Il y a un an aujourd’hui, j’ai pris la décision de créer mon blogue. Je n’avais pas d’expérience dans la blogosphère, sauf en tant que lectrice. Installée devant mon clavier pendant que ma petite famille est au lit (il est 5h00 du matin, c’est aussi ça la vie de maman-travailleuse-blogueuse!), c’est mon 119e article que je suis sur le point de vous livrer, non sans émotion. À la fin de l’année 2016, j’ai partagé avec vous mes motivations à me lancer dans cette aventure, de même qu’un premier bilan de mon expérience de blogueuse-voyageuse. Loin de moi l’idée de répéter les mêmes histoires ou de vous ensevelir de statistiques dans ce billet. J’ai plutôt envie de vous parler de moi et de mes apprentissages, en toute simplicité
PSSTTT : Si vous lisez jusqu’au bout vous aurez droit à 15 révélations sur ma vie de blogueuse-voyageuse.
Apprendre à dire non
Je suis une personne qui n’aime pas déplaire et qui veut toujours aider les gens qui l’entourent. Avec le blogue, ce trait de personnalité aurait pu devenir un véritable handicap. Après avoir créé ma petite communauté et l’avoir vue s’agrandir avec bonheur et fierté, j’ai commencé à recevoir diverses offres de partenariat. Je n’ai pas de problème avec le principe à la base, dans la mesure où ce genre d’association doit permettre à chaque personne impliquée d’y trouver son compte, dans l’authenticité et le respect des lecteurs. Mais certaines offres font naître en moi un profond malaise…
Bonjour. Je viens de tomber sur votre blogue que je trouve très bien construit et intéressant. Je suis de la compagnie XYZ et j’aimerais vous proposer un partenariat, qui reposerait sur l’idée d’insérer un lien vers notre site dans l’article ABC. En compensation, nous serions disposés à vous offrir xxx euros.
Ou bien…
Bonjour. J’aime beaucoup votre blogue et j’aimerais faire connaître mon nouveau produit XYZ. Moyennant une compensation financière de xxx$, seriez-vous disposée à en faire la promotion dans un billet?
Ou encore…
Allo! J’adore ton blogue et, entre blogueurs, il faut s’entraider. Que dirais-tu de partager mon article sur ta page Facebook et je partagerais ensuite le tien sur la mienne?
Trois cas différents qui sont ceux que j’ai le plus souvent rencontrés depuis la naissance de mon blogue. Bien sûr, il y a aussi ceux qui vous demandent de les aider dans leur référencement, la promotion de leur produit ou de leur blogue sans rien offrir en retour et qui peuvent même présenter la chose comme un partenariat (euhhh… quoi?).
Allo! Gé moua aussy un blogue et je voudrès écrir un articl inviter sur le tient. T’é d’accor de m’aidé?
Au départ, j’étais très inconfortable avec ces demandes qui ne me correspondent pas. NON, je n’ai pas envie que mon blogue ressemble à un arbre de Noël affublé de multiples liens promotionnels. NON, je ne veux pas me faire imposer un produit ou écrire à propos d’une chose que je n’ai pas expérimentée. NON, je ne veux pas partager ton article parce que tu partages le mien, surtout si tu enchaînes les fautes d’orthographe. Mon blogue est mon espace de liberté, mon loisir préféré. Je serais incapable de me regarder dans un miroir s’il ne correspondait pas à des expériences que j’ai moi-même vécues ou que je souhaite réellement vivre. Mon blogue est et restera authentique. Point.
Bref, vous avez compris, j’ai appris à dire non.😉
Trouver l’évasion dans le quotidien
Quand j’ai lancé mon blogue, je sentais le besoin d’y partager mes expériences les plus exotiques : les Émirats Arabes Unis, le Sultanat d’Oman, l’Australie, la Jordanie, la Tunisie, les îles d’Hawaii, les Caraïbes, la Thaïlande, le Qatar, le Brésil, l’Italie, la France, la Belgique, le Portugal, la Suisse, les Pays-Bas… Comme si voyager était nécessairement synonyme d’horizons lointains. Bien que mon ancienne vie d’expat me rende parfois nostalgique, je réalise de plus en plus que le voyage est un état d’esprit d’abord et avant tout.
Peu importe la destination et sa proximité, il est possible de s’émouvoir, de se dépayser, de découvrir.
