalent à nos prix en euros... avant le taux de change ! Voici quelques ordres de grandeur :
  • Hébergement: les B&B sont une alternative moins onéreuse que les hôtels (attention, tous ne proposent pas le WiFi dans les prestations) : comptez environ £60 la nuitée en chambre double pour deux personnes avec salle de bain et scottish breakfast pour les entrées de gamme ; si vous avez l'âme aventureuse, camper à la belle étoile vous fera forcément faire des économies. Dormir dans un château ou une belle pension est possible mais a un coût, comme partout. Je vous conseille en tout cas de réserver au maximum plutôt que d'essayer de trouver une fois sur place : c'est souvent que le panneau "No Vacancies" fleurit devant les B&B, d'autant plus sur les destinations très courues (Skye) ou avec une offre d'hébergement réduite. Pour réserver, ne vous fiez pas uniquement aux sites type Booking et AirBnB : dans les Highlands, je les trouve peu performants (or grandes villes comme Inverness, etc.). La recherche est plus longue mais privilégiez plutôt les sites touristiques des endroits que vous comptez visiter, qui proposent bien souvent des listes plus fournies d'hébergement.

  • Location de voiture : les tarifs sont de plus en plus attractifs et les prestations s'améliorent d'année en année ; pour preuve, pour le même prix, nous sommes passées en trois ans d'une Opel Corsa à une Peugeot 2008 ! Ce n'est pas le même confort (ni la même place sur la route, aheum). Nous sommes des fidèles de l'enseigne Avis, dont l'agence principale se situe un peu à l'extérieur du centre de Glasgow (mais accessible en moins de quinze minutes à pied depuis Central Station). Son atout ? Il est possible de ramener la voiture en dehors des heures d'ouverture, sans supplément. C'est la seule (à ma connaissance) sur Glasgow qui propose ce service. Pour les prix, nous avions payé £58.50 pour trois jours de location en 2015 et £66.63 pour quatre jours en 2016 (il faut à chaque fois compter au moins autant en essence pour un seul plein). Ce prix s'entend sans extra (pas de GPS, pas d'assurance supplémentaire, etc.) et pour une voiture de petite catégorie (groupe B chez Avis). Il n'y a, de toute façon, pas besoin de 4x4 en Écosse. Une citadine peut parfaitement faire l'affaire. Pensez juste que vous aurez plus de chance de louer une voiture fonctionnant à l'essence qu'au diesel. Par contre, si vous avez moins de vingt-cinq ans, une taxe jeune conducteur s'appliquera en supplément (cela peut monter jusqu'à £30 par jour de location).

  • Restauration : cela dépend si vous êtes plus fish and chips ou restaurant gastronomique ; pour un plat dans un pub, comptez entre £8 et £15, si à cela vous ajoutez une bière (l'alcool est à consommer avec modération et surtout, en rappel, tolérance zéro sur les routes du Royaume-Uni !) ou un dessert, cela peut vite monter... Beaucoup de salons de thé et cafés proposent le midi des sandwichs et des soupes à des prix intéressants. Sinon, reste l'option pique-nique, qui a aussi l'avantage d'être pratique si vous partez en balade pour la journée !

  • Visite (châteaux, distillerie, etc.) : l'Écosse, c'est un peu quitte ou double. Les musées publics sont souvent gratuits. Par contre, dès que vous voulez visiter quelque chose de privé, il faut compter environ entre £5 et £10 à chaque fois (quand ce n'est pas plus près des £20 pour certains châteaux...) La facture peut donc monter assez vite.
Le château d'Urquhart sur les bords du Loch Ness, avril 2014.
J'espère que ces quelques pistes vous seront utiles. J'ai fait exprès de laisser de côté toute la partie "Quoi faire, quoi voir, etc." vu que c'est une catégorie somme toute très personnelle. Je ne peux pas vous conseiller de faire ceci ou cela en priorité, cela dépend de vos goûts, votre itinéraire, votre budget. Mes incontournables ne seront pas forcément les vôtres ! Si vous avez envie, vous trouverez plein d'idée de visites et de balades sous le label Écosse. Pour terminer, je n'ai pas vraiment de sites, livres ou autres à vous conseiller pour organiser votre voyage de A à Z. Pour ma part, c'est la première fois que je pars sans guide de voyage, me reposant essentiellement sur ma sœur et sa connaissance du pays. Voici néanmoins ceux que nous utilisons à chaque fois :
  • Walkhighlands : l'incontournable concernant la randonnée dont je parle à peu près dans tous mes billets écossais !
  • VisitScotland : utile pour se laisser tenter par une destination plus confidentielle ou trouver des pistes de visites. Par contre, on n'a jamais utilisé le côté pratique (hébergement/restauration).
  • ScotRail : indispensable si vous comptez prendre le train.
  • CalMac : indispensable si vous comptez prendre le ferry.
  • Ensuite, nous fonctionnons beaucoup avec Google Images ou les sites des différentes îles et régions que nous souhaitons visiter pour faire la liste de nos activités.
N'hésitez pas à poser vos questions en commentaire si vous en avez encore !