Cette première année à tenir un blogue m’aura convaincue de la nécessité de partager mes expériences en Amérique du Nord en consacrant plusieurs billets à différentes villes telles que Las Vegas, Nashville, Chicago, San Diego, New York, Cape Cod, Ottawa, Gatineau, Saguenay et Québec. Dans les prochains mois, j’ai l’intention de poursuivre sur cette lancée. Bien que notre prochaine destination risque de nous apporter une bonne dose de dépaysement (nous nous envolerons vers la Corée du Sud dans 10 jours!), nos vacances d’été seront ponctuées de nombreuses activités en famille au Saguenay-Lac-Saint-Jean, sur la Côte-Nord, en Estrie, à Charlevoix, ainsi qu’à Boston.
Parler du moche
De façon générale, je dirais que je suis une personne plutôt positive, qui essaie de voir la vie avec optimisme. Forcément, lorsque je voyage, cette tendance m’accompagne. Il est donc très rare de me voir rentrer d’un séjour à l’étranger en râlant, mais il ne faut pas pour autant en conclure que tout était parfait (et que je n’ai pas râlé pendant le voyage!). À l’image de notre vie quotidienne, nos voyages ne sont pas parfaits et je ne nage pas dans le bonheur en permanence. Je ne vis pas au pays des Calinours et je ne l’ai pas encore trouvé au fil de mes voyages. Même si les photos que je poste sur Facebook et Instagram peuvent parfois ressembler à des cartes postales, elles ne résument pas la complexité de mes aventures autour du monde. Avec le temps, je réalise que je développe davantage de liens avec mes lecteurs lorsque je parle du moche ou des aspects un peu plus sombres de nos voyages, sans nécessairement perdre ma faculté d’émerveillement. Je vous réserve d’ailleurs un prochain billet sur le sujet.
M’ouvrir aux autres
À mes yeux, le plus grand défi d’un blogueur-voyageur est de trouver un équilibre entre le partage de vécu personnel et d’informations plus factuelles. Si je ne souhaite pas que mon blogue ressemble à une page Wikipédia, je dois avouer que je n’ai pas non plus envie qu’il se transforme en journal intime en ligne. De plus en plus, je constate que ce sont mes articles plus personnels qui sont davantage lus et partagés par les lecteurs. Le plus souvent, je les écris de façon assez impulsive et j’hésite ensuite à les diffuser. Ce fut le cas, par exemple, lorsque je vous ai parlé de la naissance prématurée de ma fille et de son incidence sur ma façon de voyager ou encore de ma filleule Chloé qui est autiste mais globe-trotteuse malgré tout. À la suite des attentats qui ont eu lieu à Paris, j’ai aussi écrit un billet pour expliquer à quel point il m’est difficile d’être loin lorsque tout va mal… Ces billets sont plus difficiles à écrire (je braille ma vie en le faisant!), vous comprendrez donc que je ne peux pas toujours me situer dans ce registre émotif. J’aime toutefois livrer mon point de vue sur des sujets plus sensibles ou personnels, que ce soit pour vous parler de nos racines sur quatre continents, de mon besoin de voyager sans mes enfants à l’occasion ou encore de notre façon de concilier nos voyages à la course à pied.
M’ouvrir aux autres, ce n’est pas seulement monologuer sur des sujets plus personnels, mais surtout développer des liens avec d’autres blogueurs et voyageurs. J’écris d’abord et avant tout pour moi, mais comme toute blogueuse, je souhaite évidemment être lue lorsque je diffuse un article sur le web (sinon, on s’entend que j’investirais davantage dans un carnet de voyage personnel!). Or, ce n’est pas parce qu’un article est bien écrit ou qu’il aborde un sujet différent qu’il sera nécessairement lu et partagé de façon massive sur les réseaux sociaux. Pour construire une communauté, il faut s’intéresser aux autres et à ce qu’ils publient, suivre leurs aventures de près. La blogosphère étant très vaste, on ne peut évidemment suivre tout le monde, surtout quand on a trois enfants et un emploi à temps plein. Petit à petit, j’ai développé des liens plus étroits avec certains blogueurs et j’essaie de bien accueillir les nouveaux qui se lancent dans l’aventure. Le monde des blogueurs de voyages est parfois hermétique et on peut sentir, quand on débute, un certain dédain (pour ne pas carrément parler de mépris) de la part de quelques personnes que je qualifierais de blasées. De mon côté, je ne cherche pas à gagner ma vie en écrivant sur les voyages (heureusement d’ailleurs, car j’aurais beaucoup de mal à payer les factures!) et je me sens libre d’aimer ou pas les écrits de blogueurs chevronnés ou débutants.
Enfin, m’ouvrir aux autres, c’est aussi faire place à la relève en cédant une section de mon blogue à mon fils aîné, Alban (projet en cours d’aménagement). Depuis plusieurs mois, il me demandait de participer au blogue en créant ses propres contenus. À ce jour, il a déjà écrit deux BD que j’ai publiées ici et là, et il en a finalisé une troisième hier soir… À ce rythme, je vais bientôt prendre ma retraite de blogueuse… La relève est assurée!😉
Et pour finir, voici 15 révélations sur ma vie de maman-blogueuse-voyageuse:
- Je ne me couche jamais avant de terminer un billet en cours, même lorsqu’il est très tard (mon mari peut confirmer, il me texte parfois en pleine nuit pour savoir où j’en suis!).😉
- Si je ne me suis pas couchée très tard pour écrire, j’adore me lever tôt pour le faire. J’ai alors l’impression que le temps s’arrête et que la maison m’appartient… Jusqu’à ce que trois petites têtes aux cheveux d’or débarquent avec leurs multiples revendications (maman, je veux des Cheerios, mélangées avec des raisins secs, des Alpha-Bits et des Corn Pops, dans mon bol Star Wars vert).
- Il m’arrive de me lever en pleine nuit pour noter une idée d’article que je ne veux pas oublier.
- J’écris les grandes lignes de mes textes dans ma tête en joggant, en conduisant, en prenant ma douche, en jouant avec les enfants, en avion ou lors de réunions de travail interminables (chut, ça reste entre nous!). ;-) Une fois devant l’ordinateur, l’écriture est rapide.
- Dans un article, c’est le choix des photos qui me prend le plus de temps. Lorsque j’aime un endroit (et j’ai tendance à écrire sur des lieux que j’aime), je le photographie généralement sous plusieurs angles.
- C’est mon mari qui prend les meilleures photos de nos voyages. Lorsque l’horizon est difficile à définir sur un cliché et que le mal de cœur vous prend, c’est que j’étais derrière l’objectif!
- Depuis que j’ai commencé à bloguer, je suis incapable de visiter un nouvel endroit sans avoir une vingtaine d’idées d’articles à écrire.
- Je n’ai jamais eu le syndrome de la page blanche. En revanche, j’ai souvent la tête pleine d’idées et je peux passer plusieurs heures à réfléchir à l’angle d’attaque à privilégier pour un billet.
- Lorsque je publie un nouvel article, j’en fais une lecture finale sur mon ordinateur et une autre sur mon téléphone avant de le partager sur les réseaux sociaux. Et je DÉTESTE réaliser après coup qu’une faute a échappé à mon attention ou qu’une photo se télécharge mal.
- Je mise davantage sur le contenu que sur le contenant dans ce que je publie. Je rêve toutefois d’avoir le temps de « relooker » le blogue pour qu’il corresponde davantage à ce que j’aime.
- Je me sens triste lorsque j’ai l’impression que des gens que j’estime ne comprennent pas ma passion pour le blogging et adoptent une sorte de condescendance par rapport à cette activité. À mes yeux, c’est un loisir aussi valable que la lecture, le cinéma ou la course à pied.
- J’adore avoir le sentiment que mes écrits ont pu être utiles pour une personne, surtout quand il s’agit d’un parent qui hésite à voyager avec ses enfants.
- Non, je ne suis pas toujours en vacances. J’ai une carrière exigeante et je travaille fort pour pouvoir assouvir ma passion des voyages. Mes déplacements à l’étranger sont souvent synonymes de boulot ou liés aux obligations professionnelles de mon amoureux. J’essaie d’en tirer avantage au maximum en découvrant de nouveaux lieux que je vous partage ensuite sur le blogue.
- Je refuse de choisir une seule et unique façon de découvrir le monde et je ne souhaite pas contribuer à la hiérarchisation implicite des expériences de voyages… Vous savez, cette vision pyramidale du voyageur avec, à son sommet, les âmes nomades et sans attache qui parcourent le monde avec le plus petit budget possible (et le sac à dos au poids le plus réduit) vers des destinations jugées plus authentiques, TOUJOURS en slow travel et JAMAIS comme le feraient de simples touristes.
- Non, voyager avec des enfants n’est pas toujours facile (encore moins lorsqu’ils sont trois!) et il n’y a pas de recette miracle pour y arriver. Même si je vous ai parlé de mes règles d’or en tant que maman voyageuse, il n’y a pas de truc infaillible pour qu’un bébé ne pleure pas dans l’avion ou pour que votre pré-ado soit enthousiaste à chaque activité que vous lui proposez. Parce que voyager, c’est vivre, et que la vie est belle car elle est aussi faite d’imperfections.
Sur ce, un très joyeux premier anniversaire à mon blogue, qui prend de plus en plus de place dans notre famille! À l’instar de mes trois enfants, je le regarde grandir avec plaisir.